les apôtres – (12)

MOKHTAR E THAQAFI

Adaptation française par:

Kadhem Mahdaoui & Housseyn Qommi

 

Thèmes sélectionnés par:

  1. ESSAYED

 

Fondation Ansariyan

PRÉFACE

La fondation Ansariyan a déjà eu l’honneur de présenter une série concernant l’histoire des Ahl-ul-Bayt (paix sur eux) que Dieu a purifiés et élevés au-dessus de toute infamie. L’accueil chaleureux et enthousiaste auquel cette série a eu droit et les encouragement qui nous ont comblés de toute part, et particulièrement de la part de la jeunesse musulmane francophone, nous ont amenés à présenter cette nouvelle série qui se veut complémentaire de la première et qui concerne les fidèles compagnons et apôtres de la noble progéniture prophétique, ceux qui avaient soutenu le Prophète(pslf)¹ et étaient de véritables concrétisations du modèle du croyant dressé par le Saint Coran lorsqu’il les qualifie de: « Ceux qui tiennent bon quant au serment qu’ils avaient prêté à Dieu ».

En présentant cette série à la bibliothèque du jeune musulman, notre Fondation espère fournir le bon exemple à suivre par la jeunesse. Ce modèle pourra être trouvé dans le comportement exemplaire de ces hommes qui avaient participé à la construction de la gloire de l’islam sur terre, levé tout haut son étendard, et éclairé la voie pour bien de générations.

Puisse cette série contribuer à la noble mission de la construction morale exemplaire du jeune musulman partout où il est appelé à remplir son rôle sublime de sauvegarde et de propagation des bonnes mœurs dans un monde où la nécessité d’un tel rôle se fait de plus en plus sentir.

Et enfin louange à Dieu, Seigneur des mondes.

Fondation Ansariyan

 

 

 

 

 

  1. Paix et bénédiction sur lui ainsi que sur sa famille purifiée.

Le Nouveau Calife

En l’an 60 de l’hégire, Après un long règne de vingt ans dont l’autorité s’étendit des bords de l’océan Atlantique jusqu’au frontière de l’Inde, Moâwiya ibn Abi Soufiane, premier Calife Omeyyade et fondateur de cette dynastie, fut décédé. Le long de son règne sanguinaire, il avait liquidé plusieurs des compagnons du saint Prophète(pslf) parmi lesquels on peut notamment citer: Hojjre ibn Odey al Kindi et Rachid al Hidjri, après avoir empoisonné Malik el Ashtar, Saâd ibn Abi Waqqâs et tout autres opposants à son ascension au pouvoir et à la nomination de son fils Yazid comme successeur. Sans oublier bien-sûr le crime le plus odieux et le sacrilège le plus terrible de son époque: l’assassinat de l’Imam Hassan(p).

Après l’assassinat de l’Imam Hassan(p), le long de dix ans, Moâwiya avait préparé la succession de son fils Yazid sans l’agrément des musulmans. Par-là, il transforma le califat en une royauté héréditaire.

Lorsque Yazid accéda illégalement au pouvoir, la plupart des musulmans dans tous les territoires de l’Islam, notamment les élites de Médine et de Koufa constituée de plusieurs centaines d’apôtres du Prophète et de leurs disciples, en furent choquées et révoltées. Voir un pervers prendre le pouvoir et le commandement de la communauté islamique était pour cette élite- insupportable. Les musulmans de Koufa et des environs souhaitaient que l’Imam Housseyn(p) soit le nouveau Calife des musulmans. Puisqu’il était, non seulement le petit fils de l’envoyé de Dieu(pslf), mais surtout pour le statut moral et scientifique spécial dont il jouissait. Aussi était-il connu pour sa piété, sa foi et son assistance aux pauvres et aux nécessiteux.

Ainsi, les musulmans de Koufa envoyèrent des milliers de lettres et de messages à l’Imam Hussein(p) le sollicitant incessamment de venir à leur secours, et de les délivrer de l’oppression omeyyade.

Rappelons que l’Imam Hussein était à Médine lorsque Yazid succéda à son père au poste du Calife. L’opposition à cette accession fort contestable de Yazid (le pervers) à un tel pouvoir, considéré jusque là- comme religieux, fut générale, mais l’Imam(p) fut la plus importante personnalité qui avait contesté cette grande imposture. Informé de la situation à Koufa, L’Imam(p) y envoya son cousin Moslem pour étudier la situation de prés. Il lui conseilla de débarquer chez l’un des hommes les plus sincères de Koufa.

À LA VILLE DE KOUFA

Les habitants de Koufa attendaient impatiemment l’arrivé de l’Imam Housseyn(p), car ils avaient déjà connu la justice de l’Imam Ali ibn Abi Taleb(p). Lorsque les gens apprirent l’arrivée de l’envoyé de l’Imam Housseyn(p), Moslem ibn Aqil, et que ce dernier se trouvait chez Mokhtar e Thaqafi, ils se ruèrent massivement vers sa demeure, afin de lui prêter le serment d’allégeance et réitérer leur fidélité à l’Imam Housseyn(p).

Moslem ibn Aqil, porteur d’un message de la part de l’Imam Housseyn(p) pour les Koufiens, saisie alors l’occasion pour le leur communiquer publiquement.

MOKHTAR E THAQAFI

Mokhtar e Thaqafi est le fils d’Abou Obeide ibn Massoud al Thaqafi. Il est né à Taïf en l’an I de l’hégire, son père fut l’un des pionniers de l’islam, il avait participé dans plusieurs batailles et conquêtes.

Depuis l’accession de Yazid au pouvoir, la maison de Mokhtar à la Koufa était devenue un centre d’action révolutionnaire. Les musulmans s’y rendaient fréquemment pour savoir ce qu’ils devaient faire pour pouvoir résister devant l’oppression des Omeyyades.

Alarmé par cette situation, les agents du pouvoir Omeyyade se précipitèrent de mettre en garde leur maitre Yazid à Damas, et de l’avertir notamment quant à la faiblesse de Nômâne ibn Bachir al Ansari, gouverneur de la ville de Koufa. Yazid avait un conseiller chrétien qui s’appelait Sargon. Celui-ci était un rancunier qui n’avait jamais pu supporter la main mise du pouvoir de l’Islam sur la Syrie, et portait une haine particulière à la descendance du Prophète de l’Islam. Il conseilla Yazid de nommer Obeydollah ibn Ziyad, le malin pervers qui avait hérité aussi bien les vices de son grand père inconnu que la ruse et la fourberie de son père, comme gouverneur de la ville de Koufa, à la place de Nômâne, considéré comme gouverneur impuissant.

Dès qu’il fut nommé gouverneur de Koufa, Obeydollah ordonna l’arrestation immédiate de Moslem ibn Aqil qui était encore en plaine action dans cette ville.

Tâchant de réduire au minimum les sympathisants de Moslem, Obeydollah ordonna aussi l’arrestation de Mokhtar et de tous ses amis. Il les enferma dans une prison souterraine.

Obeydollah était un retors imposteur qui maitriser très bien la guerre psychologique. Il propagea la fausse nouvelle selon laquelle une grande armée de Syrie marchait sur Koufa et allait inéluctablement y écraser toute opposition et massacrer toute la population de la ville. Enfaite, le seul nom de l’armée de Syrie était capable de semer la terreur parmi les habitants de la Koufa, déjà corrompus par deux décennies de vie facile.

Parallèlement à cette guerre psychologique, Obeydollah commença à acheter les chefs des tributs de la ville. Dans cette démarche il dépensa des sommes énormes et réussi par là à corrompre la grande majorité des personnalités influente. Le stratagème du nouveau gouverneur porta aussitôt ses fruits. Sa réussite fut tellement éclatante qu’au bout de quelques jours, des plusieurs milliers qui s’alignaient pour la prière derrière Moslem cinq fois par jour, lui manifestant fidélité et obédience il n’en resta plus que quelques fidèles qui ne tardèrent pas à être arrêté par les mercenaires d’Obeydollah. Le comble du malheur de Moslem, fut lorsqu’il termina, une nuit, sa prière à la mosquée du Koufa croyant avoir derrière lui plusieurs fidèles, mais lorsqu’il se retourna il découvrit qu’il était tout seul, alors que les espions du gouverneur guettaient de loin la lâche désertion de ses compagnons.

Abandonné par tous ceux qui lui avaient juré serment de fidélité, Moslem tenta en vain d’échapper à ces détracteurs. Mais il se perdit dans les ruelles de la Koufa où il crut trouver 5 refuge chez une honorable vieille femme appelée Taoâ qui lui proposa généreusement une cachette dans sa maison. Mais le fils de cette noble femme n’était pas meilleur que les autres traîtres de la Koufa, et alla dénoncer sa mère auprès d’Obeydollah qui envoya aussitôt une troupe de mercenaires armées jusqu’aux dents pour arrêter Moslem.

Lors de son arrestation, se voyant encerclé de tous les côtés, Moslem décida héroïquement de combattre tout seul contre une trentaine de mercenaires aguerris. Il réussit à en abattre un grand nombre avant que ses assaillants ne décident de reculer et se contenter de lui lancer lâchement des pierres et des flèches enflammées. Affaibli par ses profondes blessures, Moslem finit par s’effondrer par terre. Ainsi, ce héro inégalable fut arrêté par les forces du mal. Après l’exécution publique de Moslem, la peur et la terreur des habitants de Koufa prirent des dimensions extraordinaires, et Obeydollah saisit l’occasion pour faire une véritable épuration idéologique de la ville en emprisonnant ou même exécutant toute personne qui manifestait sa sympathie pour les Ahlul-Bayt(p).

 

LA TRAGEDIE DE KARBALA

Sous la pression du gouverneur de la Médine, Qui avait donné à l’Imam Housseyn(p) un délai d’une nuit pour faire le serment d’allégeance à Yazid, il s’empressa de quitter la ville, la nuit même. Étant donné, que se fut la saison du pèlerinage, il rejoint les pèlerins à la Mecque en compagnie de quelques fidèles. Mais il apprit, aussitôt, que Yazid avait donné l’ordre à ses agents de l’assassiner partout où ils le trouveraient, même dans l’enceinte sacrée de la Kaâba, la maison de Dieu. L’Imam(p) quitta alors immédiatement ce lieu saint en expliquant ce geste à ses fidèles par sa crainte de voir la sainte Kaaba subir le grand sacrilège de l’écoulement de son Sang.

L’Imam(p) se dirigea vers la ville de Koufa, d’où il avait reçu des milliers de lettres d’invitation, le suppliant d’arriver chez eux le plutôt possible et commander la révolution qu’ils prétendaient avoir déjà entamée. En cours de route, il fut informé de l’assassinat de son envoyé Moslem ibn Aqil, de Hâni ibn Oroua, de Qays ibn Mossahhar al Seydawi et tous les autres fidèles sur lesquels il pouvait compter sûrement. Mais l’Imam(p) n’avait aucune illusion sur ce qui se passait, et n’était nullement en quête de pouvoir. Aussi, continua-t-il sûrement son chemin sans négliger de mettre en garde tous ses compagnons quant à son objectif final. Et ainsi, à plusieurs reprises, il signifia à tous ceux qui rejoignaient sa petite caravane, croyant qu’il marchait à la conquête du pouvoir, que son seul but était le martyre qui était devenu le seul moyen de réveiller les musulmans de leur grand sommeil.

Arrivé dans un lieu dit « Karbala », l’Imam Housseyn(p) et ses hommes furent encerclés par un millier de cavaliers armés jusqu’aux dents.

Progressivement, les soldats ennemis deviennent de plus en plus nombreux; et la veille du dixième jour de Mouharram, leur nombre atteignit les trente milles. Sous les ordres d’Obeydollah, cette armée avait tout fait pour ne pas laisser la caravane de l’Imam atteindre la ville de Koufa, craignant un basculement de la population en sa faveur. Omar ibn Saâd, le commandant de l’armée de Koufa, avait même les ordres stricts du gouverneur pour barrer la route de Damas; et refusa à l’Imam Housseyn l’ultime solution qu’il avait proposée: l’accompagner jusqu’à la capital du Califat, et lui permettre de rencontrer Yazid.

Mais Omar ibn Saâd, en réalité, avais une seule mission: liquider l’Imam Housseyn et ses fidèles en empêchant tout dénouement pacifique. Et dans un geste provocateur, il somma l’Imam de faire le serment d’allégeance à Yazid, surplace. Faute de quoi il n’aurait pas la vie sauve.

Evidemment, l’Imam(p) choisit la voie du martyre. Les assiégeants tentèrent d’affaiblir l’Imam et ses compagnons en leurs interdisant l’accès à l’eau, et se fut la soif générale dans le camp des fidèles. Enfin, la matinée du dixième jour, connut l’épopée la plus célèbre et la plus glorieuse de l’histoire de l’humanité soixante- douze hommes de foi combattant héroïquement jusqu’au dernier souffle autour de l’Imam Housseyn(p), contre plusieurs milliers de mercenaires sans foi.

Bien qu’ayant assisté au martyre de tous ses compagnons, de son fils aîné, de tous ses neveux, et enfin, de son frère Abbass, l’Imam ne se rendit nullement, et continua son combat, tout seul contre une masse innombrable de lâches mercenaires. Voyant ses soldats incapables de venir à bout de la résistance de l’héritier de l’héroïsme et du courage de Bani Hashem, Omar ibn Saâd leur ordonna de tirer sur lui plutôt que de l’approcher. Enfin, l’Imam s’écroula sous une pluie de pierres et de flèches… exécutant les ordres secrets du gouverneur rancunier, les soldats sans foi ni honneur, décapitèrent les martyrs et portèrent les têtes au bout des lances, et assaillirent les tentes abritant femmes et enfants et y mirent le feu. Ensuite ils prirent l’ensemble en captivité, et n’en épargnèrent personne. Enfin, après une escale au palais du gouverneur de Koufa, les conduisirent jusqu’à Sham (Damas).

LA TETE DE L’IMAM HOUSSEYN(P)

Chemre était le pire des mercenaires dans le camp de Omar ibn Saâd. Voyant l’hésitation de tous les soldats devant le corps agonisant de l’Imam Housseyn (p), il avança vers lui en criant: qu’attendez-vous pour en finir avec lui. Et se fut cet abruti qui se chargea de la plus sale mission de l’histoire, et il osa même trancher la tête de celui qui concrétisait la plénitude de la perfection de l’humanité, pour la porter au bout de sa lance, et l’amener auprès de Obeydollah, gouverneur de Koufa. Les têtes des martyrs au bout des lances, Les soldats de Yazid circulèrent dans toutes les ruelles de la ville de Koufa pour fêter leur crime. La plupart des gens de la Koufa furent choqués de voir les têtes des plus illustres personnalités de la communauté musulmane au bout des lances de ses brutes sanguinaires et ils regrettèrent de ne pas sortir à temps pour porter secours au petitfils de l’envoyé de Dieu. Visiblement content de la mort de l’Imam, Obeydollah ordonna d’amener Mokhtar de sa prison, pour lui montrer la tête de l’Imam Housseyn(p).

Dès que Mokhtar Thaqafi aperçut la tête de son maître bien aimé, il explosa en poussant des cris de douleur et des gémissements de chagrin, et il fut envahi d’un désir profond de vengeance; et ce fut là où il jura de bien organiser une révolution capable de venger le massacre de la famille du Messager de Dieu(pslf).

LE PRESAGE DE MEYTHAM TAMMAR

Meytham Tammar, l’un des adeptes les plus fidèles de l’Imam Ali ibn Abi Taleb(p), était incarcéré dans la même cellule que Mokhtar.

Après le massacre de Karbala, Mokhtar dit un jour à Meytham: « Sûrement cet oppresseur (Obeydollah ibn Ziyad) va nous exécuter après avoir -si lâchement- tué le petit-fils du messager de Dieu. » Meytham lui répondit alors :

« Mon maître bien-aimé Ali m’avait informé que je serai tué et crucifié sur un dattier. Alors que toi, tu vas sortir de la prison et tu tueras cet oppresseur, et lorsqu’il sera décapité, tu poseras les pieds sur sa tête jetée devant toi. »

 

 

L’INTERSESSION

Safiya, la sœur de Mokhtar, était l’épouse d’Abdoullah ibn Oumar ibn al Khattab, le deuxième Calife. A cette époque, Abdoullah jouissait d’un grand prestige parmi les dignitaires de Qouraych et entretenait des bonnes relations avec Yazid. Ce fut lui qui -sous la pression de sa belle-famille- intercéda pour la libération de son beau-frère Mokhtar Thaqafi. Confiant de la stabilité de son pouvoir, Yazid finit par accepter l’intercession du fils de deuxième calife de S l’islam, et envoya une lettre à Obeydollah l’ordonnant de libérer Mokhtar. Bien que Obeydollah ibn Ziyad était déterminé à exécuter Mokhtar, il n’avait pas d’autre choix que de se plier aux ordres du calife; et il permit de libérer Mokhtar après lui avoir adressé un ultime avertissement: « Tu n’as que trois jours pour quitter la ville de Koufa, après quoi, si l’on t’aperçoit ici, je te tuerais sans faute ! »

Mokhtar s’empressa alors de quitter la ville de Koufa et se dirigea vers la Mecque.

ABDOULLAH IBN ZOUBEYR

Profitant des circonstances favorables à toute insurrection contre la dictature sanguinaire d’un pervers tel que Yazid, à la Mecque, Abdoullah ibn Zoubeyr -fils de Zoubeyr ibn Aowam, célèbre compagnon du Prophète- se proclama Calife des musulmans. Les musulmans furent divisés sur ce sujet: la majorité lui prêta le serment d’allégeance, mais les autres s’opposèrent contre cette auto-proclamation. Bien qu’il n’ait jamais eu de sympathie pour lui, Mokhtar Thaqafi était parmi ceux qui avaient accepté le califat d’Abdoullah ibn Zoubeyr, rien que parce que le nouveau calife de la Mecque était contre la dynastie Omeyyade.

Parallèlement, les habitants de Médine s’étaient soulevés contre Yazid, qui s’empressa de leur envoyer le pire de ses commandants de guerre, à savoir Moslem ibn Oqba, à la tête d’une grande armée, pour mater impitoyablement l’insurrection de la ville du prophète. Après une courte résistance des défenseurs de Médine, ce fut le plus grand massacre de l’histoire de la ville du Prophète: non seulement Moslem ibn Oqba et ses soldats n’épargnèrent aucun résistant et tuèrent au moins quinze mille personnes, dont sept cent compagnons du prophète (pslf) et plusieurs milliers de leurs disciple (appelé Tabeïne), mais ils osèrent même le plus grave précédant de l’histoire de l’islam: violer les milliers de femmes.

Après cet ignoble massacre, Moslem ibn Oqba – surnommé dès lors Mojrem (criminel)- et ses troupes marcherent sur la Mecque

LA MAISON DE DIEU VENGE LA MEDINE

En marchant sur la Sainte Ville, Mojrem ibn Oqba fut piqué par un scorpion, il trouva la mort sur le champ. Hoçain ibn Noumeyr, qui fut -le jour de Achoura- l’un des criminels subalternes de Omar ibn Saâd, prit alors le commandement de l’armée, et la marche funeste vers la Mecque se poursuivit. Lorsque les soldats de Hoçaïn furent près de la Mecque, il leurs lança l’ordre d’encercler la ville avant de l’attaquer. Hoçaïn ordonna enfin à ses hommes d’attaquer et de détruire toute la Mecque s’il le faut. Lorsque l’un de ses soldats le mit en garde en disant : « Ces gens accordent beaucoup d’importance à la Kaaba », il retorqua violemment et avec une arrogance inouïe : « Détruisez aussi la Kaâba…nous n’obéissons qu’aux ordres de Calife ». Les soldats obéirent et détruisirent la Kaâba. Après quoi, ils se lancèrent comme des fauves à la recherche des insurgés et se mirent à parcourir les rues de la ville pour tuer tout ce qu’ils trouvaient sur leur chemin.

Mokhtar qui essayait d’organiser la résistance avec quelques braves, décida de défendre à tout-prix la maison de Dieu.

Alors que les combats faisaient rage, un cavalier arriva vers le camp de Hoçaïn et lui dit:

«  J’ai une nouvelle à vous annoncer.

H: Parle.

S: Le Calife Yazid est mort.

H: « Quoi? » S’étonna-t-ils.

Mais, aussitôt, Hoçaïn se ressaisit et ordonna à tous ceux qui étaient à ses côtés de se taire et de n’en point informer les autres. Mais la nouvelle c’était déjà propagée parmi tous les soldats qui commencèrent alors à abandonner le combat se justifiant par la mort de leur Calife.

LE RETOUR VERS KOUFA

Après son combat héroïque à la Mecque, Mokhtar décida de renter à Koufa. Obeydollah ibn Ziyad avait déjà fuit la ville de Koufa, après avoir apprit la mort de Yazid, et rentrait à Damas.

Remarquant la fuite de Obeydollah, les gens de Koufa profitèrent de cette occasion pour manifester leur soutien à Abdoullah ibn Zoubeyr. Celui-ci nomma Abdoullah ibn Moutiî comme gouverneur de Koufa.

L’entourage du nouveau gouverneur de Koufa était composé de certains dignitaires qui avaient participé à l’assassinat de l’Imam Housseyn(p) à Karbala.

Un jour, l’un d’entre eux, inquiet de la liberté de Mokhtar et craignant son désir de venger l’Imam Housseyn(p), dit au gouverneur :

« 6 commandeur! Mokhtar est encore plus dangereux que Souleymane ibn Sorad qui vient de sortir de la Koufa pour aller combattre les armées de Damas, est-il que Mokhtar souhaite faire une révolution à Koufa même, pour venger la mort de Housseyn. » Lui rappelant ainsi la très récente révolution des repentis (Tawabine) commandée par Souleymane, et comprenant plusieurs de ceux qui avait regretté leur absence du camp de l’Imam Housseyn à Karbala. Un autre ajouta: « Je pense qu’il faut l’emprisonner avant qu’il nous emprisonne ô commandeur. » Le gouverneur fini par accepter la demande de son entourage.

LA REVOLUTION DES REPENTIS

Souleymane ibn Sorad al Khosaïe était l’un des braves sympathisants des Ahl-ul-Bayt. N’ayant pas pu combattre aux côtés de l’Imam Housseyn(p) le jour de Ashoura, il dut profondément souffrir de l’assassinat de l’Imam. Il appela alors les gens de Koufa à se repentir du grand péché qu’était l’abandon de l’Imam à ses ennemis; et leurs proposa la voie du martyre comme seule garanti de l’absolution. Mais seulement Quatre mille hommes répondirent à son appel. Il les organisa rapidement pour mener une révolution contre les omeyyades. De crainte d’un désistement de ces nouveaux repentis, Souleymane ne prêta point l’oreille aux conseils sincères de Mokhtar qui n’épargna aucun effort pour le faire revenir de sa décision qu’il jugeait hâtive et hasardeuse, voire suicidaire. Les repentis partirent visiter d’abord le lieu d’enterrement de l’Imam Housseyn(p), avant de se diriger vers Damas.

Arrivés aux environs de la capitale Omeyyade, ils rencontrèrent l’armée de Obeydollah ibn Ziyad, composée de plusieurs dizaines de milliers de soldats. Des violents combats eurent, alors, lieu entre les deux camps; mais, le déséquilibre du rapport des forces étant tellement sensible, Souleymane et la majorité de ses combattants tombèrent rapidement en martyrs malgré leur héroïque résistance. Les rescapés de ce massacre parvinrent, quand-même, à retourner à Koufa.

UNE LETTRE GENEREUSE

De son lieu de détention, Mokhtar envoya une lettre à Refaâ -le chef des rescapés- et ses braves compagnons, en ses termes : « … En vérité Dieu vous a accordé une grande récompense et pardonnera, certainement, vos péchés pour avoir combattu les oppresseurs… ».

Refaâ envoya à son tour une lettre-réponse à Mokhtar dans laquelle il lui assura que, lui et ses compagnons, sont prêts à détruire la prison pour le libérer. Mais Mokhtar leur interdit de faire cela, préférant attendre le moment opportun pour une telle action révolutionnaire.

VERS LA REVOLUTION

Abdullah ibn Oumar ibn al Khattab intercéda, une seconde fois, pour la libération de Mokhtar de la prison. Mais aussitôt libéré, Mokhtar commença à sensibiliser les gens de la ville pour venger le massacre de Karbala.

En ce moment, Mokhtar reçu le soutien de Mouhammad ibn Hanafiya -L’un des fils de l’Imam Ali d’une femme issu de la tribu des Bani Hanifa- ainsi que celui de Ibrahim ibn Malek el Ashtar qui avait hérité les qualités de son père et était connu pour son courage et sa fidélité aux Ahl-ul-Bayt.

Les insurgés se fixèrent la nuit du 14 Rabî al awwal de l’an 66 hégire, comme date du déclenchement de la révolution. Mais, dans la nuit de 12 Rabî al awwal, c’est-à-dire tout juste deux jours avant la date fatidique, un incident imprévu accéléra le cours des événements.

L’INSURRECTION PREMATUREE

En effet, Lorsque Ibrahim al Ashtar sorti avec un groupe de ses partisans, cette nuit-là, pour se rendre chez Mokhtar, ils rencontrèrent une patrouille de soldats.

Dès qu’il les aperçut, le chef des soldats leur demanda en criant:

« – Qui êtes-vous ? »

« -Je suis Ibrahim fils de Ashtar ». Lui répondit Ibrahim.

Le chef: « Qui sont ceux-là avec toi ? avez-vous l’autorisation de sortir, la nuit ? »

Ibrahim: « Non. »

Le chef: « Donc vous êtes en état d’arrestation. »

Entendant cela, Ibrahim lui adressa un coup fatal. Voyant la réaction d’Ibrahim, tous les soldats prirent la fuite en abandonnant leur chef, qui n’était autre que le premier responsable de la sécurité de la ville. Celui-ci sera achevé surplace par les insurgés malgré-eux ! Ibrahim et ses hommes se précipitèrent alors vers la maison de Mokhtar pour l’informer du grave incident. Ils lui dirent alors: « Il faut annoncer la révolution immédiatement. »

Mokhtar: « Que s’est-il passé ? »

Ibrahim: « Nous avons été obligé de tuer le chef de la garde de la ville, il n’y a guère d’autre issu que d’annoncer la révolution. »

Mokhtar: « Que Dieu te comble de sa grâce, cela est bien le début de la victoire. »

LES REVOLUTIONNAIRES

Mokhtar donna l’ordre aux révolutionnaires de 3 sortir et de marcher dans les rues de Koufa. Ils avaient déjà préparé des slogans révolutionnaires. Ils allumèrent des flambeaux et les brandirent aux bout des bras et sortirent avec, comme signe du déclanchement de leur soulèvement.

Tous les révolutionnaires se rendirent devant la maison de Mokhtar, pour annoncer leurs désaveux du pouvoir en place. Le gouverneur de Koufa prit fuite la nuit même- vers le Hijaz (l’Arabie d’Ouest). Ses soldats se rendirent aux insurgés sans aucune résistance.

DANS LA MOSQUEE DE KOUFA

Visiblement surpris par l’insurrection, Les habitants de Koufa se rendirent tous dans la grande mosquée pour écouter le discours de Mokhtar. Lorsqu’il prit la parole, il expliqua à l’assistance les objectifs de sa révolution et leurs demanda soutien et fidélité en disant :

« Prêtez-moi serment d’allégeance que je puisse:

-vous gouverner par le livre de Dieu et la tradition de Son prophète.

-venger le massacre de l’Imam Houceyn et des Ahlul Bayt.

-combattre les oppresseurs.

-protéger les faibles et les opprimés. »

Tous les présents se sentirent réjoui et satisfait des objectifs déclarés par Mokhtar; et commencèrent à se rappeler du temps où leur ville jouissait de la justice sous le règne de l’Imam Ali(p): la réalisation du grand rêve serait de nouveau à leur porté.

UNE PREMIERE CONFRONTATION

Entre-temps, L’armée Omeyyade progressait vers la ville de Koufa pour la reconquérir, les soldats de Obeydollah ibn Ziyad, parvinrent à prendre le contrôle de la ville de Mossoul. Mokhtar prépara rapidement une petite armée composée de trois mille hommes, et en confia le commandement à Yazid ibn Anas: vieux pieux, mais courageux.

Cette petite armée sortie pour affronter les innombrables forces de Obeydollah. En toute logique, la confrontation finit par un recule tactique de la petite armée des insurgés, après la mort de Yazid ibn Anas, commandant en chef.

LA GUERRE PSYCHOLOGIQUE

Voulant détruire le moral des insurgés à la Koufa, L’armée Omeyyade propagea des rumeurs selon lesquels l’armée de Mokhtar se serait rendu après la mort de Yazid ibn Anas. Mokhtar envoya, encore, un renfort composé de sept mille hommes, commandés cette fois-ci par Ibrahim al Ashtar.

Lorsque les hommes de Mokhtar quittèrent la ville, les ennemis profitèrent de cette occasion pour encercler sa maison et tenter un coup de force et tuer la révolution dans l’œuf. Mais Mokhtar parvint à envoyer l’un de ses cavaliers pour informer Ibrahim et ses hommes de cette trahison et l’ordonner de rentrer d’urgence à Koufa. En réalité, ces traîtres étaient composés des fidèles de Abdoullah ibn Zoubeyr et des nostalgiques du pouvoir Omeyyade, et ils parvinrent à encercler la maison de Mokhtar pendant trois jours avant d’en être chassés par l’armée de la révolution. Finalement, ces traîtres furent arrêtés et exécutés. Parmi eux se trouvaient: Harmalah qui avait assassiné le fils encore nourrisson de l’Imam Housseyn(p), Sinâne, Oumar ibn Saâd et Chemre ibn Dhiljaouchen qui. Celui-ci fut arrêté dans un village près de la ville. Tous les criminels furent châtiés suivant la gravité de leurs crimes.

UN JEUNE DANS L’ATTENTE D’UN MIRACLE

Mokhtar était un homme solide mais très pieux. Il avait la bonne habitude de remercier Dieu pour chaque grâce ou soutien divin en jeûnant.

Après son éclatante victoire sur les traîtres de Koufa, il entama un jeûne de remerciement le long duquel il ne manqua pas d’invoquer la bénédiction des Ahlul Bayt et le soutien décisif du Tout-Puissant.

Enfaite, Mokhtar était parfaitement conscient de la réalité du rapport des forces qui n’était nullement en sa faveur. Il avait donc bien besoin d’un miracle pour emporter la victoire si attendu et si souhaité par tous les fidèles des Ahlul Bayt.

LA BATAILLE D’AL KHAZER

Une fois arrivée au bord de la rivière d’al Khazer, aux environs de Mossoul, l’armée d’Ibrahim al Ashtar se trouva en face des troupes de Obeydollah ibn Ziyad venu de Damas. Une bataille enragée eut alors lieu. Le rapport des forces étant, de loin, en faveur de l’armée Omeyyade, le début des combats fut très difficile pour Ibrahim et ses fidèle, mais le miracle fini par se réaliser lorsque l’un des commandants des forces Omeyyades déserte le champ de la bataille avec ses troupes, et l’armée de Koufa put ainsi écraser les troupes de Damas, visiblement assommées par la surprise. Dans la foulé, Obeydollah ibn Ziyad, Hoçaïn ibn Noumeyr et plusieurs autres commandants et dignitaire de la dynastie Omeyyade, furent tués. Et la tête de Obeydollah fut envoyé à Mokhtar. La nouvelle de la victoire de Mokhtar sur Obeydollah se propagea aux quatre coins des territoires Islamique, et tous les fidèles et sympathisant des Ahl-ul-Bayt en furent réjouis; et les croyants y trouvèrent une nouvelle réalisation d’une promesse divine éternelle : « Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce de Dieu, vaincu une troupe très nombreuse! Et Dieu est avec les endurants ». (Coran: 2-249) CONTRE ABDOUL MALIK ET IBN ZOUBEYR

La politique souhaitée par Mokhtar consistait à nouer une alliance avec ibn Zoubeyr contre les ennemis de l’Islam qui n’étaient autre que les Omeyyades et leurs mercenaires sans foi ni scrupule. Mais pensant plutôt au califat et jaloux des exploits de Mokhtar, ibn Zoubeyr n’avait jamais pensé à cela. Et au lieu d’accepter l’offre de Mokhtar, il planifia plutôt pour le liquider.

Rappelons que, après la mort de Yazid ibn Moâwiya, son fils Moâwiya II lui succéda au trône. Mais celui-ci était croyant et pieux et inaugura son règne par un désaveu courageux de tous les forfaits et crime de ses aïeuls. II manifesta notamment ses regrets et sa grande désolation pour l’assassinat de l’Imam Housseyn et sa famille. Et il finit par abdiquer après un très court règne de 40 jours. Evidemment la main maléfique Omeyyade ne l’épargna pas, et aussitôt, il fut empoisonné.

Marwane ibn al Hakam, qui enviait -depuis toujours- la magistrature suprême du califat, profita de l’occasion du vide laissé par l’assassinat de Moâwiya II et le refus de l’ensemble de la famille Omeyyade de reconnaître la légitimité du pouvoir d’Ibn Zoubeyr, proclamé Calife à la Mecque, pour prendre le pouvoir à Damas et se proclamer Calife. Il ne vécut que six mois après son accession au califat, néanmoins il pu désigner son fils Abdoul Malik comme héritier du trône.

Dès que les funérailles de son père furent terminées, Abdoul Malik envoya une grande armée en direction de la Médine pour l’occuper. Craignant le pire pour la ville du prophète devant l’incompétence des agents d’Ibn Zoubeyr qui l’a gouverné, Mokhtar s’empressa d’y envoyer une garde de trois mille hommes pour organiser sa défense contre les mercenaires du nouveau calife omeyyade. Visiblement alarmé par cette nouvelle réussite de Mokhtar dont les ambitions paraissaient dépasser le seul statut du justicier voulant venger le massacre de Karbala, Ibn Zoubeyr décida de mettre en œuvre son plan contre Mokhtar. Ce plan était basé d’abord sur une guerre psychologique et une compagne systématique de dénigrement contre Mokhtar, le présentant comme un grand charlatan voir un faux prophète, et ensuite frapper fort là où il jouissait d’une grande popularité. Bien entendu, reconquérir la Médine et en chasser tous les sympathisants de Mokhtar.

Aussi, Les combattant d’Ibn Zoubeyr à Médine lancèrent-il une attaqueéclaire contre les hommes de Mokhtar. Ils en tuèrent plusieurs dizaines, et les survivants prirent la fuite vers le désert, qu’ils ne connaissaient que trop peu.

La plupart d’entre eux y moururent de faims et de soif.

En plus, Ibn Zoubeyr qui détestait particulièrement les Alaouis (Descendants de l’Imam Ali(p)), organisa contre eux une oppression systématique et inouïe: il détruisit leurs demeures et les chassa de la ville du prophète les obligeant à se réfugier sur les hauteurs qui l’environnaient. Lorsque Mokhtar prit état de la répression dont les Alaouis étaient victimes, il envoya cinq mille hommes pour les délivrer de leur souffrance. Les combattants de Mokhtar parvinrent à sauver les Alaouis: ils les délivrèrent et leurs reconstruisirent leurs maisons détruites ou brûlés sur l’ordre d’Ibn Zoubeyr.

MOSSAB IBN ZOUBEYR

La deuxième phase du plan de Abdullah ibn Zoubeyr consistait à mettre la main sur la Bassora, ancien fief historique de son père. Il nomma son frère Mossâb comme gouverneur de cette ville et l’y envoya, comptant surtout sur le soutien de plusieurs fidèles de son père et celui des rescapés de l’épuration opérée par Mokhtar à Koufa. Enfaite, Dans cette ville située non loin de Koufa, on pouvait trouver tous ceux qui avaient fui la justice de Mokhtar, ainsi que tous les nostalgique du pouvoir Omeyyade. Ceux-ci accordèrent un soutien total à Mossâb ibn Zoubeyr lorsqu’il y arriva et se déclara gouverneur.

UNE FIN HEROÏQUE

Voulant profiter du vide laissé par le départ de la majorité des troupes de Mokhtar vers Médine ou à Mossoul avec Ibrahim al Ashtar, Mossâb ibn Zoubeyr rassembla, rapidement, une très grande armée et lança une attaque brusque, contre la ville de Koufa.

Malgré la grande surprise, Mokhtar démontra une résistance héroïque, mais il était profondément handicapé par l’absence de ses meilleurs adjoints et combattants. Cependant, Mokhtar aurait pu écraser l’armée ennemie si ce ne fut encore une fois la trahison des habitants de Koufa. Enfaite, ces derniers l’abandonnèrent seule, face à ses ennemis. Vue le petit nombre de ses combattants, Mokhtar et ses hommes se retranchèrent au palais. Et ils furent aussitôt assiégés par l’armée ennemie. Le siège dura quatre mois et un jour, et les renforts se faisaient toujours attendre. Voyant le siège sans issu, Mokhtar dit à ses hommes, retranchés avec lui dans le palais: « En vérité le siège ne nous ajoute que la faiblesse: sortons pour combattre. Mieux vaut être tue avec honneur que de rester ici dans l’infamie. » Ceux qui étaient restés toujours fidèles à Mokhtar, n’étaient que dix-sept personnes. Comme un seul homme, ils sortirent à la rencontre de l’ennemi réalisant une version réduite de la grande épopée de Ashoura.

Après avoir tué Mokhtar et ses fidèles, Mossâb ibn Zoubeyr demanda à tous ceux qui avaient trouvé refuge au palais, de sortir afin d’être gracier. Mais dès que les assiégés se rendirent, ils furent tous lâchement exécutés.

Pour éradiquer toute opposition au pouvoir Zoubeyrien, Mossab ordonna à l’exécution de sept mille personnes parmi les habitants de Koufa. Ainsi plusieurs lâches qui avait refusé l’appelle du Mokhtar à la résistance, trouvèrent, quandmême, la mort qu’ils fuyaient. Ce fut la plus grande exécution sommaire que la ville n’ait jamais connu dans son histoire.

La Fidélité d’une femme de fois Mossâb donna l’ordre d’emprisonner Omra fille de Nômâne ibn Bashire la veuve de Mokhtar, il demanda à cette honorable femme sans défense de désavouer son défunt mari. Mais celle-ci, croyante et fidèle qu’elle était, lui rétorqua indignée: « Comment me demande tu de désavouer un homme qui disait que : « Dieu est mon Seigneur », jeûnait la journée et priait la nuit, a donné son sang pour Dieu et Son envoyé et vengé l’assassinat de

Housseyn ibn Ali ? »

Mossâb dit : « Je vais t’envoyer donc à la rencontre de ton mari. »

Omra: « La mort sur le sentier de Dieu est bien meilleur que ce bas monde et tout ce qu’il contient. Certes, après la mort il y a le paradis. Par Dieu je ne souhaite qu’une chose: y faire compagnie avec les fidèles de Ali ibn Abi Taleb. »

Mossâb ordonna l’exécution de la vertueuse femme. La nuit elle fut conduite par ses bourreaux hors de la ville. Et au milieu du désert elle fut sauvagement exécutée de trois coups de Sabre. Cette grande et vertueuse femme à l’honneur d’être la première musulmane à être si sauvagement exécutée dans l’histoire de l’islam.

Que Dieu bénisse Mokhtar, sa vertueuse épouse et ses fidèles compagnons.

(Fin)

Le deuxième Imam – Imam Hassan Ibn Ali ibn Abou Tâlib (a.s.)

Le deuxième Imam – Imam Hassan Ibn Ali ibn Abou Tâlib (a.s.)

Ensuite j’ai sélectionné Hassan comme la mine de mon savoir après le terme du règne de son père.

Nom

:

Imam Hassan (a.s.)

Nom du père

:

Ali Ibn Abi Talib (a.s.)

Nom de la mère

:

Fatima Zahra (a.s.)

Date de naissance

:

15 Ramadan, 3 A. H.

Lieu de naissance

:

Médine

patronyme

:

Abou Mohammad

Surnom

:

Moujtaba

Age

:

47 ans

Martyr

:

28 Safar, 50 A.H.

Enterré à

:

Jannatul Baqi, Médine

L’Imam Hassan (a.s.) est le premier enfant né de la famille d’Ali (a.s.) et Fatima (s.a.). La nouvelle de sa naissance avait rendu le prophète (s.a.w.a.) très heureux. Selon les traditions Islamiques, le prophète (s.a.w.a.) en personne avait récité l’Azaan et le Iqaamah dans les oreilles de son petit-fils qu’il avait nommé ‘Hassan Mujtaba’ et Mujtaba est le plus célèbre surnom d’Imam Hassan (a.s.). le noble prophète  (s.a.w.a.) organisa son baptême ‘Aqeeqah’ le septième jour et cette pratique est perpétuée par les musulmans jusqu’à nos jours.[1]

L’Imam Hassan (a.s.) a vécu pratiquement 8 ans avec le noble prophète (s.a.w.a.) et sa mère Fatima (s.a.). L’immense amour du noble prophète (s.a.w.a.) à l’égard de l’Imam Hassan (a.s.) est une évidence pour tout le monde. Dès le début de son enfance, l’Imam (a.s.) a bénéficié d’une éducation et d’un encadrement par la maison de la révélation. Il écoutait les paroles du prophète (s.a.w.a.) dans la mosquée tous les jours  et il les répétait à sa mère à la maison. Sa mère était parfois impressionnée par la précision de ses nations. Après la mort de son grand-père et de sa mère, l’Imam Hassan (a.s.) vécut avec son père trente ans. Il resta accompagner de son père et durant le calife de ce dernier il faisait partir de ses plus proches conseilles. Beaucoup de conseils donnés par Imam Ali (a.s.) à son fils expriment leur relation très proche.

Sa valeur s’est fait sentir lors de la bataille de Jamal, Siffeen et Naharwan. Il était toujours au front de bataille et personne n’était en mesure de le surpassé. Lors de la bataille de Siffeen, il fit preuve de bravoure et se battit au cœur même des ennemis de l’Imam Ali (a.s.) et tellement il fonçait dans le tas que l’Imam Ali avait recommandé à un groupe de compagnons d’aller stopper immédiatement l’Imam Hassan (a.s.) et l’Imam Hossein (a.s.) pour qu’ils ne combattent plus. La raison en est que tellement ils se battaient farouchement au point que l’Imam Ali (a.s.) craignait la rupture de la progéniture du prophète (s.a.w.a.) au cas où ils (Imam Hassan et l’Imam Hossein) venaient à se faire assassiner sur le champ de bataille.[2]

Durant les onze mois de la bataille de Siffeen, l’Imam Hassan (a.s.) avait sensibilisé à travers des discours les soldats de l’armée de l’Imam Ali (a.s.). Il joua un rôle vital dans la motivation du moral des troupes.[3]

Le califat de l’Imam Hassan (a.s.)

A 37 ans, l’Imam Hassan (a.s.) est devenu le calife divin après la mort de son père, la méthode et la manière de vie de l’imam (a.s.) est pleine d’illumination et de point éducatifs pour nous. Son caractère moral et son comportement sont proverbiaux et reconnus au sein du peuple. La nourriture et les biens étaient distribués au pauvre et au besogneux depuis sa maison. En plus de ses antécédents familiaux honorables, il acceptait l’invitation des pauvres et s’assignait avec eux pour manger à main le sol. Il luttait farouchement contre les inégalités des classes sociales.

Il a clairement montré que l’islam n’accepte pas l’aristocratie et la distinction de classe. Aussi noble qu’il était, l’Imam (a.s.) s’asseyait devant avec les gens de base classe (selon le critère imposé par la société) ce qui démontre pratiquement que la piété est la seule vertu et le seul critère d’excellence en Islam.

L’éthique de l’Imam (a.s.)

Pour comprendre l’excellent caractère de l’Imam (a.s.), on peut dire sans exagérer qu’il était souvent insulté et offense par des gens insensés et des ignorants. Mais il n’a jamais montré la moindre réaction face à leurs insultes. Au contraire, quand quelqu’un finissait de l’insulter, l’Imam (a.s.) l’invitait chez lui, demandait à la personne de lui exposer ses problèmes et essayait d’en apporter la solution. Il se montrait tellement humble qu’à la fin la personne qui l’avait offensé se retrouvait en train de demander pardon et d’attester que l’Imam (a.s.) est vraiment le vrai successeur du noble prophète (s.a.w.a.) dans l’excellence du caractère et du complètement est ainsi exprimé dans la parole divine :

وَإِنَّكَ لَعَلى خُلُقٍ عَظِيمٍ

En effet, tu es doté d’une moralité sublime.[4]

Un cas de ce genre d’incident se produisit lorsqu’un Syriens avait insulté l’Imam (a.s.). La réaction éthique inattendue et suprême de l’Imam (a.s.) avait laissé le monsieur tout muet. Finalement, il eut honte de son comportement et demanda pardon :

اللّٰهُ أَعْلَمُ حَيْثُ يَجْعَلُ رِسَالَتَهٗ

Allah sait mieux il place son message.[5]

La vie d’ici-bas selon l’Imam Hassan (a.s.)

Cet aspect de la vie de l’Imam Hassan (a.s.) nous enseigne qu’il est très utile de ne pas considérer ce monde comme le but de la vie. En Islam le genre de vie mondaine condamné est celui dont la vie ici-bas est le but principal sans penser chercher le rapprochement auprès d’Allah. L’Imam (a.s.) avait donné sa vie entière et tous ces avoirs dans la voie de  Dieu. Il avait partagé la moitié de ses biens à trois reprises entre un besogneux et un pauvre.[6] Cette grande bonté ne peut être acquisse que si quelqu’un est riche mais sans être attaché à sa richesse. L’Imam ne se focalisait pas sur la richesse mais sur la satisfaction divine. “L’Ascétisme” (Zuhd) ne signifie pas abandonner le bas-monde. Cela signifie plutôt ne pas aimer ce bas-monde ardemment. L’Islam condamne l’amour du bas monde qui fait en sorte que l’homme devient aveugle et ne sait plus les choses interdites ou permisses ou quand le bas monde encourage quelque à désobéir à Allah. La vie de l’Imam Hassan (a.s.) est le meilleur exemple d’une vie d’abstinence et de désintéressement.

Bref, ce qu’Allah désire est qu’il faut adopter la piété et le craindre comme on le remarque dans ce verset coranique :

إِنَّمَا يَتَقَبَّلُ اللّٰهُ مِنَ الْمُتَّقِينَ

Allah accepte seulement ceux qui se préservent du péché.[7]

L’adoration de l’Imam Hassan (a.s.)

Les invocations et les prières de l’Imam (a.s.) sont connues. Il a accompli le pèlerinage de la maison sacré 25 fois. Et dans la plus part de ces voyages sacrés, malgré le fait qu’il avait un cheval, ou qu’il était à mesure d’équiper une caravane, il préférait marcher et parcouru ainsi la distance entre Médine et la Mecque (qui fait approximent 600 KM). Quand il faisait l’ablution, il tremblait et son visage devenait pâle. Et quand il arrivait à l’entrée de la mosquée, il répétait cette prière :

اِلٰهِىْ ضَيْفُكَ بِبَابِكَ يَا مُحْسِنُ قَدْ اَتٰيكَ الْمُسِيْئُ فَتَجَاوَزْ عَنْ قَبِيْحِ مَا عِنْدِىْ بِجَمِيْلِ مَا عِنْدَكَ يَا كَرِيْمُ-

O Allah! Ton invité est venu au seuil de ta porte. Ô  qui seigneur de bonté de bonté, le pécheur est venu vers toi, pardonne moi mes péchés par ta beauté Ô noble des nobles ![8]

Ceci est une guidance pour les chiites en ce qui concerne l’étiquette de l’adoration d’Allah. Si déjà  l’Imam (a.s.) adopte une pareille attitude à nous d’imager alors notre position.

Grandeur de caractère

Lorsque Moaviyah ne réussit pas à ternir le grand statut de l’affection de l’Imam Hassan (a.s.) même après le traité de paix, il complot avec certaines personnes minable  pour ternir la réputation de l’Imam (a.s.). Ils alléguèrent que l’Imam avait l’habitude de marier et de répudier plusieurs femmes et qu’il avait plus de 50 femmes. Cela deviendra clair quand on va analyser l’histoire en la comparant avec ces allégations:

Ces accusations ont été rependues par Moaviyah.

Ali Ibn Muhammad Ibn Abdullah Madaaeni était celui qui était chargé de la propagande de ce mensonge. S’était un courtier de Moaviyah et il avait l’habitude de faire ses éloges.

Bien que  Moaviyah utilisa cet homme pour faire une pareille propagande, il ne réussit à donner un caractère authentique à ces accusations.

Ainsi, l’un des plus importants auteurs de Sehaah-e-Sittah considère ce monsieur comme peu fiable.

Ahmed Ibn Hanbal, le leader de la secte Hanbali déclare que ce monsieur c’est-à-dire Ali Ibn Muhammad Ibn Abdullah Madaaeni est un menteur et un faussaire. Il est facile de mentir mais  très difficile de justifier ce mensonge.

La fausse propagande est passible d’un châtiment sévère le jour de jugement. Une analyse des personnalités de ces gens révèle que le fait que cela relevait des efforts de Moaviyah et de Bani Ummayah dans leur tentative malveillante de salir la personnalité de l’Imam Hassan (a.s.).  Malheureusement, l’effet de la propagande de Moaviyah se voit jusqu’aujourd’hui. Occasionnellement, nous sommes témoin du fait que la position de  l’Imam Hassan (a.s.) dans l’esprit des gens à la foi  faible est sujette d’instabilité. Malheureusement, il ne considère pas Imam Hassan (a.s.) au même statut qu’Imam Ali (a.s.) et Imam Hossein (a.s.). Cela est incorrect et  c’est franchement une grande injustice.

Le pseudo-califat

Le gouvernement de Moaviyah en Syrie fut le plus grand obstacle durant les 10 ans de califat de l’Imam Hassan (a.s.). Après la bataille de Siffeen, lors de laquelle Moaviyah victorieux par le verdict d’Amr Ibn Aas, et après la machination de l’assassinat de l’Imam Ali (a.s.), Moaviyah était devenu un Monarque absolu. La première décision que l’Imam Hassan (a.s.) quand il avait accédé au califat divin était de mobiliser une armée pour combattre Moaviyah. Mais les adorateurs du matériel et les gens de peu de foi étaient s’y charmés par l’opulence de ce bas-monde qu’ils refusèrent de soutenir l’Imam (a.s.) de tout leur cœur. Alors ils entreprirent des actions destinées à saboter sa politique.

Avant de s’attarder un peu sur l’histoire du califat d’Imam Hassan (a.s.), nous devons accorder un peu d’attention au fait que dans l’Islam il n’y a pas de seule loi au nom de la  “guerre” qui n’est susceptible de connaître les changement ou des modifications à tout moment. Toutefois, si l’islam voit que la négociation et la paix sont effectives pour atteindre cet objectif, il n’aura jamais recours à la guerre. On remarque également ce fait dans la vie du noble prophète (s.a.w.a.) lorsqu’il signa le traité de paix avec les mécréants à  Hudaibiyyah. Le traité de paix n’est pas un signe de faiblesse mais de prévoyance. La sélection des voies légales (La guerre ou La paix) qui le conduiront à son but dépendant de la situation sera similaire.

Après avoir réalisé ce fait, nous devons nous rappeler que l’Imam Hassan (a.s.) avait œuvré dure pour mobiliser une armée à fin combattre  Moaviyah. Mais à chaque fois, il faisait face aux sabotages dirigés par ses propres commandants. Moaviyah profita de la faiblesse des personnes qui étaient mécontent du comportement de justice et de l’équité de l’Imam Ali (a.s.) lors de la bataille Jamal,  de Siffeen et de Naharwan pour renforcer les rangs de ses combattants. Rusé et malin comme il était,  Moaviyah  contraint et donna en mariage les femmes aux commandants de l’Imam (a.s.) et gagna ainsi leurs estimes. Dans l’une de ses préparatifs pour aller combattre Moaviyah, l’Imam (a.s.) avait envoyé son cousin Obaidullah Ibn Abbas à la tête de 12 000 soldats robuste.  L’Imam (a.s.) avait quitté Kufa pour aller combattre Moaviyah. Mais il n’a pas fallu longtemps pour qu’on apporte des nouvelles à  l’Imam (a.s.) selon lesquels Obaidullah avait fuir le champ de bataille avec 8 000 soldats après avoir reçu un million de dirhams offert par Moaviyah.[9]

Le machiavélique Moaviyah

Une rumeur avait été rependue par Moaviyah parmi les soldats de l’Imam Hassan (a.s.) dans cette rumeur, il était dit que l’Imam (a.s.) avait signé un traité de paix avec Moaviyah. Après avoir entendu ces rumeurs, les soldats de l’Imam (a.s.) attaquèrent son camp à  Madaaen, violèrent sa propriété, et était presqu’à un doigt de l’assassiner.  Dans le même camp, lorsque  l’Imam (a.s.) s’était retiré à ‘Sabaath’ pour lancer une attaque sur la Syrie, un Khareji s’en prit à lui sur la route et le blaisa sérieusement à la jambe. A cause de cette attaque, sa santé se dégrada et il revint à Madaaen avec ses compagnons. Moaviyah prit l’avantage de la situation, signa un papier blanc et l’envoya à l’Imam Hassan (a.s.), tout en précisant qu’il était prêt à la réconciliation quel que soit les termes. Suivant les pas du prophète (s.a.w.a.), l’Imam Hassan (a.s.) signa le traité de paix. Moaviyah était très peu intéressé par la nécessité de suivre le Coran et les traditions. Il voulait juste avoir le pouvoir absolu par n’importe quel moyen.

Le grand savant Chiite Cheick Mufeed (a.r.) a analysé en profondeur les conditions du manque de loyauté des compagnons de l’Imam Hassan (a.s.).  Toutes personnes indépendantes et tout chercheur neutre comprendra que la situation qui prévalait à savoir signer le traité de paix était l’unique option qui se présentait à l’Imam Hassan (a.s.).

Certaines personnes qui étaient mécontentes de ce traité de paix avaient l’habitude de se moquer de l’Imam Hassan (a.s.) en ces termes :

السلام عليك يا مذل المومنين

“ Paix sur toi Ô humiliateur des croyants!”

L’Imam (a.s.) malgré la situation restait silencieux et ne réagissait pas à leur intrique. Certains soldats l’Imam (a.s.) était parvenu à un accord avec Moaviyah selon lequel, en cas de guerre, ils profiteront de n’importe quelle opportunité pour arrêter  l’Imam Hassan (a.s.) et le traîner devant  Moaviyah. Il y avait d’autre qui n’attendait que cette opportunité pour attaquer l’Imam (a.s.). Et aussi, Imam (a.s.) avait l’habitude de porter une armure son ses vêtements chaque fois qu’il venait à la mosquée pour prier.

Sa prévoyance

Quel que soit ce que nous avons étudié c’est  très peu et cela représente juste un bref aperçu des faits. Les causes et les raisons du traité de paix signé par l’Imam Hassan (a.s.) avec Moaviyah se présentent comme suit. En signa le traité de paix avec Moaviyah, l’Imam Hassan (a.s.) avait réalisé un grand coup de vent. Mais il savait que Moaviyah n’allait pas respecter sa part de contrat. Violer un engagement était considéré comme un grand crime parmi les Arabes même à l’époque avant l’islam.

Dans cette voie, Imam Hassan (a.s.) réussit à exposer  Moaviyah. Là tout le monde devrait réaliser que Moaviyah n’accordait pas d’estime à l’honneur des Arabes encore moins à l’Islam. Ce traité de paix avait finalement exposé le côté machiavélique de Moaviyah.

Imam Hassan (a.s.) avait personnellement mentionné l’une des causes pour lesquelles il avait signé ce traité de paix :

لَوْ وَجَدْتُ صَابِرِيْنَ عَارِفِيْنَ غَيْرَ مُنْكِرِيْنَ بِحَقِّي مَا سَلَّمْتُ لَكَ وَ لاَ اَعْطَيْتُكَ مَا تُرِيْدُ.

 (Ô Moaviyah!)  Si j’avais des compagnons patients et conscients de mes droits, je ne t’aurais jamais accordé ce privilège et je n’aurais jamais accompli les choses dans le sens que tu désirais.[10]

Guerre et paix

Les gens qui ignorent la vérité et les enseignements divins exagèrent un peu lorsqu’ils etablissent les differences entre le traité de l’Imam Hassan (a.s.) avec Moaviyah et le soulèvement de l’Imam Houssein (a.s.). Ceux-là ignorent ceci :

Chaque pas de l’Imam (a.s.) est en accord avec la volonté divine.

L’Imam (a.s.) agit toujours au profit de la communauté et non de son intérêt personnel.

L’Imamat est une connexion divine qui ne dépend d’aucune guerre et de paix. Allah accord cette position à ses serviteurs infaillibles et l’infaillibles est dénué de toutes fautes.

Le noble prophète a déjà réagir dans les traditions à cette objection:

“ Hassan (a.s.) et Hossein (a.s.) sont des Imams qu’ils soient debout ou assis.’’

‘’Hassan (a.s.) et Hossein (a.s.) sont les maître des jeunes du paradis ”[11]

Les mots debout et assis dans cette tradition fait allusion à la paix et à la guerre. Ce qui signifie en d’autres termes qu’ils sont Imam même s’il accepte la paix ou engage la guerre!

Et en plus, le leadership au paradis sera accordé uniquement à celui qui n’a pas désobéir un tout petit peu à son seigneur et qui a mené  une vie glorieuse et brillante dans les enseignements divins.

Martyre de l’Imam (a.s.)

En dépit de tout cela, la personnalité de l’Imam (a.s.) laisse une profonde impression dans les cœurs. C’est pour cela que les califes Bani Ummaya avaient toujours peur. Par conséquent, ils étaient toujours jaloux de la famille du noble prophète (s.a.w.a.) [Ils ignoraient le fait que cela était dû à l’autorité divine qu’on ne peut jamais accorder au gens comme Moaviyah qui n’ont pour seule ambition que le pouvoir et la richesse. Et en plus, ni les orateurs ni les écrivains ne peuvent détruire un tel statut même s’ils reçoivent des grosses bourses de paiement de la part du régime Ummaya] Moaviyah ne respecta aucune des conditions de l’accord de paix. Il avait outre mesure désigné Yazid (l.a.) comme son successeur, violant solennellement la plus importante clause de ce traité. Or il avait clairement accepté qu’il ne désignera pas de successeur. Il savait que l’Imam Hassan (a.s.) allait réagir par rapport ces violations et cela devrait alors lui ouvrir la voie pour voir dans quelle possibilité il pouvait assassiner l’Imam Hassan (a.s.). A plusieurs occasions, ses agents essayèrent sans succès d’empoissonner  l’Imam Hassan (a.s.). Finalement, ils reçurent l’aide de la traitre épouse de l’Imam (a.s.),  Ju’da bintu Ash’ath Ibn Qays al-Kindi. Moaviyah avait  à Ju’da 100 Mille dirhams et le statut de l’épouse de Yazid, si elle réussissait à empoissonner son maire. Finalement, le 28 Safar, de l’an 50 A.H. ce qui coïncide avec l’anniversaire du décès du prophète (s.a.w.a.), Imam Hassan (a.s.) tomba martyr à Médine à l’âge de 47 ans.

Conformément à ces dernières volontés le corps sacré de l’Imam (a.s.) fut transporté près de la tombe du noble prophète (s.a.w.a.) pour être enterré près de la tombe de son grand-père.  Mais Aïcha, à cause de la rancœur qu’elle avait nourrit à l’égard de la famille des membres d’Imam Ali (a.s.) empêcha les gens qui transportaient la dépouille de L’Imam de réaliser cette action. Finalement, la dépouille de l’Imam (a.s.) fut enterrée à Jannatul Baqi. Jusqu’à 1344 A.H. un tombeau existait bien au-dessus de sa tombe. Mais  8 Shawwal de la même année, la tombe de l’Imam Hassan (a.s.) et les autres tombes des infaillibles de Jannatul Baqi fut rasé de la surface. Un acte posé par le gouvernement de l’Arabie Saoudite sous l’influence du  Wahhabisme. Aujourd’hui, les restes de tombe de l’Imam Hassan (a.s.) avec les tombes des autres Imams  infaillibles (a.s.) sont visibles d’un côté du cimetière de Baqir à Médine.

Résumé

Le rituel du ‘Aqeeqah’ ou du baptême commença en Islam après la naissance de l’Imam Hassan (a.s.)

Le gouvernement de Moaviyah en Syrie était le plus grand obstacle dans le règne de l’Imam Hassan (a.s.).

Moaviyah utilisa sa richesse pour corrompre les compagnons de l’Imam (a.s.) et gagnait leur soutient.

L’Imam (a.s.) fut attaqué par ses propres compagnons. Ses compagnons lui causèrent beaucoup de souffrance.

L’Imam (a.s.) se retrouva obliger de signer le traité de paix avec Moaviyah parce qu’il n’avait plus beaucoup de supporters pour se battre à ses côté contre Moaviyah.

L’Imam (a.s.) fut empoisonné par son épouse sous l’incitation de Moaviyah.

Bani Umayyah et Aïcha empêchèrent que la dépouille de l’Imam (a.s.) puisse faire le tour de la tombe du prophète (s.a.w.a.) et être enterrer auprès du Messager de Dieu (s.a.w.a.).

https://old.makarem.ir/main.aspx?lid=3&typeinfo=2&mid=408938

Les versets coraniques qui concernent Amîr al-Mu’minîn Ali ibn Abi Taleb (A.S)

Imam Ali : De nombreux Versets coraniques ont été révélés à propos du “Frère” du Messager d’Allah et Doyen de sa Famille, l’Imam Ali ibn Abu Taleb(a.s), qui a été élevé dans la maison du Prophète depuis sa première enfance. Il a grandi auprès de lui, y a acquis son caractère, a cru en lui dès l’âge de dix ans, et l’a suivi. Puis il est devenu son porte-étendard, son soldat courageux dans toutes les batailles : Badr, Ohod, Hunayn, al-Ahzâb, Khaybar, Thât-al-Salâçil et dans bien d’autres combats au terme desquels l’Islam a remporté la victoire. Le Prophète (ppslf) lui-même a témoigné du courage et du rôle de l’Imam Ali dans ces batailles victorieuses, et son témoignage constitue une décoration éternelle qui orne à jamais les pages de l’histoire et qui matérialise, à l’intention de l’humanité, l’idée suprême du Sacrifice et du djihad.Les Versets révélés à propos du Commandeur des Croyants et l’Imam des Musulmans, Ali ibn Abu Taleb(a.s) -mis à part ceux que nous avons mentionnés à propos de l’ensemble des Ahl-ul-Bayt- parlent:a) du courage de l’Imam ‘Alî et de son Sacrifice sur le Chemin d’Allah ;b) de son endurance face aux ennemis et aux moqueries qu’on lui faisait subirc) de sa piété, de sa Crainte révérencielle, de son action, de son offrande, et de sa Direction des Croyants.Mentionnons-en quelques exemples:Le Verset de la Wilâyah«Vous n’avez pas de Maître en dehors d’Allah et de Son Prophète, et de ceux qui croient: ceux qui s’acquittent de la Prière, ceux qui font l’aumône tout en s’inclinant humblement. Ceux qui prennent pour Maîtres Allah, Son Prophète et les Croyants : voilà ceux qui forment le parti d’Allah, et qui seront les vainqueurs!» (Sourate al-Mâ’idah, 5 : 55-56)Selon al-Zamakh-charî, dans “Al-Kach-châf”:«Il [ce Verset] a été révélé à propos de Ali (a.s), lorsqu’un mendiant l’a sollicité pendant qu’il était en position d’Inclination dans sa Prière, et qu’il a laissé tomber pour lui sa bague -qui flottait à son petit doigt- sans interrompre sa Prière. Si vous vous demandez comment il [ce Verset] peut être relatif à Ali(a.s) , alors que le terme désigne un pluriel, je vous répondrai : si le terme désigne un pluriel, bien qu’il s’agisse d’un seul homme, c’est pour inciter les gens à faire comme lui -dans le but d’obtenir la récompense qu’il a obtenue – et pour rappeler que la nature des Croyants devrait être tellement soucieuse de la piété, de la bienfaisance et du secours envers les pauvres, que même quand ils sont en train de faire la Prière, ils ne devraient pas ajourner l’accomplissement d’une action de bienfaisance – qui ne supporte aucun retard- jusqu’à la fin de leur Prière.»Citant al-Kalbî, et parlant des circonstances de la Révélation de ce Verset : «Vous n’avez pas de Maître en dehors d’Allah et de Son Prophète, et de ceux qui croient : ceux qui s’acquittent de la Prière, ceux qui font l’aumône tout en s’inclinant humblement», al-Wâhidî a écrit:«La fin de ce Verset concerne Ali (que la Satisfaction d’Allah lui soit acquise), car il a donné sa bague à un mendiant pendant qu’il se trouvait dans la phase d’Inclination de sa Prière.»Un grand nombre d’ouvrages de tafsîr et de hadith ont affirmé que ce Verset a été révélé à propos d’Ali.Autres VersetsNous mentionnons ci-après quelques-uns de ces Versets:1) «Tu n’es qu’un Avertisseur. Un Guide est donné à chaque peuple.» (Sourate al-Ra’d, 13 : 7)Il est dit à ce propos que le Prophète a posé sa main sur sa poitrine et a dit : «Je suis un Avertisseur, et le Guide de tout peuple.» Puis, pointant sa main vers l’Imam Ali(a.s), il a ajouté : «Tu es celui qui guide, ô Ali ! C’est par toi que seront guidés les Croyants après moi.»2) «Le Croyant serait-il semblable au pervers? Ils ne sont pas égaux!» (Sourate al-Sajdah, 32 : 16)Dans ce Verset, Ali est désigné comme le Croyant, et al-Walid ibn ‘Oqbah comme le pervers.3) «Celui auquel une Preuve de son Seigneur a été donnée peut-il rester dans le doute ? D’autant plus qu’un Témoin venu de la part de son Seigneur lui communique ceci.» (Sourate Hûd,11 : 17)C’est au Prophète qu’une Preuve de son Seigneur a été donnée, et c’est l’Imam Ali(a.s) qui est le Témoin.4) «… Sachez qu’Allah est son Maître, et qu’il a pour soutien Jibrîl et tout homme juste parmi les Croyants…» (Sourate al-Tahrîm, 66 : 4)Le Juste parmi les Croyants, c’est Ali ibn Abu Taleb5) «… et qu’une oreille attentive le retienne.» (Sourate al-Hâqqah, 69 : 12)Selon de nombreux témoignages, lorsque le Prophète a récité ce Verset, en se tournant vers Ali pour lui dire : «J’ai demandé à Allah que ce soit ton oreille» Ali répondit : «Je n’ai jamais oublié quelque chose que j’avais entendu du Messager d’Allah.»Selon al-Wâhidî, parlant des circonstances de la Révélation de ce Verset, on rapporte ce hadith, qui remonte à Buraydah:«Le Messager d’Allah a dit à Ali: “Allah m’a ordonné de te rapprocher de moi et de ne pas t’en éloigner, de t’apprendre et de te faire retenir, et Allah a voulu que tu retiennes. C’est pourquoi ce Verset a été révélé : “… et qu’une oreille attentive le retienne.”»6) «… Le Miséricordieux accordera Son Amour à ceux qui auront cru et qui auront accompli des oeuvres bonnes.» (Sourate Maryam, 19: 96)Selon les hadiths, le Messager d’Allah a dit à l’Imam Ali :«O Ali! Dis: “O Allah! Garde pour moi un Pacte chez Toi, et suscite dans les poitrines des Croyants un amour pour moi.”» C’est dans ces circonstances qu’Allah a révélé ce Verset relatif à Ali.» 7) «Quant à ceux qui croient et qui accomplissent des œuvres bonnes, voilà le meilleur de l’humanité.» (Sourate al-Bayyenah, 98 : 7)Selon des hadiths concordants, le Prophète dit à l’Imam Ali, à ce propos : «Ceux-là sont toi-même et tes Chi’ites.»8) «Placerez-vous celui qui donne à boire aux Pèlerins et qui est chargé du service de la Mosquée Sacrée, au même rang que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier ?…» (Sourate al-Tawbah, 9 : 19)Selon les hadiths, sont visés dans ce Verset, d’une part Talha et al-‘Abbâs -désignés par le premier terme de la comparaison-, et d’autre part l’Imam Ali -comme celui qui croit.

https://fr.al-shia.org/les-versets-coraniques-a-propos-de-limam-ali-p/

Les propos suivants de l’imam Ali (as)…

Les propos suivants de l’imam Ali (as) « Laissez-moi et cherchez quelqu’un d’autre en dehors de moi » sont-ils contradictoires au fondement selon lequel l’imamat est une nomination divine ?

L’auteur de Nahjul-Balagha un livre important des chiites révèle qu’Ali (as) n’avait pas accepté de prendre les fonctions de l’imam en disant : «laissez-moi et cherchez quelqu’un d’autre que moi » (Nahjul-Balagha, page 136, page 366 et 322). N’est-ce pas là preuve que le chiisme est une confession sans fondement ? Pourtant vous dites qu’Ali (as) a été désigné par Dieu pour assurer les fonctions d’imam et de calife. Si tel est le cas, pourquoi refuse-t-il d’exercer ses fonctions ?

Résumé de la réponse

Il a été établi à l’aide d’arguments irréfutables et pertinents que l’imamat d’Ali (as) est une nomination de Dieu qui l’a promu à ce poste. Quant à l’interprétation des propos de l’imam Ali (as) qui dit : « laissez-moi et cherchez quelqu’un d’autre que moi », il faut rappeler ceci : bien que l’imam ou le guide est  désigné par Dieu, l’exercice et l’acceptation de cette fonction dépendent de l’allégeance et l’approbation de la population. Dans ce discours (dont vous n’avez cité qu’une infime partie de la première phrase) l’imam Ali signale que les conditions d’acceptation pour l’exercice de cette fonction ne sont pas encore réunies. A travers ces propos il veut dissiper les obstacles qui subsistent et obtenir confirmation de la population en la préparant à accepter le système administratif qu’il allait imposer pour ne laisser aucune occasion ou prétexte aux éventuels protestataires.

En effet l’imam dit dans la suite du discours : « car nous allons vers des événements et des choses pleins de couleurs et susceptibles d’engendrer les troubles, des événements qui ont plusieurs facettes et qui feront en sorte que les âmes et les esprits ne demeurent constant et stables. L’horizon de la vérité sera caché par les nuages de la corruption et le droit chemin de la vérité sera inconnu. Sachez que si j’accepte votre invitation, j’agirais avec vous conformément aux normes que j’ai apprise et je ne ferai pas attention aux propos de tel ou tel et n’écouterai pas les blâmes des gens qui sont doués pour faire des reproches ».

Réponse détaillée

Imamat, nomination divine

Les chiites croient en l’imamat comme une fonction religieuse relevant des prérogatives divines et respectant les normes de la législation islamique et non un sultanat mondain bâti sur des facteurs sociaux. Les historiens musulmans écrivent : « lorsque le prophète se rendit vers la tribu Baní Amer ibn Sa ‘ah pour les appeler à l’islam et solliciter leur collaboration dans la propagation du message, quelqu’un de cette tribu, un certain Beihara réagit ainsi à la proposition du prophète : « Si nous te suivons et que Dieu te fasse triompher sur tes ennemis, nous confieras-tu le califat après toi ?

Le califat est une question qui revient exclusivement à Dieu, il répondît le prophète, et il le donne à qui il veut »[1].Une manière de dire que le califat dépend de Dieu et non de Mohammad (ç). Ces déclarations du noble prophète montrent que la succession est un e affaire et un droit qui reviennent à Dieu et son messager et non un droit du peuple. Donc le prophète n’a aucun rôle autonome dans la désignation de son successeur et cela revient à Dieu. En réalité la philosophie de la clôture de la mission prophétique a un lien avec la nomination d’un imam infaillible car c’est avec la présence d’un tel guide que les intérêts de La communauté islamique après la mort du prophète pouvaient être garantis.[2]

Ces écrits n’offrent pas d’occasion pour démontrer complètement cette question. Nous l’aborderons sommairement, laissant le soin aux lecteurs de consulter les livres tels que Al Ghadir d’Allamah Amini et Mouraje’at de Sayyed Sharafoudine.

Nous citons des versets coraniques faisant allusion au caractère divin de la nomination d’Ali (as) sous l’ordre de Dieu :

1 – « Aujourd’hui j’ai complété pour vous votre religion et j’ai accompli mon bienfait sur vous et j’agrée l’islam comme religion pour vous ».[3]

En plus des savants et des exégètes chiites, certains rapporteurs de hadiths et exégètes sunnites citent des compagnons du prophète un certain nombre de hadiths qui montrent que ce verset fut révélé le jour de Ghadir Khom après l’annonce de la succession du prophète.

Khatib Bagdadi apporte une citation d’Abou Horeira un compagnon du prophète qui dit : « La récompense de 60 mois de jeûne sera prescrite à celui qui observera le jeûne le 18ème jour de Zîhajj car c’est le jour de Ghadir, le jour où le prophète souleva la main d’Ali ibn Abou Talib et dit : N’ai-je pas le droit et la priorité sur les croyants ? Oui répondit l’assemblée. Quiconque donc je suis le maître Ali que voici est son maître. Oumar ibn Khatab dit (à l’imam Ali) : « mes félicitations Ali : tu es devenu mon maître et le maître de tous les croyants. Ce verset descendit ensuite : « Aujourd’hui j’ai complété votre religion et j’ai accompli mon bienfait sur vous et j’agrée l’islam comme religion pour vous »[4]. Ce hadith a aussi été rapporté par Hakim Haskani Hanafi, ibn Asâkir Damashqi, Khorazmi, ibn Magâzili, Sabt ibn Jawzi Hanafi et Ibrahim ibn Joweini.[5]

Un hadith authentique avec un même contenu a été rapporté par Abou Sa’ed Khadari un autre compagnon du prophète. Il déclare : « Le messager de Dieu a exhorté les gens à suivre Ali comme guide et il leva haut son bras ». Ils ne s’étaient pas encore séparés que ce verset fut révélé « j’ai parachevé pour votre religion … » Le Messager de Dieu ajouta après cela : « Gloire à Dieu avec le parachèvement de la religion l’accomplissement du bienfait et l’agreement de Dieu par rapport à ma mission et la succession d’Ali après moi »[6]Comme nous l’avons constaté, le hadith d’Abou Horeira et d’Abou Sa’ éd montre clairement que le verset de l’accomplissement de la religion fut révélé à Ghadir à propos de l’imamat et la succession d’Ali .                                   

2 – « Ö Messager ! Transmets ce qui t’as été révélé de la part de ton seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n’auras pas transmis intégralement son message »[7]

Les chiites et les sunnites ont rapporté des hadiths qui appuient que ce verset a été révélé le jour de Ghadir au sujet de la succession d’Ali.[8]

3 – « Certes Allah est votre guide ainsi que son prophète et ceux (parmi les croyants) qui prient et font la charité en plein génuflexion »[9] Selon un hadith  authentique   des chiites, ce verset fut révélé en l’honneur de l’imam Ali. Les sunnites aussi ont beaucoup de hadith rapportés à ce sujet.[10] Surtout que nul ne peut considérer le terme « Wali » dans ce verset comme « ami et assistant » car l’amitié et l’assistance concernent tous les musulmans et ceux qui font l’aumône en état de génuflexion.

Joints aux hadiths du prophète « quiconque je fus le maître Ali est son maître ». Les versets coraniques suivants laissent comprendre clairement que la place de l’imamat et la succession du prophète est une décision divine au dessus d’une simple autorité administrative sur terre.[11]

 SENS DE LA DECLARATION DE L’IMAM ALI : «Laissez-moi et tranquille et cherchez quelqu’un d’autre»

Quoique la légitimité de l’imamat s’acquière par désignation divine, rappelons que son effectivité et son approbation repose sur l’allégeance et l’acceptation du peuple. L’imam Ali évoque dans ce discours (Dont vous n’avez cité qu’un petit segment de la première partie) que les conditions de l’effectivité et l’approbation       ne sont pas encore complètement réunies et il existe des obstacles.

En exposant la situation, il veut obtenir confirmation et demander au peuple de dégager les obstacles, une manière de bien le préparer au système de gestion qu’il va instaurer et de balayer tout prétexte sans offrir aucune raison aux opposants de profiter d’une quelconque faille pour dire quoique ce soit.

En effet il déclare dans la phrase suivante : « car nous nous dirigeons droit vers des événements complexes à multiples facettes et pleins de troubles. Une situation qui fera en sorte que les âmes et des esprits ne restent loyaux envers cette allégeance et cet engagement. Des événements qui de leurs nuages couvriront la vérité et rendront la distinction du droit chemin difficile. Sachez que si je répond à votre appel, j’agirais avec vous selon ce que je connais sans faire attention aux propos ou aux blâmes de tel. [12]

Ibn Abi Hadid (un savant sunnite) affirme dans le commentaire de Nahjul balagha : « les imamites disent à propos de cette déclaration : ce sont les mêmes personnes qui avaient donné allégeance aux califes précédents qui vinrent pour donner allégeance à Ali. Ousmane ne leurs avait pas accordé les droits et les privilèges auxquels ils s’attendaient. Car les omeyades avaient tout dilapidé au temps d’Ousmane. Donc après l’assassinat d’Ousmane, ils dirent à Ali nous te donnons allégeance à condition que tu appliques sur nous le système de gestion mise en place par Aboubak et Oumar, car ils ne voulaient pas les biens pour eux-mêmes et leurs familles.

C’est pour cela qu’ils ont voulu donner l’allégeance à Ali. Pourvu qu’il accepte leurs distribuer les biens de la trésorerie publique comme le faisaient Aboubak et Oumar. Ce qu’Ali refusa en leur suggérant de donner l’allégeance à quelqu’un d’autre qui acceptera suivre le système de gestion instantané par les deux premiers califes. [13] Ibn Abi Hadid mentionne aussi dans une autre partie de son commentaire citant les imamites : « Ali ne remet pas en cause son mérite pour ce poste. Il avait juste horreur du désordre. Or Aboubakr affirme quelque part qu’il n’est pas le meilleur et qu’il ne convient pas à ce poste ».[14]

Allamah Majlisi affirme aussi au sujet de la déclaration de l’imam Ali : « Quiconque médite bien sur chaque partie de ce discours comprendra sa vraie signification. En effet, l’imam rappelle dans la suite que les choses susceptibles d’ébranler les esprits et brouiller le droit chemin s’annoncent. Donc c’est à cause des obstacles que l’imam n’a pas répondu favorablement, pas parce qu’il n’a pas été désigné imam ou parce qu’il n’avait pas de mérite pour ce poste.[15]

Il affirme dans l’explication de ce hadith : ce discours s’adresse à ceux qui voulaient que l’imam Ali les place en tête dans l’octroi des biens et des prestiges. Raison pour laquelle ils voulaient que l’imam Ali accepte de prendre le pouvoir. Voilà pourquoi Talha et Zoubeir rompirent leur allégeance au deuxième jour. Ils reprochaient le fait qu’Ali prenait les gens au même pied d’égalité. Il en est de même pour Abdallah Ibn Oumar, Sa’d ibn Aaas, Marwan et leurs semblables qui n’étaient pas d’accord par rapport à ce qu’on leur avait distribué.

C’est en répondant à ces personnes que l’imam déclare « Laissez-moi tranquille et cherchez quelqu’un d’autre » car il voulait leurs faire savoir qu’ils connaîtront des situations diverses qui leurs feront perdre patience. Il leur faisait savoir que leurs vœux ne seront pas exaucés après avoir donné l’allégeance et qu’il ne fera pas attention aux moindres reproches.[16]

En plus de ce qui a été établi, des discours d’imam Ali (as) rapportés dans Nahjul balagha sont d’autres éléments qui appuient la position des chiites. Il démontre clairement dans ces propos que le califat est son droit. Voici quelques exemples de ces propos :

« nul ne peut être comparé à la famille du messager. Ceux qui profitent de la guidance de la famille du prophète ne seront jamais égaux à elle. La famille du prophète constitue le fondement de la religion et les piliers de la certitude. Ceux qui se sont précipités avant eux doivent retourner à leur niveau. Ceux qui sont en retard doivent les rattraper. Car les caractéristiques de la Waliya leur sont exclusives Le testament du prophète par rapport au khalifat des musulmans et au patrimoine du messager. A présent que vous m’avez confié le califat, vous l’avez en fait remit à qui de droit, vous l’avez ramené à la place par rapport à laquelle elle s’était éloignée.[17]

L’imam prouve très bien dans ses propos que le califat qui jusqu’ici n’avait pas retrouvé sa place est son droit. En lui confiant le califat, on le remettait à sa place.

Il est écrit dans un autre passage de Nahjul balagha : « Quelqu’un dit ceci le jour de consultation : le fils d’Abou Talib est assoiffé du califat. Je lui répondis : En plus du fait que vous êtes plus éloigné du prophète vous êtes le plus assoiffé du califat. Je ne réclame que ce qui me revient de droit, un droit entre lequel vous vous interposés en adressant vers moi la main du refus.[18]

Dans une autre partie du même discours on peut lire : « Seigneur je me plains auprès de toi les Qorayshites et tous ceux qui les ont aidé. Car les Qorayshites ont rompu mes liens de parenté, et chosifié ma position et mon statut. Ils ce sont donnés la main pour ignorer mon droit au califat, un droit qui me revient seul.[19]

Les éléments ci-dessus et d’autres figurant dans Nahjul balagha et d’autres premières sources de référence de la communauté islamique montrent clairement qu’Ali reconnaissait le califat comme son droit absolu. La conviction des chiites au califat comme droit absolu de l’imam Ali tire son origine du coran les multiples traditions du Noble Prophète et les propos d’Ali lui-même. Cependant la réticence d’Ali à accepter le califat après Ousmane se justifie par des raisons particulières que nous avons évoquées

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[1]  – Sirat ul Ibn Hisham, vol 2, page 66, Bidaya wa nihaya, Ibn Kathir, vol 3, page 139; Kitab Siqât d’Ibn Habban, vol 1 page 89 – 90 ; Sirat ul Halabiya, Ali Ibn Borhânu Dine Halabi, vol 2, page 3 ; HAyat ul Sahaba, Mohammad Ibn Youssouf Kandhalavi, vol 1, page 69 ;

[2] – Initiation aux fondements de la religion, Mohammad Taqi Misbah YAzdi, vol 2, page 303 et 304 ; (avec de légères modifications)

[3] – Sourate Ma’ida : 3

[4] – Tarikhu BAgdadi, Khatib Bagdadi, vol 8, page 290. Notons que Khatib Baagdadi a cité ce hadith à partir de deux chaines de transmission authentiques

[5] – Shawâhid ul Tanzil de Hakim Haskani, vol 1, page 200, Tarikh madaniyya damashq Ibn Asaakir, vol 2 page 233, 234 et 237 ; Manaqib Kharazmi, page 135 ; Manaqib Ibn Maghazili, page 19 ; TAzkirat ul Khawas de Sabt Ibn Jawzi, page 36 ; Fara’id ul Samtine de Joweni, vol 1, page 72 ;

[6] – Shawâhid ul Tanzil de Hakim Haskani, vol 1, page 200 ; Manaqib ul Khawas, page 135 ; Fara’id ul Samtine de Joweni, vol 1, page 72 ; Mahasib ul Ta’wil, Al Qasimi, vol 6, page 50

[7] – Sourate Ma’ida : 67

[8] – Kafi, Koleiny, vol 1, page 289, Dourou mansour de Souyouti, vol 2, page 298 ; Shawâhid ul Tanzil vol 1, page 249

[9] – Sourate Ma’ida : 55

[10] – Shawâhid ul Tanzil de Hakim Haskani, vol 1, page 209 ; Al Kâshif de Mahmoud Zamakhshari, vol 1, page 649 ; Dourou mansour de Souyouti, vol 2, page 293 ; Kafi, Koleiny, vol 1, page 289 hadith 4

[11] – Consulterz la question 321 (site 2707) sur les chiites et la succession après le prophète, caractéristiques des chiites, question 287 (site 2483)

[12] – Nahjul balagha discours 92

[13] – Shahru Nahjul balagha D’Ibn Abi Hadid, vol 7, page 34

[14] – Shahru Nahjul balagha D’Ibn Abi Hadid, vol 1, page 72

[15] – Behar ul anouar, Allamah Majlisi, vol 32, page 38

[16] – Behar ul anouar, Allamah Majlisi, vol 32, page 36

[17] – Nahjul balagha discours 2

[18] – Nahjul balagha discours 172

[19] – Nahjul balagha discours 172

https://new.alhassanain.org/fr/articles/show/14801/Les_propos_suivants_de_l%E2%80%99imam_Ali_%28as%29_:_Laissez-moi_et_cherchez_quelqu%E2%80%99un_d%E2%80%99autre_en…

Le premier Imam – le commandeur des croyants Ali Ibn Abi Talib (a.s.)

La vie de l’Imam Ali (a.s.) de la naissance jusqu’au martyr est pleine d’exploits incomparable. Durant les derniers jours de la grossesse  de Fatima binte Assad lors de l’une de ses visites à côté de la sainte Kaaba, le mur de l’édifice était fissuré miraculeusement et elle s’y était introduite sous inspiration divine.  Là-bas, elle donna naissance au successeur du Messager d’Allah (s.a.w.a.). (Cette fissure sur le mur de la Kaaba est visible même jusqu’aujourd’hui, mais elle est couverte d’argent). Sous inspiration divine, Fatima donna Abu Talib (a.s.) donna le nom “Ali” et sa mère l’appela affectueusement “Heyder”.

Nous allons étudier l’histoire de la vie de l’Imam Ali (a.s.) en trois périodes :

La première période contemporaine avec la vie du noble prophète (s.a.w.a.)

La seconde période durant le califat des trois califes

La troisième période durant son règne.

La première période – vie contemporaine avec le noble Prophète (s.a.w.a.)

Cette période de la vie d’Imam (a.s.) s’étend sur 33 ans au service du noble prophète (s.a.w.a.) et de l’Islam. La vie de  l’Imam Ali (a.s.) fut le résultat de l’encadrement divin sous l’ombre du noble prophète  (s.a.w.a.) qui dit:

Allah m’a encadré et j’ai encadré Ali.[1]

Le but de la vie d’Imam Ali (a.s.) que ce soit à la Mecque ou à Médine, était de défendre l’Islam et les musulmans. A la Mecque, il fut la première personne à croire à la mission prophétique du Messager de Dieu (s.a.w.a.). Il était l’unique défendeur du noble prophète (s.a.w.a.) le protégeant contre le séquestrassions des Quraish. C’est lui qui s’endormit à la place du prophète (s.a.w.a.) le soir où il devait émigrer pour Médine.

Ses propos la nuit de l’émigration traduisent clairement son amour indéfectif pour le prophète (s.a.w.a.) au moment où il s’apprêtait à dormir à sa place sur son lit. Il demanda au prophète (s.a.w.a.): “ A travers cet acte, (Dormir sur le lit du noble prophète), aura-tu la vie sauve?’ Après la réponse affirmative du messager de Dieu (s.a.w.a.), il se coucha tranquillement sur sa place la nuit.

Il resta à la Mecque quelques jours après le départ du prophète (s.a.w.a.) pour Médine en tant le fondé de pouvoir du Messager de Dieu. Après avoir restitué tous les biens que les gens avaient déposés auprès du prophète (s.a.w.a.), il quitta la Mecque accompagné d’un petit nombre de femme pour Médine. Les mécréants avaient envisagé l’attaquer en chemin, mais ils changèrent d’avis en tenant en compte le courage et la contre-attaque qu’ils allaient essuyer de la part d’Imam.

A Médine, il était toujours au premier rang pour défendre l’Islam dans les guerres. Il eut l’exclusif honneur d’être le frère du noble prophète (s.a.w.a.).

Le mariage avec la dame Zahra (a.s.) est un autre mérite exclusif et incomparable qu’a connu l’Imam Ali (a.s.).

Sa bravoure était aussi clamé même par ses ennemis. Quand la sœur d’Amr Ibn Abdawud – tué par Ali (a.s.) lors de la bataille de Khandaq – vint près du corps de son frère, elle était surprise de voir qu’Imam Ali (a.s.) n’avait rien ôté du corps de son frère comme cela était de coutume au milieu des Arabes. Elle composa un poème en ces termes:

 “ Si quelqu’un d’autre que Ali avait tué mon frère, j’aurais pleuré toute ma vie sur l’infamie, mais je ne vais pas pleurer maintenant mon frère a été tué par un honorable et un homme intègre.”

Les caractères d’un vrai musulman sont aussi bien exprimés par les amis comme les ennemis.

La position de l’Imam Ali (a.s.) est s’y élevé qu’il est inclue dans le ‘verset de la purification’ (Ayat-e-Tatheer), ‘verset de la malédiction’ (Ayat-e-Mubaahelah) et le ‘verset de l’amour des proches’ (Ayat-e-Mawwadah) par le commandement d’Allah le suprême.

La place d’Imam Ali (a.s.) auprès du noble prophète (s.a.w.a.) est semblable à la place du prophète Haroun (a.s.) auprès du prophète Moussa (a.s.). Toutes les portes ouvertes vers la mosquée furent fermées excepter celle d’Ali (a.s.).

Le Messager de Dieu (s.a.w.a.) le décrit comme ‘La porte de la cité du savoir’ et il recommandait aux gens en quête de savoir et de sagesse de passer par la porte du savoir.

L’honneur et la gloire d’Imam Ali (a.s.)  atteignent le sommet à Ghadeer Khum lorsque le prophète le présenta (s.a.w.a.) comme son successeur immédiat et le maître des croyants. Il dit à Ali (a.s.)

لَحْمُكَ لَحْمِىْ ودَمُكَ دَمِىْ وسِلْمُكَ سِلْمِىْ وحَرْبُكَ حَرْبِىْ

Qui fait la paix avec toi, fait la paix avec moi et qui fait la guerre avec toi me livre également la guerre.

Dans une autre parole, le prophète (s.a.w.a.) exprime ainsi les éloges à Imam Ali:

وشِيْعَتُكَ عَلٰى مَنَابِرَ مِنْ نُوْرٍ مُبْيَضَّةً وُجُوْهُهُمْ حَوْلِىْ فِىْ الْجَنَّةِ وَهُمْ جِيْرَانِىْ

(O Ali!) Tes chiites s’assiéront le visage rayonnant à côté des lumières étincelantes (Nur)  dans le paradis autour de moi et ils seront mes voisin.

L’histoire témoin très bien que durant les 33 années passé auprès de prophète (s.a.w.a.) personne n’était s’y proche de lui que Ali (a.s.). Personne ne peut déclarer être supérieur en foi par rapport à l’Imam et aussi personne ne peut prétendre avoir plus de vertus que lui. Toutes ces actions étaient en parfaites concordance avec celles du noble prophète (s.a.w.a.). Il s’est battu pour l’interprétation du saint Coran exactement comme le prophète (s.a.w.a.)  se battit quand le message descendait. Aucun détracteur ni moqueur ne put l’arrêter dans son évolution dans le droit chemin.

Amirul Mominin Ali (a.s.) était le plus éveille et le plus savant de l’Islam à l’époque où le prophète (s.a.w.a.) quitta le monde. Avec la mort du prophète (s.a.w.a.) la première partie de  l’Imam Ali (a.s.) prend fin. C’était l’effet de son immense amour pour le prophète (s.a.w.a.) qu’il fit en sorte que lorsque certains étaient occupés à discuter pour usurper le califat il était plutôt par les funérailles et l’enterrement du  noble prophète (s.a.w.a.). Rien ne pouvait le détourner du Messager de Dieu (s.a.w.a.).

La seconde période – Durant le califat des trois premiers califes

Que nous l’avons vu dans la leçon 5, les événements après la mort du noble prophète (s.a.w.a.) l’on privé de son droit exclusif de diriger les gens pendant 25 ans. Certaines personnes pensent avec maladresse que l’Imam Ali (a.s.) avait passé tout ce temps confiner dans sa maison. Si cela était vrai, on aurait rien vu des traces de l’Islam authentique aujourd’hui. L’Imam Ali (a.s.) était constamment au front pour guider les califes malgré sa peine profonde qu’ils ne pensaient pas à lui restituer son droit. Il décrit ainsi cette peine :

صَبَرْتُ وفي الْعَيْنِ قَذًى وفِىْ الْحَلْقِ شَجًا اَرٰى تُرَاثِىْ نَهْبًا

J’ai opté pour la patience bien que j’avais l’impression d’avoir une poutre dans l’œil et un os dans la gorge. Je voyais comment mon héritage était pillé.[2]

Le plus important travail réalisé par  l’Imam Ali (a.s.) durant cette période est la compilation et l’explication du Saint Coran. Ali (a.s.) était l’un des s c r i p ts de la révélation et il était toujours accompagné du noble prophète (s.a.w.a.). Ce qui fait qu’il connait la révélation du Coran dans les moindres détails. Il accomplit la tâche de réunir le Coran en 6 jours.

Les califes avaient l’habitude de se référer à lui pour résoudre leurs difficultés et trouver des solutions à leur problème. Gardant toujours en tête l’intérêt de l’Islam de manière générale, l’Imam (a.s.) leur venait en aide et apportait des réponses à leur problème. Le second calife de déclarer :

لَوْلاَ عَلِىٌّ لَهَلَكَ عُمَرُ

Sans Ali, Oumar aurait péri.[3]

Les qualités de l’Imam Ali (a.s.) étaient s’y excellentes qu’au point qu’Abu Bakr, lui-même confesse sa supériorité en déclarant :

اَقِيْلُوْنِىْ اَقِيْلُوْنِىْ فَاِنِّىْ لَسْتُ بِخَيْرِكُمْ وعَلِىٌّ فِيْكُمْ

Laissez-moi, laissez-moi car je ne suis pas le meilleur tant qu’Ali est parmi vous.[4]

Le petit nombre de compagnons loyaux de l’Imam Ali (a.s.) tels que Salman, Miqdad, Ammar-e-Yasir, Abuzar, Malik-e-Ashtar… etc. étaient restés auprès de leur guide. Ils gardèrent leur cœur et leur foi éliminer par l’amour de l’Imam et l’adoration de Dieu.

L’Imam Ali (a.s.) avait de la peine en voyant d’un côté comment l’Islam avait mis ses pieds en Iran et Rome et de l’autre l’ignorance préjudice de race, de classe sociale, et de nationalité émergeait au sein de la religion et contaminaient les enseignements Islamiques authentiques.

La durée de 25 ans la vie de l’Imam Ali (a.s.) après la mort du prophète est marqué par une leçon de sacrifice dans le but d’accomplir la mission de préserver l’Islam.  L’Imam Ali (a.s.) n’avait pas engagé la guerre avec ceux qui avaient usurpé son droit parce qu’il craignait quelque chose. Il n’avait jamais envisagé agir ainsi parce que le danger guettait l’Islam aussi bien de l’intérieur avec de ennemis tels que Abu Sufyan et de l’extérieur avec des ennemis tels que Rome qui attendaient la petite opportunité pour détruire l’Islam.

Cela est clair dans la réponse de l’Imam Ali (a.s.) à Abu Sufyan lorsqu’il vint finalement auprès de lui avec un plan pour tenir sa vraie déclaration :

مَا زِلْتَ عَدُوًا لِلهِ واِسْلاَمِهٖ واَهْلِهٖ

Tu as toujours était un ennemi d’Allah, de son Islam et de ses adeptes.[5]

Je n’ai pas besoin de ton aide et de ta sympathie. Tu as toujours essayé d’anéantir l’Islam. Je jure par Allah l’unique but qui te pousse à venir auprès de moi est de créer la discorde parmi les musulmans.

Son souci de l’Islam est délimité parmi les musulmans apparaît clairement dans ces propos :

Je jure par Allah que si ce n’est la crainte de la discorde et de la division parmi les musulmans, le retour de la mécréance dans la nation Islamique et la violation de la religion de Dieu, je serais à la place qu’occupe l’autre actuellement – (une indication sarcastique indiquant qu’il avait la possession du leadership entre les mains).[6]

L’Imam Ali (a.s.) opta pour la patience dans le but de préserver l’Islam, le Coran et les musulmans. Avec la mort du troisième calife, la seconde partie de la vie de l’Imam Ali (a.s.) touche à sa fin. Abordons sommairement à présent la troisième période de la vie de l’Imam.

La troisième période – La gestion de l’Imam Ali (a.s.) et le pseudo-califat

Après l’assassinat du troisième calife, les musulmans étaient fatigués du népotisme et du favoritisme. Ils avaient besoin de l’islam original. Ils se déversèrent alors vers la maison d’Ali (a.s.)   le successeur légitime du noble prophète (s.a.w.a.). Ali (a.s.) n’était pas intéressé par le pouvoir et préférer jouer un rôle de conseiller et de guide pour les musulmans. Il était très conscient de l’habitude destructive du peuple et il connaissait parfaitement leurs caractères. Mais quand la pression augmenta sur lui, et que tout le monde était prêt à lui prêter allégeance avec toutes les formes de promesses il accepta le califat apparent à fin d’accomplir l’argument sur les gens.[7]

Après avoir accepté le califat, l’Imam Ali (a.s.) présenta clairement la politique avec laquelle il allait diriger des choses :

Je jure par Allah si je trouve l’argent  qu’on a utilisé pour épouser les femmes ou acheter des esclaves, je le récupérerais (de son propriétaire qui l’avait reçu de Ousmane).[8]

Il avait clairement montré qu’il ne serait pas tolérant face à l’injustice ou à la répartition  illégale des biens publics.

Dans l’un de ses sermons il dit:

L’inferieur sous mes yeux est digne d’honneur juste pour que je le place en sécurité et le fort sous mes yeux est faible jusqu’à ce que le récupère le droit des autres de ses mains.[9]

Les gens qui nageaient déjà dans le favoritisme et le despotisme n’avaient pas apprécié ce système de justice et d’équité mit en par l’Imam, alors ils engagèrent une opposition farouche contre celui-ci. Parmi ceux-là, on compte aussi Talha et Zubair. Ils avaient réalisé qu’ils n’auront pas de succès dans le règne de l’Imam Ali (a.s.) et que leurs opulences acquit jusqu’ici allait être  confisqué au profit de la trésorerie des musulmans (بيت المال).

Un autre groupe d’opposition se forma contre l’Imam Ali (a.s.) avait déposé Moaviyah de son poste de gouverneur, lui qui était le représentant des Bani Umayyah en Syrie.

L’Imam Ali (a.s.) avait fait savoir aux gens qu’il n’allait pas accorder l’opportunité à l’oppression de régner.

L’Imam Ali (a.s.) durant la courte période de son règne a dû affronter trois guerres majeures organisées par trois différentes factions de  musulmans.

Talha et Zubair, avait saisi l’opportunité et ils s’étaient rendu à la Mecque pour se joindre à Aïcha. Ils s’étaient rattachés à d’autres petits groupes du Yemen et de Basra et ils prétendaient qu’Ali (a.s.) était la cause de l’assassinat du troisième calife. Ce slogan fut à la base de la première guerre interne dans la communauté musulmane : la bataille de Jamal, pourtant, Talha et Zubair étaient parfaitement conscient qu’Imam Ali (a.s.) n’avait joué aucun rôle dans l’assassinat du calife d’Ousmane.

Cependant, avec le besoin de l’époque, l’Imam Ali (a.s.) avait déplacé sa capitale de Médine pour Kufa.

Après le décret de son limogeage, Moaviyah avait préparé une armée pour combattre l’Imam Ali (a.s.), qui aussi était prêt pour la confrontation. Tirant l’avantage de cette situation, Talha et Zubair avaient évolué vers Basra accompagné d’Aïcha. Elle était au front de bataille sur un chameau. Cet évènement fut connu sous le nom de la bataille de chameau. Quand Imam Ali (a.s.) apprit cela, il changea son plan qui consistait à se rendre en Syrie pour combattre Moaviyah et prit la route de Basra. Finalement, une bataille sanglante eut lieu à Basra. Une bataille durant laquelle Talha et Zubair perdirent la vie et le chameau d’Aïcha estropié. Cette bataille eu lieu en l’an 36 A.H.

Talha et Zubair étaient entrés dans l’Islam respectivement quand ils avaient 230et 25 ans mais ils avaient été tué au moment où ils combattirent le successeur légitime du noble prophète (s.a.w.a.). Cela nous permet de retenir que personne ne devra se cacher sous la personnalité d’un pieu et se dire que quel que soit l’acte qu’il posera il aura le salut. En fait, la vérité doit se fonder sur de critères et non sur de personnes. De même personne ne doit e considérer plus important que la preuve divine (le successeur du prophète) autrement dit, cette personne court vers sa destruction dans ce monde et aussi dans l’au-delà.

La deuxième confrontation militaire eu lieu en l’an 37 A. H. entre l’armée de l’Imam Ali (a.s.) et celle de Moaviyah. La bataille eu lieu à Siffeen, une localité entre Kufa et la Syrie. Cette bataille était en train d’aboutir à la défaite de  Moaviyah lorsque la situation changea subitement avec une suggestion rusée d’Amr Ibn Aas. Les combattants de l’armée Syrienne piquèrent les pages du Coran sur leurs saquais et sollicitaient l’arbitrage. Ils plaçaient ainsi les soldats de  l’Imam Ali (a.s.) dans une situation de doute. L’Imam avait essayé de convaincre ses soldats que ce n’était rien d’autre qu’une ruse.  La situation se dégrada et certaines personnes dans les rangs de l’armée de l’Imam Ali (a.s.)  dégainèrent leur épée et étaient prêt pour assassiner l’Imam (a.s.) s’il ne donnait pas l’ordre à Maalik-e-Ashtar (a.r.), le commandant de son armée de cesser la bataille au front et de revenir.

A ce moment même, Maalik-e-Ashtar (a.r.) était tout près du point de la position de Moaviyah et était prêt à le capturé. Finalement, Maalik-e-Ashtar (a.r.) fut rappelé et l’Imam (a.s.) accepta l’arbitrage.

Les soldats désignèrent Abou Moussa Ashari comme l’arbitre au lieu de Maalik-e-Ashtar (a.r.). Une victoire sûre se transformant à une défaite évidente  de l’armée de l’Imam (a.s.) à cause d’une seule personne. Cette bataille se sonda par les pertes inutiles au sein de la communauté Islamique. Certains compagnons de l’Imam Ali tombèrent martyrs lors de cette bataille. Parmi eux nous avons Ammar Yasir (a.r.), qui se battait à côté de l’Imam (a.s.)  malgré son âge avancé.  Le décès d’Ammar (a.r.) avait été prophétisé par le Messager de l’Islam (s.a.w.a) quand il lui dit un jour : “ O Ammar, tu serais tué par le groupe des injustes ”.[10]

Imam Ali (a.s.) fut touché par rapport à la mort d’Ammar (a.r.) il garda la tête d’Ammar sur son genou et dit : “Ô mort ! qui prendra tout le monde finalement, tu es en train de prendre mes amis autour de moi ambrasse moi aussi. ”[11]

Le fait d’être âgé n’est pas une barrière pour obéir se sacrifier demeurer ferme dans le droit chemin.

La guerre prit fin, mais elle venait de jeter les bases d’une troisième confrontation militaire. Le même groupe qui avait fait pression sur l’Imam (a.s.) pour accepter l’arbitrage se mit à le blâmer pour la défaite et ses partisans c’est-à-dire les partisans de ce groupe scandèrent le slogan que selon lequel l’Imam Ali  (a.s.) avait apostasié en apportant la disgrâce au musulmans (Qu’Allah nous en  préserve !!!). Abdullah Ibn Wahb, le leader de ce groupe s’était soulevé avec une armée de 10 000 soldats. Ils étaient appelé les Khaarijis. L’Imam (a.s.) avait pertinemment soumit à la défaite à Naharwan ces fanatiques. La bataille de Naharwan était un choc entre deux groupes de musulmans qui s’opposaient sur les points de doctrine.

Tout idée, idéologie, opinion et action qui n’est pas approuvé pas l’Imam infaillible est nul (a.s.) même si ceux qui prône cette idéologie son des musulmans en apparence. Le fanatisme et la religiosité sans aucune essence et aucune orientation sont vouées à la défaite et la disgrâce.

Après la guerre, Imam (a.s.) une fois de plus était occupé à penser à Moaviyah mais à cause du temps court qu’à durer son règne, il n’eut l’occasion de concrétiser son action contre Moaviyah. Et en plus, la façon que Moaviyah traitait avec les gens était diffèrent de celle de l’Imam Ali (a.s.). L’Imam (a.s.) n’accordait pas de faveur même à ses plus proches ou même à des personnes qui lui étaient les plus chère contrairement à Moaviyah qui avait l’habitude de manipuler les gens de plusieurs manières juste dans le but d’obtenir leur loyauté. Ces personnes étaient comme des parasites, ils prièrent avec l’Imam (a.s.) et mangeaient à la même table avec Moaviyah.

Durant ses 5 ans de règnes, l’Imam (a.s.) a subi différents sorte de persécutions et de troubles physiques et psychologiques. Le sermon de Nahjul Balaaghah est rempli de différents textes allant dans ce sens.

Il avait des qualités distinctes et singulières en même temps. – il était un guerrier vaillant, sympathique et émotionnel à l’égard des pauvres. S’était un dirigeant qui ne négligeait pas l’observation de la connaissance religieuse. S’était un grand orateur qui s’exprimait avec une certaine éloquence et développait les choses et les concepts Islamique avec beaucoup de rhétorique. Bref, s’était un modèle de l’Islam et du Coran et avait les mêmes habitudes que le noble prophète. (s.a.w.a.).

Les paroles, les lettres et les propos de l’Imam (a.s.) ont été collecté par le grand savant Chiite Sayyed Razi (a.r.) dans un livre intitulé Nahjul Balaghah.

Finalement, au petit matin du 19 Ramadan de l’an 40 A.H., le soleil qui avait émergé de la maison d’Allah s’était couché dans la maison d’Allah quand  l’Imam (a.s.) fut martyrisé par Ibn Muljam (l.a.) sur le lieu de prière dans la mosquée de Kufa.

Résumé

La première période : période contemporaine avec la vie du noble prophète (s.a.w.a.).

L’Imam Ali (a.s.) fut la première personne à croire en la mission prophétique du noble prophète (s.a.w.a.).

Il se coucha à la place du prophète (s.a.w.a.) la nuit où celui-ci allait émigrer pour Médine.

Il a toujours été aux premiers rangs pour défendre l’islam dans les guerres. Tels que la bataille de Badr, Ohod, Khandaq, Khaibar…etc.

Selon le noble prophète (s.a.w.a.), l’Imam Ali  (a.s.) est  ‘la porte de la cité du savoir.’

La seconde période : durant le Califat des trois califes.

Après la mort du prophète (s.a.w.a.), l’Imam Ali (a.s.) fut écarté de son droit de diriger pendant 25 ans.

La plus importante tâche réalisé par l’Imam Ali (a.s.) après la mort du prophète (s.a.w.a.)  est la compilation du Coran.

Il avait guidé les califes dans différentes affaires.

La troisième période : Le règne de l’Imam.

Sous insistance des musulmans, l’Imam (a.s.) fut contraint de prendre la direction de la communauté après l’assassinat du troisième calife.

Dès le premier jour, il présenta clairement son système politique ce qui suscita l’opposition de certain groupe.

Sa première confrontation fut la bataille de Jamal contre Aïcha, Talha et Zubair

[1]        Behaarul Anwaar, Vol. 3, p. 283, Hadith No. 1

[2]        Nahjul Balaaghah, Sermon No. 3 connu sous le nom de Khutba-e-Shiqshiqiyyah

[3]        Al-Ghadeer, Vol. 6, p. 110

[4]        As Sawaaremul Mohreqah fi Naqd-es-Sawaaeqil Mohreqah par Qazi Nurullah Shustari (r.a.), p. 216

[5]        Ad-Darajaat Ar-Rafeeah, p. 187

[6]        Sharho Nahjil Balaaghah par Ibn Abil Hadeed, Vol. 1, p. 307

[7]        Pour connaitre la condition du people au moment où il donnait l’allégeance à l’Imam Ali (a.s.), il faut consulter Nahjul Balaaghah, Sermons 53,136  et 227.

[8]        Nahjul Balaaghah, Sermon No. 37

[9]        Nahjul Balaaghah, Sermon No. 15

[10]       Waaqea-e-Siffeen, Nasr bin Muzaahim al-Minqari, p. 341-343.

[11]        Muntahal Aamaal by Shaikh Abbas Qummi (r.a.), Vol. 1, p. 126.

https://old.makarem.ir/main.aspx?lid=3&typeinfo=2&catid=0&pageindex=0&mid=408937

Le  21 du mois Ramadan coïncide avec le martyre d’Imam Ali (as)

Il reçut le coup d`épée sur sa tête la nuit du vendredi dans la niche du sanctuaire du Masjid (mosquée) de Kûfa en Iraq, lors de la prière de Fajr par un Kharijite, Ibn Moljam*. C`était le, 19 Ramadan, en l’an 40 Hégire, 3 jour après le 21 Ramadan, Il a quitté ce monde ici-bas et fut enterré à Ghouri à l’auguste Najaf en Iraq.

Cet homme qui s’est consacré pour satisfaire à Dieu avait la raison consacrée à Dieu, le cœur consacré à Dieu et toutes les capacités consacrées à Dieu, et ceci durant toute la période allant du moment où il a ouvert ses yeux dans la Maison de Dieu jusqu’au moment où il les a fermés dans la maison de Dieu.

Dieu, le Très-Haut, dit dans Son Noble Livre : ((Il en est un, parmi les hommes, qui s’est vendu lui-même pour satisfaire à Dieu ; et Dieu est tendre envers les hommes)) (Coran II, 207).

Au moment où il a été frappé sur sa tête par le malheureux, Ibn Muljam, il a dit : «Au nom de Dieu, par Dieu, et tout en suivant la religion du Messager de Dieu, j’ai gagné, par le Seigneur de la Ka’ba ! ». Il l’a dit parce qu’il avait consacré toute sa vie à l’Islam et décidé de mourir tout en suivant la voie tracée par Dieu.

Cela a été exprimé par le Messager de Dieu (Pslf) lorsqu’il a pleuré en disant à ‘Alî (p) : « « O Ali (p) Je Pleure pour l’instant où, tu recevras un coup d’épée sur la tête, durant le mois Ramadan, Ô Ali, je vois devant mes yeux ta barbe couverte de sang de ton front ». Alî (p) lui a dit alors : « Et lorsque cela m’arrivera, serai-je toujours dans la droiture de ma religion ?». Le Messager de Dieu (Pslf) lui a répondu : « Dans la droiture de ta religion ». Tout ce qui comptait pour ‘Alî (p) était de tomber en martyr tout en s’attachant à la religion de l’Islam vrai.

Le meurtrier fut attrapé et emmené devant Imam Ali (AS). Quand l’Imam a vu que les cordes attachant ibn Mouljim étaient trop serrées, il ordonna qu’elles soient rendues moins serrées et dit aux musulmans de le traiter humainement et avec respect. En entendent cela, ibn Mouljim commença à pleurer ; Imam l’a dit : « Il est trop tard pour se repentir. Est-ce que j’étais un mauvais Imam ou un gouverneur injuste ?

Avant de mourir, l’Imam désigna son successeur, l’Imam Hassan.

Sur son lit du décès, l’Imâm ‘Ali (p) a fait le testament suivant : « Ma recommandation est Dieu(SWT) : Ne rien Lui associer. Muhammad (P) : Ne délaissez pas sa voie. L’Islam : Il est le fait de reconnaître l’Unicité. L’action à partir de la Sunna du Messager de Dieu : ((Ce que le Messager vous apporte, prenez-le ; et ce dont il vous empêche, abstenez-vous)) (Coran LIX, 7). Dressez ces deux piliers et allumez ces deux lanternes qui sont le Livre de Dieu et la Sunna du Messager de Dieu. Vous serez exempts de tout reproche tant que vous ne dévierez pas.

Dieu a exigé de chacun d’agir selon ses efforts, et Il a allégé la tâche aux ignorants. Un Seigneur clément, une religion droite et un Imâm savant.

Hier, j’étais votre compagnon ; aujourd’hui, je suis une leçon pour vous ; demain, je vous quitterai. Que Dieu nous pardonne, à moi et à vous… J’étais pour vous un voisin de mon corps qui est resté parmi vous pour quelques jours. Vous retrouverez demain un cadavre sans vie, immobile après avoir été muant, muet après avoir été parlant. Que mon silence et mes membres figés soient une leçon pour vous : Ils sont des meilleurs prédicateurs, pour ceux qui entendent les prédications, que les paroles éloquentes. Je vous fais les adieux de celui qui est certain de vous rencontrer. Demain, vous verrez ce qu’ont été mes jours et mes intentions vous seront mises à découvert. Vous me connaîtrez une fois que ma place sera vide, une fois que d’autres la prendront (Allusion à Muawiya).

LES DERNIERES RECOMMANDATIONS DE L’IMAM ALI A SES FILS: IMAM HASSAN ET HUSSEIN (p):

« Je vous recommande de craindre Dieu, de bien administrer vos affaires et de ne pas vous séparer ».

« Soyez pieux, dédaignez le monde en dépit de ses séductions, n’en regrettez rien qui vous échappe, proclamez la vérité, travaillez pour l’éternité, soyez l’ennemi du tyran et l’appui de l’opprimé;

Je vous recommande ainsi qu’à tous mes descendants, parents et lecteurs de cette lettre, d’aimer Dieu, de vous entendre, de resserrer vos liens; Car j’ai bien entendu votre grand-père, le Prophète (psl) dire: « Réconcilier les esprits est préférable à toute prière et à tout jeûne ».

Je vous recommande particulièrement les orphelins; pourvoyez continuellement à leur nourriture, ne les négligez point.

Soyez dévoués à vos voisins. Le Prophète (psl) nous les a tellement recommandés que nous avons cru qu’il allait leur allouer une part de notre héritage.

Je vous recommande la lecture du Coran, soyez toujours les premiers à l’appliquer.

Aimez la prière qui est le pilier de votre religion; et la maison de Dieu! Fréquentez-la, ne l’abandonnez point tant que vous serez en vie. Son abandon portera atteinte à votre dignité.

Luttez avec vos biens, vos âmes et vos paroles, au service de Dieu.

Veillez toujours à vous entendre et à vous entraider. Gare à la dissension et l’inimitié; ne manquez point de recommander la pratique du bien et le rejet du mal sous peine de souffrir la domination des méchants et de voir vos invocations non exaucées.

Que Dieu t’englobe de Sa Miséricorde, ô Abû al-Hassan ! Que Dieu te rétribue beaucoup de bien pour tout ce que tu as offert à l’Islam et aux Musulmans ! Grande avec ta mort en martyr est notre calamité, incomparable est notre malheur. Nous appartenons à Dieu et vers Lui nous revenons. Que la paix soit sur toi le jour où tu es né, le jour où tu es tombé en martyr, le Jour où tu as gagné le séjour auprès de ton Seigneur et le Jour où, vivant, tu seras ressuscité.

*Les kharijites, les dissidents, étaient des gens radicaux faisant usage de la violence politique, qui autorisaient la mise à mort des autres musulmanes(Takfiri), rigoriste et rude, fatalisme, considéraient les autres musulmans comme des incroyants (mušrik, assimilateur). Ils sont attachés à une exégèse littérale du Coran (al-zahirrya).

http://fr.imam-khomeini.ir/fr/n25976/21-du-mois-Ramadan-le-martyre-d-Imam-Ali-p-

IMAM Ali (p), le Lion d’Allah (S)

Muntahal Amal – L’Apogée des Espoirs

La vie de l’Imam Ali (p)

La plume est notre arme, les Hadiths notre bouclier et la foi notre armure.

Les Chevaliers de la Wilayah

Première édition Française : Jamadi-ul Thani 2024/ 1445 de l’hégire

Du livre original : Muntahal Amal, d’Allamah Qummi (r.a)

Traduction : Mickael D. Vasram


Correction : Sheikh Danisse Vasram & Massouma D. Vasram 


Mise en page & Couverture : Les Chevaliers de la Wilayah

Avec la participation de Mehdi Vasram

Site web : www.leschevaliersdelawilayah.wordpress.com

Du même traducteur

Le livre de Sulaym ibn Qays

(Troisième édition revue et augmentée en cours)

Bayt al Ahzan


(deuxième édition prévue)

Ana Howa


(deuxième édition revue prévue)

Farhat az Zahrâ


Glorieux Sermons et Paroles du Prince des croyants (p)

Basaair al Darajaat

Ghadir-é-Khum ou le Ruisseau du Sacre

Kamiluz Ziyarat – Les Salutations complètes

Al Abbas, Le premier chevalier

Fatemah Zahra (s.a), le Soleil céleste de l’infaillibilité (Muntahal Amal)

Al Hussain (p), La lampe de la guidance (Muntahal Amal)

Bihar al Hikmah en collaboration avec les jeunes de Mayotte

En attendant le printemps de la Réapparition Tome 1 & 2 en collaboration avec al Mahdi Group Fondation

Les Paroles de Lumière

en collaboration avec al Mahdi Group Fondation

Table des matières

LE MOT DU TRADUCTEUR                                                                      1

LE SERMON DES CHEVALIERS DE LA WILAYAH                               2

Lexique                                                                                                        3

LA VIE DE L’EMIR DES CROYANTS (P) – LE TROISIEME INFAILLIBLE    4

L’heureuse naissance de l’Imam Ali (p)                                                    5

Excellence de l’Emir des croyants (p)                                                       8

Concernant le martyr de l’Emir des croyants (p)                                    54

Les déclarations de l’Imam (p), son décès et son enterrement             70

Mise à mort d’Ibn Muljim (la) par les mains de l’Imam Al Hassan (p)   79

Concernant les enfants et les épouses de l’Emir des croyants (p)       82

LE MOT DU TRADUCTEUR

« Louange à Allah (S), créateur des mondes et que La Bénédiction Divine soit sur Mohammad (pslf) le Messager Divin et sur ses AhlulBayt (p) purifiés.

Nous Renouvelons notre Soumission et notre Obéissance au Prince des croyants (p) et à ses descendants infaillibles (p).

Aussi, cet essai de traduction est offert à l’Imam de notre temps, La Preuve de Notre Seigneur (S) sur Sa Terre, l’Imam attendu, al Mahdi (ajtfs).

Qu’Allah (S) hâte Sa Parousie, afin que La Vérité soit rétablie, que Sa Justice soit faite et que l’oppression soit anéantie. »

LE SERMON DES CHEVALIERS DE LA WILAYAH

Allah (S) est unique, nous proclamerons.

Mohammad (pslf) est son messager, nous réciterons.

Fatima (p), la Pure, tes ennemis nous maudirons.

Ali (p) est le wali d’Allah (S), nous annoncerons.

Hassan (p), ta grandeur, nous répandrons.

Hussain (p), sur ton sacrifice, nous pleurerons.

Sajjad (p), tes prières, nous divulguerons.

Baqir (p), avec ta science, nous éclairerons.

Sadiq (p), ta véridicité, nous ne douterons.

Kadhim (p), ton droit, nous protègerons.

Redha (p) ta splendeur, nous contemplerons.

Jawaad (p), à ta porte, nous mendierons.

Naqi (p), ta piété, nous imiterons.

Askari (p) ton armée, nous soutiendrons.

Mahdi (ajtfs), fidèle, nous te resterons.

Ô AhlulBayt (p), que notre vie vous soit sacrifiée.

Sous votre étendard, nous marcherons.

Ceci est le serment de vos chevaliers.

Dajjal et ses partisans, nous combattrons.

Lexique

(S) = Subahana

(pslf) = Paix sur lui et sa famille

(p) = Paix sur lui/elle

LA VIE DE L’EMIR DES CROYANTS (P) – LE TROISIEME INFAILLIBLE

L’heureuse naissance de l’Imam Ali (p)

L’Imam AlI (P) est né le vendredi 13 du mois de Rajab, trente ans après « l’année de l’éléphant » (Am al Fil) dans la Ka’bah sacrée. Son père était Abu Talib, le fils d’Abdul Muttalib, tandis que ce dernier et Abdullah, le père du Messager d’Allah (pslf), étaient de véritables frères. Sa mère était Fatemah bint Asad bin Hashim bin Abd Manaf, et ce dernier et ses frères étaient les premiers parmi les Hashimi, dont les deux parents appartenaient aux Bani Hashim.

De nombreux récits ont été mentionnés concernant l’événement qui a conduit à sa naissance bénie, et celui qui est cité par de nombreuses chaînes de transmetteurs est, qu’un jour Abbas bin Abdul Muttalib était assis face à la Ka’bah en compagnie de Yazid bin Kanab et un groupe de personnes des Bani Hashim et du clan des Bani al Uzza. Soudain, Fatemah bint Asad entra dans le Masjid (al Haram), alors qu’elle était enceinte de l’Emir des croyants (p) depuis neuf mois et que les douleurs de l’accouchement avaient commencé pour elle. Elle se tint face à la Ka’bah, leva la tête vers les cieux et dit : « Ô Seigneur (S), j’ai cru en Toi, en chaque Apôtre et Messager (p) que Tu as envoyé, ainsi qu’en chaque livre que Tu as révélé, et j’ai reconnu les paroles de mon grand-père Ibrahim al Khalil (p), qui est le bâtisseur de la Ka’bah. Je te demande donc, par le droit de cette demeure (Ka’bah), et par le droit de celui qui l’a construite, et par le droit de l’enfant qui repose dans mon ventre, et qui me parle et a été mon confident grâce à cela, alors que je crois qu’il est l’un des Signes de Ta Gloire et de Ta Grandeur, de faciliter l’accouchement pour moi. »

Abbas et Yazid bin Kanab disent que lorsque Fatemah a accompli cette prière, nous avons vu le mur arrière de la Ka’bah s’ouvrir, elle y est entrée et a disparu de notre vue. Le mur s’est reformé avec la permission du Seigneur (S) et nous avons essayé d’ouvrir la porte, mais nous avons eu beau faire, elle ne s’est pas ouverte. Nous avons alors compris que cette affaire venait d’Allah (S). Fatemah resta dans la Ka’bah durant trois jours, les habitants de Makkah parlaient de cet incident dans les rues et les marchés, tandis que les femmes le faisaient dans leurs maisons, et tous étaient étonnés. Le quatrième jour, le mur de la Kaaba se rouvrit, à l’endroit même où il s’était ouvert auparavant. Fatemah en sortit en portant son fils, le Lion invincible d’Allah (S), Ali bin Abi Talib (p). Elle s’écria : « Ô gens ! En vérité, Allah (S) m’a choisie parmi Ses créations et m’a élevée au-dessus des femmes élues qui m’ont précédée. Allah (S) a choisi Asiyyah bint Muzahim, alors qu’elle L’adorait en secret dans un endroit où l’adoration n’était pas digne, sauf en cas de nécessité, et c’était la maison de Fir’aun. Allah (S) a choisi Maryam bint Imran et lui a facilité la naissance d’Issa (p), elle a secoué un palmier sec dans le désert et des dattes fraîches en sont tombées pour elle.[1] Alors qu’Allah (S) m’a donné l’abondance sur elles, ainsi que sur toutes les femmes de l’univers qui m’ont précédée, puisque j’ai mis au monde un enfant dans Sa Maison Choisie, que je suis restée dans cette honorable Demeure pendant trois jours et que j’ai consommée des fruits et des plats du Paradis. Lorsque je voulus en sortir, portant dans mes mains mon fils élu, un appel me parvint de l’invisible, disant : « Ô Fatemah (pse) ! Nomme cet éminent enfant Ali (p), en vérité Je suis le Très Exalté, et Je l’ai créé par Ma Puissance, Mon Pouvoir et Ma Gloire. Je lui ai offert une partie complète de Ma justice ; J’ai tiré son nom de Mon propre Nom sacré ; Je l’ai formé avec Mes propres Etiquettes Propices ; Je lui ai confié Mes affaires ; et Je lui ai révélé Ma Connaissance cachée. Il est né dans Ma Prestigieuse Demeure (Ka’bah) et il sera le premier à appeler aux prières (Adhan) du haut de Ma Maison, à briser les idoles et à les jeter du haut de la Ka’bah. Il se souviendra de Moi avec grandeur, gloire, éminence et unité. Il sera le Guide (Imam) et le Chef après Mon bien-aimé et élu sur toutes les créations, Mohammad (pslf), qui est Mon Messager, tandis qu’il sera son Vice-Gérant. Béni soit celui qui se lie d’amitié avec lui et le défend ; et malheur à celui qui n’obéit pas à ses ordres, ne le défend pas et refuse ses droits. »

Certains récits rapportent qu’à la naissance de l’Emir des croyants (p), Abu Talib le serra contre sa poitrine et, saisissant la main de Fatemah bint Asad, se rendit auprès d’Abtah et récita ces versets d’une voix forte : « Ô mon Seigneur (S), possesseur de la nuit obscure et de la lune brillante et rayonnante ! Fais-nous connaître Ta décision concernant le nom de son nourrisson. » Soudain, quelque chose qui ressemblait à un nuage se manifesta sur la terre et s’approcha d’Abu Talib. Il le prit contre sa poitrine en même temps que l’Imam Ali (p) et retourna chez lui. À l’aube, il vit qu’il s’agissait d’une tablette verte sur laquelle était écrit : « Je vous ai désignés tous deux (Abu Talib et Fatemah bint Asad) avec l’enfant vertueux, chaste, choisi et heureux. Son nom est donc élevé et c’est Ali (p). Ali (p) est dérivé de Al Ali (l’un des puissants noms d’Allah [S]). » Abu Talib le nomma donc Ali (p) et accrocha cette tablette à l’angle droit de la Ka’bah, où elle resta jusqu’au règne de Hisham bin Abdul Malik, qui la descendit de là et la fit disparaître.

La naissance de l’Imam Ali (p) et les circonstances qui s’y rapportent font l’objet de nombreux récits, mais l’étendue de ce livre ne permet pas d’en citer davantage. Ce mérite fait partie des spécialités de l’Imam (p) : le sanctuaire de Makkah est le plus honorable des sanctuaires, et l’endroit le plus honorable du sanctuaire est le Masjid (al Haram), tandis que l’endroit le plus honorable (du Masjid) est la Ka’bah ; personne d’autre que l’Emir des croyants (p) n’est jamais né en ce lieu. Un enfant né le vendredi, le maître des jours (Sayyidul Ayyam), dans le mois sanctifié de Rajab, dans la Maison Sanctifiée, n’est nul autre que l’Emir des croyants (p), le père des Nobles Aimmah (p), milliers de bénédictions sur lui et sa descendance !

Il est cité dans le livre Hadiqatul Haqiqah (de Hakim al Sinai al Gaznawi) : « Ceci est de l’une de ses noblesses et en se basant sur cela, on peut estimer ses autres vertus et sa grandeur également ! »

Al Himyari a dit à juste titre : « Elle l’a mis au monde dans le Sanctuaire d’Allah (S) et sa protection, et dans la Demeure Sainte qui possède une cour et un masjid. Elle était vêtue de vêtements et d’étoffes blancs, elle était pure et le nouveau-né était pur, de même que la naissance. Dans la nuit où les étoiles de mauvais augure disparurent, elle apparut avec la lune rayonnante de la bonne fortune. Un tel évènement ne s’est jamais produit dans les faits surnaturels des tribus, sauf dans le cas de la naissance du fils d’Aminah (pse), qui était le Prophète Mohammad (pslf). »

Excellence de l’Emir des croyants (p)

Les savants n’ignorent pas que les qualités de l’Emir des croyants Ali (p) ne peuvent être compris par la description ou la langue, ni être comprimées dans un chapitre ou un livre ; les anges célestes sont même incapables de comprendre son statut.[2] En réalité, comprendre les qualités de l’Imam (p) reviendrait à mesurer l’eau d’une rivière à l’aide d’une aiguière. Il est rapporter dans un Hadith que « nous sommes les paroles d’Allah (S), dont l’excellence ne peut être comprise. »[3] Quelqu’un a dit à juste titre : « L’océan est insuffisant pour le livre de ton excellence, pour que je puisse y plonger mon doigt afin d’en tourner les pages (pour le lire).»

Pour cette raison, cet humble auteur n’a pas eu la force de prendre la plume et d’écrire quelque chose dans ce contexte, mais comme l’Emir des croyants (p) est une mine de miséricorde et de magnanimité, il est sincèrement attendu à ce qu’il m’accorde sa faveur et qu’il accepte cet humble service de ma part. « En Lui je place ma confiance, et c’est vers Lui que je reviens repentant. » [11:88].

Il convient de noter que les excellences sont soit spirituelles soit physiques, alors que l’Emir des croyants (p) était le plus parfait et le plus supérieur parmi tous les hommes, immédiatement après le Messager d’Allah (pslf), dans ces deux types d’excellences en raison de nombreux aspects. Nous nous contenterons de citer ci-dessous quatorze aspects (de ses excellences) et de rechercher la prospérité grâce à ce nombre honorable (qui équivaut aux Quatorze Infaillibles).

Premier aspect : Son combat (Jihad) dans la voie d’Allah (S) a été le plus grand et son épreuve la plus importante de toutes les batailles du Messager d’Allah (pslf), alors qu’aucun ne pouvait être son égal en la matière. Ainsi, lors de la bataille de Badr, qui fut la première bataille au cours de laquelle les croyants furent mis à l’épreuve, l’Emir des croyants (p) envoya les plus valeureux parmi les polythéistes au plus profond de l’enfer, notamment Walid (bin Utbah), Shaybah (bin Abd Shams), As (bin Sa’id), hanẓalah (bin Abu Sufyan), Tu’aymah (bin Adiyy) et Nawfal (bin Khuwaylid). Il combattit sans relâche jusqu’à ce que la moitié des polythéistes tués tombent entre ses mains, tandis que l’autre moitié fut tuée par d’autres musulmans, ainsi que trois mille anges bien équipés. Ensuite, lors de la bataille d’Ohod, alors que les gens s’enfuyaient, il resta inébranlable et repoussa les armées ennemies du Messager d’Allah (pslf) et les tua jusqu’à ce qu’il reçoive des blessures mortelles sur son corps sacré. Malgré toutes ces souffrances et ces épreuves, il n’était pas effrayé. Il ne cessa de frapper par l’épée les plus valeureux des hommes jusqu’à ce que la voix de Jibrail (p) se fasse entendre entre ciel et terre : « Il n’y a d’épée (efficace) que celle de Dhulfiqar, et de jeune (valeureux) excepté Ali (p). »

Lors de la bataille d’Ahzab (Khandaq), l’Emir des croyants (p) tua Amr bin Abd Wudd, tandis que la victoire tombait entre ses mains et que le Messager d’Allah (pslf) disait à son sujet : « Un coup d’Ali (p) le jour de Khandaq vaut mieux que l’adoration de tout les Djinns et les hommes jusqu’à la Qiyamah. » Lors de la bataille de Khaybar, Marhab le juif, fut tué de ses mains, puis il arracha la porte de leur forteresse par ses mains miraculeuses et la jeta quarante pieds plus loin. Plus tard, quarante hommes parmi les compagnons essayèrent de la déplacer, mais en vain. Lorsque le Messager d’Allah (pslf) partit pour la bataille de Hunayn, accompagné de dix mille hommes parmi les musulmans, Abu Bakr (la) fut surpris devant l’immensité de leur armée. Plus tard, tous prirent la fuite (à cause de son mauvais œil), et aucun ne resta avec le Messager d’Allah (pslf), à l’exception de quelques-uns, à la tête desquels se trouvait l’Emir des croyants (p). Il tua alors Abu Jarwal et les polythéistes, découragés, prirent la fuite, tandis que les musulmans qui s’étaient enfuis revinrent. En dehors de ce qui précède, de nombreuses autres batailles, que les biographes et les historiens ont citées dans leurs livres, ont eu lieu. L’abondance de la lutte (Jihad) et la valeur de l’Imam Ali (p) dans ces batailles, ainsi que ses grandes épreuves, sont manifestes pour les chercheurs parmi eux.[4]

Second aspect : L’Emir des croyants (p) était le plus savant et le plus intelligent des hommes, et son statut de savant est évident sous les angles suivants. Premièrement, il était positionné à l’extrémité de la sagacité, du pouvoir de perception et de l’intensité de l’intelligence. Il était constamment au service du Messager d’Allah (pslf), bénéficiait de lui et acquérait des connaissances grâce à la Lumière Divine de son apostolat. Il s’agit là d’une preuve évidente de son statut de plus grand savant après celui de l’Apôtre (pslf). Au moment de sa mort, le Messager d’Allah (pslf) lui ouvrit mille portes de la connaissance, et mille autres portes s’ouvrirent (pour lui) à partir de chacune d’entre elles. Ainsi, on peut comprendre à partir des récits fiables, rapportés par les Shia ainsi que par les Ahlul Sunnah, que l’Apôtre d’Allah (pslf) a dit à son sujet : « Je suis la cité du Savoir et Ali (p) en est sa porte. »[5]

Hakim al Firdawsi éclaircit cela en disant : « Qu’a dit le Seigneur (S) de la Descente et de la Révélation, le Seigneur (S) de l’injonction (du bien) et le Seigneur (S) de l’interdiction (du mal), que je suis la cité du savoir et qu’Ali (p) en est la porte ; certes, ce sont les paroles du Prophète (pslf) ; je témoigne que cette déclaration vient de lui ; vous dites que mes oreilles écoutent ses paroles. »

Deuxièmement, les Doctrines Divines sont devenues obscures pour les compagnons (de l’apôtre) à plusieurs reprises, et certains d’entre eux ont même émis des verdicts erronés, mais lorsqu’ils lui ont soumis l’affaire, il les a guidés vers le droit chemin. Alors que lui ne s’est jamais référé à eux dans aucune affaire, ce qui est une preuve puissante de sa (plus grande) connaissance. Les incidents des erreurs des compagnons et leur référence à lui sont tout à fait manifestes et documentés pour celui qui est bien informé.[6]Troisièmement, dans le contexte du Hadith (du Messager d’Allah [pslf]) selon lequel : « Le meilleur juge parmi vous est Ali (p) » , il est nécessaire d’être le plus savant, puisque le jugement équitable nécessite la connaissance.[7]

Quatrièmement, les érudits et les savants de toutes les sciences le considèrent comme la source originelle. Ibn Abil Hadid al Mu’tazili dit qu’il est connu de tous que la connaissance la plus supérieure est celle de la reconnaissance d’Allah (S), alors que les maîtres de cette science sont tous des étudiants d’Ali bin Abi Talib (p). Quant aux Chiites et aux Imamiyyah, il est tout à fait évident et ne nécessite aucune mention (que l’Imam est le plus savant en matière de reconnaissance Divine) ; tandis que parmi les gens en général (Ahlul Sunnah), Abul Hassan al Ash’ari est considéré comme un maître dans cette science, qui était l’élève d’Abu Ali al Jabba’i, l’un des chefs de l’école de pensée Mu’tazilah[8]. Alors que le maître des Mu’tazilah, Wasil bin Ata, était l’élève d’Abu Hashim Abdullah bin Mohammad al Hanafiyyah (bin Imam Ali), élève de son père (Mohammad ibnul Hanafiyyah), qui était à son tour l’élève de son père l’Emir des croyants (p). Parmi les différentes

sciences, il y a la science de l’exégèse (Tafsir) du Qur’an, dont Ali (p) est la source originelle.1

(Abdullah) Ibn Abbas, qui est considéré comme l’un des savants et des maîtres de l’exégèse, a été l’élève de l’Emir des croyants (p).

Parmi les autres sciences, il y a la Grammaire (Al Nahw), alors qu’il est connu de tous que celui qui a inventé cette science est l’Imam Ali (p). Abul Aswad al

1 Maurice Bucaille, docteur en médecine, médecin et auteur français, écrit dans son livre « The Bible, The Qur’an and Science » (La Bible, le Coran et la science) : De nombreux compagnons ont écrit le Qur’an exactement pendant la vie du Prophète (pslf). L’un d’entre eux était la copie d’Imam Ali (p). En raison de sa relation étroite avec le Prophète (pslf) et de son long compagnonnage, il ne s’est pas contenté de rassembler les rouleaux dispersés du Qur’an, mais il a pu les accompagner d’un remarquable Tafsir (exégèse), mentionnant l’occasion de la descente de chaque verset (Sha’n Nuzul), et a été considéré comme le premier Tafsir du Qur’an depuis le début de la mission islamique. Ibn Abil Hadid dit : « Tous les savants s’accordent à dire que l’Imam Ali est le premier à avoir compilé le Qur’an. » (voir Sharh Nahjul Balagah : 271). Un autre, Al Kittani, dit que : « l’Imam Ali pouvait arranger le Qur’an selon l’ordre de descente (Tanzil) de chaque Surah ». (voir Strategic Administration : 461). Ibn Sirin Tabe’i (al Kalbi) rapporte que Ikrimah a dit que : « lmam Ali (p) pouvait rassembler le Qur’an d’une manière telle que si toute l’Humanité et les Djinns se réunissaient pour le faire, ils n’y parviendraient pas du tout ». (voir Al Itqan fi Umulil Qur’an [de Jalaluddin al Suyuti] 1157-58). Ibn Jizzi al Kalbi raconte également : « Si seulement nous pouvions avoir le Qur’an qui a été compilé par Ali (p), alors nous pourrions acquérir beaucoup de connaissances ». (voir Al Tas-hil li Ulumil Tanzil : 114). Ce n’était là qu’une brève note sur les avantages du Mushaf de l’Imam Ali, car Ibn Sirin avait déclaré : « J’ai cherché si longtemps le Mushaf (copie) de l’Imam Ali et j’ai correspondu avec (des gens de) Madina, mais tous mes efforts sont restés vains ». (voir Al Itqan fi Umulil Qur’an [de Jalaluddin al Suyuti] : 1/58 ; Al Tabaqatul Kubra d’Ibn Sa’ad : 2/338). Il est donc certain que le Qur’an a été compilé par l’Imam Ali sans qu’il y ait de différence notable avec les autres copies connues, à l’exception des notes qu’il a mentionnées, ce qui en fait la plus excellente copie jamais connue. Malheureusement, les conditions politiques défavorables apparues après la mort du Prophète (c’est-à-dire après l’affaire vicieuse de Saqifah) ont constitué un obstacle majeur à l’obtention des bénéfices de cette remarquable copie du Qur’an. (Fin de la citation du Dr. Bucaille). 

Gloire à Allah (S) que des paroles aussi justes sortent de la langue d’un savant non musulman, alors que les musulmans (passés et présents) n’ont pas considéré cette excellence de l’Imam Ali (p), et l’ont plutôt ignorée. Sulaym bin Qays al Hilali rapporte également que lorsque l’Imam Ali (p) fut témoin de la tromperie et de la déloyauté des gens après la mort du Messager d’Allah (pslf), il se retira chez lui et resta absorbé par la compilation et l’arrangement des versets du Qur’an. Lorsque Abu Bakr (la) lui envoya un message pour qu’il vienne lui prêter serment d’allégeance (Bay’ah), il s’excusa pour la raison susmentionnée. Après lui avoir accordé un peu de répit, ils lui envoyèrent à nouveau un message, et il vint à eux avec son Qur’an compilé et dit : « Ô gens ! depuis que le Messager d’Allah (pslf) est décédé, j’ai été absorbé par de nombreuses tâches, d’abord l’enterrement du Prophète (pslf) et ensuite la compilation du Qur’an. J’ai arrangé l’ensemble du Qur’an qui se trouve maintenant dans ce sac. J’ai consigné chaque verset descendu sur le Prophète (pslf). Il n’y a aucun verset dans le Qur’an, si ce n’est ceux que le Prophète (pslf) m’a lus et que j’ai notés à mon tour. Il m’a également révélé ses interprétations cachées. Cette déclaration s’adresse à ceux qui ne pourront pas dire demain que nous n’étions pas au courant de cette compilation (d’Ali [p]) et le jour de la Qiyamah, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas invités à m’assister ou que je ne vous ai pas rappelé mes droits. Ni que je ne vous ai pas invité vers le Livre d’Allah (S), du début jusqu’à la fin. » Entendant cela, Umar ibn Khattab (la) dit : « Le Qur’an en notre possession nous rend indépendants de celui compilé par toi. » (Sheikh Abbas al Qummi, « Baytul Ahzan ») [traducteur].

Du’ali, le maître de cette science, l’a compilée sur ses instructions.[9] Il est également évident que tous les Juristes (Fuqaha) s’accordent à lui et tirent profit de ses jugements et décrets. Les gens de la science du Gnosticisme (Tariqat) lui attribuent également leurs méthodologies et tous sont enclins au Maître ; tandis que leur robe grossière, qui est leur slogan, ils la relient à lui avec leurs chaînes continues ainsi que leur croyance à ce sujet.

Cinquièmement, il a lui-même informé de son abondance de connaissances à de nombreuses occasions. Il dit ainsi : « Interrogez-moi donc sur les chemins des cieux, car en vérité je les connais mieux que ceux de la terre. » Et il disait toujours : « Interrogez-moi avant que vous ne me perdiez. » Et les gens l’interrogeaient continuellement sur les significations difficiles et les connaissances obscures et obtenaient sa réponse. Il est également intéressant de noter que quiconque prononçait cette phrase (interrogez-moi avant que vous ne me perdiez), prétendant tout savoir, était complètement disgracié par l’humiliation et la misère.[10]

Ce fait est apparu dans les incidents relatifs à Ibnul Jawzi1, Maqatil bin Sulayman[11] et Wa’iẓ al Bagdadi durant la période de Nasir al Abbasi. Les incidents de leur disgrâce après cette déclaration sont cités dans les livres biographiques et historiques. C’est une preuve éloquente de ce que nous voulons dire et il est cité que l’Imam Ali (p) a lui-même informé concernant cette déclaration : « Personne ne revendiquera cela après moi, sauf un imposteur, un menteur ». Il est également dit que parfois, l’Emir des croyants (p) posait sa main sur sa poitrine sacrée et disait : « Par Allah (S) ! Il y a ici un savoir abondant, si quelqu’un pouvait (le comprendre et) le transmettre ». Parfois, il disait : « Par Allah (S) ! Si l’on m’étendait un coussin, je jugerais entre les gens de la Torah (Tawrat) par la Torah »[12].

En ce qui concerne l’incident de Wa’iẓ al Bagdadi, on rapporte qu’à l’époque de Nasir li Dinillah al Abbasi, il y avait un orateur (Wa’iz) réputé pour sa connaissance d’Al Rijal[13] et de Hadith. Une foule nombreuse de savants et de personnes se rassemblait sous sa chaire. Il injuriait les théosophes, les étudiants en sciences rationnelles et les gens de la science de la théologie scolastique (Kalam) et surtout il injuriait le plus les Chiites. Les anciens parmi les Chiites décidèrent de nommer une personne, et lorsque l’orateur monterait sur la chaire (Mimbar) pour injurier les Chiites et se louer lui-même,

1 L’incident d’Ibnul Jawzi n’a pas besoin d’être cité ici (auteur). Mais nous (le traducteur) aimerions citer l’incident pour le bénéfice des lecteurs. Allamah al Majlisi rapporte qu’un jour, Ibnul Jawzi annonça du haut de la chaire (Mimbar) : « Interrogez-moi avant que vous ne me perdiez ». Une femme, près de la chaire, se leva et demanda : « On raconte qu’Ali (p) a voyagé en une nuit de Madina à Mada’in et s’est occupé du bain, du linceul et de l’enterrement de Salman, qui y était décédé ; puis il est reparti la même nuit ». Ibnul Jawzi dit : « Oui, cela a été rapporté ». La femme demanda alors : « Lorsqu’Uthman (bin Affan) [la] a été tué, il est resté trois jours dans la décharge, alors qu’Ali (p) était bien présent ». Ibnul Jawzi répondit par l’affirmative. Puis elle poursuivit : « Ainsi, l’un des deux (Ali [p] ou Uthman [la]) était certainement en tord ». Entendant cela, Ibnul Jawzi dit : « Si tu as quitté ta maison sans la permission de ton mari, que la malédiction d’Allah (S) soit sur toi ; et si tu es venue avec sa permission, que la malédiction d’Allah (S) soit sur lui ». La femme dit alors : « Lorsqu’Aisha (la) est sortie pour combattre Ali (p), est-elle venue avec la permission du Messager d’Allah (pslf) ou sans sa permission ? » Par la suite, le discours d’Ibnul Jawzi s’est interrompu, il a baissé la tête de honte et a dit : « En vérité, personne d’autre qu’Ali (p) n’a le droit de dire : « Interrogez-moi avant que vous ne me perdiez ». En disant cela, il quitta la chaire embarrassé. (Mohammad Baqir al Majlisi, « Biharul Anwar ») [traducteur].

la personne devrait mettre en avant des questions complexes et des sujets difficiles pour l’embarrasser et le déshonorer devant les gens. Ils choisirent une personne nommée Ahmad bin Abdul Aziz, qui était un Chiite et une personne bien informée en ce qui concerne la théologie scolastique (Ilmul Kalam), les informations concernant la Mu’tazilah et les questions littéraires.

Un jour que l’orateur monta sur la chaire, alors que de nombreuses personnes s’étaient rassemblées, il commença à parler des attributs du Seigneur (S) omnipotent. Au milieu de son sermon, Ahmad bin Abdul Aziz se leva et lui posa des questions sur certains points rationnels basés sur les lois des théologiens scolastiques de la Mu’tazilah. L’orateur n’a pu répondre à aucune de ces questions et a donc commencé à fabriquer des déclarations et des mots rimés pour accentuer et débattre. À la fin, il a prononcé ces mots : « Les yeux des Mu’tazilah louchent ; mon bruit, semblable à celui d’un tambour, est inefficace à leurs oreilles ; ma déclaration fait l’effet de flèches dans leurs cœurs ; Ô celui qui marche sur le chemin des séparés

(Mu’tazilah), malheur à toi, combien tournes-tu et t’exhibes-tu autour de celui qui est intellectuellement incapable de le comprendre et qui dit en le comprenant : « Je dis, je dis ; laisse cela : Je dis, je dis ; laissez cette baliverne. » Lorsque le peuple entendit ces phrases non rimées et ces mots désinvoltes de l’orateur, il se rendit compte de son défaut et appela Ahmad en disant : « garde le silence ». Voyant cela, l’orateur fut ravi et commença à se vanter et à répéter : « Demandez-moi avant que vous ne me perdiez. » Entendant cela, Ahmad se leva à nouveau et dit : « Ô Sheikh ! Quelle déclaration fais-tu ? Personne n’a prononcé ces mots à l’exception d’Ali bin Abi Talib (p), et l’on sait qu’il a également dit : « Personne ne revendiquera cela après moi à l’exception d’un imposteur, d’un menteur ».

L’orateur était toujours d’humeur joyeuse et voulait se vanter auprès d’Ahmad d’avoir bien compris la science d’Al Rijal, et il dit : « Quel Ali bin Abi Talib ? Veux-tu dire Ali bin Abi Talib bin Al Mubarak al Naysaburi ou Ali bin Abi Talib bin Ishaq al Maruzi ou Ibn Uthman al Qayrawani ou Ibn Sulayman al Razi ? » En disant cela, il cita sept ou huit personnes du nom de Ali bin Abi Talib parmi les narrateurs d’Ahadith. A nouveau, Ahmad bin Abdul Aziz se leva, tandis que deux autres hommes à sa droite et à sa gauche se levèrent également pour le défendre, prêts à mourir. Ahmad dit alors : « Ô Sheikh ! Attends.  Il s’agit de nul autre qu’Ali bin Abi Talib (p), l’époux de Fatemah (p), la maîtresse des dames de l’univers. Et si tu ne le reconnais toujours pas, nous te le révélerons plus clairement. Celui qui a prononcé cette déclaration est celui qui, lorsque Mohammad bin Abdullah (pslf) a établi la fraternité entre ses compagnons, l’a déclaré comme son propre frère et l’a confirmé en disant : « Ali est mon égal ». N’as-tu donc pas entendu parler de sa position et de son statut ? Et ne connais-tu pas son rang sublime et sa prééminence inaccessible ? » En entendant cela, l’orateur voulut répondre à Ahmad, lorsque celui qui se trouvait à sa droite s’écria : « Ô Sheikh ! Garde le silence. Il y en a beaucoup qui s’appellent Mohammad bin Abdullah, mais celui-ci (Mohammad [pslf]) est différent, il est celui au sujet duquel Allah (S) dit : « Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur – et il ne prononce rien sous l’effet de la passion; ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée. » [53:2-4]. De même, il y a beaucoup de gens du nom d’Ali bin Abi Talib, mais il est différent, au sujet duquel le Maître de la Shari’ah (pslf) a dit : « Tu es pour moi dans la même position que Haroun était pour Moussa sauf qu’il n’y aura pas d’Apôtre après moi. » Voici, Ô Sheikh ! Sache qu’il y a de nombreux noms et agnomens (Kuniyyah), mais chacun doit être reconnu par son propre statut. »

L’orateur se tourna vers lui pour lui répondre, lorsque celui qui se trouvait à la gauche d’Ahmad s’écria : « Ne dis pas trop d’absurdités, tu deviendrais ignorant ; et si tu ne reconnais pas Ali bin Abi Talib (p), excuses-toi. » Puis il récita les vers suivants : « Le papillon de nuit ne désire pas l’arrivée du soleil. L’essor de la place du soleil ne diminue pas (à cause d’elle). »

À ce moment-là, l’assemblée s’agita, tandis que les gens du peuple (Ahlul Sunnah) étaient confus et commencèrent à se frapper la tête les uns les autres ; les têtes furent dénudées et les vêtements déchirés. Voyant cela, l’orateur sauta de sa chaire, effrayé, et fut raccompagné chez lui, où l’on ferma la porte à clef. Cette nouvelle parvint à la cour du calife qui dépêcha ses serviteurs pour mettre fin à l’agitation. Lors des prières suivantes, Al Nasir li Dinillah ordonna l’emprisonnement d’Ahmad et de ses deux associés ; après que la sédition se fut calmée, ils furent libérés.[14]

Et tout ce qui a été cité de lui concernant les Principes de la Connaissance, la sagesse et les différents jugements, n’est cité pour personne d’autre. Aujourd’hui, nous observons que les philosophes tels que Ibn Sina, Nasiruddin Muhaqqiq al Toussi, Ibn Maytham et d’autres encore, ainsi que les savants et les juristes honorables tels qu’Allamah (al Hilli), Muhaqqiq (al Hilli), Shahid (al Awwal) et d’autres, s’entraident pour interpréter et développer ses paroles, tirant profit de ses paroles et de ses jugements dans de nombreuses sciences.

Troisième aspect : Le troisième aspect qui prouve son excellence et sa supériorité peut être compris à partir du verset de la Purification (Tathir) et du verset de l’imprécation divine (Mubahilah) ; bien qu’il soit cité à l’endroit approprié et que ce petit livre n’ait pas la capacité (de le citer). Il convient plutôt de citer ici la déclaration de Fakhruddin al Razi concernant le verset de Mubahilah. Fakhr bin Al Khatib (al Bagdadi) dit que les Chiites déduisent de ce verset (de Mubahilah) qu’Ali bin Abi Talib (p) est supérieur à tous les Apôtres (p), à l’exception du dernier Apôtre (pslf), ainsi qu’à tous les compagnons (du Messager d’Allah [pslf]). Puisqu’Allah (S) se réfère en disant, nous-mêmes et vos propres personnes[15], alors qu’ici « propres » ne se réfère pas au Messager d’Allah (pslf) puisque l’ordre est d’inviter quelqu’un d’autre et qu’une personne ne s’appelle pas elle-même.

Par conséquent, celui qui est visé est quelqu’un d’autre, alors il est unanime que celui dont il est question n’est autre qu’Ali bin Abi Talib (p), à l’exception de « nos femmes et de nos fils ». Il faut savoir qu’Allah (S) considère le moi d’Ali (p) comme le moi de Mohammad (pslf) ; et comme l’unification réelle de deux moi est impossible, il peut s’agir d’une figure de style. Or, il est reconnu dans la science des principes qu’un mot doit être relié aux figures de style les plus proches plutôt qu’aux plus éloignées ; et la figure de style la plus proche est qu’Ali (p) est l’associé du Messager d’Allah (pslf) dans toutes les affaires et sa meilleure moitié dans toutes les excellences, à l’exception de celles qui tombent hors de l’évidence, comme l’apostolat qui tombe hors du consensus. Alors qu’Ali n’est pas son partenaire en cela (l’Apostolat), mais il est son partenaire dans toutes les autres excellences, parmi lesquelles la supériorité du Messager d’Allah (pslf) sur tous les autres Apôtres, tous les compagnons et toutes les autres personnes ; ainsi Ali (p) devrait également être le supérieur (parmi tous). C’est ici que se termine la déclaration de Fakhruddin al Razi.

Ibn Hammad a dit à juste titre : « Le Seigneur (S) du trône puissant l’a désigné dans le Rappel (Qur’an) comme étant le « moi » du Prophète (pslf). Cela vous suffit si vous êtes une personne bien informée. Le Prophète (pslf) a informé les gens qu’il (Ali) est mon vice-gérant et mon successeur, et qu’il est celui par qui le Seigneur de l’univers (S) a renforcé mon dos. Ali (p) est comme un bouton sur ma chemise, qui indique que la chemise n’est pas dépourvue de bouton. » Dans les trois versets ci-dessus, Ibn Hammad a mis l’accent sur l’une des diverses qualités de l’Emir des croyants (p). Dans la première ligne, il fait référence au verset de Mubahilah, dans la seconde au Hadith de Ghadir dans lequel le Messager d’Allah (pslf) l’a déclaré son ViceGérant. Dans la troisième ligne, il rappelle la Tradition prophétique adressée à l’Emir des croyants (p), selon laquelle « Tu es un bouton pour ma chemise », rapportée par Ibn Shahr Ashub. Ibn Hammad dit dans le verset cidessus que, de même qu’un bouton est nécessaire à une chemise, celle-ci en dépend ; de même, le Messager d’Allah (pslf) a besoin d’Ali (p) et n’est pas indépendant de lui.

Quatrième aspect : L’abondance et la générosité de l’Emir des croyants (p). Il est bien connu et il n’est pas nécessaire de le citer qu’il jeûnait pendant les jours et passait les nuits dans la faim après avoir donné sa propre subsistance à d’autres. Le chapitre de Hal Ata (Surat al Dahr)[16] a été révélé pour sa générosité excessive, de même que le verset suivant : « Ceux qui, de nuit et de jour, en secret et ouvertement, dépensent leurs biens (dans les bonnes œuvres), ont leur salaire auprès de leur Seigneur (S). Ils n’ont rien à craindre et ils ne seront point affligés. » [2:274] [17] Il travaillait pendant les jours, donnait son salaire en aumône et s’attachait une pierre sur le ventre à cause de la faim extrême. Le témoignage de Muawiyah (la), qui était son ennemi le plus acharné, suffit à prouver sa générosité, car il est dit : « L’excellence est celle qui est reconnue par les ennemis. » Il (Muawiyah) a dit à propos de l’Imam Ali (p) : « Si Ali (p) possédait une maison pleine d’or et

une autre pleine de foin, il donnerait plus d’or en aumône jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. »

Et lorsqu’il (p) quitta ce monde, il ne laissa rien derrière lui à l’exception de quelques dirhams qu’il avait gardés pour acheter un esclave pour sa famille.1

1 Ibn Abil Hadid écrit ce qui suit : « Chacun sait qu’à Madina, Yanbu et Suwayqah, Ali bin Abi Talib (p) avait creusé plusieurs sources et mis en culture de nombreuses terres stériles et incultivables. Pourtant, il a renoncé à ses droits sur leur possession, les déclarant comme des fiduciaires pour les musulmans. Lorsqu’il quitta le monde, rien ne resta derrière lui comme sa propriété. » (Ibn Abil Hadid al Mutazili, « Sharh Nahjul Balagah »). Notez également les paroles de l’Imam Ali (p) : « Maintenant, regardez votre Imam (en parlant de lui même). Dans ce monde, il s’est contenté de deux vieux vêtements déchirés et grossiers et de deux morceaux de pain (un le matin et un le soir) ». (Nahjul Balagah : Lettre 45). Contrairement à lui, nous trouvons ces compagnons, qui sont considérés comme pieux et honorables aux yeux des musulmans, et qui étaient considérés comme tellement pieux qu’ils étaient les « dix hommes » à qui le Messager d’Allah (pslf) donna sa parole de leur vivant qu’ils entreraient au paradis en raison de leur ferveur pour l’Islam (par le biais d’un Hadith falsifié), laissant derrière eux d’énormes richesses à leur mort. 

Lorsqu’Uthman bin Affan (la) mourut, il laissa trente-cinq millions de dirhams, cent cinquante mille Dinars, trois mille chameaux et de nombreux chevaux. Il se fit construire un palais en marbre et en bois de teck à Madina et avait un millier d’esclaves. (Ibn Sa’ad, « Al Tabaqatul Kubra » ; D.S. Margoliouth, « Mohammed and the Rise of Islam »). Il s’est construit une maison en pierre à Madina avec des portes en bois précieux et a acquis de nombreux biens immobiliers dans cette ville, y compris des jardins et des sources d’eau. Ses plantations fruitières à Wadi al Qura, Hunayn et dans d’autres lieux, évaluées à cent mille Dinars, lui procuraient d’importants revenus, sans compter les grands troupeaux de chevaux et de chameaux qui se trouvaient sur ces domaines. Le jour de sa mort, son trésor personnel contenait cent cinquante mille Dinars et un million de Dirhams. Multipliant ses richesses aux dépens du trésor musulman, Uthman (la) donna également libre usage de ce dernier à certains des plus proches compagnons de Mohammad (pslf) tentant de justifier ses actions illégales en associant ces vétérans musulmans bien informé à ses propres déprédations. Les « compagnons » l’ont applaudi pour sa générosité et sa magnanimité, sans doute pour de solides raisons d’intérêt personnel. Un tel esprit d’avidité était largement répandu parmi les compagnons du Prophète (pslf) et l’entourage d’Uthman (la). (E.A. Belyaev, « Arabs, Islam and the Arab Caliphate in the Early Middle Ages »). Lorsqu’Uthman (la) devint calife, il a non seulement levé l’interdiction de se rendre dans d’autres pays faite par Umar (la) aux compagnons, mais il leur a également offert de riches cadeaux provenant du trésor public. Il donna à Zubayr six cent mille dirhams en un jour et à Talha cent mille dirhams en un jour, ce qui leur permit d’acheter des terres, des biens et des esclaves dans d’autres pays. (Taha Hussain, « Al Fitnatul Kubra » ; Bernard Lewis, « Islam in History »).

Zubayr Ibn Awwam a laissé derrière lui onze maisons à Madina, deux à Basrah, une à Kufa et une en Égypte. Il avait quatre femmes. Elles héritèrent d’un huitième de ses biens et chacune d’elles reçut un million et deux cent mille. Ainsi, l’ensemble des biens laissés par lui s’élevait à cinquanteneuf millions et huit cent mille. (Al Bukhari, « Al Sahih »). Ici, seul le nombre a été indiqué ; il n’a pas été précisé s’il s’agissait de Dirhams (pièces d’argent) ou de Dinars (pièces d’or), mais il a été indiqué dans le Tarikh d’lbn Kathir qu’il s’agissait de Dirhams. En outre, il laissa à sa mort mille chevaux, mille esclaves et servantes, ainsi que de nombreux palais et terres. (Al Mas’udi, « Murawwajul Dahab »).

Talha bin Ubaydullah a laissé derrière lui cent peaux de bœuf pleines d’or. Sibt lbn Jawzi dit qu’il a laissé derrière lui de l’or qui pouvait être chargé sur trois cents chameaux. (Ibn Sa’ad, « Al Tabaqatul Kubra » ; Al Mas’udi, « Murawwajul Dahab » ; Ibn Abd Rabbuh al Andalusi, « Al Iqdul Farid ») Il construisit une grande maison de rapport à Kufa et acquit des domaines à Arak, qui lui rapportaient chaque jour mille Dinars ; il construisit également une luxueuse maison de briques et de bois précieux à Madina. (E.A.Belyaev, « Arabs, Islam and the Arab Caliphate in the Early Middle Ages »).

Abdul Rahman ibn Awf se construisit une demeure riche et spacieuse ; ses écuries contenaient cent chevaux et ses pâturages mille chameaux et dix mille moutons, et le quart de l’héritage qu’il laissa après sa mort fut évalué à quatre-vingt-quatre mille Dinars. (E.A.Belyaev, « Arabs, Islam and the Arab Caliphate in the Early Middle Ages »). [suite en page 20]

Tandis qu’il faisait référence à la richesse mondaine en disant : « Ô blanc et Ô jaune ! Trompez quelqu’un d’autre que moi ! »1 Il balaya le trésor public (Baytul Mal) après avoir fait don de toutes les richesses contenues et y fit des prières (de remerciement), comme cela est cité dans les livres Ahlul Sunnah et Chiites.

Sheikh al Moufid rapporte de Sa’id bin Kalthum, qu’une fois j’étais en présence de l’Imam Ja’far al Sadiq (p) lorsqu’il se souvint de l’Emir des croyants (p). Il le loua abondamment jusqu’à ce qu’il dise : « Par Allah (S) ! L’Emir des croyants (p) n’a jamais consommé quoi que ce soit d’illicite en ce monde jusqu’à sa mort. Il n’a jamais rencontré deux sujets contenant l’agrément d’Allah (S), sauf qu’il a choisi le plus difficile et le plus sévère des deux. Aucune difficulté ou tâche importante n’arrivait au Messager d’Allah (pslf), sauf qu’il appelait Ali (p) pour la résoudre, et aucun membre de la nation n’avait la force d’accomplir la tâche du Messager d’Allah (pslf) excepté Ali (p). Son action était semblable à celle de celui qui confrontait le Paradis et l’Enfer, possédant le désir de la récompense et la crainte du châtiment. Il acheta un millier d’esclaves à partir de ce qu’il avait durement gagné et les libéra dans la voie d’Allah (S). Sa nourriture à la maison se composait d’huile, de vinaigre et de dattes Ajwah, et sa tenue ne dépassait pas celle d’une toile. Lorsqu’il portait une robe à manches longues, il demandait des ciseaux et coupait l’excédent de tissu.

Lorsque, dans les années qui suivirent, il eut l’habitude de se nourrir somptueusement de pain fin et de toutes sortes de viandes, il pleurait en regardant sa table richement garnie et en pensant à la pitance du Prophète (pslf). L’amour qu’Abdul Rahman portait à son défunt maître, Mohammad (pslf), était « profondément émouvant ». Ses épouses et concubines lui préparaient des mets délicats aux couleurs et aux goûts variés. Lorsqu’il prit place pour manger, il se souvint de l’époque spartiate de l’apôtre. Il « regretta » l’apôtre et il « regretta » cette époque, versa de nombreuses larmes, puis engloutit tout ce qu’il y avait sur la table. (Sir William Muir, « The Life of Mohammed »).

Sa’ad bin Abi Waqqas construisit sa maison à Al Aqiq. Il la fit haute et spacieuse, et mit des balcons autour de la partie supérieure. Sa’id bin al Musayyib a dit que lorsque Zayd bin Thabit mourut, il laissa des lingots d’or et d’argent, qui furent brisés avec des haches, en plus de biens et de propriétés d’une valeur de cent mille Dinars. (Bernard Lewis, « Islam in History »). Allah (S) dit dans le Qur’an à propos de ces gens : « Ô vous qui croyez ! Beaucoup de rabbins et de moines dévorent, les biens des gens illégalement et [leur] obstruent le sentier d’Allah. A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le sentier d’Allah, annonce un châtiment douloureux, le jour où (ces trésors) seront portés à l’incandescence dans le feu de l’Enfer et qu’ils en seront cautérisés, front, flancs et dos : voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goûtez de ce que vous thésaurisiez. » [9:34-35] [traducteur].

1 Déclaration complète : « Éloigne-toi de moi ! Pourquoi te présentes-tu à moi ? Ou bien es-tu impatient de me voir ? Tu n’auras peut-être pas l’occasion de m’impressionner. Trompe quelqu’un d’autre. Je ne me préoccupe pas de toi. J’ai divorcé de toi trois fois et il n’y a pas de retour. Ta vie est courte, ton importance est faible et ton goût est humble. Hélas ! La provision est faible, le chemin est long, le voyage est lointain et le but est difficile à atteindre. » (Nahjul Balagah) [traducteur].

Parmi ses Aylulbayt (p), aucun n’était semblable à lui en ce qui concerne l’habillement et la jurisprudence, à l’exception d’Ali bin Hussain [Imam Zaynul Abedine] (p). »

Cinquième aspect : Son abondante abstinence (Zuhd), et il n’y a pas le moindre doute qu’après le Messager d’Allah (pslf), la personnalité la plus abstinente a été l’Emir des croyants (p). Tous les abstinents le considèrent comme le maître parmi eux. Il ne mangeait jamais jusqu’à satiété et sa nourriture et ses vêtements étaient les plus simples de tous. Il mangeait des morceaux de pain sec et dur et scellait le sac contenant son pain de peur que ses enfants n’y mélangent de l’huile ou du ghee par gentillesse. Il accompagnait rarement son pain d’un plat et lorsqu’il le faisait, c’était avec du sel ou du vinaigre.

Comme il sera cité dans l’épisode de son martyre, la nuit du dix-neuvième du mois de Ramadhan, il était invité chez Umm Kulthum (sa fille) pour rompre le jeûne. Cette dernière lui apporta un plateau contenant deux pains d’orge, un verre de lait et du sel. Lorsqu’il vit cela, il pleura et dit : « Ô ma fille, tu m’as apporté deux plats dans un plateau. Ne sais-tu pas que j’imite mon frère et cousin, le Messager d’Allah (pslf) ? » Puis il poursuivit : « Par Allah (S) ! Je ne mangerai pas tant que tu n’auras pas pris l’une de ces deux choses. » Umm Kulthum prit le verre de lait, il mangea du pain avec du sel, puis loua et glorifia Allah (S) et se leva pour l’adoration.

Dans sa lettre adressée à Uthman bin Hunayf[18], il écrit : « Réalise que ton Imam se contente de deux pièces d’étoffe en lambeaux à l’abris du (confort du) monde et de deux pains pour son repas. » Il a également écrit : « Si j’avais voulu, j’aurais pu prendre le chemin qui mène (aux plaisirs mondains tels que) le miel pur, le blé fin et les vêtements de soie, mais il n’est pas possible que mes désirs me conduisent et que l’avidité me pousse à choisir de bons repas, alors qu’à Hijaz ou à Yamamah, il peut y avoir des gens qui n’ont aucun espoir d’obtenir du pain ou qui n’ont pas de repas complet. Doisje me coucher avec un ventre rassasié, alors qu’autour de moi il peut y avoir des ventres affamés et des foies assoiffés ? Ou dois-je être semblable à celui à qui s’adresse le poète : Il te suffit d’avoir une maladie pour que tu te couches le ventre plein, alors qu’autour de toi les gens désirent intensément le cuir séché… ? Dois-je me contenter d’être appelé Amirul Mu’minin (Commandeur des croyants), bien que je ne partage pas avec les gens les difficultés du monde ? Ou dois-je être pour eux un exemple dans les détresses de la vie ? Je n’ai pas été créé pour m’occuper à manger de bonnes choses comme un animal attaché dont le seul souci est son fourrage ou comme un animal libre dont l’activité est d’avaler. » En somme, si l’on étudie ses sermons et ses déclarations, on se rendra certainement compte de l’ampleur de son abstinence et de son insouciance à l’égard du monde.[19]

Sheikh al Moufid rapporte qu’alors qu’il se dirigeait vers Basrah pour affronter les gens de Jamal, l’Emir des croyants (p) s’arrêta à Rabadah. Les pèlerins de La Mecque y avaient également campé et s’étaient rassemblés près de sa tente pour entendre ses paroles et en bénéficier, alors qu’il était dans sa propre tente. (Abdullah) Ibn Abbas raconte que je suis entré dans la tente de l’Emir des croyants (p) pour l’informer du rassemblement et le faire sortir. Lorsque j’y entrai, je le trouvai en train de coudre ses chaussures et de les réparer. Je lui dis : « Nous avons plus besoin de ton avis pour le bien que de toi pour rapiécer ces chaussures déchirées. » Il ne me répondit pas avant d’avoir fini de coudre. Ensuite, il la posa à côté de son autre paire et m’a dit : « Donne-moi le prix de ma paire de chaussures. » Je lui répondis qu’il n’y avait pas de prix pour elles car elles étaient extrêmement déchirées et usées. Il me demanda alors : « Même dans ce cas, combien me coûteront-

elles ? » Je répondis que c’était peut-être un dirham ou moins. Il dit : « Par Allah (S) ! Cette paire de chaussures est meilleure et plus chère à mes yeux que ta souveraineté et ton califat, si ce n’est que je pouvais établir et justifier la vérité Divine ou me défendre contre le mensonge (grâce à elle). »

Parmi toutes ces paroles, celles qu’il a adressées à (Abdullah) Ibn Abbas sont dignes d’être gravées dans l’or : « Sache que parfois un homme se réjouit d’avoir obtenu une chose dont il n’allait pas du tout manquer, et se désole d’avoir manqué une chose qu’il n’aurait de toute façon pas pu obtenir. Tu dois te réjouir de ce que tu obtiens en vue de ta prochaine vie, et t’affliger de ce que tu manques à cet égard. Ne te réjouis pas trop de ce que tu obtiens de ce monde, et ne t’afflige pas trop de ce que tu y perds. Tu dois te préoccuper de ce qui se passera après la mort. »

Après avoir lu cette déclaration, Ibn Abbas a dit : « En dehors des déclarations du Prophète (pslf), je n’ai pas tiré plus de profit d’une autre déclaration que celle-ci. » L’étude de ces paroles est suffisante pour toute personne intellectuelle désireuse de s’abstenir de ce monde.

Sixième aspect : Il était le plus grand adorateur parmi les hommes, plutôt le Maître des adorateurs (Sayyidul Abidine) et la lanterne de ceux qui restaient éveillés la nuit pour l’adoration (Misbahul Mutahajjidin). Ses prières dépassaient celles de tous, de même que ses jeûnes, les esclaves d’Allah (S) avaient appris de lui les prières nocturnes (Salatul Layl), l’accomplissement quotidien des prières surérogatoires (Nawafil)[20] et avaient éclairé la bougie de la croyance dans la voie de la Religion à partir de son phare lumineux. Son front lumineux avait développé des callosités en raison des prosternations excessives (Sajdah). Sa persistance à faire des prières surérogatoires (Nawafil) était telle que la nuit de Laylatul Harir[21] à Siffine, un tapis de cuir fut étendu pour lui entre les deux rangs, alors qu’il priait dessus. Des flèches l’ont frôlé de gauche et de droite et sont tombées sur la terre, mais il n’en a jamais été ébranlé et est resté absorbé par ses prières.

On rapporte qu’une fois, une flèche lui transperça la jambe et que les gens voulurent la retirer par une méthode indolore. Ils attendirent qu’il soit absorbé par la prière et l’enlevèrent facilement, car il était tout entier à l’écoute d’Allah (S) et ne s’occupait que de Lui. Il est prouvé qu’il récitait mille unités de prières chaque nuit, alors qu’il tombait parfois inconscient à cause de la peur d’Allah (S).

L’imam Ali ibn al Hussain (Zainul Abidine [p]), qui a reçu les titres de Dul Thafinat[22] et de Zainul Abidine (l’embellissement des adorateurs) en raison de ses adorations et prières excessives, dit : « Qui possède la capacité d’accomplir des adorations semblables à celles d’Ali bin Abi Talib (p) ? »

Septième aspect : L’Emir des croyants (p) était le plus tolérant et le plus indulgent des hommes envers ceux qui le traitaient mal. Cela peut être prouvé par sa façon de traiter ses ennemis tels que Marwan Ibn al Hakam, Abdullah bin Zubayr et Sa’id bin al as, sur lesquels il a remporté la victoire à la bataille de Jamal et qui ont été arrêtés et amenés à lui. L’Imam (p) les a tous relâchés, s’est abstenu de les exposer et n’a pas cherché à se venger d’eux. En outre, lorsqu’il a remporté la victoire sur Aisha (la), il l’a traitée avec compassion et grâce.[23] Les habitants de Basrah ont tiré leurs épées sur lui et ses enfants et ont prononcé des paroles blasphématoires, mais lorsqu’il a pris le dessus sur eux, il a retenu l’épée, leur a donné la sécurité et n’a pas permis que leurs richesses et leurs enfants soient pillés.

Cette vérité peut également être perçue à partir de l’incident de la bataille de Siffin contre Muawiyah (la), lorsque les complices de ce dernier ont pris possession de l’eau (de l’Euphrate) et n’ont pas permis aux compagnons de l’Imam (p) d’en profiter. Plus tard, Imam (p) prit l’eau sous son contrôle et fit reculer l’ennemis dans le désert sans eau. Ses compagnons lui dirent : « Toi aussi, empêche-les de prendre de l’eau, afin qu’ils meurent de soif et qu’il n’y ait plus de querelles ni de disputes. » Il répondit : « Par Allah (S), je ne ferai pas ce qu’ils ont fait, alors que l’épée n’y prête pas attention. » Il leur ordonna alors de se déplacer d’un côté afin que l’armée de Muawiyah (la) puisse également boire de l’eau.[24]

Un grand nombre de savants des Ahlul Sunnah citent dans leurs ouvrages respectifs qu’une personnalité digne de foi a raconté qu’un jour, j’ai vu en rêve Ali bin Abi Talib (p) et je lui ai demandé : « O Emir des croyants (p) ! Lorsque tu as pris le contrôle de La Mecque, tu as fait de la maison d’Abu Sufyan un refuge pour les gens et tu as déclaré que quiconque entrait dans sa maison avait la vie sauve. Tu as favorisé Abu Sufyan dans une telle mesure, alors qu’au lieu de cela, son fils (Yazid [la]) s’est vengé de ton fils Hussain (p) à Karbala, l’a tué et a fait ce qu’il a fait ? » L’Imam (p) répondit : « N’as-tu pas entendu les vers d’Ibnul Sayfi à ce sujet ? » Je répondis par la négative et il poursuivit : « Prends ta réponse auprès de lui. » Lorsque je me suis levé, je me suis précipité chez Ibnul Sayfi, connu sous le nom de Hays wa Bays, et lui racontai mon rêve. En entendant cela, il poussa un cri, pleura abondamment et dit : « Par Allah (S) ! J’ai compilé les versets la nuit même où l’Emir des croyants (p) t’a informé, ils ne sont pas encore sortis de ma bouche et je ne les ai écrits pour personne. » En disant cela, il m’a récité les vers suivants : « Lorsque nous étions les dirigeants, le pardon était notre trait de caractère. Mais lorsque vous êtes devenus les maîtres, les vallées se sont mises à couler de sang. Vous considériez le sang des captifs comme licite et vous les tuiez, tandis que nous, nous pardonnions et excusions les captifs. Les différences entre nous sont une preuve suffisante pour vous, car chaque vase ne déverserait que ce qu’il contient. »

Huitième aspect : Son excellent caractère et sa gaieté. Ce trait de caractère était si apparent chez lui que ses ennemis le considéraient comme un défaut chez lui. Amru bin al As disait : « Ali est très vif. ». Amru citait cela d’Umar ibn Khattab (la), qui s’en servit comme excuse pour l’éloigner du califat, considérant qu’il s’agissait d’un défaut chez lui[25]. Sa’sa bin Sawhan et d’autres ont fait son éloge en disant : « Lorsqu’il était avec nous, il restait comme s’il était l’un des nôtres ; il venait à l’endroit que nous lui indiquions ; il écoutait ce que nous lui disions ; il s’asseyait à l’endroit que nous lui indiquions. Malgré tout cela, nous avions une telle crainte de lui, comme un captif menotté qui craint une personne qui se tient à sa tête avec une épée non dégainée prête à lui trancher la tête. »

On rapporte qu’un jour, Muawiyah (la) a dit à Qays bin Sa’ad : « Qu’Allah (S) accorde Sa miséricorde à Abul Hassan (Imam Ali [p]), qui riait abondamment, avait un tempérament doux et était plein de vie. » Qays dit : « Oui, il était ainsi. Le Messager d’Allah (pslf) était également vif avec ses compagnons et riait. Ô Muawiyah (la) ! Tu sembles apparemment faire son éloge, mais en réalité, tu as l’intention de le vilipender. Par Allah (S) ! Même après sa vivacité et son rire, sa crainte était plus grande que quiconque, et cette crainte était due à la piété qu’il possédait. Elle n’était pas semblable à la crainte que t’inspire les voyous et les débauchés de Shaam. »

Neuvième aspect : L’antériorité de l’Emir des croyants (p), parmi tous les hommes, dans la croyance en Allah (S) et au Messager (pslf). Les Chiites et Ahlul Sunnah reconnaissent cette excellence, tandis que ses ennemis ne peuvent nier ce fait. L’Emir des croyants (p) a lui-même déclaré cette excellence sur la chaire (Mimbar), et personne ne l’a réfutée.

On rapporte de Salman que le Messager d’Allah (pslf) a dit : « Le premier d’entre vous à me rejoindre à la fontaine (de Kawthar) et le premier d’entre vous dans l’Islam est Ali bin Abi Talib (p). » Il a également dit à Fatemah (pse) : « Je t’ai mariée à celui qui est le premier d’entre eux dans l’Islam et le plus savant d’entre eux. »

Anas (bin Malik) rapporte qu’Allah (S) a désigné le Messager (pslf) le lundi et qu’Ali (p) a accepté l’Islam le mardi.

Khuzaymah bin Thabit al Ansari a récité des vers à ce sujet : « Je ne peux même pas imaginer que l’affaire (du califat) soit tenue à l’écart des enfants de Hashim et, qui plus est, d’Abul Hassan (Ali). N’a-t-il pas été le premier à prier en direction de leur Qiblah ? N’était-il pas celui qui connaissait le mieux les enseignements et les coutumes du Prophète (pslf) ? N’était-il pas celui qui était aux côtés du Prophète (pslf) lors de ses derniers instants ? N’est-il pas celui que Jibrail (p) a assisté lors du bain et du linceul du Prophète (pslf) ? »

Sheikh al Moufid rapporte de Yahya bin Afif, que son père lui a dit qu’un jour, j’étais assis en compagnie d’Abbas bin Abdul Muttalib à La Mecque, lorsqu’un jeune est entré dans le Masjid al Haram et a regardé le ciel, alors que c’était l’heure du Zawal. Il s’est ensuite placé face à la Ka’bah et a commencé à prier. Soudain, j’ai vu un enfant qui est venu se placer à sa droite et a commencé à prier. À ce moment-là, une femme est venue se placer derrière eux pour prier. Le jeune homme s’est incliné (Rukuh) et l’enfant et la femme l’ont suivi. Puis il leva la tête de cet état et se prosterna (Sajdah) et tous deux firent de même. J’ai été étonné et j’ai demandé à Abbas : « Leur affaire est importante. » Il répondit : « Oui, alors sais-tu qui ils sont ? Le jeune est Mohammad bin Abdullah bin Abdul Muttalib (pslf), fils de mon frère ; l’enfant est Ali bin Abi Talib (p), fils de mon autre frère ; tandis que la femme est Khadijah bint Khuwaylid (pse). Sache en effet que le fils de mon frère, Mohammad bin Abdullah (pslf), m’a informé qu’il a un Seigneur (S), Créateur des cieux et de la terre. Il lui a ordonné la religion qu’ils suivent maintenant. Par le Seigneur (S) ! Il n’y a personne sur la face de cette terre qui pratique cette religion, à l’exception de ces trois-là.

Dixième aspect : Il était le plus éloquent des hommes, et cet aspect était si évident que même Muawiyah (la) l’a reconnu et a dit : « Par Allah (S), personne n’a ouvert les portes de l’éloquence et de l’aisance aux Quraysh à l’exception d’Ali (p) et personne n’a enseigné les lois de la rhétorique à l’exception de lui. » Les éloquents, en décrivant son discours, disent qu’il était en deçà de la déclaration du Créateur et supérieur à la déclaration de la création.[26] A cet égard, le livre Nahjul Balagah[27] est la preuve la plus puissante, alors que seuls Allah (S) et Son Messager (pslf) connaissaient l’étendue de l’éloquence et la profondeur de la sagesse dans son discours, et personne n’a jamais désiré, ou même pensé, à inventer la similitude de ses sermons ou de ses mots.[28]

Et si certains des savants Ahlul Sunnah refusent d’accepter que le sermon (Khutbah) d’Al Shaqshaqiyyah lui ait appartenu et l’attribuent à Sayyad al Radhi, le compilateur du Nahjul Balagah, ils ont un sens et un but précis (cachés) en cela ; tandis que l’absurdité de leur déclaration n’est pas cachée aux lettrés et aux personnes expérimentées. Les savants ont rapporté avoir trouvé ce sermon dans les livres des prédécesseurs avant la naissance de Sayyad al Radhi.[29] Sheikh al Moufid, dont la naissance a eu lieu vingt-et-un ans avant celle de Sayyad al Radhi, a cité ce sermon dans son livre Al Irshad et dit qu’un groupe de rapporteurs, par différentes chaînes de transmission, rapportent de (Abdullah) Ibn Abbas que l’Emir des croyants (p) a prononcé ce sermon à Rahbah, alors que j’étais également présent à ses côtés. » Ibn Abil Hadid, les éloquents parmi les Arabes et les lettrés sont unanimes pour dire que Sayyad al Radhi ou n’importe qui d’autre, ne possédait pas la capacité de prononcer de telles paroles (éloquentes).

Onzième aspect : Ses merveilleux miracles. La signification du miracle est qu’un acte merveilleux, qui dépasse la capacité des humains, se manifeste entre les mains de quelqu’un, alors que d’autres personnes sont incapables de faire quelque chose de semblable. Mais il n’est pas nécessaire que les miracles se manifestent continuellement de la part de leur possesseur ou que chaque fois que quelqu’un le regarde, ses miracles se manifestent également de sa part. Au contraire, si le possesseur de miracles défie quelqu’un, ou si un tiers lui demande un miracle, il l’accepte et manifeste quelque chose de surnaturel. Mais dans le cas de l’Emir des croyants (p), de nombreux miracles se sont continuellement manifestés en sa personne, alors que ses amis et ses ennemis les voyaient et qu’aucun ne pouvait les refuser, et ils sont si nombreux qu’il est impossible de les citer ici.

Parmi elles, sa vaillance extraordinaire et ses prouesses physiques, tandis que, selon l’avis de ses amis et ennemis, il était un assaillant valeureux (Karrar), et non pas quelqu’un qui s’échappait lâchement (Gayr Farrar) et prédominait (Galib) sur tous les dominants. Ce fait est attesté et observé dans ses batailles telles que Badr et Uhud, les batailles de Basrah (Jamal), Siffine et d’autres. La nuit d’Al Harir (à Siffine), il passa au fil de l’épée plus de cinq cents personnes, ou neuf cents selon un récit, et prononça Allahu Akbar (Allah (S) est le plus grand) à chaque coup. On sait également que le coup de son épée pénétrait dans les armures de fer et les casques d’acier, tandis que son épée traversait le fer et l’acier et tuait un homme. Est-ce que quelqu’un d’autre peut faire cela ou même penser à le faire ? Il ne souhaitait pas révéler des actes surnaturels lors de ces batailles, mais cette vaillance et cette force faisaient partie de son être naturel.

Ibn Shahr ashub relate de nombreux incidents relatifs à la force physique de l’Imam (p), comme le fait d’avoir arraché le lange dans son enfance[30], d’avoir tué un serpent de ses mains en lui serrant le cou alors qu’il était couché dans son berceau et que sa mère l’avait appelé Haydarah (un lion mâle)[31].

Parmi ses autres miracles, citons la marque de ses doigts sur un pilier à Kufa ; l’empreinte de sa paume à Tikrit, Musul, etc. ; l’entaille de son épée sur un rocher de la montagne de Thawr à Makkah, l’entaille de sa lance sur l’une des montagnes de Badiyyah (à Shaam) ; l’entaille de sa lance sur une pierre près du fort de Khaybar ; etc.

L’un des exemples les plus célèbres de sa force physique est celui où il a plié le manche d’un moulin à main nue et l’a attaché comme un collier au cou de Khalid bin Walid.[32] Il a pressé le cou de Khalid entre son majeur et son index de telle sorte qu’il a failli mourir. Il a poussé de grands cris et souillé ses vêtements.[33]

Il a soulevé un gros rocher de l’embouchure d’un ruisseau, alors qu’il se rendait à Siffine, et l’a jeté à plusieurs coudées de distance, de sorte que plus tard un groupe de personnes ne put le soulever.[34]

L’incident du déracinement de la porte du fort de Khaybar et de la mort de Marhab est assez connu pour être cité ici, même si nous l’avons souligné dans le chapitre traitant de la vie du Messager d’Allah (pslf).

Ibn Shahr ashub affirme, essentiellement, que parmi les merveilles et les miracles de l’Emir des croyants (p), il y a le fait que durant les nombreuses années où il est resté à l’écoute du Messager d’Allah (pslf) et qu’il s’est battu continuellement, de même qu’à l’époque de son califat, lorsqu’il a combattu

les Nakithin, les Qasitin et les Mariqin[35], il n’a jamais pris la fuite et ne s’est jamais vu infliger de blessure grave. Il n’a jamais combattu un adversaire, si ce n’est qu’il a remporté la victoire sur lui et aucun adversaire ne lui a échappé. Il n’a jamais combattu sous aucun étendard, si ce n’est qu’il soumettait et disgraciait les ennemis, il ne craignait jamais le grand nombre de l’armée et se jetait continuellement sur eux. On rapporte que lors de la bataille de Khandaq, alors qu’il affrontait Amr bin Abd Wudd, il sauta de quarante coudées (au sommet de la tranchée), alors que cela est paranormal. Deuxièmement, il a coupé les jambes de Amr, alors que celui-ci portait des vêtements épais et des armes. Il a coupé en deux le corps de Marhab, le Juif, depuis le sommet de sa tête jusqu’à ses pieds, alors que tout son corps était recouvert de fer et d’acier.

Deuxièmement, son éloquence et sa lucidité, au sujet desquelles les éloquents arabes et les savants de la littérature sont unanimes, sont audessus de la parole des créations et au-dessous de la parole du Créateur (S), et nous avons déjà exposé ce sujet.

Ensuite, sa connaissance et sa sagesse, dont l’étendue ne peut être perçue par personne d’autre qu’Allah (S) et Son Messager (pslf), tandis que personne ne peut l’interpréter. Et nous avons déjà cité quelques exemples auparavant. Par conséquent, celui qui atteint de tels sommets en matière de connaissance et de sagesse, sans avoir étudié auprès d’un savant ou d’un professeur, alors qu’aucune autre créature ne désire jamais atteindre ce statut, est en soi un miracle manifeste.

Sa générosité et la munificence étaient telles que tout ce qui parvenait à ses mains, il le distribuait comme une aumône. Puis il jeûna sans interruption pendant trois jours, en compagnie de Fatemah (pse) et de Hassan (p) et Hussain (p) , et donna leur nourriture à l’orphelin, à l’indigent et au prisonnier. De même qu’il donna son précieux anneau en état de prosternation (Rukuh).[36] Alors qu’Allah (S) révéla la Suratul Dahr et le verset suivant pour lui et ses Ahlulbayt (p) : « Et offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier, (disant): « C’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons: nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude. » [76:8-9]. Il a affranchi mille esclaves avec le revenu de son argent difficilement gagné et travaillé, comme cela a été relaté plus haut.

Sa dévotion et son abstinence sont incomparables, de l’avis unanime des savants. Tout au long de sa vie, il s’est contenté de pain d’orge, ne désirant rien d’autre dans le plat que du sel et du vinaigre. Malgré cette nourriture ordinaire, il possédait une telle force physique. Nous avons cité cela plus haut, et ce n’est rien d’autre qu’un miracle, puisqu’il dépasse les limites de l’humain. De même, son pardon, sa connaissance et sa miséricorde, sa véhémence et son indignation, son honneur et son humilité, tout cela a été exprimé comme « une collection d’opposés » et « une composition de morceaux », tout en étant parmi ses habitudes paranormales et ses excellences honorables.

Ainsi, Sayyad al Radhi souligne ce fait dans la préface du Nahjul Balagah et déclare : « Parmi les merveilleuses qualités d’Ali (p), qui lui appartiennent exclusivement et que personne ne partage avec lui, il y a le fait que lorsqu’on réfléchit à ses discours sur l’abstinence (Zuhd) et à ses exhortations sur la conscience spirituelle, on oublie totalement, pendant un moment, que l’auteur de ces paroles était une personne du plus haut calibre social et politique, qui régnait sur de vastes régions à son époque, et que sa parole était un ordre pour tous. » Même pour un instant, l’idée ne vient pas à l’esprit du lecteur que l’auteur de ces paroles aurait pu être enclin à autre chose que la piété et la solitude, autre chose que la dévotion et l’adoration, ayant choisi un coin tranquille de sa maison ou une grotte dans une vallée de montagne où il n’entendait d’autre voix que la sienne et ne connaissait personne d’autre que lui-même, étant totalement oublieux du monde et de son agitation.

Il est incroyable que ces sublimes discours sur l’ascétisme, le détachement et l’abstinence et ces exhortations spirituelles viennent de quelqu’un qui a percé les rangs de l’ennemi et s’est battu au cœur même de ses forces, une épée à la main, prête à trancher les têtes ennemies, et qui a jeté plus d’un puissant guerrier à bas de son destrier, le faisant rouler dans le sang et la poussière. Le sang coule du tranchant de son épée et pourtant il est le plus pieux des saints et le plus dévoué des sages. »

Tout cela fait partie de ses excellences merveilleuses et de ses spécialités gracieuses qui ont été rassemblées dans ses attributs antithétiques.

Safi al Hilli dit de manière appropriée : « Ta personnalité a embrassé des traits opposés, c’est pourquoi il n’y a pas de semblables à toi. Tu es absent mais souverain, une personne tolérante mais courageuse, un guerrier mais fervent adorateur, pauvre mais généreux. Ces traits (opposés) n’ont jamais été réunis en une seule personne et les serviteurs d’Allah (S) ne peuvent pas les posséder. Une conduite si bonne que même l’air frais et subtil en est honteux, mais une telle vaillance que les pierres en fondent. »

En résumé, l’Imam Ali (p) était le plus supérieur en ce qui concerne tous les attributs parmi toutes les créations, à l’exception de son cousin paternel (pslf). Par conséquent, son existence bénie englobe toutes les possibilités de la création et constitue le plus grand miracle, et il n’y a pas de place pour le refus de quiconque. Que mes parents soient sacrifiés sur toi, Ô le Grand Signe d’Allah (S)[37] et le Naba’ul Azim ![38].

Les miracles qui se sont parfois manifestés à travers lui sont assez nombreux et ne peuvent être limités ou calculés, alors que ce malheureux (auteur) les citera brièvement ici afin qu’ils puissent servir de référence aux chercheurs. 

Une forme de miracles de l’Emir des croyants (p) concerne la soumission des animaux et des Djinns, parmi lesquels : – L’incident du lion et de Juwayrah bin Mus-hir

  • Sa discussion avec un serpent sur la chaire (Mimbar) de Masjid al Kufa1 – Sa discussion avec les oiseaux, un loup et un poisson
  • Les salutations des poissons de l’Euphrate en tant que Commandeur des croyants
  • Un corbeau prend sa chaussure et s’envole, tandis qu’un serpent s’en échappe[39]
  • L’incident d’un homme d’Adarbayjan et de son chameau têtu[40]

1 Un jour, L’Emir des croyants (p) était assis sur la chaire de la Mosquée d’al Kufa et prononçait un sermon (Khutba). Soudain, un python apparut près de la chaire et grimpa vers lui. Voyant cela, les gens furent effrayés et voulurent l’éloigner, quand l’Imam (p) leur fit signe de rester à leur place. Le python s’approcha d’Ali (p) qui tourna la tête vers lui. Il approcha sa bouche des oreilles de l’Imam (p) et siffla, tandis que l’Imam (p) remuait les lèvres et écoutait attentivement. Puis le python descendit et disparut de vue comme si la terre l’avait avalé, tandis que les gens restaient silencieux et étonnés. L’Emir des croyants (p) poursuivit son sermon et, après l’avoir terminé, descendit de la chaire. Les gens s’approchèrent de lui et s’enquirent du python et il répondit : « C’était un chef parmi les chefs des Djinns et il doutait dans une affaire particulière, il est donc venu à moi afin de s’informer, et je lui ai expliqué l’affaire. Il a prié et est reparti. [Auteur]. Aujourd’hui encore, la porte par laquelle le python est entré dans Masjid al Kufa est présente et porte le nom de Bab al Thu’ban (la porte du python). [traducteur].

  • Un incident où un homme juif perd sa richesse et est amené à lui par le Djinn[41]
  • La demande de l’allégeance (Bay’ah) au génie dans la vallée d’Al Atiq ; etc.

Une autre forme de ses miracles est associé aux objets inanimés et aux plantes, comme le soleil qui revient après s’être couché pour lui du vivant du Messager d’Allah (pslf) et même après sa mort [du Prophète (pslf)] à Babil (en Iraq), alors que certains savants ont même écrit des livres sur ce sujet et lui ont attribué de nombreux incidents lorsque le soleil est revenu[42]. Le soleil lui a parlé à de nombreuses occasions ; le tremblement de terre s’est arrêté sur son ordre, alors que cette occasion a eu lieu durant le règne d’Abu Bakr (la) lorsque Madina a été frappée par un tremblement de terre qui ne s’est pas arrêtée jusqu’à ce que l’Imam (p) lui ait ordonné ; les pierres parlent sur ses mains bénies ; il a atteint Mada’in en un clin d’œil pour accomplir les rites funéraires de Salman ; il expédie Abu Hurayrah, en un clin d’œil, chez lui, alors qu’il se plaignait de son impatience de revoir sa famille et ses enfants ; etc.

De même l’incident du tapis, lorsqu’il y fit asseoir un groupe de ses compagnons et les fit voler jusqu’à la grotte des Ashab Kahf (les compagnons de la grotte) et les salua, mais ils ne répondirent à personne d’autre qu’à lui et lui adressèrent même la parole ; un morceau de terre se transforma en or pour un endetté[43] ; il ordonna à un mur de ne pas s’écrouler, alors qu’il était sur le point de le faire, alors qu’il était assis sous son ombre ; le fer d’une armure fondit dans ses mains comme le rapporte Khalid bin Walid qui dit : « Je l’ai vu réparer les anneaux de son armure à mains nues et il m’a dit : Ô Khalid ! Allah (S) a ramolli le fer dans les mains de Dawud (p) par notre intermédiaire et nos bénédictions. »[44] De même, les palmiers de Madina ont témoigné de ses excellences et ceux de son cousin et frère, le Messager d’Allah (pslf). Le Prophète (pslf) lui dit : « Ô Ali (p) ! Nomme les palmiers de Madina Al Sayahani (ceux qui crient), car ils ont révélé mon excellence et la tienne ». Ses autres miracles étant, le poirier devenu mûr ; un arc transformé en serpent ; tandis qu’il y a de nombreux autres qui ne peuvent pas être comptés ; également les arbres et les pierres l’ont salué au Yémen et l’eau de l’Euphrate (Furat) réduite par son ordre lors d’une inondation ; etc.

Ses prochains miracles se rapportent à la guérison des malades et à la réanimation des morts. Parmi les exemples de ce type, citons la fixation du bras amputé de Hisham bin Adiyy al Hamdani, qui avait été coupé lors de la bataille de Siffine ; la fixation de la main d’un homme noir, dont le bras avait été coupé sur son ordre lorsqu’il avait volé ; sa discussion avec les crânes à Babil alors qu’il était déjà en décomposition et plus tard un Masjid a été érigé à cet endroit, et aujourd’hui cette mosquée situé près du Masjid Raddul Shams (retour du soleil) dans la région de Hillah (en Iraq) est renommé (j’ai également souligné ces deux mosquée : Masjid Raddul Shams et Masjid Jumjumah[45] dans nos livres Tahiyyatul Za’ir et Hadiyyatul Za’ir. De même, il a ramené à la vie Sam bin (Nabi) Nuh, ainsi que les Ashab Kahf (compagnons de la grotte), comme indiqué dans l’incident du tapis.

Il est rapporté de l’Imam Mohammad al Baqir (p) qu’une fois le Messager d’Allah (pslf) tomba malade. L’Emir des croyants (p) rencontra un groupe d’Ansar dans le Masjid et leur demanda : « Vous liez-vous d’amitié pour vous rendre auprès du Messager d’Allah (pslf) ? » Ils répondirent par l’affirmative et il les amena à la porte de sa maison et leur demanda la permission d’y entrer. Lorsqu’ils y entrèrent, il s’assit à la tête du Messager d’Allah (pslf) et plaça sa main sur sa poitrine bénie et dit : « Ô fièvre ! Sors du corps du Messager d’Allah (pslf) ». Immédiatement, sa fièvre tomba, il se redressa et dit : « Ô fils d’Abu Talib ! » Allah (S) t’a doté de qualités si excellentes que (même) la fièvre recule devant toi ».

Tandis que Maqsurah al Abadi (Sufyan bin Mus’ab) a dit à juste titre : « Celui qui a retiré la fièvre au pur (Prophète). Celui pour qui le soleil est revenu après s’être couché. Celui qui a traversé l’eau avec son armée et n’a eu peur ni de l’humidité ni de la mouillure ».

Ibn Shahr ashub rapporte d’Abdul Wahid bin Zayd qu’une fois j’étais occupé à circumambuler (Tawaf) autour de la Ka’bah, j’ai entendu une jeune fille demander (à Allah) par l’intercession de l’Emir des croyants (p) concernant la santé de sa sœur en ces termes : « Non ! Je jure par le droit de celui qui a été choisi pour être le successeur du Prophète (pslf), celui qui gouverne avec droiture, celui qui est juste dans ses jugements, celui qui est élevé dans ses preuves, et l’époux de Fatemah, celui dont le Seigneur (S) est satisfait ». J’étais étonné de voir comment une jeune fille d’un aussi jeune âge pouvait faire l’éloge de l’Emir des croyants (p) en ces termes. Je suis allé la voir et lui ai demandé : « Reconnais-tu l’Emir des croyants (p) au point de te souvenir de lui avec une telle glorification ? » Elle répondit : « Comment pourrais-je ne pas reconnaître celui pour la défense duquel mon père est tombé en martyr lors de la bataille de Siffine ? Après que nous soyons devenus orphelins, un jour il est venu à notre maison et a dit à ma mère : « Comment vas-tu, Ô mère des orphelins ? » Ma mère lui répondit que nous allions bien. Puis elle nous amena, moi et ma sœur, qui est ici présente, auprès de lui, alors que j’avais perdu la vue à cause de la variole. Lorsqu’il me vit, il soupira et prononça ces vers : « Je ne me suis jamais lamenté et ne me suis jamais affligé pour personne comme je le suis pour les enfants qui perdent leur père, qui s’occuperait de leurs difficultés en voyage et à la maison, dans leur enfance ». Puis il a posé sa main bénie sur mon visage et voici que ma vue est revenue grâce aux bénédictions de sa main miraculeuse, de sorte que je peux maintenant voir un chameau qui court de loin, même dans l’obscurité de la nuit ».

Ensuite, il y a des miracles de l’Emir des croyants (p) liés à la punition et à la perdition d’un groupe qui portait l’hostilité et l’inimitié envers lui. Exemples : un homme qui l’a tourmenté s’est fait écrasé sous les sabots d’un chameau ; la cécité d’Abu Abdullah, le traditionniste, qui a refusé d’accepter son éminence ; un orateur de Dimashq qui s’est transformé en chien ; une autre personne transformé en porc ; le noircissement du visage d’un homme ; une vache qui a émergé du bord de la mer ; le meurtre d’un orateur qui l’a maltraité à Wasit (en Iraq) ; l’étranglement du cou en rêve d’une personne qui l’a maltraité ; l’urine d’un autre homme qui l’a maltraité s’est transformé en goudron ; ainsi que la mort en rêve d’un groupe de personnes, comme Ahmad bin Hamdun al Musuli, qui ont proféré des obscénités à son égard ; l’égorgement d’un voisin de Mohammad bin Ubbad al Basrawi ; et un groupe de personnes qui ont goûté au Châtiment Divin dans ce monde à cause de leurs abus envers lui. Un homme qui l’a démenti est devenu aveugle ; ainsi que le châtiment de Harith bin Nu’man al Fihri1 qui s’est montré arrogant en acceptant l’autorité de l’Imam (p) et a fait preuve d’un sévère dédain. Cet indigent (l’auteur) a fait référence à cet incident d’Al Tha’labi et d’autres savants des Ahlul Sunnah dans le livre Faydhul Qadir. J’ai également réfuté les objections d’Ibn Taymiyyah al Harrani sur cet honorable Hadith et renvoyé ses préjugés à la poussière dispersée dans l’air.

D’autres types de miracles ont eu lieu après sa mort, y compris ceux qui se sont manifestés à travers sa tombe sacrée. D’autres encore incluent ses informations concernant l’invisible (gayb), que nous citerons ci-dessous, par la volonté d’Allah (S).

1 Al Tha’labi rapporte que Sufyan bin Ayniyyah fut interrogé sur l’interprétation des paroles d’Allah (S) : « Un demandeur a réclamé un châtiment inéluctable, pour les mécréants, que nul ne pourrait repousser » [70:1-2]. Il a répondu que tu m’as posé une question que personne avant toi n’avait posée. Mon père m’a informé de l’Imam Ja’far al Sadiq (p), qui a rapporté de son père (p), que lorsque le Messager d’Allah (pslf) atteignit Gadir Khumm, il appela les gens. Lorsque tous les gens se rassemblèrent, il prit la main d’Ali bin Abi Talib (p) et dit : « Celui dont je suis le Maître, cet Ali (p) en est le Maître ». Cette nouvelle se répandit largement dans les villes et lorsque Harith bin Nu’man al Fihri l’apprit, il monta sur son chameau et vint jusqu’à la présence du Messager d’Allah (pslf) à Abtah. Il descendit de son chameau, l’attacha derrière lui et vint à lui, alors qu’il était assis au milieu de ses compagnons. Il dit alors : « Ô Mohammad (pslf) ! Tu nous as ordonné de témoigner de l’unité d’Allah (Tawhid) et de ta Prophétie, nous l’avons accepté de toi ; tu nous as ordonné de prier cinq fois, nous avons accepté ; tu nous as ordonné de nous acquitter de la Zakah, nous l’avons fait ; tu nous as ordonné d’accomplir le pèlerinage du Hajj, nous y avons consenti. N’étais-tu pas satisfaits et heureux de tout cela jusqu’à ce que tu soulèves les deux bras de ton cousin paternel et que tu l’exhales sur nous en disant : celui dont je suis le maître, Ali (p) en est le maître ? Cet ordre vient-il de toi-même ou d’Allah (S) ? » Le Messager d’Allah (pslf) répondit : « Je jure par Allah (S) en dehors de Qui il n’y a pas d’autre Déité, que cet ordre de la supériorité d’Ali (p) sur toi vient d’Allah (S) ». Entendant cela, Harith retourna à son chameau en disant : « Ô Allah (S) ! Si ce que dit Mohammad (pslf) est la vérité, alors fais pleuvoir sur nous la pierre des cieux ou engloutis-nous dans un sévère châtiment ». Il n’avait pas encore atteint sa monture, lorsqu’Allah (S) envoya une pierre, qui entra par le sommet de sa tête et ressortit par l’autre extrémité, le tuant. Allah (S) révéla alors le verset ci-dessus. Plusieurs savants des Ahlul Sunnah ont cité cet incident dans les livres, tandis qu’Al Jikani le cite également de Hudayfah bin al Yaman. Dans cet incident, Abtah ne désigne pas Abtah à Makkah, mais une vallée étendue contenant de minuscules cailloux et, par conséquent, Abtah à Makkah est appelé Batha et Abtah, non pas en raison d’informations individuelles, alors que les grammairiens ont expliqué ce sens. Par ailleurs, les savants et poètes arabes ont utilisé Abtah dans l’application générale du mot (et non un lieu de Makkah). Les vers d’Ibnul Sayfi cités dans le huitième aspect (ci-dessus) en sont la preuve. Par conséquent, l’objection d’Ibn Taymiyyah et toutes ses autres superstitions pour réfuter ce récit, à savoir que Suratul Maarij a été révélé à Makkah, n’a aucun fondement. La réponse à cela est la répétition de sa révélation, comme les savants Ahlul Sunnah le citent en divers endroits. Jalaluddin al Suyuti écrit dans son Al Itqan fi Ulumil Qur’an que « Un groupe de savants anciens et contemporains a expliqué que de nombreux versets (ayat) du Qur’an ont été révélés à plusieurs reprises ». Il poursuit en citant de nombreux exemples d’Ibnul Hissan selon lesquels de nombreux chapitres (Surah) et versets (ayah) du Qur’an ont été répétés. Quant à l’inférence d’Ibn Taymiyyah réfutant le châtiment des Harith, à travers le verset suivant du Qur’an : « Allah n’est point tel qu’Il les châtie, alors que tu es au milieu d’eux. » [8:33], il ne s’agit pas ici d’une négation absolue du châtiment, mais Allah (S) dit dans le verset suivant : « Qu’ont-ils donc pour qu’Allah ne les châtie pas » [8:34]. Fakhruddin al Razi dit dans son interprétation que « le sens est qu’Allah (S) les punira lorsque le Messager (pslf) s’éloignera d’eux, puis ils seront engloutis dans le châtiment ». D’autres disent que ce châtiment leur a été promis le jour de la bataille de Badr ou de la victoire de Makkah. Plus de détails et de réponses au livre d’Ibn

Taymiyyah Minhajul Sunnah sont cités dans notre livre Faydhul Qadir. [Auteur]

En résumé, les miracles de l’Emir des croyants sont tellement évidents et apparents, que personne ne trouve l’occasion de les rejeter. Ô Abal Hassan (p) ! Ô Emir des croyants (p) ! Que mes parents te soient sacrifiés ! Tu es celui dont les ennemis s’efforçaient constamment d’éteindre la flamme de l’excellence, tandis que tes amis ne possédaient pas le courage de réciter tes excellentes qualités, et devaient dissimuler tes excellences par peur et dissimulation. Malgré tout cela, tes miracles et tes excellences ont prévalu sur les hommes, au point d’engloutir l’Est et l’Ouest de l’univers entier, tandis que tes amis et tes ennemis étaient contraints et fascinés de relater tes louanges et tes vertus. Vers : « Les gens ont témoigné de sa grandeur au point que même ses ennemis l’ont fait. En effet, la grandeur est ce dont les ennemis témoignent aussi. »

Ibn Shahr ashub rapporte qu’une fois, une femme nomade a été vue à Masjid al Kufa et a dit : « Ô celui qui est renommé dans les cieux, renommé sur la terre, renommé dans ce monde et renommé dans l’au-delà. Les dirigeants injustes et tyranniques de l’époque se sont chargés d’éteindre ta lumière, mais Allah (S) ne l’a pas voulu et Il l’a augmentée (ta lumière) ». Les gens lui demandèrent à qui elle faisait référence dans ces paroles et elle répondit : « l’Emir des croyants (p) », en disant cela, elle disparut de vue.

Il est rapporté dans de nombreuses sources d’Al Sha’bi : « J’ai continuellement entendu les orateurs de Bani Umayyah maudire l’Emir des croyants (p) sur les chaires et dire du mal de lui. Pourtant, c’est comme si quelqu’un prenait la main de ce dernier et l’élevait dans les cieux et révélait son éminence et son statut élevé. Nous les avons également entendus (Bani Umayyah) faire continuellement l’éloge de leurs ancêtres et de leurs prédécesseurs, mais c’est comme s’ils avaient déposé un cadavre devant les gens, c’est-à-dire que plus ils faisaient l’éloge de leurs prédécesseurs et révélaient leur bonté, plus leur mal et leur pourriture se manifestaient. Il s’agit là d’un phénomène extraordinaire et d’un miracle apparent. Sinon, dans de telles circonstances, les vertus de l’Imam (p) ne devraient pas être révélées et sa lumière serait éteinte. Au lieu de ses qualités, ce sont ses défauts qui se répandraient, sans que ses qualités et ses vertus remplissent l’Est et l’Ouest de l’univers, tandis que ses amis et ses ennemis des groupes d’hommes seraient obligés de faire son éloge. Ils veulent éteindre de leurs bouches la lumière d’Allah, alors qu’Allah parachèvera Sa lumière en dépit de l’aversion des mécréants [61:8] ».

De même, son abondante descendance et ses enfants. Les dirigeants injustes, hostiles et oppressifs de l’époque ont eu l’audace de les détruire de leurs racines et d’effacer leur nom et leurs signes. C’est ainsi qu’un grand nombre de ses descendants ont été mis à mort et ont subi des sévices divers. Ils tuèrent certains d’entre eux à l’aide d’épées, d’autres par la faim et la soif. Un grand nombre d’entre eux furent enterrés vivants dans les piliers, les murs et sous les édifices, et furent sévèrement punis et détenus dans des prisons.[46] Certains de ceux qui avaient échappé à leurs griffes émigrèrent et s’enfuirent de leur patrie, craignant pour leur vie, et se dispersèrent dans des endroits reculés et sauvages, loin des villages et des habitations. Les gens se sont également éloignés d’eux par crainte pour leur vie ou pour se rapprocher des tyrans de leur époque. Même dans de telles circonstances, toutes les louanges sont à Allah (S), ils existent en si grand nombre dans tous les lieux, toutes les villes et tous les villages, tous les rassemblements et toutes les congrégations, qu’il est impossible de les calculer. Ils sont plus nombreux que les descendants de tous les Prophètes (p), les Amis d’Allah (S), les justes, et que l’ensemble des gens. Cela aussi est extraordinaire et un miracle apparent.

Douzième aspect : Ses connaissances concernant l’invisible (gayb) et ces évènements sont si nombreux qu’ils ne peuvent être dénombrés, alors que ce dégradé (l’auteur) se contente d’en citer quelques-uns ci-dessous. Il a informé à plusieurs reprises que « Abdul Rahman Ibn Muljim (la) fendra la cime de ma tête avec son épée et teindra ma barbe de mon sang ». Il a annoncé le martyre d’Imam al Hassan (p) par empoisonnement et a également annoncé à plusieurs reprises le martyre de son fils Imam al Hussain (p). Lors de son passage dans les plaines de Karbala, il indiqua le lieu du martyre des compagnons (d’Imam al Hussain), l’endroit où se trouveront les (tentes des) femmes et l’endroit où se trouveront les chameaux. Il a également révélé à Hussain bin Azib qu’il serait témoin de l’époque du martyre d’Imam al Hussain (p) mais qu’il s’abstiendrait de l’aider. Il a également évoqué les règnes de Hajjaj bin Yusuf al Thaqafi et de Yusuf bin Amr, ainsi que les effusions de sang de leurs mains.

Parmi les autres prédictions, citons la révolte des Khawarij à Nahrawan, leur incapacité à passer le ruisseau et leur mort ; la mort de Dul Thadiyyah1, le chef des Khawarij ; la fin d’un groupe de ses (p) compagnons et la manière dont ils seraient martyrisés, tel que le sectionnement des bras et des jambes de Juwayrah bin Musahhir et de Rushayd al Hajari et leur pendaison sur des gibets ; la façon dont Mitham al Tammar serait tué et sa pendaison à la potence fabriquée avec le bois d’un dattier qu’il avait montré, près de la maison d’Amru bin Hurays ; le martyre de Qambar, Kumayl bin Ziyad, Hujr bin Adi, etc. Sa prédiction selon laquelle Khalid bin Artafah ne serait pas tué et qu’il serait à la tête d’une armée d’égaré[47] ; sa confrontation avec les Nakithin, Qasitin et Mariqin[48].

Il révéla les intentions de Talhah et de Zubayr lorsqu’ils dirent qu’ils avaient l’intention de se rendre à Makkah pour accomplir le petit pèlerinage (Umrah), mais qu’en réalité, ils avaient l’intention de rompre son allégeance et de se préparer à se battre avec lui. Il informa ses compagnons qu’ils

1 Il s’appelait Harqus bin Zuhayr al Bajali, l’un des chefs des Khawarij, qui fut tué lors de la bataille de Nahrawan par un éclair venu du ciel, ainsi il n’était pas nécessaire de le tuer par l’épée. Le Saint Prophète (pslf) avait prédit la façon dont il mourrait. Par conséquent, après l’anéantissement des Kharijis à Nahrawan, l’Imam Ali (p) se lança à sa poursuite mais ne trouva son corps nulle part. Entre-temps, une personne aperçut quarante à cinquante corps dans une fosse sur la rive du canal de Nahrawan. Lorsqu’ils furent sortis [pour être identifiés], le corps de Dul Thadiyyah fut trouvé parmi eux. Il fut appelé Dul Thadiyyah en raison d’une masse de chair sur son épaule, qui ressemblait à un petit sein, Thadiyyah signifiant sein. Lorsque l’Imam Ali (p) vit le corps de l’homme, il dit : « Allah (S) est le plus grand ! Je n’ai pas dit de mensonge et on ne m’a pas dit de mensonge ». (Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah » ; Al Tabari, « Tarikh al Rusul wal Muluk » ; Ibn Athir al Jazari, « Al Kamil fil Tarikh » ; etc.) [traducteur].

rencontreraient désormais Talhah et Zubayr avec une immense armée. Il informa de la mort de Salman à Mada’in, ainsi que du règne des Bani Umayyah et des Bani ‘Abbas. Il a également révélé des descriptions et des caractéristiques renommées, telles que la clémence de Saffah, l’effusion de sang de Mansur, l’immensité de l’empire d’Al Rashid (Harun [la]), la connaissance de Ma’mun, l’abondante tromperie et l’obstination de Mutawakkil et son assassinat par son fils (Muntasir), les épreuves et les difficultés excessives auxquelles Mu’tamad devrait faire face en raison de son combat contre Sahib Zanj[49] ; les faveurs de Mu’tadhid envers les Alawis ; le meurtre de Muqtadir et la prise du califat par ses trois fils Radhi, Muttaqi et Muti’ ; etc, qui ne sont pas cachés aux historiens et biographes.

Toutes ces prédictions se retrouvent dans le sermon suivant du Prophète (pslf), lorsqu’il dit : « Malheur à cette communauté entre les mains des hommes de l’arbre maudit (Bani Umayyah), concernant lesquels ton Seigneur (S) a mentionné (dans le Qur’an).[50] Le premier d’entre eux est le plus prospère[51] et le dernier d’entre eux est un fugitif[52].

Après eux, le règne de la communauté passera aux mains d’un groupe d’hommes (Bani Abbas), dont le premier est le plus gracieux d’entre eux[53], le

deuxième le plus sanguinaire1, le cinquième est un bélier (chef)2 , le septième le plus savant (d’entre eux)3 , le dixième est le plus grand infidèle et sera tué par celui qui est le plus proche de lui[54], le quinzième est celui qui est le plus exercé et celui qui a le moins de joie[55], leur seizième est un homme qui accomplit les promesses et considère les liens du sang[56], c’est comme si je voyais leur dix-huitième se frotter les pieds dans son propre sang après avoir été tué par sa propre armée.[57] Trois hommes (fils) lui succéderont, dont la vie sera celle des égarés.[58]

Leur vingt-deuxième sera un vieillard dont le règne sera long et se déroulera en harmonie avec les sujets[59]. le royaume sera arraché à leur vingt-sixième,

  • Abu Ja’far al Mansur, qui a fait couler le plus de sang, commis le plus d’atrocités et tué le plus de gens par tromperie et perfidie. Il était un ennemi acharné des Ahlulbayt (p) et tua nombre d’entre eux ainsi que leurs familles de la manière la plus cruelle. Il possédait un palais nommé Hamra, et chaque fois qu’il s’y asseyait, il déclarait que c’était un jour de massacre et de décapitation. [traducteur]
  • Harun al Abbasi (la), dont le règne a été solidement ancré et a duré vingt-trois ans et quelques mois. [traducteur]
  • Abdullah bin Harun (la), connu sous le nom d’Al Mamun (la). Il aimait le savoir et l’apprentissage, et avait une bonne connaissance de la philosophie et de l’astronomie. Il organisait des réunions au cours desquelles il invitait des personnes de différentes religions et écoles de pensée à débattre et à discuter. [traducteur]

tandis qu’un insensé et un bavard sera son compagnon. Mais c’est comme si je le voyais tué sur le pont de Zawra (à Bagdad).[60] Voilà, pour ce que tes deux mains ont préparé (ici-bas) ! Cependant, Allah n’est point injuste envers Ses serviteurs. [22:10] »

L’Imam Ali (p) a également prédit l’apparition de séditions à Kufa et le meurtre ou l’engloutissement dans de graves calamités des chefs de l’oppression, qui ont établi les standards de l’oppression et de l’injustice à Kufa. C’est ainsi qu’il dit : « O Kufa ! C’est comme si je te voyais être tirés comme le cuir tanné d’Ukaz[61] sur le marché. Les calamités t’accablent, les troubles t’assaillent. Je sais que si un tyran te veut du mal, Allah (S) l’affligera d’inquiétudes et le frappera d’un tueur (il mettra quelqu’un sur lui pour le tuer). » Cette prédiction de l’Imam Ali (p) s’est avérée exacte lorsque des personnes telles que Ziyad bin Abih, Yusuf bin Amru et Hajjaj (bin Yusuf) al Thaqafi, qui ont répandu la corruption et l’oppression à Kufa, ont été englouties dans des calamités, tuées et assassinées de la pire manière, et ceci a été cité à l’endroit approprié.

Il a également informé les gens que Muawiyah (la) les obligerait à le maltraiter ; il révéla à (Abdullah) Ibn Abbas à Di Qar qu’une armée arriverait de Kufa au nombre de mille hommes, ni plus ni moins, pour lui prêter serment d’allégeance (Bay’ah)[62] ; les événements qui se produiront sur le peuple de Basrah ; concernant les Sahib Zanj dans les paroles adressées à Ahnaf bin Qays, qui seront citées dans la section traitant des enfants de l’Imam Ali Zainul Abidine (p) ; l’émergence de l’armée de Hulaku (Khan) et sa sédition ; dans son sermon prononcé à Basrah lors de la bataille de Jamal, il a évoqué le meurtre des habitants de Basrah par les Zanj ; sa prédiction concernant Dajjal et les événements survenant dans le monde. Il a également informé de la submersion de Basrah (sous l’eau) et a dit : « Par Allah ! Votre ville sera certainement noyée au point que je vois son Masjid comme la partie supérieure d’un bateau ou une autruche assise (ou, dans une autre version de sa déclaration) comme la poitrine d’un oiseau dans la mer profonde. »

Il a également prédit la fondation de la ville de Bagdad et la fin d’Abdullah bin Zubayr, en ces termes : « Déçu soit le jeune, qui désire accomplir des choses qu’il n’accomplira pas ; il considère la religion comme du bétail pour ses désirs mondains ; et il sera crucifié par les Quraysh. »1

Sa prédiction concernant la révolte des Sadat des Bani Hashim, tels que Nasir, Al Da’i, etc. Lorsqu’il dit : « En vérité, pour la descendance de Mohammad (p) se trouve un trésor à Talqan, qu’Allah (S) fera surgir quand Il le voudra, ils se lèveront par la volonté d’Allah (S) et inviteront à la Religion d’Allah (S).

Ses paroles concernant le meurtre de Nafssul Zakiyyah Mohammad bin Abdullah al Mahadh à Ahjar al Zayt dans Madina :  « Il sera tué près de Ahjar

1 Abdullah était le fils de Zubayr bin al Awwam et sa mère était Asma, fille d’Abu Bakr (la) et sœur d’Aisha (la). Il était l’un des ennemis les plus acharnés de l’Imam Ali (p) et de ses Ahlulbayt (p) et n’épargnait aucun effort pour les vilipender et les opprimer. Son aversion était telle qu’il a pu changer l’opinion de son père, Zubayr, pour la bataille contre Imam Ali (p) à Jamal, bien que ce dernier était le fils de la tante de son père. C’est pourquoi l’Imam Ali (p) a dit à son sujet : « Zubayr est resté un homme de notre maison jusqu’à ce que son misérable fils Abdullah vienne au monde. » (Nahjul Balagah ; Ibn ‘Abdul Birr, « Al Isti’ab » ; Ibn Athir al Jazari, « Asadul Gabah » ; Ibn Asakir, « Tarikh Dimashq » ; Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah »). 

Il fut l’un des instigateurs de la bataille de Jamal. Ainsi, Ibn Abil Hadid écrit : « C’est Abdullah qui a poussé Zubayr à combattre (dans la bataille de Jamal), et qui a fait en sorte que la marche vers

Basrah paraisse attrayante à Aisha (la) ». (Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah »). Aisha (la) aimait beaucoup son neveu Abdullah. Pour elle, il était comme l’enfant unique d’une mère, et personne à l’époque ne l’aimait plus que lui. (Abul Faraj al Isfahani, « Al Agani » ; Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah » ; Ibn Kathir al Dimashqi, « Al Siratul Nabawiyyah »). 

Hisham bin Urwah rapporte : « Je ne l’ai jamais entendue (Aisha [la]) prier pour quelqu’un autant qu’elle le ferait pour lui (Abdullah). Elle a donné dix mille dirhams (en cadeau) à celui qui l’a informée qu’Abdullah n’avait pas été tué (par Malik al Ashtar lors de la bataille de Jamal), et s’est prosternée devant Allah en remerciement pour sa sécurité. » (Ibn’Asakir, « Tarikh Dimashq » ; Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah »).

C’est la raison de l’autorité d’Abdullah sur elle et de son contrôle total sur ses affaires. C’est lui qui la dirigeait et la guidait dans la direction qu’il souhaitait. Cependant, la haine d’Abdullah envers les Bani Hashim avait atteint un tel stade que, selon les narrations d’un groupe d’historiens, pendant son règne (à Makkah), il n’a pas envoyé de bénédictions sur le Messager d’Allah (pslf) dans son sermon de la prière du vendredi (Khutbah) pendant quarante vendredis. Il disait : « Rien ne m’empêche de mentionner le nom du Prophète (pslf), sauf qu’il y a certains hommes (les Bani Hashim) qui deviennent orgueilleux (lorsque son nom est mentionné) ».

Dans une autre narration, il a dit : « Rien ne m’empêche de mentionner le nom du Prophète (pslf), si ce n’est que le Prophète (pslf) a une mauvaise famille qui secoue la tête à la mention de son nom ». (Abul Faraj al Isfahani, « Maqatilul Talibiyin » ; Al Mas’udi, « Murawwajul Dahab » ; Al Ya’qubi, « Al Tarikh » ; Ibn Abd Rabbuh al Andalusi, « Al ‘Iqdul Farid » ; Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah »). Il établit son califat autoproclamé à Makkah et n’hésita pas à mettre en péril la Ka’bah sur sa propre vie lors du siège de Yazid (la). Il a finalement été tué par Abdul Malik bin Marwan, sa tête lui a été envoyée à Shaam et son corps a été crucifié durant un an à Makkah.

C’est ce que l’Imam Ali (p) avait prédit concernant sa fin funeste. [traducteur]

al Zayt. » Il en est de même pour le martyre de son frère Ibrahim à Ba Khamra, un lieu situé entre Wasit et Kufa : « Il sera tué à Ba Khamra après s’être levé, et maîtrisé après avoir maîtrisé ». Il a également dit à propos de ce dernier : « Une flèche sera tirée sur lui, dont le tireur ne sera pas connu ; elle le tuera, la perdition atteindra son tireur, que ses mains perfides et ses épaules s’affaiblissent. » Il a également parlé du martyre des gens de Fakhkh[63], du règne des Alawis dans le Magrib (Maroc) et des souverains de la Ismailiyah en ces termes : « Alors émergera la personne de Qayrawan[64] », « Parmi les descendants de Dil Bada et de Musajji bil Rida[65]. » De même, ses paroles concernant l’émergence des dirigeants d’Al Buwayh : « De Daylaman émergeront des fils de pêcheurs qui atteindront le bateau des dirigeants. Leurs affaires atteindront des sommets tels qu’ils conquerront Zawra (Bagdad) et banniront les souverains. » Quelqu’un lui demanda : « O Emir des croyants (p) ! Combien d’années gouverneront-ils ? » Il répondit : « Cent ans ou plus ou moins. »

Il a prédit concernant les dirigeants des Bani Abbas et a appelé Ali bin Abdullah bin Abbas, le grand-père des Abbassi : Abal Muluk (père des rois). Durant la bataille de Siffine, de nombreuses lettres et correspondances ont été échangées entre Imam (p) et Muawiyah (la). Dans l’une de ces lettres, Imam (p) l’informa de nombreux événements futurs et écriva en conclusion : « Le Messager d’Allah (pslf) m’a informé que, très bientôt, les poils de ma barbe seront teints par le sang de ma tête et j’atteindrai le martyre. Après ma mort, tu prendras en main les rênes de la nation et tu tueras mon fils Hassan (p) par traîtrise et tromperie au moyen d’un poison imprégné. Après toi, ton fils Yazid (la), avec l’aide du fils d’un illégitime (Ubaydullah) Ibn Ziyad (la), martyrisera mon fils Hussain (p). Ensuite, sept personnes de la descendance d’Abdul As (la) et de Marwan bin Hakam (la) et cinq de sa descendance (Marwan) prendront les rênes, comptabilisant le nombre de douze.[66] Ainsi, le Messager d’Allah (pslf) a été informé en rêve et les a vus, sous la forme de singes, sauter sur sa chaire (Mimbar) et ils éloigneront la nation de la Shariah. Par la suite, un groupe dont le symbole sera des étendards et des drapeaux noirs (Bani Abbas), leur arrachera le califat et le règne. Et lorsqu’ils mettront la main sur l’un d’entre eux (Bani Umayyah), celui-ci sera tué et massacré dans une complète humiliation et abjection. »

Par la suite, l’Imam (p) a prédit de nombreux événements futurs tels que le Dajjal, l’émergence de l’Imam al Mahdi (ajtfs), et dans sa conclusion, il a écrit : « Certes, je sais que cette lettre ne te sera d’aucune utilité et que tu n’en tireras aucun plaisir, si ce n’est que tu seras heureux que je t’informe de ton règne et de celui de ton fils. La raison pour laquelle je t’adresse cette lettre est que, tout en l’écrivant, j’ai conseillé à mon scribe d’en faire des copies, afin que mes Chiites et mes compagnons puissent en tirer profit, ou que toute personne près de toi puisse la lire et se détourner de l’égarement pour revenir sur le chemin de la guidance. Ainsi cette lettre est l’achèvement de ma preuve envers toi. »

Nous (l’auteur) disons que chacune de ces prédictions sera expliquée dans ce livre béni et son complément (Tatimmah)[67] à l’endroit approprié, si Allah (S) le veut.

Treizième aspect : Il concerne l’accomplissement des prières de l’Imam Ali (p). Comme le prouvent de nombreuses sources fiables, il a proféré la folie à Busr bin Artah et Allah (S) l’a exaucé. Son imprécation à l’égard d’un homme qui l’espionnait et transmettait ses rapports à Muawiyah (la), qui devint finalement aveugle. Il invoqua la malédiction Divine sur Talhah et Zubayr, qui seront tués dans l’humiliation et l’aversion la plus totale. Zubayr a été tué par Amru bin Jurmuz d’un coup d’épée, alors qu’il était endormi, puis enterré. Quant à Talhah, Marwan bin Hakam lui décocha une flèche qui ouvrit une veine au centre de son bras. Il resta allongé dans le désert brûlant, tandis que le sang s’écoulait continuellement de son corps jusqu’à ce qu’il meure. Talhah lui-même a dit : « Personne parmi les Quraysh n’a gaspillé un sang comme moi. »

Il est prouvé, d’après les sources Ahlul Sunnah, que l’Emir des croyants (p) a demandé à un groupe de compagnons (du Messager d’Allah) de témoigner sur le Hadith d’al Ghadir, alors que tous ont juré que le Messager d’Allah (pslf) a prononcé à Ghadir Khumm : « celui dont je suis le maître, Ali est aussi son maître », quelques-uns qui l’ont dissimulé. L’Imam (p) les maudit et ils furent engloutis dans le châtiment à cause de ses prières. En fin de compte, certains devinrent aveugles, tandis que d’autres se virent infliger la lèpre, goûtant ainsi au Châtiment Divin dans le monde, comme Anas bin Malik[68], Zayd bin Arqam[69], Abdul Rahman bin Madlaj et Yazid bin Wadiah. Ceci a été cité dans les livres des Ahlul Sunnah tels que Asadul Gabah d’Ibn Athir al Jazari, Tarikh d’Ibn Kathir, Insanul Uyun d’Ali bin Ibrahim al Halabi, Manaqib d’Ibnul Magazili, Shawahidul Nubuwwah d’Abdul Rahman Jami, Ansabul Ashraf d’Al Baladuri, Hilyatul Awliya d’Abu Nu’aym al Isfahani, etc. J’ai également traité de ces questions dans mon livre Faydhul Qadir et réduit à néant l’affirmation d’Ibn Ruzbahan selon laquelle ce récit (Ghadir) fait partie des versions (fabriquées) par les Rawafidh[70].

Quatorzième aspect : Sa qualité distinguée d’assistance et d’aide au Messager d’Allah (pslf), comme l’a proclamé Allah (S) : « Si vous vous repentez à Allah c’est que vos cœurs ont fléchi. Mais si vous vous soutenez l’une l’autre contre le Prophète, alors ses alliés seront Allah, Jibrail (Gabriel) et les vertueux d’entre les croyants, et les Anges sont par surcroît [son] soutien. » [66:4] Le mot « Maula » signifie ici une aide ou un protecteur, tandis que les exégètes reconnaissent unanimement que « Salihul Muminin » (le plus vertueux) se réfère à l’Emir des croyants Ali (p).[71] En outre, il se distingue également par ses relations fraternelles avec le Messager d’Allah (pslf), en plaçant ses pieds sur les épaules bénies de ce dernier pour briser les idoles, en tant que porteur du Hadith al Tayr[72], Hadith al Manzilah, Hadith al Rayah, Hadith al Ghadir, etc[73].

En conclusion, l’Emir des croyants (p) a surpassé tous les autres en ce qui concerne les perfections intellectuelles, physiques et extérieures. Ses qualités intellectuelles telles que la connaissance, la patience, l’ascétisme, la vaillance, la magnanimité, l’excellence du caractère, la modestie, etc, atteignaient de tels summums que personne ne pouvait même en acquérir le dixième. Ses ennemis reconnaissaient ces perfections et aucun ne pouvait les refuser. La vaillance et l’altruisme de son père atteignirent de tels sommets qu’il dormit (sans crainte) sur le lit du Messager d’Allah (pslf) et accepta les épées non dégainées des infidèles des Quraysh sur lui-même au lieu de lui[74]. Une telle virilité et une telle prouesse se sont manifestées à travers lui lors de la bataille d’Uhud, lorsqu’une voix a été entendue depuis les hauts cieux : « Il n’y a pas de jeune (valeureux) autre qu’Ali et pas d’épée (efficace) autre que Zulfikar. »

En ce qui concerne les perfections physiques de l’Emir des croyants (p), tout le monde sait qu’il était sans égal ; sa force et sa puissance étaient un mot d’ordre dans l’univers et personne ne possédait une force comparable à la sienne. Il est unanimement reconnu qu’il a miraculeusement arraché la porte de Khaybar à main nue et que, plus tard, un groupe n’a même pas pu la déplacer ; de même, il a facilement soulevé un gros rocher de l’embouchure d’un ruisseau que l’armée n’a pas pu déplacer. Sa vaillance a effacé les noms des valeureux qui l’ont précédé et n’a pas épargné les noms de ceux qui l’ont suivi. Son attitude résolue dans les batailles est bien connue, tandis que ses batailles elles-mêmes sont célèbres et rappelées jusqu’au jour de la Qiyamah. C’était un homme valeureux qui ne fuyait jamais et ne craignait aucune armée, tandis qu’aucun adversaire ne pouvait lui échapper, sauf s’il acceptait la foi. Il ne portait jamais un coup qui en nécessitait un second, et s’il tuait un valeureux, sa communauté s’enorgueillissait qu’il ait été tué par l’Emir des croyants (p). C’est pourquoi nous trouvons la sœur d’Amr bin Abd Wudd récitant des élégies pour son frère, dont le contenu est le suivant : « Si l’assassin d’Amr avait été une autre personne, j’aurais pleuré pour lui jusqu’à la fin des temps ; cependant, son assassin est quelqu’un qui n’a aucun défaut et dont le père était tenu en haute estime dans sa communauté. » Quiconque avait l’occasion de se tenir devant lui (p) (au combat) en était toujours fier et se vantait de sa bravoure. Les rois infidèles ont sculpté son image dans leurs lieux de culte, tandis qu’un groupe de souverains turcs et d’Al Buwayh ont inscrit son image sur leurs épées en guise d’auspice et de bénédiction pour remporter la victoire et se défendre contre les ennemis et l’ont conservée avec eux. Bien qu’il n’ait été nourri que de simple pain d’orge, sa vaillance et sa force étaient si grandes. Il mangeait le moins possible, sa nourriture et ses vêtements étaient les plus frustes de tous, et il restait toujours en état de jeûne, de veilles nocturnes (en prières) et d’adoration.

En ce qui concerne ses perfections extérieures, il s’agit de sa lignée honorable, alors que son père Abu Talib était le maître de Bathah, le chef de Quraysh et le dirigeant de Makkah. Il (Abu Talib) a pris en charge la protection du Messager d’Allah (pslf) depuis son enfance jusqu’à sa jeunesse. Il le protégea des polythéistes et des infidèles, et le Prophète (pslf) n’eut aucun besoin d’émigrer et de vivre une vie d’expatrié jusqu’à sa mort. Lorsqu’Abu Talib mourut, il se retrouva seul et sans soutien et fut contraint d’émigrer de Makkah à Madina. La mère de l’Emir des croyants (p) était Fatemah bint Asad bin Hashim, que le Prophète (pslf) enveloppa de sa propre chemise en guise de linceul. Son cousin paternel n’était autre que le Maître des premiers et des derniers, Mohammad bin Abdullah (pslf), le Sceau des Prophètes (p). Son frère était Ja’far al Tayyar, le possesseur de deux ailes (au Paradis), et son oncle paternel Hamza, le chef des martyrs.

En résumé, ses pères (ancêtres) étaient les aïeuls du Messager d’Allah (pslf), et ses mères (aïeules), les siennes. Alors que sa chair et son sang étaient liés à la chair et au sang du Messager d’Allah (pslf), et que la lumière de son esprit était unie et liée à la lumière du Messager d’Allah (pslf) avant la création d’Adam (p), jusqu’à ce qu’elle atteigne les reins d’Abdul Muttalib et qu’elle se sépare ensuite, l’une dans les reins d’Abdullah et l’autre dans les reins d’Abu Talib ; finalement, tous deux ont obtenu la maîtrise de l’univers, le premier étant un Avertisseur (Mundir) et le second un Guide (Had).[75]

Une autre de ses perfections extérieures est son affinité avec le Messager d’Allah (pslf), qui a marié sa fille Fatemah (pse) à Ali (p), alors qu’elle était la plus élevée parmi les filles du Messager (pslf) et la maîtresse des femmes des mondes. Le Messager d’Allah (pslf) s’est lié d’amitié avec elle (pse) à tel point qu’il l’a accueillie avec humilité, s’est levé de sa place (pour la saluer), l’a embrassée et l’a sentie.[76] Cet amour du Messager d’Allah (pslf) envers Fatemah (pse) n’était pas dû au fait qu’elle était sa fille, mais plutôt à l’abondance de son honneur et à ce qu’elle représente aux yeux d’Allah (S). Quelqu’un a dit à juste titre : « Ces amours sont différentes des amours ; l’amour de la personne aimée d’Allah (S) est en fait l’amour d’Allah (S) ». Le Prophète (pslf) a proclamé à plusieurs reprises que « Fatemah (pse) est une partie de moi, son mal est mon mal, son plaisir mon plaisir et son déplaisir mon déplaisir. »

Aussi, parmi ses perfections extérieures figure l’exemplarité de sa descendance, alors qu’aucun autre que lui n’a obtenu cette excellence qu’est la noblesse des enfants. Imam al Hassan (p) et Imam al Hussain (p), ses deux fils, étaient tous deux des Imams et les chefs des jeunes du Paradis, tandis que l’amour du Messager d’Allah (pslf) pour eux deux (p) était tel qu’il n’est inconnu de personne. Ses autres enfants sont Abul Fadhl al Abbas (p), Mohammad (Ibn Hanafiyyah), Zaynab (pse), Umm Kulthum (pse) et d’autres, dont la noblesse et la position élevée ne peuvent être exprimées par des mots. L’Imam al Hassan (p) et l’Imam al Hussain (p) ont tous deux eu la chance d’avoir des enfants qui ont atteint le sommet de l’honneur.

En ce qui concerne Imam al Hassan (p), parmi ses enfants figurent Qasim ; Abdullah ; Hassan al Muthanna ; Hassan al Muthallath ; Abdullah al Mahadh ; Mohammad Nafsul Zakiyyah ; Ibrahim, celui qui a été tué à Ba Khamra ; Ali al Abid ; Hussain bin Ali bin Hassan, celui qui a été tué à Fakhkh ; Idris bin Abdullah, Abdul Azim al Hassani ; les Sadat d’Al Bathani, Al Shajari, Gulistanah et Al Tawus ; Ismail bin Ibrahim bin Hassan bin Hassan bin Ali, appelé Al Tabataba ; etc. Et nous les désignerons dans le chapitre relatif aux enfants de l’Imam al Hassan (p).

Les descendants de l’Imam al Hussain (p) sont les éminents Aïmmah (p), à savoir Imam Ali Zainul Abidine (p), Imam Mohammad al Baqir (p), Imam Ja’far al Sadiq (p), Imam Moussa al Kazim (p), Imam Ali Al Ridha (p), Imam Mohammad al Jawad (p), Imam Ali al Hadi (p), Imam Hassan al Askari (p) et Imam al Mahdi (ajtfs). Louange à Allah (S), qui nous a inclus parmi les partisans de l’Autorité de l’Emir des croyants (p) et des Aïmmah (p).

« Les bienfaits qu’Allah (S) m’a accordés ont largement dépassé mes espérances, et mes paroles et mes actions n’ont pas été en mesure de les atteindre. Cependant, la plus noble et la plus grande générosité d’Allah (S) sur moi est mon amour et mon acceptation de l’Autorité du Commandeur des fidèles Ali (p). »

En guise de conclusion, nous (l’Éminent Auteur) aimerions citer quelques lignes des versets compilés par le défunt et pardonné, résident du Paradis, le parfait érudit, l’éminente personnalité, auteur de livres clairs, Mohammad Tahir al Qummi, qui repose dans le cimetière de Shaykhane Qum, près du mausolée de Zakariyya bin Adam. Il a compilé ce verset à la louange de l’Emir des croyants (p), appelé Munissul Abrar, dans lequel il a souligné à de nombreuses personnes ses excellences, et il est approprié que nous citions certaines lignes de ce livre béni comme des bénédictions et que nous concluions le chapitre avec elle.[77]

Concernant le martyr de l’Emir des croyants (p)

Il est renommé parmi les savants Chiites que le dix-neuf du mois béni de Ramadhan, à l’approche du lever du soleil, l’Imam Ali (p) a été frappé par l’épée du plus misérable de la nation, (Abdul Rahman) Ibn Muljim (la). Au tiers de la nuit du vingt et unième jour du même mois, son âme sacrée s’en alla au paradis, alors qu’il était âgé de soixante-trois ans. Il avait dix ans lorsque le Messager d’Allah (pslf) déclara sa Prophétie et il crut en lui. Après la déclaration (Bi’that), il accompagna le Prophète (pslf) durant treize ans à Makkah et dix ans à Madina après sa migration (Hijrah) là-bas. Par la suite, il fut englouti dans le chagrin de la mort du Messager d’Allah (pslf). Il resta ensuite en vie pendant trente ans, deux ans et quatre mois sous le règne d’Abu Bakr (la), onze ans sous le règne d’Umar (la) et douze ans sous le règne de Uthman (la). Son califat apparent a duré environ cinq ans, dont la majeure partie a été consacrée aux batailles et aux conflits avec les hypocrites. Après la mort du Messager d’Allah (pslf), il resta constamment opprimé et le déclara à plusieurs reprises. Il avait le cœur lourd en raison de l’extrême désobéissance et de l’hypocrisie des gens et demandait la mort à Allah (S).[78] Il a informé de son martyre des mains de (Abdul Rahman) Ibn Muljim (la) à plusieurs reprises et disait parfois : « Qu’est-ce qui empêche le plus avili de la nation de teindre ma barbe avec le sang de ma tête ? »[79]

Au cours du mois de Ramadhan où il fut martyrisé, il informa ses compagnons du haut de la chaire (Mimbar) en disant : « Cette année, vous partirez pour le pèlerinage du Hajj, alors que je ne serai pas parmi vous. » En ce mois de Ramadhan, il rompait son jeûne un jour chez l’Imam al Hassan (p) ; un jour chez l’Imam al Hussain (p) et un jour chez Zaynab (pse), sa fille, qui était mariée à Abdullah bin Ja’far. Mais il ne prenait pas plus de trois bouchées de nourriture et lorsqu’on l’interrogea, il répondit : « L’ordre (ma mort) d’Allah (S) s’est rapproché. Je désire rencontrer Allah (S) avec mon estomac vide de nourriture. »

Certains rapportent qu’un jour, il regarda son fils Imam al Hassan (p) depuis la chaire et lui demanda : « Ô Aba Mohammad, combien de jours s’est-il écoulé en ce mois de Ramadhan ? » Il répondit que treize jours s’étaient déjà écoulés. Puis il se tourna vers Imam al Hussain (p) et lui demanda : « Ô Aba Abdillah (p) ! Combien de jours reste-t-il de ce mois de Ramadhan ? » Il répondit qu’il restait dix-sept jours. Entendant cela, il posa sa main sur sa barbe bénie, devenue blanche, et dit : « Par Allah (S) ! Le plus misérable de la nation la teindra (ma barbe) du sang (de ma tête). » Puis il récita ces versets : « Je désire sa vie tandis qu’il cherche ma mort. Que quelqu’un apporte une excuse à votre ami de la tribu de Murad. »

Un groupe d’éminents savants cite, à propos de son martyre, qu’un groupe de Khawarij, dont Abdul Rahman bin Muljim (la), s’est réuni à Makkah après la bataille de Nahrawan. Ils se réunissaient quotidiennement et pleuraient ceux qui avaient été tués à Nahrawan. Un jour, au cours d’une discussion, ils dirent : « Ali (p) et Muawiyah (la) ont tous deux troublé la nation ; si nous les tuons tous les deux, nous sauverons la nation de leur mal. » Une personne du clan des Bani Ashja leva la tête et dit : « Par Allah (S) ! » Amr bin al As n’est pas inférieur à eux, il est plutôt l’origine de la corruption et la racine de la sédition. » Finalement, ils se sont mis d’accord pour les tuer tous les trois. (Abdul Rahman) Ibn Muljim (la) prit sur lui de tuer Imam Ali (p) ; tandis que Hajjaj bin Abdullah renommé Burk, accepta de tuer Muawiyah (la) et Amr bin Bakr al Tamimi, renommé Dadwiyyah, prit la responsabilité de mettre à mort Amr bin al As. Après avoir prêté serment, ils décidèrent entre eux qu’ils devaient être tués tous les trois le même jour et à la même heure. Ils décidèrent donc d’accomplir cette tâche le dix-neuvième jour du mois de Ramadhan, durant les prières du matin, lorsqu’ils seraient tous les trois présents dans la mosquée.

Ils ont fait leurs adieux, Burk (Hajjaj bin Abdullah) est parti pour Shaam, Amr bin Bakr est parti pour l’Égypte et Ibn Muljim (la) pour Kufa. Tous trois empoisonnèrent leurs épées, dissimulèrent leurs intentions et attendirent le jour fixé jusqu’à ce que la nuit du dix-neuvième jour de Ramadhan arrive.

Le matin du dix-neuf, Hajjaj (Burk) entra dans la mosquée avec son épée empoisonnée et se plaça derrière Muawiyah (la), avec d’autres. Lorsque Muawiyah (la) s’inclina (Rukuh) ou se prosterna (Sajdah), il dégaina son épée et frappa sa cuisse. Muawiyah (la) poussa un cri et tomba dans la niche de prière (Mihrab), tandis que les gens se rassemblaient et arrêtaient Burk. Ils emmenèrent Muawiyah (la) dans son palais et firent venir un médecin compétent. Lorsqu’il vit la blessure, le médecin dit : « Cette blessure a été infligée par une épée empoisonnée, alors que la veine de la virilité a été blessée. Si tu veux en guérir et que ta descendance ne soit pas coupée, nous devrons brûler la plaie avec du fer rouge et la traiter ensuite. Mais si l’interruption de ta descendance ne t’importe pas, nous pourrons te traiter par des antidotes. » En entendant cela, Muawiyah (la) dit : « Je n’ai pas la force de porter le fer chaud[80], alors que mes deux fils, Yazid (la) et Abdullah, me suffisent. » Il fut donc traité avec des médicaments liquides jusqu’à ce qu’il soit guéri, mais il devint impuissant. Lorsqu’il se rétablit, il ordonna qu’on lui aménage un placard dans le Masjid et qu’on nomme des patrouilles pour le surveiller.

Bukr (Hajjaj) lui fut amené et il ordonna de lui couper la tête. Il s’écria : « Ô sécurité ! Ô bonne nouvelle ! Muawiyah (la) lui demanda : « Et quelle est la bonne nouvelle ? » Il répondit : « Mon compagnon est parti tuer Ali, alors emprisonne-moi jusqu’à ce que la nouvelle te parvienne. Puis, s’il réussit à tuer Ali, fais de moi ce que tu veux ; s’il n’y parvient pas, relâche-moi jusqu’à ce que je parte tuer Ali. Je jure que je reviendrai après avoir accompli cette tâche, et tu pourras alors faire de moi ce que tu souhaites. » Selon un récit, Muawiyah (la) ordonna de l’emprisonner jusqu’à ce que la nouvelle du martyre de l’Imam Ali (p) lui parvienne, puis il le libéra en guise de remerciement.[81]

Quant à Amr bin Bakr, il entra en Égypte et attendit jusqu’au dix-neuvième jour du mois de Ramadhan. Il entra dans la mosquée avec une épée empoisonnée et attendit Amr bin al As. Par chance, Amr bin al As souffrait de coliques cette nuit-là et ne pouvait pas venir. Il envoya à sa place Kharijah bin Abi Habibah, le chef de la justice égyptienne. Kharijah se leva pour diriger les prières et Amr supposa qu’il était Amr bin al As, il dégaina son épée et frappa le misérable Kharijah. Ce dernier roula dans son sang et Amr bin Bakr tenta de s’enfuir, mais les gens l’arrêtèrent et l’amenèrent à Amr bin al As. Amr ordonna qu’on le mette à mort lorsqu’il se mit à pleurer et à se lamenter. Ils lui demandèrent : « Pourquoi pleurer ainsi à l’heure de la mort ? Ne savais-tu pas que le châtiment de ce crime est la mort ? » Il répondit : « Non, par Allah (S) ! Je ne pleure pas par peur de la mort. Je pleure plutôt de n’avoir pas réussi à tuer Amr, alors que je suis affligé que Burk et Ibn Muljim (la) aient atteint leurs objectifs et mis Ali (p) et Muawiyah (la) au fil de l’épée. » Amr ordonna de le décapiter et, le lendemain, il se rendit à la rencontre de Kharijah. Il lui restait encore un peu de vie lorsqu’il se tourna vers Amr et dit : « Ô Aba Abdillah ! Cet homme ne désirait rien d’autre que ta mort. » Amr répondit : « Mais Allah (S) a désiré (la mort de) Kharijah. »

En ce qui concerne Abdul Rahman bin Muljim (la), il entra à Kufa avec l’intention de tuer l’Emir des croyants (p) et prit résidence dans la région de Bani Kindah, où résidaient les chefs des Khawarij, mais ne leur révéla pas ses intentions, de peur qu’elles ne circulent autour de lui. Durant ces jours où il attendait de tuer l’Emir des croyants (p), il alla un jour à la rencontre d’un de ses compagnons et y rencontra Qatam bint Akhdhar al Taymiyyah (la). Elle était extrêmement belle et possédait de jolis cheveux ; son père et son frère, qui faisaient également partie des Khawarij, avaient été tués par l’Emir des croyants (p) lors de la bataille de Nahrawan et elle éprouvait donc une extrême hostilité à l’égard de l’Imam Ali (p). Dès qu’il aperçut son extrême beauté, il tomba amoureux d’elle et la demanda en mariage. Qatam (la) lui demanda : « Quelle sera ta dot ? » Il répondit que c’était ce qu’elle souhaitait. Elle dit : « Ma dot sera de trois mille dirhams, une esclave, un esclave et la mort d’Ali bin Abi Talib (p). » Entendant cela, Ibn Muljim (la) répondit : « Tout cela est possible sauf le meurtre d’Ali (p), car comment puis-je accomplir cela ? » Qatam (la) répondit : « Lorsque tu trouveras Ali (p) absorbé dans une tâche quelconque et inconscient de ta présence, frappe-le de ton épée et tuele par la ruse. Si tu le tues, tu apaiseras mon cœur et tu te réjouiras de ta vie avec moi. Mais si tu meurs, tu obtiendras dans l’au-delà ce qui est mieux que ce que tu as reçu dans ce monde en ce qui concerne les meilleures récompenses. »

Entendant cela, Ibn Muljim (la) conclut qu’elle partageait également sa croyance et dit donc : « Par Allah (S) ! Je ne suis venue dans cette ville qu’avec cette intention. » Qatam (la) dit : « Je vais envoyer un groupe de personnes de mon clan pour t’aider dans cette tâche. » Elle envoya quelqu’un appeler Wardan bin Mujallid, qui appartenait à son propre clan, pour aider Ibn Muljim (la). Ibn Muljim (la), qui était déterminé à accomplir cette tâche, rencontra un jour Shabib bin Bajrah, qui faisait également partie des Khawarij et appartenait au clan des Bani Ashja, et lui dit : « Ô Shabib ! Es-tu capable d’accomplir une tâche dans laquelle réside l’honneur de ce monde et de l’audelà ? » Il lui demanda de quoi il s’agissait et lui répondit : « Aide-moi à tuer Ali. » Entendant cela, Shabib dit : « Ô fils de Muljim ! Que ta mère te pleure ! Tu as effrayé mes pensées. Comment ce désir peut-il s’accomplir ? » Ibn Muljim (la) répondit : « Ne crains rien et ne perds pas espoir. Nous nous mettrons en embuscade dans la mosquée et nous l’attaquerons durant les prières du matin. Nous achèverons sa mission avec nos épées, nous apaiserons nos cœurs et nous vengerons notre sang. » Ils discutèrent ensemble jusqu’à ce qu’il réussisse à renforcer le cœur de Shabib et à en faire son complice. Il l’emmena chez Qatam, qui s’était installée dans le Masjid, tandis qu’un dôme et une tente y avaient été érigés pour elle, alors qu’elle se trouvait en Ehtikaf[82].

Ibn Muljim (la) l’informa de l’accord passé entre Shabib et lui et elle lui dit : « Lorsque tu as l’intention de le tuer, viens me voir ici. » Finalement, les deux maudits sortirent de la mosquée et les jours passèrent jusqu’à ce que le jeudi de la nuit du dix-neuvième Ramadhan, approche. Ibn Muljim (la), accompagné de Shabib (la) et de Wardan (la), vint rencontrer Qatam (la) au Masjid. Elle demanda une étoffe de soie, la noua solidement sur leurs poitrines et leur tendit des épées empoisonnées jusqu’à ce qu’ils l’attachent. Elle leur dit ensuite : « Saisissez l’occasion comme de vrais hommes et quand vous aurez une chance, ne la laissez pas s’échapper. »

Les trois maudits la quittèrent et s’assirent à la porte par laquelle l’Emir des croyants (p) entrait dans la mosquée, l’attendant. Ces jours-là, alors qu’ils avaient l’intention de mettre leurs idées en pratique, ils rencontrèrent Ash’ath bin Qays (la) et l’informèrent de leurs intentions. Lui aussi accepta de les aider et vint les voir la nuit du dix-neuvième du mois de Ramadhan pour tenir sa promesse. Hujr bin Adi, qui faisait partie des notables Chiites, passait la nuit dans la mosquée lorsqu’il entendit Ash’ath dire : « O fils de Muljim ! Hâtetoi d’accomplir ton œuvre et de la mener à bien, de peur que le jour ne se lève et que tu n’aies à en rougir. » Hujr comprit leurs intentions et dit à Ash’ath : « Ô borgne ! Avez-vous l’intention de tuer Ali (p) ? » En disant cela, il courut immédiatement vers la demeure de l’Emir des croyants (p) pour l’informer, mais comme prévu, l’Imam (p) était déjà parti pour la mosquée par l’autre chemin. Lorsque Hujr se rendit chez lui (p) et revint, ils avaient accompli leur tâche, et lorsqu’il atteignit la mosquée, il entendit des gens parler du Martyre de l’Emir des croyants (p).

Nous allons maintenant relater les circonstances qui ont conduit à son martyre cette nuit-là. Umm Kulthum (pse) raconte que la dix-neuvième nuit du mois de Ramadhan, mon père (p) entra dans la maison et resta absorbé par les prières. Je lui apportai un plateau composé de deux pains d’orge, d’un bol de lait et de sel en poudre pour qu’il rompe son jeûne. Il acheva ses prières et lorsque son regard tomba sur le plateau, il pleura et dit : « Ô ma fille ! Tu as apporté deux plats pour moi dans un plateau ? Ne sais-tu pas que j’imite l’exemple de mon frère et cousin, le Messager d’Allah (pslf) ? Ô fille ! Celui dont la nourriture et l’habillement sont meilleurs en ce monde, il devra se tenir longuement au Qiyamah face à Allah (S). Ô ma fille ! Il y a une responsabilité dans le licite de ce monde et un châtiment dans l’illicite. » Puis il raconta quelques qualités d’ascèse du Messager d’Allah (pslf) et dit : « Par Allah (S) ! Je ne romprai pas mon jeûne tant que tu n’auras pas pris l’un de ces deux plats. » J’ai donc enlevé le bol de lait[83] et il mangea du pain d’orge avec du sel, puis il loua et glorifia Allah (S). Ensuite, il se leva et se mit à faire des prières, s’inclinant et se prosternant constamment, pleurant et suppliant l’audience du Créateur (S).

On raconte également que durant cette nuit, l’Emir des croyants (p) sortait constamment de sa maison et y entrait. Il regarda les cieux, fut troublé et pleura. Il récita la Sourate Yasin et dit : « Ô Seigneur (S) ! Accorde-moi l’abondance dans la mort. » Il récita abondamment : « En vérité, nous sommes à Allah (S) et en vérité, c’est à Lui que nous retournerons » et aussi « Et il n’y a de puissance et de pouvoir qu’auprès d’Allah, le Très-Haut, le Très-Grand. » Il a également envoyé d’abondantes bénédictions sur Mohammad (pslf) et sa progéniture (p) et a demandé pardon à Allah (S).

Ibn Shahr Ashub et d’autres rapportent, qu’au cours de cette nuit, l’Emir des croyants (p) est resté éveillé toute la nuit et n’est pas sorti de sa maison pour réciter les « Prières nocturnes » comme à son habitude.

Umm Kulthum (pse) lui demanda : « Ô père ! Pourquoi cette veille et cette agitation ce soir ? » L’Imam (p) répondit : « Je serai martyrisé à l’aube de cette nuit. » Elle dit : « Alors dites à Ju’dah bin Hubayrah[84] de se rendre au Masjid et de diriger les prières des gens. » L’Imam (p) lui ordonna de le faire et dit immédiatement : « On ne peut pas fuir le destin d’Allah (S) », en disant cela, il partit lui-même pour le Masjid.

On rapporte que l’Emir des croyants (p) resta éveillé cette nuit-là et sortit fréquemment, regarda les cieux et dit : « Par Allah (S) ! Je ne dis pas de mensonge et on ne m’a pas dit de mensonge. C’est la nuit durant laquelle on m’a promis le martyre. » Puis il retourna à sa résidence. À l’heure des prières de l’aube, son invocateur (Mu’adhin) Ibn Nabbah se rendit plus loin et prononça l’Adhan ; en entendant cela, l’Imam (p) se leva et partit pour le Masjid. Lorsqu’il atteignit la cour de sa maison, des canards, qui se trouvaient dans sa maison, s’approchèrent de lui de façon inhabituelle et commencèrent à battre des ailes et à trembler bruyamment. Quelqu’un essaya de les faire taire, mais l’Imam (p) dit : « Laisse-les. Car ils crient maintenant et plus tard ils gémiront. » Selon un récit, Umm Kulthum (pse) ou Imam al Hassan (p) lui a dit : « Ô père ! Pourquoi donnez-vous de mauvais présages ? » L’Imam (p) répondit : « Ce n’est pas un mauvais présage, c’est plutôt le cœur qui témoigne que je serai martyrisé. » On rapporte qu’il a dit : « C’est la vérité qui est sortie par ma langue. » Ensuite, il donna des instructions à Umm Kulthum concernant les canards, en disant : « Ô ma fille ! Par le droit que je détiens sur toi, libère-les, puisqu’on a emprisonné des créatures qui n’ont pas de langue et qui ne peuvent pas parler. Nourris-les chaque fois qu’ils ont faim ou soif, sinon relâche-les pour qu’ils aillent se nourrir de la végétation. » Lorsqu’il atteignit la porte, le crochet de la porte s’accrocha à sa ceinture qui s’ouvrit. Il attacha fermement sa ceinture et composa les versets suivants.

L’historien Al Mas’udi écrit que la porte de la maison de l’Imam Ali (p) était faite de (bois de) palmier et quand il essayait de sortir, elle ne s’ouvrait pas. Il déracina cette porte et la tint à l’écart, tandis que son vêtement s’ouvrait et qu’il l’attachait fermement, puis il récita ces deux versets : « Attachez votre ceinture pour la mort, car elle vous rencontrera certainement. Et ne t’afflige pas de la mort quand elle entre dans la maison. Ne vous laissez pas tromper par le temps, car lorsqu’il sera pour vous, il vous fera rire, et lorsqu’il sera contre vous, il vous fera pleurer. » Puis il dit : «  Ô Seigneur (S) ! Fais que la mort me soit propice et que Ta rencontre me soit agréable. »

Lorsqu’Umm Kulthum (pse) entendit ces paroles, elle s’écria : « Ô père ! Ô aide ! » Imam al Hassan (p) suivit l’Emir des croyants (p), le rejoignit et lui dit : « Je désire vous accompagner. » L’Imam (p) répondit : « Je t’ordonne, en raison du droit que je détiens sur toi, de repartir. » L’Imam al Hassan (p) rentra chez lui et s’assit, triste et affligé, avec Umm Kulthum (pse), et pleura sur les expressions et les mots qu’ils avaient entendus de la bouche de leur père (p).

C’est ainsi que l’Emir des croyants (p) entra dans le Masjid, alors que les lampes étaient encore éteintes. L’Imam (p) récita quelques unités (Rak’ah) de prières dans l’obscurité, puis s’absorba dans des supplications. Ensuite il monta sur le toit du Masjid, introduisit ses doigts bénis dans ses oreilles et appela à la prière. Lorsqu’il lança l’appel à la prière (Adhan), il n’y avait aucune maison à Kufa qui n’entendait pas sa voix. Puis il descendit du minaret, loua et glorifia Allah (S), envoya des salutations (sur Mohammad [pslf] et sa descendance). Puis il descendit du toit et récita ces versets : « Laissez le chemin au croyant qui était un guerrier dans la voie d’Allah (S). Il était un écrivain et un soldat pour Allah (S). Il n’adorait personne d’autre que le Seigneur (S) et il convoquait les gens à la Mosquée (pour l’adoration d’Allah). »

L’Imam (p) entra alors dans la cour du Masjid et appela continuellement « les prières, les prières », réveillant ainsi les personnes endormies. Ibn Muljim (la) resta éveillé toute la nuit, pensant à la grande tâche qu’il souhaitait accomplir. Lorsque l’Emir des croyants (p) réveillait les endormis, il (Ibn Muljim [la]) dormait lui aussi parmi eux, à l’envers, cachant l’épée empoisonnée sous son vêtement. Lorsque l’Imam (p) passa près de lui, il dit : « Lève-toi pour les prières et ne dort pas ainsi, car c’est la voie du shayatin. Dort donc sur ta droite, car c’est le sommeil des croyants ; dort sur ta gauche, car c’est le sommeil des sages ; ou encore dort droit sur ton dos, car c’est le sommeil des Apôtres (p). » Puis il dit : « Tu as l’intention d’accomplir une tâche par laquelle les cieux s’effondreront, la terre se fendra et les montagnes s’écrouleront. Si tu le désires, je peux t’informer de ce que tu caches sous ton vêtement. » Puis il passa devant lui et entra dans la niche de prière (Mihrab) et se tint debout pour les prières.

Ici (Abdul Rahman) Ibn Muljim (la), bien qu’ayant entendu plusieurs fois que le plus misérable tuerait l’Emir des croyants (p), il disait à Qatam que « je crains d’être ce plus misérable et aussi de ne pas atteindre mon but. » Il resta absorbé par cette pensée toute la nuit jusqu’à l’aube, mais finalement les flots de sa misère détruisirent ces pensées dans une tempête, semblable à de la paille et à des fragments. Il décida finalement de tuer l’Emir des croyants (p) et s’assit près du pilier qui se trouvait à proximité de la niche de prière, tandis que Wardan et Shabib se cachaient dans un coin. Lorsque l’Emir des croyants (p) releva sa tête sacrée après la deuxième prosternation (Sajdah) de la première unité (Rak’ah), Shabib bin Bajrah voulut le tuer en premier et s’écria : « Le commandement est celui d’Allah (S), pas le tien ni celui de tes compagnons. » En disant cela, il dégaina son épée, mais son coup tomba sur l’arche et se perdit. Aussitôt, Ibn Muljim (la) fit tournoyer son épée et, prononçant les mots ci-dessus, porta un coup à la couronne de l’Emir des croyants (p). Comme prévu, le coup atterrit à l’endroit où Amr bin Abd Wudd l’avait blessé (à la bataille de Khandaq) et le fendit jusqu’à l’endroit de la prosternation (Sajdah). L’Emir des croyants (p) s’écria : « Au nom d’Allah (S), et par Allah (S), et sur la nation du Messager d’Allah (pslf). J’ai réussi, par le Seigneur (S) de la Ka’bah ! » Sa voix s’éleva : « Le fils de la femme juive, Ibn Muljim (la), m’a tué ; alors arrêtez-le. »[85]

On rapporte que lorsque l’Emir des croyants (p) fut frappé par Ibn Muljim (la), la terre trembla, la tempête s’éleva dans les rivières, les cieux s’ébranlèrent, les portes de la mosquée se heurtèrent les unes aux autres, les clameurs des Anges célestes se firent entendre et un vent noir se mit à souffler qui noircit le monde entier. Jibraïl (p) poussa un cri, entre ciel et terre, qui fut entendu par les gens : « Par Allah (S) ! Les piliers de la guidance se sont effondrés ! Et les étendards de piété ont disparu ! Et la poignée solide s’est brisée ! Le fils de l’oncle de Moustafa (pslf) a été tué ! Le vice-gérant choisi a été tué ! Ali (p), le satisfait, a été tué ! Le plus maudit des maudits l’a assassiné ! »

Quand Umm Kulthum (pse) entendit ces mots, elle se gifla, arracha son col et s’écria : « Ô père ! Ô Ali (p) ! Ô Mohammad (pslf) ! » Puis Imam al Hassan (p) et Imam al Hussain (p) coururent vers le Masjid, tandis qu’ils voyaient les gens pleurer et se lamenter en disant : « Ô Imam ! Ô Emir des croyants (p) ! Par Allah (S) ! Le pieux et combattant Imam (p) a été martyrisé, celui qui ne s’est jamais prosterné vers une idole ou une divinité et qui ressemblait le plus au Messager d’Allah (pslf). » Lorsqu’ils entrèrent dans le Masjid, ils poussèrent un cri en disant : «  Ô père ! Ô Ali ! » Puis ils dirent : « Nous aurions aimé mourir et ne pas être témoins de ce jour. » Lorsqu’ils s’approchèrent de la niche de prière, ils virent leur éminent père (p) qui était tombé. Abu Ja’dah et un groupe de ses compagnons étaient présents et tous essayèrent de le faire se lever afin de diriger les Prières, mais il n’était plus en possession de ses forces. L’Emir des croyants (p) ordonna alors à l’Imam al Hassan (p) de prendre sa place pour diriger les prières, tandis que lui récitait ses prières en position assise. Il vacillait de droite à gauche en raison de l’effet extrême du poison et de la gravité de la blessure.

Lorsqu’Imam al Hassan (p) termina les prières, il posa la tête de son père (p) sur ses genoux et dit : « Ô père ! Tu nous as brisé le dos. Comment pouvonsnous supporter de te voir dans cet état ? L’Emir des croyants (p) ouvrit les yeux et dit : « Ô fils ! À partir d’aujourd’hui, il n’y aura plus d’affliction ni de douleur pour ton père. Ici sont présents ton grand-père Mohammad al Moustafa (pslf), ta grand-mère Khadijah (pse), ta mère Fatemah (pse), et les houris du Paradis. Ils attendent ton père, alors réjouis-toi et cesse de pleurer, car tes pleurs font pleurer les Anges célestes. »

Les gens attachèrent fermement la blessure de l’Emir des croyants (p) avec son manteau et l’amenèrent au milieu du Masjid depuis la niche de prière (Mihrab). Dès lors, la nouvelle du martyre de l’Emir des croyants (p) se répandit à Kufa, tandis que les hommes et les femmes couraient vers le Masjid et qu’ils voyaient la tête de l’Emir des croyants (p) sur les genoux de l’Imam al Hassan (p). Bien que la blessure ait été fermement refermée, le sang continuait de couler et son visage béni changea de couleur, passant du jaune au blanc pâle. Il regarda vers les cieux, tandis que ses lèvres sacrées étaient absorbées par la louange et la glorification d’Allah (S), et il disait : « Ô mon Seigneur (S) ! Je désire de Toi la compagnie des Apôtres (p) et des Vice-gérants (p) ainsi que les grades supérieurs et la Demeure céleste. »

En disant cela, il tomba inconscient pendant un certain temps et Imam al Hassan (p) pleura, à tel point que ses larmes tombèrent sur ses joues, il ouvrit les yeux et dit : « Ô fils ! Pourquoi pleures-tu ? Et pourquoi te lamentestu ? Car certes, après mon départ, tu seras martyrisé par le poison fatal, tandis que ton frère Hussain (p) le sera par l’épée. Vous vous unirez tous deux à votre grand-père (pslf), votre père (p) et votre mère (pse). » Imam al Hassan (p) interrogea alors son père au sujet de son assassin et celui-ci répondit : « Le fils d’une femme juive, Abdul Rahman bin Muljim (la), m’a frappé, et maintenant il sera amené dans le Masjid. » En disant cela, il a pointé vers la porte de Kindah, tandis que le poison de l’épée s’est continuellement répandu dans son corps sacré et l’a rendu inconscient. Les gens regardaient vers la porte de Kindah et pleuraient l’Emir des croyants (p), quand soudain un tumulte s’éleva près de la porte du Masjid. Ibn Muljim (la) entra dans le Masjid les mains attachées, tandis que les gens lui mordaient les oreilles et le cou avec leurs dents, le giflaient et lui crachaient au visage en disant : « Malheur à toi ! Qu’est-ce qui t’a poussé à tuer l’Emir des croyants (p) et à briser le pilier de l’Islam ? » Il resta silencieux et ne prononça pas un mot, tandis que les gens devenaient d’autant plus furieux et que chacun désirait le déchiqueter avec ses dents.

Huzayfah al Nakha’i le traînait (Ibn Muljim), l’épée non dégainée à la main, et faisait bouger les gens, jusqu’à ce qu’il l’amène à Imam al Hassan (p). Lorsque le regard de l’Imam (p) se posa sur lui, il dit : « Ô maudit ! Tu as tué l’Emir des croyants (p) et l’Imam des pieux, alors qu’il t’offrait la sécurité, te préférait à d’autres et t’a accordé des cadeaux ? Était-il un mauvais Imam ? Est-ce là la récompense de ses faveurs à ton égard ?

Ibn Muljim (la) avait toujours la tête baissée et ne prononçait pas un mot, tandis que des pleurs et des lamentations s’élevaient parmi les gens. Imam al Hassan (p) demanda alors à la personne qui avait capturé Ibn Muljim (la) où il l’avait trouvé. L’homme raconta les circonstances de sa capture, et Imam al Hassan (p) dit : « Louanges et remerciements à Allah (S), qui a aidé son ami et trahi et capturé son ennemi. » Au bout d’un certain temps, l’Emir des croyants (p) ouvrit les yeux et prononça ces mots : « Traitez-moi avec indulgence, Anges de mon Seigneur (S) ! »

Alors Imam al Hassan (p) lui dit : « Voici l’ennemi d’Allah (S) et de Son Messager (pslf), et ton ennemi, Ibn Muljim (la) ; Allah (S) t’a accordé la victoire sur lui et te l’a amené (captif). » L’Emir des croyants (p) tourna son regard vers le maudit et dit d’une voix faible : « Ô fils de Muljim (la) ! Tu as commis une grande erreur ! Ai-je été un mauvais Imam (p) pour que tu me récompenses ainsi ? N’ai-je pas eu pitié de toi et ne t’ai-je pas préféré à d’autres ? Ne t’ai-je pas favorisé et ne t’ai-je pas fait de nombreux cadeaux?[86] Alors que je savais que tu me tuerais. Mais j’ai voulu compléter la preuve sur toi et qu’Allah (S) se venge de toi. Je voulais que tu évites cette croyance (funeste) et que tu détournes ton visage de la voie de l’égarement. Mais le malheur t’a emporté jusqu’à ce que tu me tues. Ô le plus malheureux d’entre tous ! En entendant cela, Ibn Muljim (la) pleura et dit : « Peux-tu sauver celui qui est destiné au feu de l’enfer ? »

L’Emir des croyants (p) donna des instructions à l’Imam al Hassan (p) en son nom en disant : « Ô mon fils ! Montre de la sympathie envers ton prisonnier et traite-le avec compassion et miséricorde. Ne vois-tu pas ses yeux se retourner sous l’effet de la peur ? Alors que son cœur est troublé ? » Entendant cela, Imam al Hassan (p) dit : « Ce maudit vous a tués et a peiné nos cœurs, malgré cela vous nous ordonnez de faire preuve de sympathie à son égard ? » Il répondit : « Ô fils ! Nous sommes les Ahlulbayt (p) de la miséricorde et du pardon. Nourrissez-le de ce que vous mangez et donnez-lui à boire ce que vous buvez. Puis, si je quitte ce monde, cherche à te venger de lui et tue-le. Mais ne brûlez pas son cadavre, et n’amputez pas ses mains, ses pieds, ses oreilles, son nez ou d’autres parties physiques ; puisque j’ai entendu votre grand-père, le Messager d’Allah (pslf) dire : « N’amputez pas, même s’il s’agit d’un chien qui mord. » Et si je survis, je suis plus sage pour décider comment le traiter, et je suis plus digne de pardonner. Puisque nous sommes les Ahlulbayt (p), et nous ne traitons pas ceux qui ont péché contre nous, sauf avec le pardon et la miséricorde. »

À ce moment-là, L’Emir des croyants (p) fut soulevé du Masjid et emmené vers sa demeure dans un état de faiblesse et de fatigue extrêmes, tandis qu’Ibn Muljim (la) était emprisonné dans une maison, les mains attachées à son cou. Les gens se mirent à pleurer et à se lamenter autour de sa maison et il s’en fallut de peu qu’ils ne succombent. Imam al Hassan (p), en état de pleurs, de gémissements et d’inquiétude, dit à son père : « Ô père ! Qui nous reste-t-il après vous ? Votre chagrin aujourd’hui est semblable à celui du Messager d’Allah (pslf), comme si nous avions appris à pleurer pour votre seul chagrin. » Lorsque L’Emir des croyants (p) entendit ces paroles, il appela la lumière de ses yeux à lui et vit que ses yeux étaient blessés en raison de pleurs excessifs. Il essuya les larmes des yeux de l’Imam al Hassan (p) de ses mains bénies et le plaça sur sa poitrine en disant : « Ô fils ! Que le Seigneur des mondes (S) apaise ton cœur par la patience et qu’Il augmente ta récompense, ainsi que celle de tes frères, dans ma peine. Qu’Allah (S) apaise ton inquiétude et le courant de larmes de tes yeux. En vérité, Allah (S) vous récompensera selon l’étendue de votre peine. »

Puis ils le déposèrent dans sa maison près de son lieu de culte, tandis que Zaynab (pse) et Umm Kulthum (pse) arrivèrent et s’assirent face à lui. Elles récitèrent des élégies sur lui, pleurèrent et dirent : « Qui élèvera les enfants des Ahlulbayt (p) après vous ? Et qui protégera leurs aînés ? Ô père respecté ! Notre chagrin à votre égard est grand et éternel, et nos larmes ne se tariront jamais. » Le bruit des pleurs d’autres personnes provenait de l’extérieur de la pièce. Des larmes coulèrent de ses yeux bénis et il jeta un regard de regret sur ses enfants. Il appela Imam al Hassan (p) et Imam al Hussain (p) près de lui, les embrassa et baisa leurs visages.

Sheikh al Moufid et Sheikh al Toussi rapportent d’après Asbag bin Nobatah que lorsque l’Emir des croyants (p) a été frappé d’un coup d’épée et a été emmené chez lui, moi, ainsi que Harith al Hamdani et Suwaid bin Gafalah, nous nous sommes rassemblés à sa porte. Lorsque le bruit des pleurs s’éleva de sa maison, nous nous mîmes nous aussi à pleurer et à nous lamenter. Soudain, Imam al Hassan (p) sortit et dit : « Ô gens ! l’Emir des croyants (p) vous ordonne de retourner dans vos demeure. » Tout le monde est parti, mais je suis resté à ma place. Lorsque le son des pleurs s’éleva de sa maison, je me mis moi aussi à pleurer. L’Imam al Hassan (p) sortit à nouveau et me dit : « Ne t’ai-je pas dit de retourner chez toi ? » Je répondis : « Par Allah (S), Ô fils du Messager d’Allah (pslf) ! Mon cœur ne me le permet pas et mes pieds ne possèdent pas la force de marcher, je ne peux pas partir tant que je n’ai pas vu l’Emir des croyants (p). » En disant cela, j’ai pleuré amèrement et Imam al Hassan (p) est entré, puis est revenu et m’a emmené à l’intérieur. Lorsque je suis entré, j’ai vu l’Emir des croyants (p) allongé sur des coussins, tandis qu’un bandeau jaune était fixé sur sa tête. Son visage béni était devenu si jaune, en raison de l’écoulement excessif de sang de sa tête, qu’il m’était difficile de déterminer si c’était le bandeau qui était le plus jaune ou son visage. Lorsque j’ai vu mon Maître dans cet état, je me suis senti inquiet et je me suis jeté à ses pieds, je les ai embrassés et je les ai frottés sur mes yeux. Il me dit : « Ô Asbag ! Ne pleure pas, car je suis sur le point de me rendre au Paradis. » Je lui répondis : « Que je vous sois sacrifié ! Je sais que vous êtes sur le chemin du paradis, mais je pleure sur mon état et sur votre séparation. »

Puis il resta inconscient pendant un certain temps en raison du poison qui s’était répandu dans son corps sacré, à l’instar du Messager d’Allah (pslf), qui tombait parfois inconscient puis reprenait conscience sous l’effet du poison qui lui avait été administré. Lorsque l’Emir des croyants (p) reprit conscience, Imam al Hassan (p) plaça un bol de lait dans ses mains. Il en but un peu et envoya le reste à (Abdul Rahman) Ibn Muljim (la). De nouveau, il donna des instructions à Imam al Hassan (p) concernant la nourriture et la boisson d’Ibn Muljim (la).

Dans le livre Al Rawdhah fi Fadha’el Amiril Mu’minin de Shadan bin Jabra’il al Qummi, on rapporte[87] que’Asbag bin Nobatah a dit que lorsque l’Emir des croyants (p) a été frappé, ce qui la conduit au martyre, les gens se sont rassemblés à la porte de sa maison et ont voulu tuer (Abdul Rahman) Ibn Muljim (la). Imam al Hassan (p) sortit alors et dit : « Ô gens ! Mon père m’a recommandé de retarder la tâche d’Ibn Muljim (la) jusqu’à son trépas. Puis, s’il décède, je devrais le mettre à mort (en guise de châtiment), ou bien mon père sait mieux comment s’y prendre avec lui. Puis revenez, qu’Allah (S) vous fasse miséricorde. » En entendant cela, les gens se dispersèrent, mais je restai à ma place. Imam al Hassan (p) sortit à nouveau et me dit : « Ô Asbag ! N’as-tu pas entendu de moi les paroles de l’Emir des croyants (p) ? » Je répondis par l’affirmative et dis : « Puisque j’ai vu son état, je souhaite le regarder et entendre un Hadith de sa part. Alors demandez la permission pour moi, qu’Allah (S) vous fasse miséricorde. » L’Imam (p) y entra, et il ne fallut pas plus de temps pour qu’il revienne et me dise d’y entrer.

Lorsque je suis entré dans la maison, j’ai vu un foulard jaune noué sur sa tête, tandis que la couleur jaune de son visage s’était estompée avec celle du foulard. Il se tournait constamment à cause de l’intensité du poison et passait d’un côté à l’autre. Il levait ses pieds l’un après l’autre, les posait sur la terre et disait : « Ô Asbag ! N’as-tu pas entendu les paroles de Hassan (p) de ma part ? » Je répondis : « Oui, Ô Emir des cro yants (p) ! Mais comme je vous ai vu dans cet état, j’ai voulu vous regarder et entendre un Hadith de votre part. » Il dit : « Viens t’asseoir près de moi. Je ne te vois pas entendre un autre Hadith de ma part après aujourd’hui. Sache donc, Ô Asbag ! Une fois, je me suis rendu à l’audience du Messager d’Allah (pslf), comme tu es venu en ma présence, et il m’a dit : « Ô Abal Hassan (p) ! Sors et appelle les gens à la prière en commun (Salatul Jama’ah). Assieds toi sur la chaire (Mimbar), un pas plus bas que moi, et dis aux gens : « prenez garde, que la malédiction d’Allah (S) soit sur celui qui persécute ses parents ! Et que la malédiction d’Allah (S) soit sur celui (esclave) qui se détourne de son maître, ! Et que la malédiction d’Allah (S) soit sur celui qui ne donne pas à l’employé son droit ! Je faisais ce que mon bien-aimé Messager d’Allah (pslf) m’avait ordonné de faire, lorsqu’une personne d’en bas du Masjid se leva et dit : « Ô Abal Hassan ! Tu as prononcé trois courtes phrases, explique-les donc. » Je ne lui ai pas répondu jusqu’à ce que j’aille voir le Messager d’Allah (pslf) et que je l’informe de ce que l’homme a dit.

Asbag dit qu’alors l’Imam (p) prit ma main et me dit d’ouvrir mon poing. Lorsque je l’ai ouvert, Imam (p) a attrapé l’un de mes doigts et a dit : Ô Asbag ! Comme je tiens ton doigt, le Messager d’Allah (pslf) a lui aussi tenu l’un de mes doigts puis a dit : « Ô Abal Hassan (p) ! Toi et moi sommes les deux pères de cette nation, ainsi, que la malédiction d’Allah (S) soit sur celui qui nous persécute ! Moi et toi, nous sommes les Maîtres de cette nation, ainsi, que la malédiction d’Allah (S) soit sur celui qui se détourne de nous ! Alors que nous sommes, moi et toi, des préposés de cette nation, que la malédiction d’Allah (S) soit sur celui qui nous prive de nos droits ! » Puis il dit Amin et je l’ai répété à mon tour.

Asbag dit qu’en disant cela, l’Emir des croyants (p) perdit connaissance, et quand il reprit conscience, il dit : « Ô Asbag ! Tu es toujours assis ? » J’ai répondu par l’affirmative et il a dit : « Dois-je te narrer d’autres Hadith ? » J’ai répondu : « Oui, qu’Allah (S) augmente le bien pour vous. » Il poursuivit en disant que : Ô Asbag ! Le Messager d’Allah (pslf) m’a rencontré dans une des rues de Madina, alors que j’étais affligé et que cela apparaissait sur mon visage. Il me dit : « Ô Abal Hassan (p) ! Je te vois dans un état de tristesse. Souhaites-tu que je te raconte un Hadith qui te permettra de ne plus jamais être triste ? » Je répondis par l’affirmative.

Il poursuivit : « Lorsque le jour de la Qiyamah arrivera, Allah (S) érigera une chaire (Mimbar) qui sera bien plus grande que les chaires des autres apôtres (p) et martyrs. Allah (S) t’ordonnera alors de monter sur la chaire et de t’asseoir une marche plus bas que moi. Ensuite, Allah (S) ordonnera à deux Anges de s’asseoir une marche plus bas que toi. Lorsque nous nous assiérons sur la chaire, toute les créations, du début à la fin seront présentes. L’Ange qui sera assis un niveau au-dessous de toi, criera : Ô peuple ! Ô gens ! Celui qui me connaît, me connaît. Quant à celui qui ne me connaît pas, je vais me présenter à lui. Je suis Ridhwan, le gardien du Paradis. Désormais Allah (S) m’a ordonné par Sa Faveur, Sa Miséricorde, Sa Grâce et Son Estime de remettre les clés du Paradis à Mohammad (pslf). Alors que Mohammad (pslf) m’a ordonné de remettre les clés à Ali bin Abi Talib (p). Je vous fais témoin de cette affaire. Puis l’Ange, assis une marche plus bas que le précédent, lancera un appel que tous les gens entendront, en disant : Ô peuple ! Celui qui me connaît, me connais. Quant à celui qui ne me connaît pas, je me présente à lui. Je suis Malik, le gardien de l’enfer. Allah (S) m’a ordonné, par Sa faveur, Sa miséricorde, Sa grâce et Son estime, de remettre les clés de l’enfer à Mohammad (pslf). Alors que Mohammad (pslf) m’a ordonné de remettre les clés à Ali bin Abi Talib (p). Ainsi je vous fais témoin de cela. »

En disant cela, l’Emir des croyants (p) poursuivit : alors je prendrai les clés du Paradis et de l’enfer. Le Messager d’Allah (pslf) dit alors : « Ô Ali ! Tu saisiras la partie supérieure de ma chemise, tandis que tes Ahlulbayt (p) saisiront la partie supérieure de ta chemise et que tes partisans saisiront la partie supérieure des chemises de tes Ahlulbayt (p). » Ensuite l’Emir des croyants (p) dit qu’alors j’ai frappé mes mains et dit : « Irai-je au Paradis Ô Messager d’Allah (pslf) ? » Et il a répondu : « Oui, par le Seigneur (S) de la Kaaba ! » Entendant cela, Asbag dit que j’ai entendu ces deux Hadith de mon Maître (p) et qu’il est décédé.

Sheikh al Moufid et d’autres rapporte que lorsqu’Ibn Muljim (la) fut emmené pour être emprisonné, Umm Kulthum (pse) lui dit : « Ô ennemi d’Allah (S) ! Tu as tué l’Emir des croyants (p) ? » Le maudit répondit : « Je n’ai pas tué l’Emir des croyants (p), j’ai plutôt tué ton père. » Umm Kulthum (pse) dit : « Je souhaite qu’il soit guéri de cette attaque et qu’Allah (S) te punisse dans ce monde comme dans l’au-delà. » Ibn Muljim (la) répondit : « J’ai acheté l’épée pour mille dirhams et j’ai dépensé mille autres dirhams pour l’empoisonner. Puis je lui ai porté un coup tel que s’il avait été partagé entre tous les habitants de la terre, ils auraient péri à cause de cela. »

Abul Faraj (al Isfahani) rapporte que les médecins de Kufa étaient réunis pour soigner l’Emir des croyants (p), alors que le plus savant d’entre eux en matière de chirurgie était Athir bin Amru. Après avoir inspecté la blessure de l’Emir des croyants (p), il demanda la moelle osseuse fraîche et chaude d’un mouton. Lorsqu’on la lui apporta, il en préleva une veine qu’il introduisit dans la plaie ouverte, souffla dessus jusqu’à ce que ses côtés pénètrent dans la plaie et la garda ainsi pendant un certain temps. Puis il la retira, la regarda et y vit la blancheur du cerveau de l’Imam (p). Il dit à l’Emir des croyants (p) de faire son testament, puisque le coup de l’ennemi d’Allah (S) avait fait son œuvre et atteint le cerveau, et qu’il ne pouvait être traité.

Les déclarations de l’Imam (p), son décès et son enterrement

Mohammad Ibn Hanafiyyah rapporte que lorsque la vingtième nuit du mois de Ramadhan arriva, le poison avait atteint les jambes de mon père (p) et il récita les prières en restant assis cette nuit-là. Il légua et nous consola jusqu’à l’aube. Il permit aux gens de lui rendre visite et ils se pressèrent autour de lui et le saluèrent, tandis qu’il répondait à leurs salutations et disait : « Ô gens, demandez-moi avant que vous ne me perdiez. Mais posez des questions brèves pour l’amour de votre Imam (p). » En entendant cela, les gens poussèrent des cris et pleurèrent amèrement. Hujr bin Adi se leva et récita des vers en signe de deuil pour l’Emir des croyants (p). Lorsqu’il eut terminé sa récitation, l’Imam (p) dit : « Ô Hujr ! Quel sera ton état lorsque tu seras convoqué et contraint de te dissocier de moi ? » Il répondit : « Par Allah (S) ! Même si je suis déchiré par l’épée et brûlé dans le feu, je ne me séparerai pas de vous. » l’Imam (p) répondit : « Puisses-tu prospérer en toute bonté, et qu’Allah (S) t’offre une excellente récompense au nom de Mohammad (pslf). » Puis il demanda un verre de lait, en but un peu et dit : « C’est ma dernière subsistance en ce monde », en entendant cela les Ahlulbayt (p) se mirent à pleurer abondamment.

On rapporte que quelqu’un a dit à (Abdul Rahman) Ibn Muljim (la) que : « Ô ennemi d’Allah (S) ! Ne te réjouis pas puisque l’Emir des croyants (p) va se rétablir. » Le maudit dit : « Alors sur qui Umm Kulthum (pse) pleurera-t-elle et se plaindra, sur moi ou sur Ali (p) ? Par Allah (S) ! J’ai acheté cette épée pour mille dirhams et je l’ai traitée avec du poison pour mille autres dirhams. J’ai réparé ses défauts et j’ai porté un coup avec une telle épée sur Ali (p), que si elle était partagée entre les gens de l’Est et de l’Ouest, ils mourraient tous. »

Lorsque la vingt-et-unième nuit du mois de Ramadhan arriva, Imam (p) rassembla ses enfants et sa famille et leur fit ses adieux en disant : « Allah (S) est mon substitut sur vous, Il me suffit et il est le meilleur gardien. ». Puis il leur recommanda le bien. Cette nuit-là, l’effet du poison était largement visible sur son corps sacré et chaque fois qu’on lui apportait nourriture ou boisson, il refusait. Ses lèvres remuaient constamment en souvenir d’Allah (S), tandis que des gouttes de sueur, semblables à des perles, coulaient de son front. Il le nettoya de ses mains sacrées et dit : « J’ai entendu du Messager d’Allah (pslf) qu’à l’approche de la mort d’un croyant, de la sueur apparaît sur son front, semblable à des perles, tandis que ses pleurs et ses gémissements cessent. » Puis il appela ses enfants plus jeunes et plus âgés et leur dit : « Allah (S) est mon Substitut sur vous et je vous confie à Lui. » En entendant cela, tous pleurèrent et Imam al Hassan (p) dit : « Ô père ! Vous parlez comme si vous aviez perdu l’espoir de survivre. » Il répondit : « Ô cher fils ! Une nuit précédant cet incident, j’ai vu en rêve ton grand-père, le Messager d’Allah (pslf), et je me suis plaint auprès de lui des épreuves que m’infligeait la nation. » Il m’a dit de lancer des imprécations sur eux et j’ai dit : « Ô Allah (S) ! Remplace-moi par des gens mauvais sur eux et remplace-les par des gens bons pour moi. » Le Messager d’Allah (pslf) m’a alors dit qu’Allah (S) avait accepté mes prières et qu’après trois nuits, Il m’amènerait en sa présence. Et maintenant, trois nuits se sont écoulées. Ô Hassan (p) ! Je t’atteste pour ton frère Hussain (p), alors que vous (deux) êtes issus de moi et moi de vous (deux). » Puis il se tourna vers ses autres enfants, qui n’étaient pas issus de Fatemah (pse), et leur dit : « Ne désobéissez jamais à Hassan (p) et à Hussain (p). Qu’Allah (S) vous accorde une meilleure patience, car ce soir je quitterai votre milieu et rejoindrai mon bien-aimé, le Messager d’Allah (pslf), comme on me l’a promis. »

Sheikh al Moufid et Sheikh al Toussi rapportent d’Imam al Hassan (p) qu’à l’approche de la fin de mon respecté père (p), il nous a certifié[88] en disant : « Ceci est attesté par Ali bin Abi Talib, le frère, le cousin paternel et le compagnon du Messager d’Allah (pslf). Mon premier témoignage est que je témoigne de l’Unicité d’Allah (S), et que Mohammad (pslf) est l’esclave, le Messager et l’Élu d’Allah (S). Allah (S) l’a choisi et agréé pour Sa Connaissance. Et je témoigne qu’Allah (S) fera sortir les morts de leurs tombes et interrogera les gens sur leurs actes. Il (S) est certainement conscient de ce qui se cache dans le cœur des gens.

Ô mon fils Hassan (p) ! Je te lègue, de la même manière que le Messager d’Allah (pslf) m’a léguer, alors que tu es approprié pour le legs. Lorsque je quitterai ce monde et que la nation te sera hostile, installe-toi dans ta demeure et pleure sur ton au-delà. Ne considère pas le monde comme ton grand objectif et ne coure pas à sa recherche ; réalise les prières au meilleur moment ; donne la Zakah en son temps à ceux qui en sont dignes ; garde le silence dans les affaires douteuses ; juge avec équité et prudence dans les moments de colère et de plaisir ; traite tes voisins avec gentillesse ; chéri les invités ; sois miséricordieux envers ceux qui sont dans l’adversité ; sois humbles et modestes, car c’est la meilleure forme d’adoration ; réduit tes ambitions et tes espoirs ; souviens-toi de ta mort ; abandonne le monde et ouvre la voie de l’abstinence, car tu es l’otage de la mort, la cible d’afflictions et la proie de la douleur et des ennuis.

Je te recommande la crainte d’Allah (S), le Prévalent, dans la clarté et la dissimulation, et je t’interdis de te hâter de parler ou de faire quoi que ce soit sans pensée ni réflexion. Accorde la priorité et hâtes-toi dans les tâches relatives à l’au-delà, et retarde et néglige les tâches relatives au monde jusqu’à ce que tu prennes conscience de sa rationalité et de sa réforme pour toi. Tien-toi à l’écart des rassemblements propices aux accusations et aux mauvais sentiments à l’égard de leurs participants, car un mauvais compagnon fait certainement du tort à son compagnon.

Ô mon fils ! Agis pour l’amour d’Allah (S) ; protège ta langue de la médisance et des paroles immorales ; ordonne le bien et interdit le mal ; entretien des relations fraternelles avec tes frères de foi pour l’amour d’Allah (S) ; lie-toi d’amitié avec les justes pour leur droiture ; sois indulgent envers les dissolus, afin que leur mal ne t’atteigne pas ; considère-les comme ton ennemi de l’intérieur de ton cœur et sépare tes actions des leurs, afin de ne pas devenir semblable à eux. Ne t’assied pas sur les carrefours et les chemins ; ne te dispute pas avec les stupides et les ignorants ; sois modéré dans tes moyens de subsistance ; sois économe dans tes adorations ; et il y a sur toi une adoration, parmi les adorations, que tu peux poursuivre et sur laquelle tu as du courage (son accomplissement). Choisi le silence pour te préserver des maux de la langue ; prépare à l’avance les provisions pour l’au-delà ; souviens-toi du bien jusqu’à ce que tu deviennes sagace. Rappelles-toi d’Allah (S) en toutes circonstances ; sois bons envers les jeunes de ta famille et vénère et respecte les aînés ; ne mange aucune nourriture, excepté après avoir donné un semblable en aumône. Je te recommande les jeûnes, car ils sont la Zakah du corps et une armure contre le feu de l’enfer ; lutte contre tes propres passions ; sois prudent envers ton compagnon et abstiens-toi de te faire des ennemis.

Et je te recommande les rassemblements dans lesquels on se souvient d’Allah (S), et les supplications abondantes. Telles sont mes volontés et je n’ai pas été avare de mes conseils, Ô mon fils. L’heure de la séparation a sonné. Je te recommande d’être bienveillant envers ton frère Mohammad (Ibnul Hanafiyyah), puisqu’il est ton frère et le fils de ton père, et que tu sais que je me lie d’amitié avec lui. Quant à ton frère Hussain (p), il est le fils de ta mère et ton véritable frère, et il n’est pas nécessaire de te recommander quoi que ce soit à son sujet. Allah (S) est mon Substitut sur vous tous et je Lui demande d’harmoniser vos états et de dissiper de vous le mal des oppresseurs et des despotes.

Je vous recommande l’endurance et la fermeté sur cela jusqu’à ce que l’ordre d’Allah (S) descende et que votre satisfaction se manifeste. Et il n’y a de puissance et de pouvoir qu’auprès d’Allah, le Très-Haut, le Très-Grand. »

Selon le récit précédent, lorsque l’Emir des croyants (p) fit son testament à Imam al Hassan (p), il continua à dire : « Ô Hassan (p) ! Lorsque je quitterai le monde, baigne-moi, enveloppe-moi et oins-moi avec les restes de camphre de ton grand-père, le Messager d’Allah (pslf), apportés par Jibrail (p) pour lui depuis le Paradis. Lorsque vous me placerez sur le cercueil, ne le soulevez pas par l’avant, mais par l’arrière. Suivez-le où qu’il aille, et quand il s’arrête, sachez que c’est l’endroit de ma tombe. Placez ensuite mon corps sur la terre et toi, Ô Hassan (p), récite les prières sur moi avec sept Takbir (Allahu Akbar, Allah (S) est le plus grand). Et sache que la récitation des sept Takbir n’est permise à personne, excepté moi et le fils de Hussain (p), qui sera le Qaim Mohammad (ajtfs), le Mahdi de cette nation qui rétablira les troubles de la création.

Lorsque vous aurez fini de réciter les prières sur moi, soulevez mon corps de cet endroit et creusez la terre. Vous trouverez une tombe toute prête et une planche de bois poreuse, préparée pour moi par mon aïeul, le Prophète Nuh (p). Place-moi sur cette planche et tu trouveras sept grandes briques fabriquées, puis recouvre ma tombe avec elles. Attendez un peu et soulevez l’une des briques, vous me trouverez absent de la tombe, puisque j’irai m’unir à votre grand-père, le Messager d’Allah (pslf). En effet, si un Prophète (p) est enterré à l’Est et son vice-gérant à l’Ouest, Allah (S) unit l’esprit et le corps du Messager à ceux de son vice-gérant. Après un certain temps, ils se séparent l’un de l’autre et retournent dans leurs tombes respectives. Couvre ensuite ma tombe avec de la terre et dissimule-la aux yeux des gens. Et quand le jour viendra, place un cercueil sur un chameau et envoie-le avec quelqu’un à Madina, afin que les gens ne connaissent pas le lieu réel de mon enterrement. »

On rapporte de l’Imam Ja’far al Sadiq (p) que l’Emir des croyants (p) a conseillé à l’Imam al Hassan (p) de lui préparer quatre tombes, la première à Masjid al Kufa, la deuxième entre Rahbah (à Madina), la troisième à Najaful Ashraf et la quatrième dans la maison de Judah bin Hubayrah.

Nous (l’auteur), disons que le motif de la dissimulation de la tombe était la crainte que les maudits parmi les Khawarij et les Bani Umayyah, qui portaient une hostilité extrême envers lui, reconnaissent la tombe et aient l’intention d’en exhumer son corps sacré. Sa tombe sacrée resta dissimulée jusqu’à l’époque de l’Imam Ja’far al Sadiq (p), et lorsqu’il visita la tombe de son grand-père (p), certains de ses compagnons et Chiites en eurent connaissance. Sous le règne de (Harun) Al Rashid (la), la tombe sacrée fut connue de tous, et un incident détaillé est cité dans les livres, qu’il n’est pas nécessaire de rapporter ici.[89]

Par la suite, l’Emir des croyants (p) s’adressa à ses fils en leur disant : « Très bientôt, des agitations se tourneront vers vous de toutes les directions, tandis que les hypocrites de cette nation accompliront leurs anciennes hostilités envers vous et chercheront à se venger de vous. Vous devrez alors faire preuve de patience, car la conclusion de la patience est juste. » Puis il s’est tourné vers Imam al Hassan (p) et Imam al Hussain (p) et a dit : « En particulier, après mon départ, tu seras plongé dans d’abondantes agitations de différentes manières. Alors supportez patiemment jusqu’à ce qu’Allah (S) juge entre vous et vos ennemis, alors qu’Il (S) est le Meilleur des juges. » En disant cela, il se tourna vers Hussain (p) et dit : « Ô Aba Abdillah (p) ! Cette nation te tuera, sur toi la crainte d’Allah (S) et la patience face à cette adversité. »

En disant cela, il perdit connaissance pendant un certain temps, et lorsqu’il reprit conscience, il dit : « Regarde ! Le Messager d’Allah (pslf), mon oncle Hamzah et mon frère Ja’far sont venus à moi et m’ont dit : Hâte-toi, car nous te désirons et t’attendons. » Puis il roula ses yeux bénis et jeta un regard sur sa famille et dit : Je vous confie tous à Allah (S). Qu’Allah (S) vous garde tous fermes sur le chemin de la droiture et vous protège contre le mal des ennemis. Allah (S) est mon substitut sur vous et Il est suffisant pour le successeur et pour vous assister. » Puis il dit : « Salutations sur vous, Ô Anges d’Allah (S) ! »

L’Emir des croyants (p) récita alors les versets suivants : « C’est pour une chose pareille que doivent œuvrer ceux qui œuvrent. » [37:61] et « Certes, Allah est avec ceux qui [L’] ont craint avec piété et ceux qui sont bienfaisants. » [16:128].

Puis de la sueur apparut sur son front sacré, il ferma ses yeux bénis, tendit ses jambes vers la Qiblah et dit : « Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah (S), le Seul, et qu’il n’y a pas d’associé pour Lui. Et je témoigne que Mohammad (pslf) est Son esclave et Son messager ! » En disant cela, l’Emir des croyants (p) se hâta vers le paradis. Les bénédictions d’Allah (S) sur lui et la malédiction d’Allah (S) sur son meurtrier. Cet incident catastrophique s’est produit dans la nuit du vendredi 21 du mois de Ramadhan de la quarantième année de l’Hégire.

Le son des pleurs et des lamentations s’éleva de la maison de l’Emir des croyants (p) et les habitants de Kufa réalisèrent que la calamité de son martyre s’était produite. Kufa tout entière fut engloutie par les voix des pleurs et des lamentations provenant des maisons, semblables au jour où le Messager d’Allah (pslf) avait quitté le monde. Cette nuit-là, les cieux devinrent inconstants, la terre trembla, le son des louanges et de la glorification des anges résonna dans l’atmosphère, les tribus des Djinns pleurèrent et récitèrent des élégies. Puis ils (ses fils) s’appliquèrent à baigner son corps sacré.

Mohammad Ibnul Hanafiyyah rapporte que, par la suite, mes frères se sont mis à baigner notre père (p). Imam al Hussain (p) versa de l’eau et Imam al Hassan (p) lui donna le bain, alors qu’il n’était pas nécessaire pour quiconque de tourner son corps sacré (pour le bain), il tournait de lui-même d’un côté à l’autre. Un parfum, meilleur que le musc et l’ambre, émanait de son corps sacré. Lorsqu’ils eurent fini de le baigner, Imam al Hassan (p) s’écria : « Ô sœur ! Apporte-moi le camphre de mon grand-père, le Messager d’Allah (pslf). » Zaynab (pse) prit l’initiative d’apporter le camphre restant du Messager d’Allah (pslf) et de Fatemah al Zahra (pse), qui avait été apporté par Jibrail (p) du paradis. Lorsque le camphre fut ouvert, tout Kufa fut enveloppée d’un parfum exceptionnel. Puis il fut enveloppé dans cinq pièces d’étoffe et placé dans un cercueil. Sur ordre de l’Emir des croyants (p), l’Imam al Hassan (p) et l’Imam al Hussain (p) soulevèrent le cercueil par l’arrière, tandis que Jibrail (p) et Mikail (p) le tenaient par l’avant, et ils se dirigèrent vers Najaful Ashraf, derrière Kufa. Certains souhaitaient accompagner les funérailles, mais Imam al Hassan (p) leur ordonna de revenir sur leurs pas. Imam al Hussain (p) pleura et dit : « Et il n’y a de puissance et de pouvoir qu’auprès d’Allah (S), le Très-Haut, le Très-Grand. Ô père ! Tu nous as brisé le dos et j’ai appris à pleurer pour toi. »

Mohammad Ibnul Hanafiyyah dit que : « Par Allah (S) ! J’ai vu que quel que soit le mur, le bâtiment ou l’arbre par lequel passait le cercueil de l’Emir des croyants (p), ils se penchaient et se rendaient humble devant lui. »

Selon Al Amali de Sheikh al Toussi, lorsque le cercueil de l’Emir des croyants (p) a atteint les piliers de Gariyy, qui était une structure ancienne et appelée Alam (une bannière), semblable à un arbre, qui s’est plié et courbé en l’honneur du corps sacré ; tel le lit d’Abrahah qui s’est plié en l’honneur d’Abdul Muttalib lorsqu’il est allé à sa rencontre. Actuellement, une mosquée a été érigée sur ce site, appelée Masjid al Hannanah, qui se trouve à une distance d’environ trois mille Dar’a à l’Est de Najaful Ashraf.

Lorsque le cercueil atteignit l’emplacement de la tombe, il s’arrêta. Il fut placé sur la terre, tandis que l’Imam al Hassan (p) dirigeait les prières en congrégation sur lui avec sept Takbir. Une fois les prières terminées, le cercueil fut soulevé et la terre fut creusée. Une tombe toute faite fut trouvée, avec une planche placée à l’intérieur, et une tablette sur laquelle deux lignes étaient écrites en hébreu : « Au nom d’Allah (S), le Bienfaiteur, le Miséricordieux. Voici ce qui a été creusé par Nuh, l’Apôtre (p), pour Ali (p), le Vice-gérant de Mohammad (pslf), sept cents ans avant le déluge. »Tandis que selon un récit, ce qui suit a été écrit dessus : « Voici ce qui a été réservé par Nuh, l’Apôtre (p), pour le digne, pure et chaste esclave (d’Allah [S]). »

Lorsqu’ils voulurent le mettre dans la tombe, on entendit un appel annonçant : « Descendez-le dans la tombe pure et chaste, car le Bien-Aimé (Allah [S]) attend Son bien-aimé. » Une voix a également été entendue appelant : « Qu’Allah (S) vous accorde une bonne patience dans le deuil de votre Maître et la Preuve d’Allah (S) [Hujjatullah] sur Ses créations ».

L’Imam Mohammad al Baqir dit que l’Emir des croyants (p) a été enterré avant l’apparition de l’aube à Gariyy (Najaful Ashraf), tandis que l’Imam al Hassan (p), Imam al Hussain (p), Mohammad Ibnul Hanafiyyah et Abdullh bin Ja’far (al Tayyar) entraient dans sa tombe.

Avant de refermer la tombe, une brique fut enlevée près de sa tête bénie et ils regardèrent à l’intérieur, mais rien n’y fut trouvé. On entendit alors une voix qui disait : «  L’Emir des croyants (p) était un digne serviteur d’Allah (S). Alors Allah (S) l’a uni à son Apôtre (pslf), et Il (S) a fait de même avec les ViceGérants qui suivent les Apôtres. Même si un Apôtre meurt (et est enterré) à l’Est et son Vice-gérant à l’Ouest, Allah (S) unit le Vice-gérant à son Apôtre.

L’auteur de Mashariqul Anwar (Hafidh Rajab al Bursi) rapporte d’Imam al Hassan (p), que l’Emir des croyants nous a dit, à moi et à mon frère Hussain (p), que : « lorsque vous me déposerez dans la tombe, récitez deux unités (Rak’at) de prières et regardez ensuite dans la tombe. » Ainsi, lorsque nous l’avons mis dans la tombe, nous avons récité deux unités de prières, nous avons regardé dans la tombe et nous avons vu qu’un rideau de brocart de soie était étalé dessus. J’ai (Imam al Hassan) soulevé la partie de celui-ci du côté de la tête et j’ai regardé à l’intérieur et j’ai trouvé le Messager d’Allah (pslf), Nabi Adam (p) et Nabi Ibrahim (p) en train de lui parler. Et lorsque Imam al Hussain (p) souleva la partie du côté de la jambe, il vit Fatemah (pse), Hawwa, Maryam et Asiyyah réciter des élégies sur lui.

Lorsqu’ils eurent terminé l’enterrement, Sa’sa’ah bin Suhan al Abadi se rendit plus loin et se tint devant sa tombe bénie. Il prit alors une poignée de terre qu’il répandit sur sa tête et dit : « Que mes parents vous soient sacrifiés, Ô Emir des croyants (p) ! Que la munificence d’Allah (S) vous soit agréable, Ô Abal Hassan ! En vérité, votre naissance a été chaste, votre patience ferme et votre lutte (dans le sentier d’Allah [S]) grande. Vous avez atteint votre désir, accompli une affaire bénéfique et atteint votre Seigneur (S). » Il prononça de nombreuses paroles semblables, pleura amèrement et fit pleurer les autres. Puis il se tourna vers Imam al Hassan (p), Imam al Hussain (p), Mohammad Ibnul Hanafiyyah, Ja’far, Abbas (p), Yahya, Awn et d’autres fils d’Imam (p) et leur a présenté ses condoléances puis ils sont retournés à Kufa.

À l’aube, un cercueil fut sorti de la maison de l’Emir des croyants (p) et transporté à l’extérieur de Kufa. Imam al Hussain (p) pria dessus, puis il fut attaché à un chameau et envoyé à Madina.

On rapporte que Abdullah bin Abbas a récité les élégies suivantes sur l’Emir des croyants (p) : « Ali a brandi sa barbe à Kufa et à Basrah. Une tragédie bien trop sublime pour tous les musulmans. Il a dit que bientôt elle (la tragédie) descendra d’Allah (S) et que ma barbe sera teintée de mon propre sang, de la main du plus misérable des hommes. Il a provoqué sa mort par l’épée. Que ses mains soient paralysées. La mauvaise augure de Qatam dans cet homme Ibn Muljim (la). Malheur donc à la frappe d’un perdant dont les efforts se sont égarés et lui ont préparé une demeure en enfer. Le Commandeur des croyants a donc réussi dans son destin, même si ses os ont été frappés dans l’une des nuits. Attention, le monde n’est qu’une tribulation et un examen. Sa douceur a vieilli en exhortant à la patience et à l’amertume. »

On raconte que lorsque la nouvelle du martyre de l’Emir des croyants (p) parvint à Muawiyah (la), celui-ci récita des vers : « Le lion, qui étendait ses avant-bras pendant la bataille, est certainement décédé » et « Dites aux lapins et aux cerfs qu’ils peuvent désormais errer sans crainte là où ils le désirent. »

Sheikh al Kulayni, Ibn Babawayh et d’autres rapportent, par une chaîne de transmission fiable, que le jour du martyre de l’Emir des croyants (p), un son de lamentation s’éleva des gens et une grande terreur s’installa dans leurs cœurs, semblable au jour où le Messager d’Allah (pslf) décéda. Soudain, on vit un vieil homme pleurer, se hâter et dire : « En vérité, nous appartenons à Allah (S) et en vérité, c’est à Lui que nous retournerons. » Aujourd’hui, le califat de la Prophétie a pris fin. Puis il poursuivit son chemin et arriva à la porte de la maison de l’Emir des croyants (p) et raconta de nombreuses excellences. Les gens étaient silencieux et pleuraient, et lorsqu’il eut terminé son discours, il disparut. Les gens s’efforcèrent de le retrouver, mais n’y parvinrent pas.

Nous (l’auteur), disons que le vieil homme n’était autre que Nabi Khidhr (p), tandis que ses paroles étaient similaires aux salutations de l’Emir des croyants (p) le jour de son Martyre. Ce dégradé (auteur) a cité ces salutations dans notre livre Hadiyyatul Za’ir et ne peut être cité dans ce bref livre.

Mise à mort d’Ibn Muljim (la) par les mains de l’Imam Al Hassan (p) 

Lorsque l’Imam al-Hassan (p) eut enterré son vénéré père (p) à Najaful Ashraf, il retourna à Kufa. Il (p) monta à la chaire (Mimbar) au milieu des Chiites de l’Imam Ali (p) et voulut prononcer un sermon (Khutba), mais les larmes coulèrent de ses yeux, il s’étouffa et ne put commencer son discours. Alors, il s’assit sur la chaire jusqu’à ce qu’il se calme, puis se leva et prononça un discours avec une éloquence et une aisance totales, dont l’essentiel est qu’après avoir loué et glorifié Allah (S), il dit : « Louange à Allah (S), qui nous a accordé le califat, nous, les Ahlulbayt, avec bienveillance, et nous le considérons comme venant d’Allah (S). La calamité (du décès) du Messager d’Allah (pslf) et de l’Emir des croyants (p) a affecté l’univers de l’Est à l’Ouest. Par Allah (S) ! L’Emir des croyants (p) n’a laissé derrière lui aucun Dirham ou Dinar, à l’exception de quatre cents Dirhams mis de côté pour acheter un serviteur pour sa famille.[90] En vérité, mon grand-père, le Messager d’Allah (pslf), m’a rapporté que douze personnes parmi les Ahlulbayt et ses élus seront les propriétaires et califes de la nation. Et il n’y aura personne parmi nous, excepté qu’il sera tué (par l’épée) ou empoisonné. »

Après avoir terminé le sermon, l’Imam (p) ordonna qu’Ibn Muljim (la) soit amené. Lorsqu’il fut amené, l’Imam (p) lui dit : « Qu’est-ce qui t’a poussé à tuer l’Emir des croyants (p) et à provoquer cette grande fissure dans la Religion ? » Il répondit : « J’avais fait vœu à Allah (S) et pris sur moi la responsabilité de tuer ton père, et j’ai ainsi tenu ma promesse. Si tu le souhaites, accorde-moi la sécurité afin que je puisse me rendre à Sham, tuer Muawiyah (la) et te débarrasser de son mal. Ensuite, je reviendrai vers toi, et si tu le désires, mets fin à ma vie, sinon pardonne-moi. » L’Imam al Hassan (p) répondit : « Loin de là ! Par Allah (S) ! Tu n’auras pas d’eau froide jusqu’à ce que tu sois envoyé au feu de l’enfer. »

Selon un récit dans Farhatul Gari (de Sayyad Giyathuddin Ibn Tawus), Ibn Muljim (la) dit : « J’ai un secret que je voudrais te confier à l’oreille. » L’Imam al Hassan (p) refusa et dit : « Tu as l’intention de m’arracher l’oreille depuis la racine en raison de ta profonde hostilité. » Il répliqua : « Par Allah (S) ! Si seulement il m’avait permis de m’approcher de lui, j’aurais arraché son oreille de sa racine. »

Puis selon la volonté de l’Emir des croyants (p), l’Imam (p) expédia Ibn Muljim (la) en enfer d’un seul coup d’épée. Selon un autre récit, l’Imam al Hassan (p) ordonna qu’il soit décapité. Ummul Haytham bint Aswad al Nakha’i demanda que le corps d’Ibn Muljim (la) lui soit remis. Elle construisit un feu et brûla son cadavre maléfique.

Nous (l’auteur) disons qu’il est révélé dans ce récit que le maudit Ibn Muljim (la) fut envoyé dans le feu de l’enfer le vingt et unième jour du mois de Ramadhan, le même jour du martyre de l’Emir des croyants (p). De même, il existe un autre récit avec le même contenu dans certains livres anciens, selon lequel, la nuit où l’Emir des croyants (p) fut enterré, à l’aube, Umm Kulthum (pse) fit jurer l’Imam al Hassan (p) que « je désire que le meurtrier de mon père (p) ne vive pas une heure de plus. » Par conséquent, on peut conclure à partir de ce récit que ce qui est réputé parmi les gens, à savoir qu’Ibn Muljim (la) fut envoyé au feu de l’enfer le vingt-septième jour du mois de Ramadhan, n’est pas fiable sur le plan textuel.

Ibn Shahr Ashub et d’autres rapportent que les os d’Ibn Muljim (la) furent jetés dans une fosse, tandis que les gens entendaient constamment des gémissements et des pleurs provenant de celle-ci. L’incident d’un prêtre chrétien, concernant la punition d’Ibn Muljim (la) dans ce monde, est renommée et citée dans des livres fiables.[91]

Al Mas’udi, l’historien, relate que lorsque Ibn Muljim (la) fut condamné à mort, Abdullah bin Ja’far demanda qu’on le lui remette afin qu’il puisse y trouver du réconfort. Il lui sectionna les mains et les pieds et fit chauffer un clou dans le feu jusqu’à ce qu’il devienne rouge, puis il l’enfonça dans ses yeux. Le maudit s’écria : « Gloire à Allah (S) qui a créé l’homme ! Tu mets du khôl sur les yeux de ton oncle avec du plomb usé. » Ensuite, les gens le saisirent, l’enveloppèrent dans un sac, versèrent de l’huile dessus et y mirent le feu.

Concernant les enfants et les épouses de l’Emir des croyants (p) 

Selon Sheikh al Moufid, l’Emir des croyants (p) avait vingt-sept enfants, hommes et femmes. Parmi eux, quatre étant, Imam al Hassan (p), Imam al Hussain (p), Zaynab al Kubra [l’aînée] (pse) avec le titre d’Al Aqilah (l’Intellectuelle)1 et Zaynab al Sugra [la cadette] (pse) avec l’agnomen (Kuniyyah) d’Umm Kulthum ; tandis que leur mère était Fatemah al Zahra (pse). Nous citerons plus tard concernant Imam al Hassan (p) et Imam al Hussain (p), tandis que Zaynab (al Kubra) était mariée à Abdullah bin Ja’far (bin Abi Talib), son cousin paternel, et lui a donné des fils, parmi lesquels Mohammad et Awn, ont tous deux été martyrisés à Karbala.

Abul Faraj (al Isfahani) écrit que Mohammad bin Abdullah bin Ja’far, qui fut martyrisé à Karbala, avait pour mère Khawsa bint Hafsah bin Thaqif, et était le véritable frère d’Ubaydullah, qui fut lui aussi martyrisé à Karbala. Quant à

1 Sayyedah Zaynab al Kubra (pse) (la Zaynab aînée), fille aînée de l’Imam Ali (p) et de Sayyedah Fatemah al Zahra (pse) est née à Madina du vivant du Noble Messager d’Allah (pse). Elle grandit dans le giron sacré de son grand-père, de son père et de sa mère, avec ses frères et sa sœur. Elle réunit en elle l’éminence de son grand-père, la vaillance de son père, la vertu de sa mère et la moralité de ses frères. Elle fut nommée Zaynab, c’est-à-dire l’embellissement de (son) père, elle s’avéra plus tôt être un embellissement pour l’Islam en particulier et la création tout entière en général. Zaynab al Kubra était mariée à son cousin paternel Abdullah, appelé Bahrul Sakha’ (l’océan de la munificence), le fils de Ja’far à Tayyar. Après le martyre de l’Imam al Hussain (p), elle a assumé le rôle de préserver son nom et sa mission, qui était d’assurer la permanence de l’Islam et de dévoiler le visage hideux de l’hypocrisie et du despotisme. Elle a affronté les pires épreuves de la vie avec une patience inébranlable et des prouesses inégalées, qui auraient même fait vaciller les pieds du plus valeureux des hommes. Ses sermons éloquents à Kufa et à Dimashq (Damas) ébranlèrent les fondements mêmes du trône des Bani Umayyah, et les gens l’écoutèrent bouche bée. Elle parla avec une telle sagesse que les gens présumèrent que l’Imam Ali (p) s’était relevé, tandis que Yazid (la) fut mis dans une honte éternelle, elle porta ainsi un coup final au mur du despotisme. Outre cela, elle était la seule responsable de la préservation de la continuité de la descendance du Messager d’Allah (pslf), puisqu’il est narré qu’elle a parfois sauvé la vie de l’Imam Ali Zaynul Abidine (p) et qu’elle était prête à se sacrifier à sa place. Ses qualités sublimes sont attestées par les nombreux titres qui lui ont été décernés, à savoir Aqilat Bani Hashim (l’intellectuelle parmi les Hashemites) ; ‘Aqilatul Quraysh (l’intellectuelle parmi les Quraysh) ; Sharikatul Hussain (l’associée de Hussain [dans sa mission]) ; Al Alimatul Ghayrul Mu’allimah (une intellectuelle sans avoir été formée) ; Al Fahimatul Ghairul Mufahhimah (une connaisseuse qui n’a besoin de personne pour lui faire comprendre) ; Sahibatul Musibatul Uzma (la porteuse du grand chagrin) ; etc. Les avis divergent quant au lieu de sa sépulture, certains pensent qu’elle est morte à Madina et y a été enterrée, tandis que d’autres affirment qu’elle repose au Caire. Cependant, le point de vue le plus exact, unanimement accepté par les savants chiites, est qu’elle est enterrée à Damas, en Syrie, à un endroit aujourd’hui connu sous le nom d’Al Zaynabiyyah. Le pèlerinage de sa tombe bénie est fortement recommandé et sa visite est le désir de tout vrai croyant et de tout chercheur de vérité. De nombreux ouvrages ont été écrits pour décrire sa vie méritoire : Khasa’esul Zaynabiyyah par Sayyad Nuruddin al Jaza’eri, Zaynab Ukhtul Hussain par Mohammad Hussain al Adib, Zaynab al Kubra par Sheikh Ja’far al Naqdi, Aqilat Bani Hashim par Sayyad Ali al Hashmi, Ma’a Batalat Karbala par Sheikh Mohammad Jawad Maghniyyah, Ibnatul Zahra’ Batalatul Fida par Ali Ahmad al Shalabi, Fi Rihab al Sayyedah Zaynab par Sayyad Mohammad Bahrul Ulum, Zaynabul Kubra minal Mahd ilal Lahd par Sayyad Mohammad Kaẓim al Qazwini, Batalat Karbala par Dr. a’ishah Bintul Shati al Misri (auteur Ahlul Sunnah) etc.

Umm Kulthum, son mariage avec Umar ibnul Khattab (la)[92] est cité dans les livres ; après lui, elle fut mariée à Awn bin Ja’far (bin Abi Talib) et après lui à Mohammad bin Ja’far (bin Abi Talib) (après la mort du premier). Ibn Shahr ashub rapporte, d’après le livre Kitabul Imamah d’Abu Mohammad al Nawbakhti, qu’Umar ibnul Khattab (la) a épousé Umm Kulthum, mais comme elle était encore une enfant, il n’a pas établi de relations physiques avec elle, et avant qu’il ne puisse le faire, il est mort.

Ibn Shahr ashub rapporte, d’après le livre Kitabul Imamah d’Abu Mohammad al Nawbakhti, que Umar ibnul Khattab (la) a épousé Umm Kulthum, mais comme elle était encore une enfant, il n’a pas établi de relations physiques avec elle, et avant qu’il ne puisse le faire, il est mort.

Le cinquième est Mohammad, qui possède l’Agnomen (Kuniyyah) d’Abul Qasim, dont la mère est Khawlah bint Ja’far bin Qays al Hanafiyyah. Il est cité dans certains rapports que le Messager d’Allah (pslf) avait donné la bonne nouvelle de sa naissance à l’Emir des croyants (p) et lui avait conféré son propre nom et son Kuniyyah. Mohammad (Ibnul Hanafiyyah) est né sous le règne d’Umar ibnul Khattab (la) et est mort sous le règne d’Abdul Malik Ibn Marwan, alors que son âge était estimé à soixante-cinq ans. Les avis divergent quant au lieu de sa mort : certains disent qu’il est mort à Ilah, un deuxième récit dit qu’il est mort à Ta’if, tandis que le troisième dit qu’il est mort à Madina et qu’il a été enterré à Al Baqi.[93] La secte d’Al Kaysaniyyah le considérait comme un Imam et le désignait comme l’Al Mahdi du dernier âge.

Ils croyaient qu’il avait disparu dans la montagne de Radhwa, au Yémen, qu’il y résidait, qu’il était vivant et qu’il ressusciterait ; toutes les louanges sont à Allah (S), les croyants de cette secte se sont éteints. Mohammad était une personnalité érudite, valeureuse, puissante et forte. On rapporte qu’une fois des armures furent apportées à l’Emir des croyants (p), l’une d’entre elles était trop longue par rapport à la taille d’un homme, et l’Imam (p) a donc ordonné que les parties supplémentaires de l’armure soient coupées. Mohammad saisit la partie supplémentaire dans son poing et, comme on sépare les tissus d’une étoffe de soie, il l’arracha de l’endroit où l’Imam (p) l’avait marquée. Son incident, avec Qays (bin Sa’ad) bin Ubadah, avec les deux messagers romains envoyés par le César, est célèbre.[94] Son intense bravoure et sa chevalerie se manifestent par son rôle dans les batailles de Jamal et de Siffin.

Les sixième et septième sont Umar et Ruqayyah al Kubra (l’aîné), nés jumeaux d’Umm habib bint Rabi’ah.

Les huitième, neuvième, dixième et onzième sont Abbas (p), Ja’far, Uthman et Abdullah al Akbar (l’aîné) ; tous les quatre ont été martyrisés à Karbala et leur martyre sera cité à l’endroit approprié, si Allah (S) le veut bien. Leur mère était Ummul Banine[95] bint hizam bin Khalid al Kilabi. On rapporte que l’Emir

des croyants (p) dit à son frère Aqil : « Tu es un généalogiste parmi les Arabes, alors choisis pour moi une femme qui m’engendrerait un fils, qui serait viril et un chevalier parmi les Arabes. » Aqil répondit : « Alors épouse Ummul Banine al Kilabiyyah, car aucun des Arabes n’a été plus valeureux que ses ancêtres. » Ainsi, l’Emir des croyants (p) l’épousa et elle donna naissance à Abbas (p) et à ses trois frères. C’est pour cette raison que Shimr bin Diljawshan, qui appartenait au clan des Bani Kilab, apporta un acte de garantie pour Abbas et ses frères, tout en s’adressant à eux comme à ses neveux, ce qui sera cité plus loin.

Les douzième et treizième sont Mohammad al Asgar, dont l’agnomen (Kuniyyah) est Abu Bakr et Abdullah. Ces deux frères sont également tombés martyrs à Karbala, alors que leur mère était Layla bint Mas’ud al Darmiyyah.

Le quatorzièmement est Yahya, dont la mère était Asma bint Umays.

Les quinzième et seizième sont Ummul Hassan et Ramlah al Kubra, leur mère étant Umm Sa’id bint Urwah bin Mas’ud al Thaqafi. Ramlah a épousé Abil Hayyaj Abdullah bin Sufyan bin harith bin Abdul Muttalib ; tandis qu’Ummul Hassan a épousé Ju’dah bin Hubayrah, le fils de sa tante paternelle[96], et après lui, elle a épousé Ja’far bin Aqil (bin Abi Talib).

Les dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième sont Nafisah, Zaynab al Sugra et Ruqayyah al Sugra. Ibn Shahr ashub mentionne que leur mère était Umm Sa’id bin Urwah (bin Mas’ud al Thaqafi), et que la mère d’Ummul Hassan et de Ramlah al Kubra était Umm Shu’ayb al Makhzumiyyah. Il est mentionné que Nafisah possédait l’agnomen (Kuniyyah) d’Umm Kulthum al Sugra, et qu’elle s’est marié avec Kathir bin Abbas bin Abdul Muttalib. Zaynab al Sugra était mariée à Mohammad bin Aqil (bin Abi Talib). Certains affirment que la mère de Ruqayyah al Sugra était Umm habibah, alors qu’elle était mariée à Muslim bin Aqil (bin Abi Talib).

Ses autres enfants, du vingtième au vingt-septième, sont mentionnés comme suit : Umm Hani, Ummul Kiram, Jumanah possédant l’agnomen (Kuniyyah) d’Umm Ja’far, Umamah, Umm Salamah, Maymunah, Khadijah et Fatemah.

Certains lui attribuent trente-six enfants, dix-huit fils et dix-huit filles, en ajoutant Abdullah et Awn, dont la mère était Asma’ bin ‘Umays, comme le rapporte Hisham bin Mohammad, connu sous le nom d’Ibnul Kalbi ; Mohammad al Aswat (le médian), dont la mère était Umamah, la fille de Zaynab, la fille du Messager d’Allah (pslf) ; Uthman al Asgar, Ja’far al Asgar, Abbas al Asgar (le plus jeune), Umar al Asgar, Ramlah al Sugra et Umm Kulthum al Sugra.

Ibn Shahr ashub écrit que l’Emir des croyants (p) eut une autre fille de Mihyah bint Imru al Qays, qui mourut en bas âge.

Sheikh al Moufid écrit qu’il est rapporté par les personnalités Chiites que Fatemah al Zahra (pse) porta un fils de l’Emir des croyants (p), qui fut nommé Mohsine (p) par le Messager d’Allah (pslf), et qu’il fut martyrisé dans son ventre après la mort de ce dernier (pslf).

Nous (l’auteur savant) disons qu’Al Mas’udi dans son Murawwajul Dahab, Ibn Qutaybah dans son Kitab al Ma’arif et Sayyad Abbas al Musawi al Shami al Makki dans son Ahzar Bustanul Naẓiri incluent Mohsine (p) parmi les enfants de l’Emir des croyants (p). L’auteur d’Al Majdi[97] écrit que les Chiites ont parlé de Mohsine et de la fausse couche de sa mère (pse), alors que j’ai trouvé sa mention dans certains ouvrages généalogiques, mais ils n’ont pas cité son martyr par fausse couche d’une manière fiable.[98]

Parmi les fils de l’Emir des croyants (p), cinq ont eu une descendance, à savoir Imam al Hassan (p), Imam al Hussain (p), Mohammad bin al hanafiyyah, Abbas (p) et Umar al Akbar (l’aîné). Tout en citant les noms de ses enfants, les noms de ses femmes ont également été mentionnés. On rapporte que l’Emir des croyants (p) n’a épousé aucune autre femme durant la vie de Fatemah (pse), à l’instar du Messager d’Allah (pslf), qui n’a épousé aucune autre femme durant la vie de Khadijah (pse). Après la mort de Fatemah (pse), Imam Ali (p) épousa Umamah, sa nièce, selon la volonté de Sayyedah Fatemah (pse). Et selon un récit, son mariage avec Umamah eut lieu après trois nuits suivant la mort de Fatemah (pse). Lorsque l’Emir des croyants (p) a été martyrisé, quatre de ses épouses et dix-huit servantes étaient encore en vie, les noms de ces quatre femmes étant Umamah, Asma bint Umays, Layla al Tamimiyyah et Ummul Banine.

Comme indiqué, parmi les enfants de l’Emir des croyants (p), cinq possédaient une descendance. Quant à Imam al Hassan (p) et Imam al Hussain (p), nous les citerons, ainsi que leur descendance, dans les chapitres suivants, si Allah (S) le veut bien ; et quant aux trois autres, Mohammad bin al hanafiyyah, Abbas (p) et Umar al Atraf, il convient que nous citions ici certains de leurs descendants.

Concernant la descendance de Mohammad bin al hanafiyyah : Il eut vingtquatre enfants, dont quatorze hommes, tandis que sa descendance se poursuivait à partir de deux fils, Ali et Ja’far. Ja’far fut tué lors de l’incident de harrah, lorsque Musrif bin Uqbah attaqua Madina et mit à mort ses habitants sur ordre de Yazid bin Muawiyah (la). La plupart de ses descendants rejoignent Ra’as al MaDari Abdullah bin Ja’far al Thani bin Abdullah bin Ja’far bin Mohammad bin al hanafiyyah. Parmi sa descendance (Ra’as al MaDari) figure l’honorable chef Abul Hassan Ahmad bin Qasim bin Mohammad al Awid bin Ali bin Ra’as al MaDari, ainsi que son fils Abu Mohammad Hassan bin Ahmad, ce dernier étant un maître éminent et le successeur de Sayyad Sharif al Murtadha au poste de Niqabah (chefferie)[99] de Bagdad. Parmi sa descendance se trouvait le célèbre Bani al Naqib al Mohammadi, détenteur du savoir, de l’honneur, de la grâce et des récits, mais il s’est éteint. Parmi eux figure également Ja’far al Thalith (le troisième) bin Ra’as al MaDari, tandis que sa descendance est issue de ses fils Zayd, Ali, Moussa et Abdullah. Parmi la descendance d’Ali bin Ja’far al Thalith se trouve Abu Ali al Mohammadi à Basrah, qui est Hassan bin Hussain bin Abbas bin Ali bin Ja’far al Thalith, Siddiqul Umari. On rapporte d’Abu Nasr al Bukhari qu’en réalité la descendance d’Al Mohammadi atteint trois personnes, à savoir Zayd al Tawil bin Ja’far al Thalith, Ishaq bin Abdullah Ra’as al MaDari et Mohammad bin Ali bin Abdullah Ra’as al MaDari. Parmi la descendance de Mohammad bin Ali bin Ishaq bin Ra’as al MaDari figure l’autorité digne de confiance Abul Abbas Aqil bin Hussain bin Mohammad (bin Ali bin Ishaq bin Ra’as al MaDari), juriste et narrateur d’Ahadith. Parmi ses ouvrages figurent Kitabul Salah, Manasikul hajj et Al Amali. Sheikh Abdul Rahman al Moufid al Nayshaburi a étudié sous sa direction et sa descendance existe dans les régions d’Isfahan et de Fars (en Iran). Parmi la descendance de Ra’as al MaDari figure le savant traditionniste Qasim bin Abdullah Ra’as al MaDari et son fils Sharif Abu Mohammad Abdullah bin Qasim bin Abdullah Ra’as al MaDari.

Ainsi ce termine la partie relative à la vie de l’Imam Ali Ibn Abi Talib (p) [le traducteur].

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[1] En référence au verset du Saint Qur’an : « Alors, il l’appela d’au-dessous d’elle, [lui disant: ]: « Ne t’afflige pas. Ton Seigneur (S) a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. » [19:24-25]

[2] Le Messager d’Allah (pslf) a dit : « Si tous les arbres du monde étaient transformés en plumes, les océans en encre, les Hommes et les Djinns en scribes, ils ne parviendraient pas à comprendre les excellences d’Ali bin Abi Talib (p) ». (Cité avec de légères variations textuelles par Sulayman al Qanduzi, “Yanabi’ul Mawaddah”; Hafidh al Ganji al Shafe’i, “Kifayatul Talib”; Sheikhul Islam al Hamwini, “Fara’idul Simtayn”; Ibn Hajar al ‘Asqalani, “Lisanul Mizan” et “Fathul Bari”; Shamsuddin al Dahabi, “Mizanul I’atidal”; Ibn ‘Abdul Birr, “Al Isti’ab”; Ibn hajar al Haythami, “Al Sawa’iqul Muhriqah”; Jalaluddin al Suyuti, “Tafsir Durrul Manthur”; Al hakim al Naysaburi, “Mustadrak alal Sahihayn”; etc.) [traducteur].

[3] Yahya bin Aktham a demandé à Imam Ali al Hadi (p) ce qu’il pensait de la déclaration d’Allah (S) : « Quand bien même tous les arbres de la terre se changeraient en Kalam [plumes pour écrire], quand bien même l’océan serait un océan d’encre où conflueraient sept autres océans, les paroles d’Allah ne s’épuiseraient pas. Car Allah est Puissant et Sage. » [31:27]. Imam Ali al Hadi (p) a répondu : « Nous sommes les paroles d’Allah (S), nos excellences ne peuvent être appréhendées ou comprises. » (Sheikh al Tabarsi, « Al Ihtijaj » ; Ibn Shu’bah al Harrani, « Tuhfal Uqul ‘an alal Rasul » ; Ibn Shahr ashub, « Al Manaqib al Abi Talib » ; etc) [traducteur].

[4] En vérité, Allah (S) fait référence à cette valeur invincible de l’Emir des croyants (p) dans plusieurs versets du Qur’an, l’un d’entre eux étant : « Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion… Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d’Allah, ne craignant le blâme d’aucun blâmeur. Telle est la grâce d’Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient. » [5:54]. Les exégètes Shias et Ahlul Sunnah écrivent dans leurs livres respectifs que ce verset a été révélé pour Ali bin Abi Talib (p). (Al Tha’labi, « Al Tafsir » ; Fakhruddin al Razi, « Tafsirul Kabir » ; etc) [Traducteur]

[5] Ce Hadith qui est unanimement reconnu par les savants Chiites et Ahlul Sunnah, peut être facilement trouvé dans de nombreux livres, et ne nécessite pas d’autres preuves, mais nous ne citons ici qu’un seul récit. Khatib al Bagdadi rapporte, par sa chaîne de transmission, de Jabir bin Abdullah (al Ansari) que le jour du traité de paix de Hudaybiyyah, j’ai entendu le Messager d’Allah (pslf), alors qu’il avait saisi la main d’Ali (p), dire : « Voici le chef de la création et il déracinera les débauchés. Celui qui l’assiste sera assisté (par Allah [S]), tandis que celui qui le considère comme réduit et dégradé sera humilié. » Puis il proclama d’une voix forte : « Je suis la cité du savoir et Ali (p) en est la porte. Celui qui veut entrer dans cette cité, doit entrer par sa porte. » (Khatib al Bagdadi, « Tarikh Bagdad ») [traducteur]

[6] Il y a plusieurs incidents dans lesquels les compagnons, y compris Abu Bakr (la) et Umar (la), ont pris des décisions erronées et émis des verdicts sur la base de leurs suppositions erronées et ont ensuite soumis la question à l’Imam Ali (p), qui les a corrigés. C’est pour cette raison que l’on a vu à maintes reprises Umar (la) déclarer : « Sans Ali (p), Umar (la) aurait péri ! » Ou même dire : « Ô Abal Hassan (p) ! Je cherche refuge auprès d’Allah (S) pour ne pas résider dans une communauté parmi laquelle tu ne serais pas présent. » Il a également dit : « Ô Allah (S) ! Ne fais descendre sur moi aucune calamité quand il n’y a pas Ali (p) avec moi. » (Muhibuddin al Tabari, “Al Riyadhul Nadharah”; Ibn Hajar al ‘Asqalani, “Al Isabah fi Tamyiiẓil Sahabah”; Ibn Sa’ad, “Tabaqatul Kubra”; Ibn Athir al Jazari, “Asadul Gabah”; Ali al Muttaqi al Hindi, “Kanzul ‘Ummal”; Al Hakim al Naysaburi, “Mustadrak ‘alal Sahihayn”; etc.) [traduteur]

[7] On rapporte qu’Umar bin al Khattab (la) a dit : « Parmi nous, le meilleur juge est Ali. » (Muslim,

« Al Sahih » ; Ibn Majah, « Al Sunan » ; Ahmad bin Hanbal, « Musnad » ; Al Muttaqi al Hindi, « Kanzul Ummal » ; Al Manawi, « Kunzul Haqa’iq » ; etc.) [traducteur]

[8] Mu’tazilah vient du mot I’atizal qui signifie se séparer ou se retirer. Le nom est dérivé du retrait de son fondateur Wasil bin Ata du cercle d’étude d’Hassan al Basri à la suite d’un désaccord théologique. Les mu’tazilis fondent l’analyse de tous les textes et doctrines religieux sur un esprit sain et une logique solide, et s’il existe une divergence entre eux, les textes ou doctrines doivent être rejetés. Cette seule partie a fait d’eux l’ennemi des musulmans orthodoxes qui suivent de manière conservatrice les Hadiths et le Tafsir. Ils sont également connus pour avoir nié le statut du Qur’an comme étant non créé et co-éternel avec Allah (S), affirmant que si le Qur’an est la parole d’Allah (S), logiquement Allah (S) doit avoir précédé son propre discours [traducteur].

[9] Abul Aswad al Du’ali rapporte que j’ai appelé Ali (p) et que je l’ai trouvé perdu dans ses pensées, la tête penchée d’un côté. Il dit : « Dans cette ville, j’ai vu des gens parler la langue de façon incorrecte. Je devrais écrire un livre sur la grammaire de cette langue. » Trois jours plus tard, je lui rendis à nouveau visite et il me mit dans les mains un livret dans lequel figurait la structure de la syntaxe et de la conjugaison, ainsi que d’autres parties du discours, en disant : « Voici les fondations sur lesquelles tu peux construire la structure. » (Muhibuddin al Tabari, « Al Riyadhul Nadharah ») [traducteur].

[10] Ibn Abil Hadid dit que « tous les gens sont unanimement d’accord pour dire qu’aucun des compagnons (du Prophète d’Allah [pslf]) ou des savants n’a dit : Interrogez-moi avant que vous ne me perdiez, à l’exception d’Ali bin Abi Talib (p). » (Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah ») [traducteur].

[11] Ibrahim al Harbi rapporte qu’une fois Maqatil bin Sulayman s’assit et annonça : « Interrogez-moi sur tout ce qui se trouve sous le Trône (d’Allah [S]), ainsi que sur la nourriture et les plats cachés dans nos maisons ». Un homme lui demanda : « Alors, dis-moi, lorsqu’Adam (p) a accompli le pèlerinage du Hajj, qui lui rasa la tête ? ». Maqatil répondit : « Cette question ne vient pas de toi. Au contraire, Allah (S) a voulu me soumettre à l’inefficacité et à la disgrâce par ta question à cause de mon orgueil ». (Ibn Asakir, « Tarikh Dimashq ; Ibn Khallikan, « Al Tarikh ») [traducteur].

[12] L’expression complète est la suivante : « Si l’on m’étend un tapis et que je m’y assois, je trancherai le cas des juifs selon leur livre la Tawrat (Torah), des chrétiens selon leur livre l’Injil (Évangile), et des musulmans selon leur Qur’an, de telle sorte que chacun de ces livres s’écriera : « Ali (p) a dit la vérité » (Nahjul Balagah) [traducteur].

[13] Al Rijal ou une science portant sur l’étude critique des biographies des transmetteurs d’Ahadith. [traducteur].

[14] Bien que cet incident soit cité par l’Estimé Auteur dans ses annotations, nous l’avons inclus dans le texte même du livre par souci de concision dans les notes [traducteur].

[15] fait référence au verset : « À ceux qui te contredisent à son propos, maintenant que tu en es bien informé, tu n’as qu’à dire: « Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres, puis proférons exécration réciproque en appelant la malédiction d’Allah sur les menteurs. » [3:61].

[16] « Et offrent la nourriture, malgré son amour, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier, (disant): C’est pour le visage d’Allah que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude. » [76:8-9]. De nombreux savants et exégètes Chiites et Ahlul Sunnah ont cité dans leurs livres que le chapitre entier d’Al Dahr a été révélé pour faire l’éloge des Ahlulbayt (p). L’essentiel de l’épisode est que l’Imam al Hassan (p) et l’Imam al Hussain (p) sont tombés malades et que le Messager d’Allah (pslf) a suggéré à l’Emir des croyants (p) de faire un vœu à Allah (S) pour qu’ils guérissent. L’Emir des croyants (p) fit le vœu de jeûner durant trois jours consécutifs, tout comme Sayyedah Fatemah (pse) et sa servante Fizza. Lorsqu’ils se sont rétablis, les Ahlulbayt (p) décidèrent d’accomplir leur vœu et Imam Ali (p) emprunta du blé à un juif et Fatemah (pse) en fit du pain. Au moment de la rupture du jeûne, un pauvre frappa à la porte et demanda quelque chose à manger et tous donnèrent leur pain. Le deuxième jour, lorsque l’heure de la rupture du jeûne arriva également, un orphelin demanda quelque chose et ils lui donnèrent leur part. De même, le troisième jour, tous donnèrent leur part au voyageur et passèrent trois jours continus dans la faim et la soif. Le quatrième jour, leur état se dégrada à tel point que l’Imam Ali (p), l’Imam al Hassan (p) et l’Imam al Hussain (p) tremblaient en raison de la faim excessive, de même que Sayyedah Fatemah (pse) et sa servante Fizza, et ils ne pouvaient même pas marcher à cause de la faiblesse. Le Messager d’Allah (pslf) fut très affecté par leur état et Jibraïl (p) descendit avec les versets de la Surah. Cet épisode a été cité par les savants Ahlul Sunnah tels que Hafidh al Haskani dans son Shawahidul Tanzil, Sibt Ibnul Jawzi dans son Tadkirah Khawasul Ummah, Al Khatib al Bagdadi dans son Al Manaqib, Al Qadhi al Baydhawi dans son Anwarul Tanzil wa Asrarul Ta’wil, Muhiyuddin Ibnul Arabi dans son Tafsir al Qur’an al Karim, Jalaluddin al Suyuti dans son Durr al Manthur, etc. [traducteur].

[17] Al Baydhawi écrit dans son Anwarul Tanzil que ce verset a été révélé pour Ali (p). Une fois alors qu’il ne possédait que quatre dirhams, il donna un dirham la nuit en aumône, le second le jour, le troisième en secret et le quatrième au grand jour. Ce point de vue est accepté par d’autres savants Ahlul Sunnah tels que Ibn Kathir al Dimashqi dans son Tafsir al Qur’an al Azim, Al Ganji al Shafeï dans son Kifayatul Talib, Al Muhibb al Tabari dans son Dakha’irul Uqba fi Manaqib Dawil Qurba et Al Riyadhul Nadharah, Fakhruddin al Razi dans Tafsir al Kabir, Ibn Sabbag al Maliki dans son Al Fusulul Muhimmah, Ibn Hajar al Haythami dans son Al Sawa’iqul Muhriqah,… [traducteur].

[18] L’un de ses éminents compagnons, qu’il avait nommé gouverneur de Basrah. L’Imam (p) lui envoya une lettre lorsqu’il apprit que les habitants de Basrah avaient invité Uthman à un somptueux banquet auquel il assista, tandis que la lettre entière est citée dans le Nahjul Balagah et regorge d’exhortations bénéfiques (traducteur).

[19] Ahnaf bin Qays rapporte qu’une fois, je suis allé voir Muawiyah (la) et il m’a présenté différents types de plats, épicés et froids, sucrés et acides, au point que j’ai été très surpris (car je n’avais jamais rien vu de semblable auparavant). Il m’a ensuite présenté un plat coloré que je n’ai pas reconnu et je lui ai demandé ce que c’était. Il m’a répondu : « Ce sont des intestins de canard farcis de cervelle, frits dans de l’huile de pistache et saupoudrés de sucre. » En entendant cela, j’ai pleuré et il m’a demandé pourquoi je pleurais. Je répondis : « Je me suis souvenu d’Ali (p). Une fois, j’étais en sa présence lorsque l’heure de la nourriture et de la rupture du jeûne est arrivée et il m’a dit de rester en retrait. On lui apporta un sac en cuir dont l’ouverture était scellée. Je lui ai demandé ce qu’il contenait et il m’a répondu qu’il contenait de la farine d’orge. Je lui ai demandé s’il l’avait scellé de peur qu’il soit volé ou s’il était avare à cet égard. Il répondit que ce n’était aucune de ces deux raisons, mais qu’il craignait plutôt que Hassan (p) ou Hussain (p) n’y mélangent de l’huile ou du ghee. Je lui ai demandé s’il était interdit de le faire et il m’a répondu qu’il était nécessaire que les chefs vertueux se considèrent comme les plus humbles des hommes afin que la pauvreté des indigents ne les pousse pas à se rebeller. » En entendant cela, Muawiyah (la) dit : « Tu as relaté son excellence qu’on ne peut nier. » (Sulayman al Hanafi al Qanduzi, « Yanabi’ul Mawaddah » ; Mansur bin Hussain al abi, « Nathrul Durr » ; etc.) [traducteur].

[20] L’une des nombreuses prières quotidiennes recommandées (Mustahab) comportant une grande récompense et comptant trente-quatre unités (Rakah). Huit unités avant les prières de Zohr, huit unités avant les prières d’Asr, quatre unités après les prières de Maghrib, une unité (debout) ou deux unités (assis) après les prières d’Isha, onze unités de prières nocturnes (Salatul Layl) et deux unités avant les prières de Fajr. Toutes ces prières doivent être récitées par paires de deux rakat, tandis que la récitation de la Suratul Hamd dans toutes ces unités est suffisante et il n’est pas nécessaire de réciter une autre Surah. (traducteur)

[21] Laylatul Harir ou la nuit du grognement, c’est l’une des nuits de la bataille de Siffine au cours de laquelle des milliers de personnes ont été tuées, alors que l’Emir des croyants (p) et ses compagnons ont fait preuve d’une grande bravoure. Al Harir fait généralement référence au grognement du chien, sans aboiement, en raison de son manque de patience face au froid extrême. La raison de le nommer ainsi est due à la voix excessive des gens qui souhaitaient se battre pendant cette nuit, à l’agitation de Muawiyah (la) et à sa panique, semblable à celle d’un chien, en raison de la sévérité de la bataille et de la victoire des gens d’Iraq. Ou encore que l’armée de Muawiyah (la) a grogné, comme des chiens, à cause d’un froid excessif. Une autre raison évoquée est que, durant cette nuit, aucune voix n’a été entendue, si ce n’est le bruit des épées. Chaque fois que l’Imam Ali (p) tuait un homme valeureux, il criait « Allahu Akbar », alors que le nombre total de Takbir cette nuit-là s’élevait à cinq cent vingt-trois ! (Sheikh Ja’far al Naqdi, « Al Anwarul Alawiyyah wal Asrarul Murtadhawiyyah ») [traducteur].

[22] Ou le possesseur de callosités. On rapporte de l’Imam Mohammad al Baqir (p) qu’il fut nommé Dul Thafinat parce qu’il avait développé des callosités sur les points de prosternation en raison de prosternations et d’adorations excessives, et qu’il fallait les peler chaque année. Il les ramassa et voulut qu’elles soient enterrées avec lui. Nous fîmes ce qu’il avait ordonné. (Mohammad Baqir al Majlisi, « Hulyatul Awliya' ») [traducteur].

[23] Après la fin de la bataille de Jamal, lorsque l’Emir des croyants (p) décida de retourner à Kufa, il ordonna même qu’Aisha (la) soit renvoyée à Madina. Lorsqu’elle se prépara à partir, il envoya quarante femmes, coiffées de turbans et de chapeaux et portant des épées, pour l’accompagner avec l’ordre de la protéger et de la prendre au milieu d’elles de tous les côtés (afin que personne ne puisse lui faire de mal). Lorsqu’Aisha (la) vit cela, elle se plaignit tout au long du voyage en disant : « Ô Seigneur (S) ! Traite Ali bin Abi Talib (p) comme il l’a fait avec moi, il a envoyé des hommes avec moi et n’a pas pris en compte le caractère sacré du Messager d’Allah (pslf). » Mais lorsque la caravane atteignit Madina, elles retirèrent leurs turbans et leurs épées et l’accompagnèrent à l’intérieur. Lorsqu’Aisha (la) vit cela, elle se repentit d’avoir maudit et critiqué l’Emir des croyants (p) et dit : « Ô Seigneur (S), accorde une bonne récompense au fils d’Abi Talib (p), puisqu’il a considéré la sainteté du Messager d’Allah (pslf) dans mon affaire. » (Ibn Qutaybah al Daynuri, « Al Imamah wal Siyasah » ; Al Mas’udi, « Murawwajul Dahab » ; Al Tabari, « Tarikh al Rusul wal Muluk » ; etc.) À cela, Sir Washington Irving dit aussi : « Aisha (la) aurait pu s’attendre à un traitement cruel de la part d’Ali ayant été son ennemi vindicatif et persévérant, mais il était trop magnanime pour triompher d’un ennemi déchu. » (Washington Irving, “Life of Mahomet and His Successors”) [traducteur].

[24] Selon un autre récit, il a dit : « Je ne le ferai pas, car l’eau est une chose qu’Allah (S) a créée (communément) pour les musulmans et les non-musulmans, alors que cette action est loin de la noblesse, de la chevalerie et de la virilité. Ils l’ont fait, mais vous, ne le répétez pas. Ali (p) ne désire pas la victoire au prix d’une action lâche. Alors, enlevez vos mains de là. » On rapporte que la consternation et la panique régnaient dans le camp de Muawiyah (la), qui évoquait le spectre de la mort par soif dans le désert. Mais Amru bin al As assura qu’Ali (p) ne refuserait jamais l’eau à qui que ce soit. [traducteur]

[25] Ibnul Mukhramah al Kindi rapporte qu’Umar ibn Khattab (la) arriva un jour à une assemblée où se trouvaient Ali bin Abi Talib (p), Uthman (la), Abdul Rahman, Talha (la) et Zubayr (la). Umar (la) dit alors : « Est-ce que chacun d’entre vous aspire à devenir un chef après mon départ ? » Zubayr répondit : « Chacun d’entre nous y aspire et pense en être capable. Qu’est-ce que tu désapprouves ? » Umar (la) dit : « Puis-je ne pas vous dire ce que je pense de vous ? » Ils restèrent silencieux. Umar (la) dit : «  Puis-je ne pas vous parler de vous-mêmes ? » Ils gardèrent le silence. Zubayr dit alors : « Dis, malgré notre silence. » Il dit alors : « En ce qui te concerne, Ô Zubayr, tu es le meilleur quand tu es content et satisfait, et tu es le pire quand tu es offensé et en colère. Il y a un jour où tu es un démon et un jour où tu es un homme. Dis-moi, qui sera le calife le jour où tu deviendras un démon ? Et toi, Ô Talha, par Allah (S), le Prophète (pslf) a quitté ce monde en étant mécontent de toi. Et toi, Ô Ali (p), tu es un homme d’inactivité et de frivolité. Et toi, Ô Abdul Rahman, tu es le mieux qualifié pour cela, si jamais le poste t’est offert. Mais il y a certainement parmi vous un homme dont la foi englobe la foi de la multiplicité, et c’est Uthman (la). » (Sheikh al Moufid, « al Amali ») [traducteur].

[26] Cela signifie que ses paroles et ses déclarations étaient proches des paroles d’Allah (S) en excellence, alors qu’aucune des paroles de Ses créations ne pouvait leur être comparée.

[traducteur]

[27] Ibn Abil Hadid, l’un des savants des Ahlul Sunnah et l’un de ceux qui ont compilé une interprétation du Nahjul Balagah (Sharh Nahjul Balagah) en vingt volumes, écrit que « si les lettrés et les orateurs étudiaient ce livre, d’une part ils en feraient l’éloge et d’autre part ils reconnaîtraient leur incapacité à le décrire, à en atteindre l’objectif et la profondeur. Pourtant, ils le magnifieraient et le considéreraient comme une source d’éloquence et de rhétorique, et lèveraient même des voiles sur lui. En fin de compte, ils en verraient des aperçus exquis à chaque nouveau regard et en feraient des gorgées productives. » (Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah »). [traducteur]

[28] De nombreux érudits des deux sectes ont rédigé des interprétations (Sharh) du Nahjul Balagah.

Sheikh Hussain Jum’ah al ‘Ameli, un érudit du Sud-Liban, est l’auteur d’un livre en arabe intitulé Shuruh Nahjul Balagah, dans lequel il cite les noms et les détails de deux cent dix interprétations du Nahjul Balagah rédigées au fil des siècles. Parmi les plus importantes, citons : Bahjul Sabagah fi Sharh Nahjul Balagah de Sayyad Mohammad Taqi al Tustari, publié en quatorze volumes ; Nafahatul Wilayah de Sheikh Nasir Makarim al Shirazi, publié en dix volumes ; Minhajul Bara’ah fi Sharh Nahjul Balagah par Mirza Habibullah al Khui publié en vingt et un volumes ; Fi Zilal Nahjul Balagah par Sheikh Mohammad Jawad al Magniyyah publié en six volumes ; Tamam Nahjul Balagah par Sayyad Sadiq al Musawi publié en sept volumes ; Nahjul Sa’adah fi Mustadrak Nahjul Balagah de Sheikh Mohammad Baqir al Mahmudi publié en huit volumes ; Tawdhih Nahjul Balagah de Sayyad Mohammad al Shirazi publié en quatre volumes ; Sharh Nahjul Balagah de Sheikh Maytham al Bahrani publié en cinq volumes ; Sharh Nahjul Balagah de Sayyad Abbas al Musawi publié en cinq volumes ; Miftahul Sa’adah fi Sharh Nahjul Balagah de Sayyad Mohammad Taqi al Naqvi publié en dix-huit volumes ; Nukhbatul Sharhayn fi Sharh Nahjul Balagah de Sayyad ‘Abdullah Shubbar ; Sharh Nahjul Balagah d’Ibn Abil Hadid al Mu’tazili (érudit Ahlul Sunnah) publié en vingt volumes ; etc. [traducteur].

[29] Sayyad Mohammad Mahdi al Ja’far dans son livre ‘Partuwi az Nahjul Balagah’ mentionne vingtdeux sources du sermon, dont huit précédant Sayyad al Radhi, cinq par ses contemporains et neuf après lui [traducteur].

[30] On rapporte de sa mère Fatemah bint Asad que lorsqu’Ali (p) est né, il a été enveloppé dans un lange que j’ai fermement attaché. Ali (p) s’est étiré avec vigueur et l’a déchiré. Je l’ai ensuite enveloppé dans deux, puis trois langes, qu’il a également déchirés. Cela continua jusqu’à ce que je l’enveloppe fermement dans six langes, dont certains étaient en soie et d’autres en cuir, mais il les déchirait également et dit : « Ô mère ! Ne m’attache pas les mains car je veux implorer Allah

(S) de mes doigts. »

[31] Umar Ibn Khattab (la) rapporte qu’un jour, un serpent rampa vers Ali (p), alors qu’il était couché dans son berceau, les mains solidement attachées. Soudain, il s’étira, retira ses mains, attrapa le cou du serpent avec sa main droite et serra de telle sorte que ses doigts pénétrèrent dans sa chair jusqu’à ce qu’il meure. Lorsque sa mère vit cela, elle donna l’alerte et appela les gens à l’aide, tandis qu’une grande foule se rassemblait. Lorsqu’elle le vit, elle dit : « C’est comme si tu étais un lion mâle (Haydarah) » (Mohammad Baqir al Majlisi, « Biharul Anwar »). [traducteur]

[32] On rapporte qu’un jour, Khalid rencontra l’Imam Ali (p) dans sa propriété avec ses compagnons et voulut se vanter de son audace. L’Imam (p) le fit descendre de son cheval et le traîna jusqu’au moulin de Harith bin Kaldah. Il retira la barre de fer du rocher du moulin à main nue (la plia) et l’attacha autour du cou de Khalid comme un collier. Voyant cela, les compagnons de Khalid prirent peur et lui-même le supplia de le relâcher. L’Imam (p) le relâcha, mais la barre de fer resta autour de son cou tel un collier. Il courut chez  Abu Bakr (la) qui ordonna à un forgeron d’enlever la barre du cou de Khalid, mais en vain. Le forgeron déclara qu’il n’était pas possible de l’enlever autrement qu’en la chauffant, mais Khalid ne pourrait pas supporter le feu et risquerait même de périr. La barre resta accrochée au cou de Khalid et lorsque les gens le voyaient, ils riaient (de moquerie). Lorsque l’Emir des croyants (p) revint de son voyage, ils plaidèrent en faveur de Khalid. L’Imam (p) accepta et broya la barre en morceaux de ses mains, comme une pâte, et les dispersa sur la terre. [Auteur]

[33] L’incident est qu’un jour, Khalid bin Walid reçut l’ordre de tuer l’Emir des croyants (p) en état de prière. Il entra dans la Mosquée muni d’une épée, se plaça près de l’Imam (p) pour prier et avait l’intention de le tuer après qu’Abu Bakr (la) eut récité les salutations (Salam). Abu Bakr (la) commença à s’interroger sur les conséquences de cet acte durant le Tashahhud et répéta continuellement ses paroles jusqu’à ce que le soleil se lève. Il dit alors, avant les salutations (Salam) : « Khalid, ne fais pas ce qu’on t’a ordonné », puis termina les prières. Après les prières, Imam (p) demanda à Khalid : « Que t’a-t-on ordonné de faire ? » Il répondit : « De te frapper la tête. » L’Imam (p) lui demanda : « L’aurais-tu fait ? » Il répondit : « Oui, par Allah (S), si on ne m’en avait pas empêché. » Entendant cela, l’Imam (p) l’attrapa et le jeta sur la terre. Selon un autre récit, il lui pressa le cou entre son majeur et son index, de telle sorte que Khalid souilla ses vêtements et qu’il fut à deux doigts de périr. L’Imam (p) l’a alors libéré par l’intercession de son oncle Abbas bin Abdul Muttalib. [Auteur]

[34] Cet incident est assez détaillé et peut être trouvé dans le livre Al Irshad de Sheikh al Moufid, etc.

[35] Nakithin ou les violateurs de serment, désignés par l’Imam Ali (p) comme le groupe qui l’a combattu à Jamal, dérivé du verset : « Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre détriment » [48:10]. Qasitin ou les déviateurs, terme utilisé par l’Imam (p) pour désigner le groupe qui l’a combattu à Siffine, également dérivé du verset :  « Et quant aux injustes (Qasitun), ils formeront le combustible de l’Enfer. » [72:15]. Mariqin ou ceux qui sont sortis de la foi, terme utilisé par l’Imam (p) pour désigner le groupe de Kharijis qui l’ont combattu à Nahrawan, dérivé d’un Hadith prophétique qui lui a été adressé et qui dit : « Tu combattras après moi ceux qui violent le serment, qui dévient de la vérité et ceux qui sont sortis de la foi. » (Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah » ; Ibn ‘Abdul Birr, « Al Isti’ab » ; Jalaluddin al Suyuti, « Tafsir Durrul Manthur » ; Al Hakim al Naysaburi, « Mustadrak alal Sahihayn » ; Ibn Athir al Jazari, « Asadul Gabah » ; Ali al Muttaqi al Hindi, « Kanzul Ummal » ; etc. ) [traducteur].

[36] Allah (S) a révélé le verset suivant (unanimement reconnu par les exégètes Chiites et Ahlul Sunnah) : « Vous n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants qui accomplissent la Salat, s’acquittent de la Zakat, et s’inclinent (devant Allah). » [5:55]

[37] Sheikh al Moufid, Shahidul Awwal et Sayyad Ibn Tawus rapportent dans Al Iqbal, que Ja’far al

Sadiq (p) a fait référence à l’Emir des croyants (p) dans ces salutations : « La paix soit avec toi Ô Grand Signe d’Allah [S] (Ayatullah al Uzma). » (Mohammad Baqir al Majlisi, « Bihar al Anwar » ; Sheikh Abbas al Qummi, « Mafatihul Jinan (ses salutations le jour de la naissance du Saint Prophète [pslf]) ». [traducteur].

[38] Naba’ul Azim ou « la grande nouvelle ». Voir le verset : « Sur quoi s’interrogent-ils mutuellement ? Sur la grande nouvelle, à propos de laquelle ils divergent. Eh bien non ! Ils sauront bientôt. » [78:1-4]. Abu Nu’aym al Isfahani écrit dans son livre Hulyatul Awliya que le Saint Prophète (pslf) a dit que par « Naba’ul azim » on entend Ali bin Abi Talib (p) et sa succession de la fonction apostolique en tant que Premier Imam (p) ou le Guide Divinement Choisi. Alqamah raconte que le jour de la bataille de Siffine, un homme armé sortit de l’armée de Muawiyah (la) en récitant cette Surah. Imam Ali (p) se rendit auprès de lui et lui demanda : « Connais-tu la signification de Naba’ul Azim ? » Il répondit par la négative et l’Imam (p) dit : « Sache que je suis le Naba’ul Azim. C’est au sujet de ma position de premier successeur divinement choisi du dernier Prophète (pslf) dont vous avez douté ». (Fathullah al Kashani, « Tafsir Manhajul Sadiqin ») [traducteur].

[39] L’auteur d’Al Agani (Abul Faraj al Isfahani) cite dans Al Mada’eni, qu’un jour, Sayyad al Himyari était assis sur son cheval à Kunasah dans Kufa en criant : « Quiconque raconte une excellence de l’Emir des croyants (p) pour laquelle je n’ai composé aucun vers, je lui donnerai ce cheval ainsi que tout ce que je possède ». Entendant cela, les traditionnistes se mirent à narrer des hadith sur l’excellence de l’Imam (p), tandis que le Sayyad récitait des vers qu’il avait (déjà) composés sur eux. Puis un homme s’approcha de lui et rapporta un Hadith d’Abul Zagl al Muradi, qui dit qu’une fois j’étais en présence de l’Emir des croyants (p) et il se purifiait pour les Prières. Il retira ses chaussures et un serpent y pénétra. Lorsqu’il voulut remettre ses bottes, un corbeau apparut soudain, prit la botte et s’envola, puis la jeta sur la terre et le serpent s’en échappa furtivement. Lorsque Sayyad al Himyari entendit cela, il accomplit sa promesse et composa des vers sur ce sujet en disant : « Voici ! Ô peuple ! Comme c’est étonnant ! Les chaussures d’Abul Hassan (Imam

Ali [p]) et les ampoules ». [Auteur]

[40] On rapporte qu’un jour, un homme d’adarbayjan vint en présence de l’Emir des croyants (p) et dit qu’il avait un chameau qui était têtu et ne se soumettait à lui d’aucune façon. L’Imam (p) lui dit : « À ton retour, va à l’endroit même où le chameau se montre obstiné envers toi et récite la supplication (Du’a’) suivante : « Allahumma inni Atawajjahu Ilayka bi Nabbiyika Nabiyyil Rahmati wa Ahli Baytehi, alladina Akhtartahum ala Ilmin alal ‘alamin. Allahumma fa Dalli Su’ubataha wa Huzunataha, wakfeni Sharraha, fa Innakal Kafiyul Mu’afi wal Galibul Qahir ». (Ô Allah (S) ! Je m’adresse à Toi par Ton Apôtre (pslf), l’Apôtre de la Miséricorde et ses Ahlulbayt (p), qui sont choisis pour la connaissance des mondes. Ô Allah (S) ! Humilie donc son obstination et son chagrin, et repousse son mal, car tu es suffisant, récupérateur et prédominant, Celui qui soumet). L’homme retourna sur ses pas et apprivoisa l’animal avec la supplication. L’année suivante, il s’assit dessus et arriva en présence de l’Imam (p). Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, l’Imam (p) rapporta tout l’incident de l’apprivoisement de l’animal, en entendant cela, il dit : « Il semble que vous étiez présent là et que vous avez été témoin de tout ». [Auteur]

[41] Abu Ishaq al Sibi et Harith al A’awar rapportent qu’un jour, nous avons vu un vieil homme pleurer dans la rue de Kufa et s’écrier : « J’ai vécu cent ans, mais je n’ai pas été témoin de l’équité, à l’exception d’une heure ». Nous lui avons demandé comment et il a répondu : « Je suis Hujr al Himyari et j’ai suivi la religion juive. Je suis venu à Kufa pour acheter de la nourriture et lorsque j’ai atteint Qubbah (un endroit à Kufa), toute ma richesse a disparu. Je suis allé voir Malik al Ashtar et lui ai fait part de mon chagrin. Il me conduisit à son tour auprès de l’Emir des croyants (p) et dès que son regard se posa sur moi, il dit : « Ô frère juif ! La connaissance de la mort et du malheur (Ilm Manaya wal Balaya), du passé et de l’avenir, est avec nous. Dois-je t’informer de la raison pour laquelle tu es venu me voir ou vas-tu me le dire ? » Je lui ai dit de le dire et il a répondu : « Le Djinn t’a volé ta richesse à Qubbah, alors que désires-tu maintenant ? » J’ai répondu : « Je deviendrai musulman si tu me fais plaisir et si tu me rends ma fortune ». Puis il m’emmena avec lui à Qubbah, récita deux unités de prières, implora et dit : « Il sera lancé contre vous un jet de feu et de fumée [ou de cuivre fondu], et vous ne serez pas secourus. » [55:35]. Puis il dit : « Ô peuple des Djinns ! Vous m’avez prêté allégeance (Bay’ah) et avez prêté serment. Quel acte répréhensible vous avez commis ! Soudain, j’ai vu ma richesse émerger de nulle part. Voyant cela, j’ai récité la Kalimah et j’ai embrassé la foi. Lorsque je suis arrivé à Kufa, l’Imam (p) a été martyrisé et j’en ai pleuré ». Ibn Uqdah dit que cet homme était originaire de Madina. [Auteur]

[42] En référence aux livres suivants : Kashful Rams an Hadithi Raddul Shams par Sheikh

Mohammad Baqir al Mahmudi, Raddul Shams par Mohammad Sa’id al Turayhi, Mash-had Raddul Shams lil Imam Ali bin Abi Talib (p) fil Hillah par Dr. Abdul Azim Abbas al Jawdari, Raddul Shams li Ali (p) par Sayyad Ja’far Murtadha al Ameli, Radde Shams par Mohammad Sadiq al Ansari (Farsi), Mas’alah fi Tashih Raddul Shams wa Targibul Nawasibul Shums by Hakim al Haskani (Ahlul Sunnah), etc. [Traducteur]

[43] Un jour, un croyant a emprunté de l’argent à un hypocrite et lui a demandé de le lui rendre (mais il n’a pas pu le faire). L’Emir des croyants (p) pria pour lui puis lui demanda de lui procurer des cailloux et une motte de terre. Il les plaça ensuite dans ses mains bénies et ils se transformèrent en or jaune. Il le remit ensuite au croyant, qui s’acquitta de sa dette tout en conservant cent mille dirhams. [Auteur]

[44] En référence au verset : « Nous avons certes accordé une grâce à Dawud (David) de Notre part. Ô montagnes et oiseaux, répétez avec lui (les louanges d’Allah). Et pour lui, Nous avons amolli le fer » [34:10]. Le prophète Dawud (p) était doté d’une voix mélodieuse et enchanteresse et chaque fois qu’il chantait la gloire d’Allah (S), les montagnes environnantes faisaient écho à la louange et les oiseaux chantaient en chœur avec lui, et le fer, qui est l’un des métaux les plus durs, était rendu mou entre ses mains. En effet, sans chauffer le métal, Dawud le rendait suffisamment souple pour fabriquer des armures. On dit qu’il fut le premier à fabriquer des cottes de mailles et des armures de mailles. (S.V. Mir Ahmad Ali, « The Holy Qur’an : Text, Translation and Commentary »). [Traducteur]

[45] Masjid Raddul Shams est situé dans le sud de Hillah et comme les résidents de Hillah ont été pour la plupart des Imamiyyah et des disciples sincères des Ahlulbayt (p), ils ont toujours construit et occupé la mosquée. À l’inverse, la Masjid Jumjumah (Masjid des crânes) se trouve dans un coin, loin du passage des Chiites, et se trouve donc dans un état d’abandon et isolé. Son souvenir s’est lentement atténué, alors qu’un groupe d’Éminents Savants, comme Ibn Shahr ashub, Qutubuddin al Rawandi, Ibn Hamzah al Toussi et d’autres l’ont signalé dans les miracles et les excellences de l’Emir des croyants (p). Notre maître, Mirza Hussain al Nuri, au cours de ses derniers jours, s’est rendu à Hillah pour découvrir cette honorable mosquée. Après de grands efforts, il découvrit cette mosquée dans le village de Jumjumah, près de Hillah, et c’est là que repose la tombe d’Imran bin Amirul Mu’minin, dans un jardin situé à l’extrémité du village, sur son côté est. Les plus âgés du village ont rapporté que leurs prédécesseurs avaient vu une coupole sur cette mosquée. Il est établi parmi les habitants que si quelqu’un prenait une brique de la base du dôme et la fixait dans sa maison ou dans son puits, les deux seraient ruinés. C’est pourquoi personne n’a eu le courage de soulever les briques, alors que les fondations du Masjid ont été découvertes lorsque la terre a été soulevée. Mais jusqu’à présent, personne n’a pris l’initiative de la reconstruire et il est à espérer que le sang ardent et la ferveur religieuse de certaines personnes fortunées, qui sont constamment actives dans la propagation de la religion et le renforcement des fondements de la Shariah, puissent se mettre en mouvement. Ils prendraient des mesures pour animer cette Maison d’Allah (S) abandonnée, la niche de prière de l’Emir des croyants (p) et rendre son miracle permanent, personnellement ou par l’intermédiaire d’autres personnes. Ils rendraient ainsi les Chiites fières et dignes. Ils garantiraient ainsi leur avenir dans le contexte du verset suivant : « Ne peupleront les mosquées d’Allah que ceux qui croient en Allah et au Jour dernier, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat et ne craignent qu’Allah. Il se peut que ceux-là soient du nombre des bien-guidés. » [9:18]. Ils rendraient leur nom éternel pour les années à venir et s’égayeraient eux-mêmes. [Auteur]

[46] Sayyad Mohammad al Ashraf, l’auteur du livre Fadha’elul Sadat écrit que lorsque l’Imam al Hussain (p) fut martyrisé, il y avait douze mille nourrissons des Bani Umayyah, dont les berceaux étaient d’or et d’argent. Et Hussain (p) ne possédait pas d’autre enfant que son fils Ali (Zainul Abidine [p]). Aujourd’hui, il n’existe aucune ville ou village, peuplé ou non, à l’exception d’un grand nombre issu de la descendance de Hussain (p). Alors qu’il n’en existe aucun des Bani Umayyah, à l’exception d’une quantité négligeable. Citons cette réfutation d’Allah (S) à Amru bin al As : « Celui qui te hait sera certes, sans postérité. » [108:3]. Sibt Ibnul Jawzi écrit dans son Tadkirah Khawasul Ummah d’Al Waqidi que Mansur al Abbasi emprisonna vingt personnes parmi la progéniture d’Imam al Hussain (p) dans un cachot sous la terre qui était toujours englouti dans les ténèbres, alors que le jour et la nuit n’y étaient pas connus. Il n’y avait ni puits ni toilettes pour répondre à l’appel de la nature. Ces gens se soulageaient au même endroit et la puanteur les accablait. Leurs pieds enflaient continuellement et ils y menaient une vie très dure. Si l’un d’entre eux mourait, il ne pouvait être enterré, tandis que les vivants le voyaient et pleuraient sur lui, jusqu’à ce qu’il meure.

Al Tabari est d’avis qu’ils sont morts d’une soif intense. [Auteur]

[47] Suwayd bin Gaflah rapporte qu’un homme vint trouver l’Emir des croyants (p) et lui dit : « Ô Emir des croyants (p), je suis passé par Wadi al Qarni et j’ai vu que Khalid bin Artafah était mort. J’ai demandé pardon pour lui ». Entendant cela, l’Emir des croyants (p) dit : « Il n’est pas mort et il ne mourra pas tant qu’il ne sera pas à la tête d’une armée d’égaré dont le porte-drapeau sera Habib b. Himaz ». Un homme se trouvant sous la chaire (Mimbar) dit : « O Emir des croyants ! Je fais parti de vos partisans et je suis quelqu’un qui vous aime ». L’Imam (p) lui demanda qui il était et il répondit : « Je suis Habib b. Himaz ». L’Imam (p) poursuivit : « Tu porteras (cet étendard). En effet, tu le porteras et tu entreras par cette porte ». En disant cela, il désigna de la main la porte de l’éléphant (Bab al Fil). Après la mort de l’Emir des croyants (p) et de Hassan (p), ainsi que les événements concernant Hussain (p) et sa révolte, Ibn Ziyad (la) envoya Umar bin Sa’ad (la) contre Hussain (p). Il confia à Khalid bin Artafah le commandement de l’avant-garde et fit de Habib b. Himaz le porte-étendard. Il avança jusqu’à ce qu’il entre dans la Masjid par la porte de l’éléphant (Sheikh al Moufid, « Al Irshad ») [traducteur].

[48] Nakithin ou les violateurs de serment, désignés par l’Imam Ali (p) comme le groupe qui l’a combattu à Jamal, d’après le verset « Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre détriment » [48:10]. Qasitin ou les déviateurs, terme utilisé par l’Imam Ali (p) pour désigner le groupe qui l’a combattu à Siffine, dérivé du verset « Et quant aux injustes, ils formeront le combustible de l’Enfer. » [72:15]. Mariqin ou ceux qui ont raté la religion, terme utilisé par l’Imam Ali (p) pour désigner le groupe de Kharijis qui l’ont combattu à Nahrawan, dérivé d’un Hadith prophétique selon lequel il (pslf) a dit : « Tu combattras après moi avec les violateurs de serment (Nakithin), les déviateurs (Qasitin) et ceux qui ont manqué à la religion (Mariqin) ». (Jalaluddin al Suyuti, « Tarikhul Khulafa' » ; Hakim al Naysapuri, « Al Mustadrak al Sahihayn » ; Ibn ‘Abdul Birr, « Al Isti’ab ; Ibn Athir al Jazari, « Asadul Gabah » ; Ali al Muttaqi al Hindi, « Kanzul ‘Ummal » ; etc.) [traducteur].

[49] Son nom est incorrectement mentionné comme étant Ali bin Mohammad bin Ahmad bin Ali bin isa bin Zayd bin Ali Zainul Abidine, qui a déclenché un soulèvement contre le pouvoir Abbasi de Mu’tamad Billah. Comme la rébellion comprenait un grand nombre d’esclaves noirs (Zanj), elle fut appelée « guerre des Zanj » et Ali bin Mohammad Sahib al Zanj. La prédiction de l’Imam Ali (p) était adressée à Ahnaf bin Qays : « Ô Ahnaf ! C’est comme si je le voyais s’avancer avec une armée qui ne fait ni poussière ni bruit, ni bruissement de rênes ni hennissement de chevaux. Ils foulent le sol de leurs pieds comme s’il s’agissait de pattes d’autruche ». (Nahjul Balabah) Et bien qu’il ait prétendu descendre de l’Imam Zainul Abidine (p) pour justifier ses actions et ses motivations égoïstes, il est réfuté par un Hadith de l’Imam Hassan al Askari (p) qui dit : « Sahib al Zanj n’est pas un des Ahlulbayt (p). » [traducteur].

[50] Se référer au verset : « Et lorsque Nous te disions que ton Seigneur (S) cerne tous les gens (par Sa puissance et Son savoir). Quant à la vision que Nous t’avons montrée, Nous ne l’avons faite que pour éprouver les gens, tout comme l’arbre maudit mentionné dans le Coran. Nous les menaçons, mais cela ne fait qu’augmenter leur grande transgression. » [17:60]. Il est convenu que « l’arbre maudit » dont il est question dans ce verset sont les Bani Umayyah. Voir Jalaluddin al Suyuti, « Tafsir Durrul Manthur » ; Abul Fida’, « Tarikh » ; Ibn Abil Hadid al Mu’tazili, « Sharh Nahjul Balagah » ; Al Hakim al Naysaburi, « Mustadrak alal Sahihayn » ; Al Haythami, « Majma’ul Zawa’id » ; Abu Nu’aym al Asbahani, « Dala’ilul Nubuwwah » ; Al Tabarani, « Al Mu’jamul Kabir » ; Al Dahabi, « Mizanul I’itidal » ; etc. [traducteur]

[51] En référence à Muawiyah (la) qui avait pris le contrôle total par la force ou par la ruse et est donc mentionné comme « le plus prospère » en raison de la puissance de leur règne (Bani Umayyah) et de leur mode de vie vigoureux (pendant son règne). [traducteur]

[52] En référence à Marwan bin Mohammad al Himar (ou l’âne), le dernier chef des Umayyah qui fut vaincu et tué. [traducteur]

[53] Abul Abbas Saffah était le plus gracieux et le plus miséricordieux d’entre eux [traducteur].

[54] Ja’far bin Mohammad bin Harun (la), connu sous le nom de Mutawakkil (la), qui était une personnification du mal et de l’immoralité. Il a exercé une oppression à l’égard des Bani Hashim et d’Al Ali (p) plus qu’aucun de ses prédécesseurs. Il n’a pas ménagé ses efforts pour détruire et profaner la tombe sacrée de l’Imam al Hussain (p) à Karbala et punir ses pèlerins de la pire des manières. Il fut tué par son propre fils Muntasir. [traducteur]

[55] Mutamad (Ahmad bin Mutawakkil), bien que son règne ait duré vingt-trois ans, est resté le plus souvent empêtré dans des batailles contre Sahib al Zanj et d’autres. [traducteur]

[56] Mutadhid (Ahmad bin Talhah bin Mutawakkil) qui a vu en rêve un homme qui s’est approché de la Dijlah (fleuve Tigre) et a fait signe vers l’eau. Toute l’eau s’accumula dans ses mains, puis il ouvrit sa paume et de l’eau en jaillit. Il demanda à Mutadhid s’il le reconnaissait et celui-ci répondit par la négative. La personne dit alors : « Je suis Ali bin Abi Talib (p). Lorsque tu seras assis sur le trône, favorise ma descendance. » Ainsi, lorsque le royaume lui a été transmis, il a aimé les Alawis et les a favorisés, de sorte que l’Imam (p) l’a décrit comme « l’accomplisseur de promesses et le protecteur des liens du sang ». [traducteur]

[57] Ja’far bin Ahmad, appelé Muqtadir billah. Muannas al Khadim rassembla une armée et vint à Mossul dont il prit le contrôle, puis il vint affronter Muqtadir à Bagdad, et l’armée de ce dernier s’enfuit. Muqtadir fut décapité au cours de la bataille et sa tête fut placée sur la lance. [traducteur]

[58] Trois fils ont succédé à Muqtadir, à savoir Al Radhi billah Mohammad, Al Muttaqi billah Ibrahim et Al Muti billah Fadhl, qui régnèrent l’un après l’autre, tous étant des égarés. [traducteur]

[59] Allamah al Majlisi écrit dans son Biharul Anwar que les narrateurs ont cité à tort le nombre vingtdeuxième, il s’agit plutôt du vingt-cinquième ou du vingt-sixième. En effet, le vingt-deuxième était Muktafi billah Abdullah qui assuma la royauté alors qu’il avait dépassé l’âge de quarante et un ans. Le vingt-cinquième fut Ahmad bin Ishaq, connu sous le nom de Qadir billah, âgé de quatrevingt-six ans et qui régna pendant quarante et un ans. Ou encore le vingt-sixième, Qaim billah, âgé de quatre-vingt-cinq ans et dont le règne a duré quarante-quatre ans. [traducteur]

[60] Abu Ahmad Mustasim, inefficace, confia les affaires de son règne à son ministre Muayyiduddin al Alqami, sot et bavard, et resta lui-même absorbé dans des combats de pigeons et jeux. Il fut tué de la manière décrite, alors qu’il était le dernier d’entre eux (les Bani Abbas). [traducteur]

[61] À l’époque pré-islamique, un marché était organisé chaque année près de Makkah. Il s’appelait Ukaz et l’on y négociait surtout des peaux, ce qui explique que l’on y ait attribué le nom de cuir. Outre les ventes et les achats, des rencontres littéraires étaient également organisées et les Arabes avaient l’habitude d’attirer l’admiration en récitant leurs œuvres. Après l’Islam, ce marché s’est réduit en raison d’une meilleure congrégation sous la forme du Hajj. [traducteur]

[62] Abdullah Ibn Abbas rapporte que j’étais troublé par cela et que je craignais que si le nombre de personnes était inférieur ou supérieur, l’affaire nous causerait un échec. L’anxiété de les compter continua à me troubler, si bien que lorsque les premiers arrivèrent, je commençai à les compter. Leur nombre atteignit neuf cent quatre-vingt-dix-neuf, puis les gens cessèrent de venir. J’ai dit : «  En vérité, nous appartenons à Allah (S) et c’est vers Lui que nous retournerons. Quelle est l’interprétation de ce qu’il a dit ? Alors que je pensais cela, j’ai vu une personne venir vers nous. C’était un homme vêtu d’un manteau de laine, portant une épée, un bouclier et d’autres armes. Il s’approcha d’Imam Ali (p) et lui dit : « Tends ta main pour que je te prête allégeance ». (Sheikh al Moufid, « Al Irshad »). [traducteur]

[63] Il s’agit de Hussain bin Ali (al Abid) bin Hassan al Muthanna bin (Imam) al Hassan bin Ali bin Abi Talib, qui s’est révolté contre le pouvoir des Abbassi en 169 Hijrah à Fakhkh, près de Makkah. Il fut finalement martyrisé avec certains de ses parents et compagnons et fut enterré là. [traducteur]

[64] En référence à Ubaydullah bin Mohammad bin Abdullah bin Ahmad bin Mohammad bin Ismail bin (Imam) Ja’far al Sadiq, connu sous le nom d’Al Mahdi, qui a établi la dynastie Ismailiyah Fatimide en Afrique du Nord. [traducteur]

[65] Se réfère à Ismail bin Imam Ja’far al Sadiq, dont la progéniture était Ubaydullah al Mahdi. Il est appelé Musajji bil Rida, car lorsqu’il décéda, son père (p) l’enveloppa dans son manteau. [traducteur]

[66] Les chefs des Umayyah sont : Muawiyah bin Abu Sufyan (la), Yazid bin Muawiyah (la), Muawiyah bin Yazid, Marwan ibnul Hakam (la), Abdul Malik bin Marwan (la), Walid bin Abdul Malik (la), Sulayman bin Abdul Malik (la), Umar bin Abdul Aziz, Yazid bin Abdul Malik (la), Hisham bin Abdul Malik (la), Walid bin Yazid bin Abdul Malik (la), Yazid bin Walid Abdul Malik (la), Ibrahim bin Walid Abdul Malik (la) et Marwan bin Mohammad bin Marwan (la), pour un total de quatorze. Mais si nous enlevons Muawiyah bin Yazid et Umar bin Abdul Aziz, puisqu’ils ont tous deux renoncé à opprimer les Ahlulbayt (p), il reste douze dirigeants oppresseurs parmi les Bani Umayyah, comme l’avait prédit l’Emir des croyants (p). Et Allah (S) est le Meilleur Connaisseur. [traducteur]

[67] L’éminent auteur Sheikh Abbas al Qummi a écrit un complément à Muntahal Amal, traitant en particulier des « califes » après le Messager d’Allah (pslf) et l’a nommé Tatimmatul Muntaha fi Waqaye Ayyamul Khulafa. Dans ce livre, il traite de la vie des dirigeants des Bani Umayyah et des Bani Abbas, ainsi que des événements importants survenus entre le premier et le treizième siècle de l’Hégire. [traducteur]

[68] Talhah b. Umayrah raconte qu’Ali (p) a rapporté les paroles du Prophète (pslf) aux gens : « Celui dont je suis le maître,  Ali (p) en est le maître». Douze hommes des Ansar en ont témoigné, mais Anas bin Malik était parmi ceux qui ne l’ont pas fait. l’Emir des croyants (p) lui a dit : « Ô Anas ! Qu’est-ce qui t’a empêché de témoigner ? Tu as entendu ce qu’ils ont entendu (du Prophète). » Il répondit : « O Emir des croyants (p) ! J’ai vieilli et j’ai oublié. » Imam (p) pria : « Ô Allah (S) ! S’il ment, frappe-le de la lèpre. » Talhah rapporte que je témoigne devant Allah (S), j’ai vu une blancheur (de lèpre) entre ses yeux. » (Sheikh al Moufid, « Al Irshad ») [traducteur]

[69] Hakam bin Abi Salman rapporte de Zayd b. Arqam, qui a dit qu’Ali (p) a rapporté devant les gens dans la Mosquée : «  Celui dont je suis le maître, Ali (p) en est le maître. Ô Allah (S) ! Prends en amitié celui qui l’a pris en amitié, et garde l’inimitié avec celui qui est en inimitié avec lui. » Douze hommes qui avaient combattu à Badr se levèrent, six à droite et six à gauche, et ils témoignèrent de cela. J’étais parmi ceux qui avaient entendu cela, mais je l’ai caché. Puis Allah (S) m’a ôté la vue. Il (Zayd bin Arqam) regrettait de ne pas avoir témoigné et demandait le pardon d’Allah (S). (Sheikh al Moufid, « Al Irshad »). [traducteur]

[70] Celui qui rejette, un mot lâche utilisé pour désigner les Chiites pour leur refus d’accepter l’autorité religieuse des « trois califes ». [traducteur]

[71] Jalaluddin al Suyuti, « Tafsir al Durrul Manthur » ; Abu Nu’aym al Isfahani, « Hulyatul Awliya » etc

[traducteur]

[72] Ou Hadith de l’oiseau. On rapporte qu’une femme de Madina envoya au Messager d’Allah (pslf) deux oiseaux rôtis, en sandwich entre deux pains, comme cadeau. Le Messager d’Allah (pslf) dit : « Ô Allah (S) ! Envoie-moi une personne qui T’est la plus chère parmi Tes créatures et qui est la plus chère à Ton Prophète (pslf), pour qu’elle mange avec moi. » C’est alors que l’Imam Ali (p) entra et mangea avec lui. Ce Hadith a été unanimement cité par les sources Chiites et nonChiites. Le savant contemporain Sayyad Ali al Milani dans son ouvrage Hadith al Tayr cite les noms de douze compagnons du Messager d’Allah (pslf) qui ont rapporté ce Hadith et de quarante-huit autres maîtres de l’Ahadith dans leurs différents ouvrages, en plus d’autres traditionnistes et savants parmi les Ahlul Sunnah. [traducteur]

[73] Ci-après, le respecté auteur cite quelques versets en Persan à la gloire de l’Emir des croyants (p), que nous ne citerons pas. [traducteur]

[74] Cet incident a été cité en détail dans les événements de la vie du Messager d’Allah (pslf). Allah (S) a révélé le verset suivant dans le Qur’an pour l’Emir des croyants (p) : « Et il y a parmi les gens celui qui se sacrifie pour la recherche de l’agrément d’Allah. Et Allah est Compatissant envers Ses serviteurs » [2:207] [traducteur]

[75] Se référer au verset du Qur’an : « Tu n’es qu’un avertisseur, et à chaque peuple un guide » [7:13]. De nombreuses sources non-chiites reconnaissent que le « Guide » mentionné dans ce verset est Ali bin Abi Talib (p). Voir Jalaluddin al Suyuti, « Tafsir al Durrul Manthur » ; Abu Nu’aym al Isfahani, « Hulyatul Awliya' » ; Fakhruddin al Razi, « Tafsirul Kabir » ; Ibn Mardawayh, « Al Tafsir » ; Al Tabarani, « Al Mu’jamul Sagir » ; Ahmad Ibn Hanbal, « Al Musnad » ; etc. [traducteur]

[76] On rapporte que lorsque le Prophète (pslf) désirait sentir le doux parfum du paradis, il se rendait chez Fatemah (pse) et sentait le doux parfum du paradis et celui de l’arbre de Touba. Le Prophète (pslf) embrassait souvent sa fille, ce qui déplaisait à certaines de ses épouses en raison de leur ignorance de la position estimée de Sayyedah Zahra (pse). (Sheikh Abbas al Qummi, « Baytul Ahzan ») [traducteur]. (Livre traduit en français disponible sur notre site)

[77] L’éminent auteur cite ensuite des versets de Persan, assez longs mais apaisants, tandis que nous ne les citons pas. [traducteur]

[78] Lorsque l’Emir des croyants (p) reçut la nouvelle que les hommes de Muawiyah (la) occupaient des villes et que ses officiers battaient en retraite auprès de lui, il fut très perturbé par leur relâchement et leur désobéissance. Il prononça donc ce sermon : « J’ai été informé que Busr a pris le dessus sur Yaman (Yémen). Par Allah (S), j’ai commencé à penser à ces gens qu’ils allaient bientôt s’emparer de tout le pays grâce à leur unité dans leur injustice et à votre désunion (de votre propre droit) et à votre séparation, à votre désobéissance à votre Imam dans les questions de droit et à leur obéissance à leur chef dans les questions immorale, à leur accomplissement de la confiance en faveur de leur maître et à votre trahison, à leur bon travail dans leurs villes et à votre méfiance. Même si je vous confie un bol en bois, je crains que vous ne vous enfuyez avec l’anse. Seigneur (S) ! Ils sont dégoûtés de moi et je suis dégoûté d’eux. Ils sont las de moi et je suis las d’eux. Change-les pour moi par de meilleurs et change-moi pour eux par un pire. Ô mon Allah (S), fais fondre leurs cœurs comme le sel fond dans l’eau. » (Nahjul Balagah). [traducteur]

[79] Le Messager d’Allah (pslf) a dit : « Le plus dégradé, parmi les premiers et les derniers, tuera Ali

(p). » (Hakim al Naysaburi, Al Mustadrak alal Sahihayn ; Ahmad ibn Hanbal, « Al Musnad » ; Al Muttaqi al Hindi, « Kanzul Ummal », etc. [traducteur]

[80] Il n’a pas eu la force de supporter le feu de ce monde, comment donc supportera-t-il le feu de l’enfer pour toutes les mauvaises actions et les crimes odieux qu’il a commis ? « A ceux qui ne croient pas, on taillera des vêtements de feu, tandis que sur leurs têtes on versera de l’eau bouillante, qui fera fondre ce qui est dans leurs ventres de même que leurs peaux. Et il y aura pour eux des maillets de fer. Toutes les fois qu’ils voudront en sortir (pour échapper) à la détresse, on les y remettra et (on leur dira) : Goûtez au châtiment de la Fournaise. » [22:19-22]. [traducteur]

[81] Non seulement Muawiyah (la) était satisfait du martyre de l’Emir des croyants (p), mais même Aisha (la) ne pouvait contrôler son bonheur. On rapporte que lorsqu’elle reçut la nouvelle du meurtre d’Ali (p), elle tomba en prosternation (en remerciement). (Abul Faraj al Isfahani, « Maqatilul Talibiyyin », Tabari, « Tarikh » ; Ibn Athir al Jazari, « Al Kamil fil Tarikh » ; Ibnul Dimashqi, « Jawahirul Matalib » ; Ibn Sa’ad, « Tabqatul Kubra »). Contrairement aux actions de ces soi-disant musulmans, les non-musulmans ont été plutôt lésés par sa mort. Il est écrit qu’Ali (p) était si populaire, même parmi les non-musulmans, qu’à sa mort, tous les chrétiens, juifs et zoroastriens de Kufa, en particulier leurs femmes et leurs enfants, dont Ali (p) s’occupait personnellement, se lamentèrent sur sa mort et pleurèrent comme on le fait pour son père. Le deuil a été observé même à Jérusalem et l’évêque n’a pas pu retenir ses larmes. (Prof. M.G.Reynold, « Book on Islam »). [traducteur]

[82] Se retirer ou prendre résidence dans une mosquée avec l’intention d’adorer Allah (S). Cet acte comporte une grande récompense et est fortement recommandé (Mustahab). La meilleure période pour cela est le mois de Ramadhan, en particulier les dix derniers jours. Ce séjour ne doit pas être inférieure à trois jours, tandis qu’il n’y a pas de maximum. Il est préférable d’accomplir l’Ehtikaf dans l’une des quatre Masjid, à savoir Masjidul Haram, Masjidul Nabi (pslf), Masjid Kufa ou Masjid al Basrah ; mais il peut également être accompli dans n’importe quelle Masjid de congrégation (Jama’ah) à travers le monde. [traducteur]

[83] Dans de nombreux ouvrages, il est indiqué que l’Emir des croyants (p) lui a lui-même ordonné d’emporter le bol de lait. (Abdul Ridha Ma’ash, « Maqtalal Amirul Mu’minin »). [traducteur]

[84] Neveu d’Imam Ali (p), par l’intermédiaire de sa sœur Umm Hani, également compagne du Messager d’Allah (pslf). [traducteur]

[85] Selon la narration de Sheikh al Moufid et Al Mas’udi, Ibn Muljim (la), Shabib (la) et Mujashe bin Wardan (la) prirent leurs épées et s’assirent en embuscade pour l’Emir des croyants (p) à la porte de Suddah. Lorsqu’il entra dans le Masjid et que sa voix agréable s’éleva : « O gens ! Les prières ! », ils levèrent leurs épées et se jetèrent sur lui en disant : « Le commandement est celui d’Allah (S), pas le tiens. » Le coup de Shabib, le maudit, resta sans effet, mais l’épée d’Ibn Muljim (la) atterrit sur sa couronne qui se fendit, tandis qu’Ibn Wardan (la) s’enfuyait. Voyant cela, l’Emir des croyants (p) dit : « Cet homme ne doit pas s’échapper. » Les gens se sont jetés sur Ibn Muljim (la), lui ont lancer des pierres et ont crié pour qu’il soit arrêté. Un homme du clan des Hamadan le frappa à la cuisse, tandis que Mugayrah bin Nawfal bin Harith bin Abdul Muttalib le frappa au visage et il tomba. Il fut arrêté et amené à Imam al Hassan (p). Shabib se cacha parmi les gens pour que personne ne puisse le reconnaître, se sauva et s’enfuit chez lui. Abdullah bin Bajrah, qui était son frère du côté de son père, y entra et trouva Shabib dans un état effrayant. Il l’interrogea et lui raconta tout l’épisode. Entendant cela, Abdullah se rendit chez lui, prit une épée et frappa Shabib, le tuant. Selon ce récit, la prière au cours de laquelle l’Emir des croyants (p) a été blessé était la prière de Nafilah du Fajr. [Auteur]

[86] Al Mu’alla bin Ziyad raconte qu’un jour, Abdul Rahman bin Muljim (la) vint trouver l’Emir des croyants (p) pour demander qu’on lui fournisse un cheval. L’Emir des croyants (p) se tourna vers lui et lui demanda : « Es-tu Abdul Rahman bin Muljim al Muradi (la) ? » Il répondit par l’affirmative. Alors l’Imam (p) dit : « O Ghazwan ! Fournis-lui l’animal. » L’homme vint avec un cheval, Ibn Muljim (la) le monta et prit les rênes. Lorsqu’il se fut éloigné, l’Imam (p) dit : « Je veux son amitié et il veut ma mort. Celui qui te présente des excuses est l’un de tes amis de cœur de (la tribu de) Murad. » (Sheikh al Moufid, « Al Irshad ») [traducteur].

[87] Bien que l’estimé auteur cite cet incident dans les notes, nous le citons dans le texte même du livre afin d’éviter des longueurs dans les annotations. [traducteur]

[88] Al Mas’udi écrit dans son Murawwajul Dahab, qu’alors il appela Hassan (p) et Hussain (p) et leur dit : « Je vous recommande à tous deux la piété envers Allah (S), l’Unique. Ne courez pas après ce monde vicieux, même s’il essaie de vous séduire, dites la vérité, ayez pitié des orphelins, assistez les faibles, soyez hostiles à l’oppresseur, aidez l’opprimé et ne craignez la censure d’aucun censeur dans la voie d’Allah (S). » Puis il se tourna vers (Mohammad) Ibn Hanafiyyah et lui dit : « As-tu entendu ce que j’ai dit à tes frères ? » Il répondit par l’affirmative. L’Imam (p) dit alors : « Je vous recommande la même chose à tous. » [Auteur]

[89] Il est rapporté d’Abdullah bin Hazim, qui dit qu’un jour nous sommes partis avec Harun al Abbasi (la) pour chasser à partir de Kufa. Lorsque nous sommes arrivés à Gariyy (Najaful Ashraf), nous avons vu un groupe de gazelles et nous avons envoyé des faucons et des chiens pour les chasser. Les gazelles s’enfuirent et se réfugièrent sur une montagne. Étonnamment, les faucons et les chiens n’ont pas escaladé le monticule et ont reculé. Dès que les Gazelles descendirent du monticule, les faucons et les chiens se mirent à leur poursuite et ils escaladèrent à nouveau le monticule, tout en revenant sur leurs pas. Cet incident se répéta trois fois. Voyant cela, Harun (la) s’étonna et souhaita savoir pourquoi les gazelles s’étaient réfugiées sur le monticule, alors que les faucons et les chiens n’avaient pas eu le courage de l’escalader. Il dit : « Va à Kufa et trouve-moi un homme d’un certain âge. » Un vieillard de Bani Asad fut amené à Harun (la), qui lui demanda : « O homme ! Qu’est-ce que ce monticule, informe-nous à son sujet. » Le vieil homme répondit : « Je te raconterai si tu me promets la sécurité. » Harun (la) y consentit et poursuivit : « Mon père a entendu dire par ses aïeux que ce monticule est en réalité la tombe d’Ali bin Abi Talib (p), qu’Allah (S) en a fait un sanctuaire. Nul n’y vient, s’il n’est en sécurité. Quiconque s’abrite dans ce monticule est sauvé, c’est pourquoi les Gazelles sont restées à l’abri du danger dans son refuge. » En entendant cela, Harun (la) descendit de son cheval et demanda de l’eau. Il fit ses ablutions (Wudhu) et récita des prières et des supplications à côté du monticule et pleura. Puis il ordonna qu’un mausolée soit érigé sur le monticule avec quatre portes. Certains de ses compagnons firent la remarque suivante : « Nous sommes justes avec sa tombe et nous emprisonnons également sa progéniture. » ? (Sheikh al Moufid, « Al Irshad » ; Hassan bin Abil Hasan al Daylami « Irshadul Qulub »). [traducteur]

[90] Nous (l’auteur) citerons ce sermon en détail ultérieurement dans la biographie de l’Imam al Hassan (p), dans lequel il dit : « Il a laissé derrière lui sept cents dirhams pour acheter un serviteur pour sa famille. » [Auteur]

[91] Qutubuddin al Rawandi rapporte de Hassan bin Mohammad, également connu sous le nom d’Ibn Rifa, de Kufa, qu’un jour, j’étais dans la Masjidul Haram et j’ai vu des gens rassemblés près de Maqam Ibrahim (p), tandis qu’une personne était assise là. J’ai demandé et on m’a dit qu’il s’agissait d’un ermite qui avait accepté l’Islam. Je m’approchai de lui et je vis un vieil homme, portant un manteau de laine, assis près de Maqam Ibrahim (p). Il relatait un incident en disant : « Je suis un chef parmi les ermites de Sumi’ah. Un jour, j’ai vu un oiseau, semblable à un aigle, cracher des morceaux d’un corps humain, l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’ils se rejoignent pour former un homme complet. J’ai demandé à cet homme : « Qui es-tu ? » Mais il n’a pas répondu. Je lui ai demandé à nouveau : « Je te demande au nom de ton Créateur, dis-moi qui tu es. » Entendant cela, il répondit : « Je suis Ibn Muljim al Muradi (la). » Je lui ai de nouveau demandé : « Quel péché as-tu commis pour que cet oiseau rejette continuellement tes parties corporelles et qu’il les reprenne après qu’elles se soient réunies ? » Il répondit : « Je suis le meurtrier d’Ali bin Abi Talib (p). Allah (S) a désigné cet oiseau pour me punir quotidiennement en faisant cela. » L’ermite poursuivit en disant qu’alors que nous étions encore en train de parler, l’oiseau réapparut et le découpa en morceaux, prenant chaque morceau, l’un après l’autre, et s’envola. J’ai attendu que l’oiseau revienne, il est revenu et a régurgité les morceaux. Quand ils se sont réunis, je lui ai demandé : « Qui est Ali bin Abi Talib (p) ? » Il répondit : « Ali bin Abi Talib (p), le cousin paternel et vice-gérant du Prophète de l’Islam Mohammad (pslf). » (Sayyad Hashim al Bahrani, « Madinatul Ma’ajiz ») [traducteur].

[92] Sayyedah Zaynab as Sugra (la jeune Zaynab), plus connue sous son agnomen Umm Kulthum, était la fille cadette de l’Emir des croyants (p) Imam Ali (p) et de Sayyedah Fatemah al Zahra (pse). Elle est née à l’époque de son grand-père, le Prophète Mohammad (pslf), qui l’a chérie et nourrie sur ses genoux bénis. Son excellent caractère, sa morale sublime, sa vertu abondante et sa sagesse inégalée lui ont valu une grande renommée et elle était considérée comme l’héritière de la chasteté de sa mère, après sa sœur aînée Sayyedah Zaynab al Kubra (pse). Elle fut mariée à son cousin Mohammad bin Ja’far à Tayyar, qui mourut en la laissant veuve. Elle resta attachée et dévouée à ses frères Imam al Hassan (p) et Imam al Hussain (p). Umm Kulthum (p) accompagna ce dernier à Karbala et fut témoin de l’épisode déchirant de son martyre et de ceux des autres hommes de sa famille. Ses discours et sermons à Kufa et à Damas, réprimandant et condamnant les oppresseurs pour leurs méfaits, témoignent de son éloquence et de son caractère valeureux, héritage de son père Imam Ali (p). Elle est restée ferme et a supporté patiemment les pires épreuves de la vie, aux côtés de sa sœur Sayyedah Zaynab al Kubra, entrant dans les rangs des femmes les plus honorables et les plus pieuses du monde. L’épisode cité par les sources non Chiites de son prétendu mariage avec Umar ibnul Khattab (la) n’est rien d’autre que fictif, et est fabriqué dans le seul but de rabaisser le statut exalté des Ahlulbayt (p) et d’applaudir leurs ennemis. Les savants Chiites ont écrit de nombreux ouvrages pour réfuter cette allégation. Pour une étude plus approfondie, voir Al Sirrul Makhtum fi Tahqiq Aqd Umm Kulthum par Mawlawi Mohammad Insha’allah al Mohammadi al Siddiqi al Hanafi al Badayuni (auteur Ahlul Sunnah), Afhamul A’ada wal Khusum fi nahi Tazwij Sayyidatina Umm Kulthum par Sayyad Nasir Hussain al Musawi, Kanze Maktum fi hall Aqd Umm Kulthum par Fakhrul hukama Sayyad Ali Aẓhar, Risalah fi Khabar Tazwij Umm Kulthum min Umar par Sayyad Ali al Milani, etc. Umm Kulthum (pse) est décédée à Damas et repose dans le célèbre cimetière de Bab Saghir, en face de sa nièce Sayyedah Sakinah (pse), la fille d’Imam al Hussain (p). [traducteur]

[93] Certains sont même d’avis qu’il repose à Ta’if, à côté de la tombe d’Abdullah bin Abbas bin Abdul Muttalib, et Allah (S) est le Meilleur Connaisseur. [traducteur]

[94] On rapporte qu’un jour, le César envoya deux hommes de son armée à Muawiyah (la), affirmant que l’un était l’homme le plus fort de Rome et l’autre le plus grand. Il envoya un message à Muawiyah (la) lui demandant s’il avait dans son armée quelqu’un de plus fort et de plus grand qu’eux. Muawiyah (la) rassembla des gens et leur demanda leur avis ; ils lui conseillèrent d’appeler soit Mohammad Ibnul hanafiyyah, soit Abdullah bin Zubayr. Il appela Mohammad Ibnul hanafiyyah et lui raconta l’incident. Mohammad se tourna vers l’homme romain et lui dit : « Soit tu t’assois et j’essaie de te faire lever, soit je m’assois et tu me tires la main pour essayer de me faire lever. » Le Romain lui dit de s’asseoir. Lorsque Mohammad s’assit, le Romain fit tout son possible pour tirer sur sa main et le faire se lever, mais il n’y parvint pas. Le Romain s’assit alors et Mohammad lui tira la main, le souleva en l’air et le jeta à terre, acceptant ainsi sa défaite. Qays bin Sa’ad bin Ubadah arriva alors et remit son pantalon à l’autre Romain pour qu’il le porte. Le Romain porta le pantalon qui lui arrivait à la poitrine, tandis que sa partie inférieure traînait sur la terre, et il accepta donc lui aussi la défaite. (Ibn Kathir al Dimashqi, « Al Bidayah wal Nihayah », Abul Abbas al Mubarrad, « Al Kamil fil Lugah wal Adab »). [traducteur]

[95] L’une des femmes les plus pieuses et les plus éminentes du monde islamique. Elle s’appelait Fatemah bint hizam bin Khalid et appartenait au valeureux clan des Bani Kilab. Imam Ali (p) demanda à son frère Aqil, généalogiste des Arabes, de lui proposer en mariage une femme issue d’un clan valeureux qui donnerait naissance à des fils valeureux, et sur sa proposition, il l’épousa. Elle lui donna quatre fils : Abul Fadhlil Abbas (p), Abdullah, Ja’far et Uthman. Depuis le jour où elle est entrée dans la demeure de Fatemah (pse), elle a proclamé aux enfants de Sayyedah Fatemah (pse) qu’elle n’était pas venue à eux en tant que mère, mais plutôt en tant que servante. Elle a même appris à ses enfants à ne pas considérer Imam al Hassan (pse), Imam al Hussain (p), Sayyedah Zaynab (pse) et Sayyedah Umm Kulthum (pse) comme leurs frères et sœurs, mais plutôt comme leurs maîtres. Elle servit Imam Ali (p) avec dévouement et après son martyre, elle resta attachée à ses enfants (p). Elle a même sacrifié tous ses fils à Karbala pour l’Islam et Imam al Hussain (p). Cette éminente dame est décédée à Madinatul Munawwarah et repose dans le cimetière d’Al Baqi. Nos érudits ont écrit de nombreux ouvrages sur son excellence, tandis que cette courte note ne peut contenir ses innombrables mérites. [traducteur]

[96] Umm Hani bint Abi Talib, la sœur de l’Emir des croyants (p). [traducteur]

[97] Al Majdi fi Ansabul Talibiyyin par Najmuddin Abul Hassan Ali al Alawi al Umari al Atrafi, connu sous le nom d’Ibnul Sufi. [traducteur]

[98] Son affirmation est totalement dénuée de fondement, puisque de nombreux savants Ahlul Sunnah ont mentionné dans leurs livres l’existence de Mohsine (p) et son martyr par fausse couche des mains des mécréants. L’éminent savant contemporain Sayyad Mohammad Mahdi al Musawi al Khirsan, dans son livre Al Muhsin al Sibt Mawlud am Siqt, cite les déclarations de vingt-six savants Ahlul Sunnah, qui ont mentionné dans leurs livres respectifs que Mohsine (p) a été martyrisé suite à la fausse couche de Fatemah (pse) lorsque les transgresseurs ont attaqué sa demeure. [traducteur]

[99] Cette association a été officiellement formée par le gouvernement administratif qui a commencé au troisième siècle de l’Hégire. Une personne, parmi les enfants de l’Emir des croyants (p), a été nommée chef de chaque ville, dont la mission était de prendre en charge l’ensemble des affaires des Talibiyyin et de protéger les actes de leur généalogie, tandis que sa nomination était faite par le Naqibul Nuqaba (chef des chefs) désigné par le souverain. Ce poste était similaire à celui de ministre dans les agences de l’État. Pendant la période du règne Abbasside, celui qui était désigné à ce poste était appelé Naqibul Talibiyyin ou Naqibul Alawiyyin, et plus tard Naqibul Ashraf. Plus tard, le titre « d’Al Sharif » a été attribué aux Ahlulbayt, parmi la progéniture d’Imam al Hassan (p), d’Imam al Hussain (p), Imam Ali de son fils Mohammad Ibnul hanafiyyah ou d’autres fils tels que Ja’far bin Abi Talib, Aqil bin Abi Talib ou Abbas bin Abdul Muttalib. Mais sous le règne des souverains Fatimides en Égypte, ils ont limité ce préfixe à la seule descendance de l’Imam al Hassan (p) et de l’Imam al Hussain (p). Cette position est restée vitale à travers les âges, alors qu’il n’y avait pas de chef, à l’exception des anciens de cette communauté et de leurs éminents représentants. Les devoirs et les droits du Naqib ont perduré jusqu’au neuvième siècle de l’Hégire, comme l’écrit Abil Hassan al Mawardi dans son Ahkamul Sultaniyyah. (Sayyad Hassan al Amin, « Da’eratul Ma’ariful Islamiyyah al Shi’iyyah » ; Sayyad Najmuddin al ‘Alawi al Umari, « Al Majdi fi Ansabil Talibiyyin »). [traducteur]

le nombre d’enfants de l’Imam Ali

quels sont le nombre d’enfants de l’Imam Ali (béni soit-il) leurs prénoms et les prénoms de leurs mères?

Question

Combien d’enfants avait le premier Imam des musulmans, Ali Ibn Abi Taleb (béni soit-il)? Quels sont leurs prénoms et les prénoms de leurs mères? Parlez également de leur biographie?

Résumé de la réponse

Le Cheikh Mofid indique dans son livre « Ershad » (orientation) que 17 (filles et garçons) était le nombre des enfants de l’Imam Ali (béni soit-il). Selon lui, un certain nombre d’Oulémas chiites affirment que la vénérée Fatimah (bénie soit-elle) avait fait une fausse couche, après le décès du noble Prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Il s’agissait d’un fétus que le noble Prophète avait nommé Mohsen. Il aurait donc d’après ces derniers 18 enfants. Mais « Massoudi » dans son livre  » Moravej-ol- Dhahab » affirme que l’Imam Ali (béni soit-il) avaient 25 enfants.

Réponse détaillée

Compte tenu du fait qu’après la mort en martyr de la vénérée Fatimah Zahra (béni soit-elle) l’Imam Ali (béni soit-il) a épousé d’autres femmes et qu’ils ont eus des enfants, le Cheikh Mofid indique dans son livre « Ershad » (orientation) que 17 (filles et garçons) était le nombre des enfants de l’Imam Ali (béni soit-il). Selon lui, un certain nombre d’Oulémas chiites affirment que la vénérée Fatimah (bénie soit-elle) avait fait une fausse couche, après le décès du noble Prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Il s’agissait d’un fétus que le noble Prophète avait nommé Mohsen. Il aurait donc d’après ces derniers 18 enfants. « Massoudi » dans son livre  » Moravej-ol- Dhahab » affirme que l’Imam Ali (béni soit-il) avaient 25 enfants. Dans le livre « Tabaqât » d’Ibn Saad[1] et dans celui de Belazeri « Ansab al-Ashrâf »[2] les enfants de l’Imam Ali (béni soit-il) sont:

1-       Les enfants dont la mère était la noble Fatimah Zahra (béni soit-elle), fille du noble Prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Il s’agit de l’Imam Hassan (béni soit-il); de l’Imam Hossein (béni soit-il), de Mohsen, de la vénérée Zeinab Kobra et de Oum Kalsoum Kobra. En ce qui concerne Mohsen, la vénérée Fatimah (bénie soit-elle) ayant fait une fausse couche, lors de l’attaque contre sa maison. Mais Ibn Athir souligne que Mohsen est décédé  dans son enfance. Zeinab a épousé Abdallah Ibn Jaafar Ibn Abi Taleb et Oum Kalsoum est devenue l’épouse d’Omar Ibn Khattab.[3]

2-       Mohammad Ibn Ali plus connu sous le nom de Mohammad Ibn Hanafiyah dont la mère, Khoulah, était la fille de Jaafar Ibn Qeis Ibn Muslemah.

3-       Les enfants dont la mère était Leily, fille de Massoud. D’abord, Obeidallah Ibn Ali, qui a été tué par Mokhtar (fils d’Abou Obeid) à Mezar, une région à Dasht-i-Mishan au Khouzistan (dans le sud de l’Iran). Ensuite Aboubakr Ibn Ali qui a trouvé le martyre à Karbala. Ces deux fils n’avaient pas d’enfants.

4-       Les enfants dont la mère était Oum al-Banin. Ils étaient au nombre de quatre: Abbas, Osman, Jaafar et Abdallah (quatre frères) qui ont trouvé le martyre à Karbala. Abbas a eu deux fils, Obeidallah et Fadhl. (la génération du noble Abbas (béni-soit-il) a été préservée par Obeidallah).

5-       Un enfant dont la mère était une servante. Il se nommait Mohammad Asghar, tombé en martyr à Karbala.

6-       Yahya et Aoun dont la mère était Asma Bent Amis.

7-       Omar Akbar et Rogheyah (un frère et une sœur) dont la mère se prénommait Sahba.

8-       Un enfant, un garçon du nom de Mohammad Owsat, dont la mère était Imamah, la fille de Abou al-As. (la mère de Imamah était Zeinab la fille du Prophète).

9-       Deux filles dont la mère était Oum Saïd, la fille de Ouarwat Ibn Massoud et de Oum al-Qeis. Il s’agit de deux sœurs prénommées Oum al-Hossein et Ramla Kobra.

10-   Une fille du nom de Oum Yaali dont la mère Mouhayat, était la fille de Oumar al-Qeis.[4] Elle est décédée lorsqu’elle était encore une enfant.

11-   Des filles qui sont nées du mariage de l’Imam Ali (béni soi-il) avec ses servantes. Il s’agit de Oum Hani, de Meymounah, de Zeinab Soghra, de Rmala Soghra, de Oum Kalsoum Soghra, de Fatimah, de Imamah, de Khadijah, d’Oum al-Karam, d’Oum a-Salam, d’Oum Jaafar, de Joumanah et de Nafissah.

Au sujet des épouses de l’Imam Ali (béni soit-il) Seyyed Mohsen Amin écrit:  » sa première épouse était la vénérée Fatimah Zahra, fille du noble Prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). De la vivante de la vénérée Fatimah, l’Imam Ali (béni soit-il) n’a pris aucune autre femme. Après la mort en martyre de la vénérée Fatimah, l’Imam Ali a épousé Imamah, la fille d’Abou al-As Ibn Rabii Ibn Abdelaziz Ibn Abs Shams qui était le fils de Zeinab, fille du noble Prophète. Oum al-Banin, fille de Hazam Ibn Darom Kalabiyah était une autre femme de l’Imam Ali qui a plus tard épousé Leily fille de Massoud Ibn Khaled al-Nahshaliyah Tamimah Daromaiyah. Asma Bent Amis Khas’ami était une autre épouse de l’Imam Ali. Celle-ci était l’épouse de Jaafar Ibn Abi Taleb. Après la mort en martyre de son mari, elle a épousé Aboubakr et après le décès de ce dernier, l’Imam Ali (béni soit-il) l’a épousé. Oum Habib, fille de Robay’a Taghlabiyah dite Sahba, était une autre épouse de l’Imam Ali. Elle était de la tribue « Sabi ». Cette tribue, située à Ain al-Tamar, a été attaquée par Khaled Ibn Walid. Sahba figurait parmi les captives de cette attaque. Koulah, fille de Jaafar Ibn Qeis Ibn Muslamah Hanafi ou Khoulah fille de Ayas, était une autre épouse de l’Imam Ali (béni soit-il) qui a également épousé Oum Saad ou Oum Saïd, fille d’Arwat Ibn Massoud Saghafi. L’Imam Ali a aussi épousé, Makhbat, fille de Amri al-Qeis Ibn Oda Kalabi.[5]

https://www.islamquest.net/fr/archive/fa3198

La Biographie de l`Imam Ali(p)

 l’Imam ‘Ali (P) naquit à la Mecque 23 ans avant l’Hégire, exactement le 13 du mois de Rajab alors que le Prophète avait 30 ans .

Il est le fils de Abu Talib (P) qui lui-même est le fils de Abdul Muttalib. Ce dernier est le père de Abdallah (P) lequel est le père du Prophète Muhammad (P) . l’Imam ‘Ali (P) était le cousin direct du Prophète (P) .

Sa mère est Fatimâ Bint Assad (RA). Donc l’Imam Ali (P) est né d’un père et d’une mère tous deux Hachimites.

A la suite du décès précoce – dés leur enfance – des deux fils du Prophète (P), Qaçîm (P) et ‘Abdallah (P), Fatimâ Bint Assad (RA) qui portait alors l’Imam dans son ventre s’était promis de confier en signe de compassion son futur enfant à Muhammad (P) .

C’est pendant qu’elle faisait le Tawaf (circumbulation) elle fit une prière à la suite de laquelle la Ka’bah se fissura en un endroit du côté de Al Mustadiaar par lequel elle s’introduisit dans la Ka’bah pour donner le jour à son illustre enfant, l’Imam ‘Ali (P).

Le Prophète (P) fut la première personne qu’il vit dés sa naissance. L’Envoyé de Dieu remercia le Tout-Puissant, lava le nouveau-né et prédit qu’à sa mort c’est l’Imam Ali (P) qui fera son bain mortuaire. Cette prédiction se réalisera de façon effective.

l’Imam ‘Ali (P) grandit entre sa mère et le Prophète (P) jusqu’à l’âge de cinq ans puis vécut ensuite en permanence avec le Prophète (P). Il aimait beaucoup l’odeur du Prophète (P) avec qui il partageait le même lit.

Il avait neuf ans lorsque le Prophète de l’Islam (P) qui en avait 40, reçut le Message de Dieu. Le jeune ‘Ali (P) le crut aussitôt sans avoir eu à pratiquer une quelconque autre religion ou croyance. Et cela à un âge où ses actes ne sont pas encore comptabilisés auprès de Dieu. Ainsi donc on peut affirmer qu’il est né musulman.

De plus en tant que premier élève et disciple du Prophète (P), il eut le privilège d’apprendre auprès de son éducateur « 1000 portes de connaissances qui ouvrent 1000 autres portes »[28]. On peut alors comprendre ce Grand Homme lorsqu’il dira plus tard à son peuple :

« Demandez-moi avant que vous ne me perdiez. Il n’y a pas un seul verset qui soit descendu sans que je ne sache à quel moment et dans quel contexte il est descendu. »

Le Prophète (P) en personne confirma cela en disant dans un hadith célèbre que nous avons déjà cité :

« Je suis la Cité de la Connaissance et ‘Ali en est la Porte ».

Par ailleurs,il a été rapporté de Ibn Abbas ce hadith très célébre :

« Toute la Connaissance a été divisée en dix parties qui ont toutes été maîtrisées par l’Imam ‘Ali (P). Une seule de ces dix parties a été mise à la portée de toute l’humanité et dans cette dixième partie l’Imam était encore le plus savant.»

Dieu décida que l’Imam Ali (P) épousa la fille et combien adorée du Prophète (P), Fatimâ Zahra (P). Un mariage « lié par Dieu Lui-même et qui était destiné à être à l’origine d’une progéniture illustre qu’on appelle les fils du Prophète (P) qui sont distingués des autres membres de la umma par leur titre d’Imams ou de Commandeurs des croyants et par leur position de successeurs du Prophète de Dieu (P). », selon Sayyed Safdar Husayn dans « Histoire des premiers temps de l’Islam », page 102; ainsi que l’ont également écrit Tabari et Al Tabrani en citant des hadiths du Prophète.

En effet devant les hésitations de l’Imam ‘Ali (P), dues à la très grande pudeur et au respect immense qu’il nourrissait pour le Prophète , ce dernier (P) appela sa fille Fatima (P) et lui tint ce langage :

« Dieu a élu parmi les plus nobles créatures de la terre deux hommes : ton père et Ali. Dieu a décidé que ma progéniture sortira de toi et lui. »

Dans un autre hadith, qui illustre bien, par ailleurs, ces propos, le Prophète (P) dit:

« Ali et moi, nous étions une seule et même Lumière avant la création de Adam. Cette Lumière se transmit de personne en personne parmi les proches amis de Dieu jusqu’à Abdoul Mouttalib. De là Elle prit deux directions : celle qui mène à Abdallah et l’autre qui aboutit à Abou Talib. La première continue à travers moi tandis que la seconde poursuit son chemin à travers Ali. Ces deux flux se rencontrent à nouveau chez Fâtima qui a engendré ma descendance avec sa lignée d’Imams. »

La douce et obéissante Fâtima (P) acquiesça et accepta ainsi, après avoir poliment refusé maints autres prétendants, que ‘Ali (P) devint son époux. Remarquons à ce propos qu’à plusieurs reprises Fâtima (P) a eu l’occasion de refuser une proposition de mariage devant son père simplement en baissant les yeux ; le père comprenait alors et acceptait sans hésiter la décision de sa fille. Une belle leçon à méditer surtout pour ceux qui prétendent souvent au nom d’une pseudo – tradition pour le moins tyrannique, imposer un conjoint non désiré à leur enfant.

Par ailleurs l’Imam ‘Ali (P) et Fâtima (P) avaient un destin très lié par delà les seuls liens du mariage. C’est d’abord à propos du prophète. On sait en effet que le Prophète (P) a perdu à l’âge de 50 ans la même année, appelée pour cela ‘amul huzn ou année de la tristesse, son oncle qui l’a élevé – Abu Talib (P) – et sa première épouse Khadija (RA).. Les deux avaient des fonctions de protection vis à vis du Prophète :

* En tant que notable de la ville et chef de la tribu Banu Hachim, Abu Taleb (P) protégeait le Prophète (P) contre les membres des autres tribus arabes de la Mecque. Pour cette raison d’ailleurs il se fit beaucoup d’ennemis qui finirent par le faire prendre pour ce qu’il n’était pas du tout : un mécréant, mort mécréant. En effet si tel était le cas, comment pourrait-on alors expliquer que le Saint Prophète (P) puisse être affligé à un tel point (Amul huzn) par la mort d’un mécréant, fut-il son oncle, alors que Dieu dit:

« Il n’appartient pas au Prophète et aux croyants d’implorer le pardon en faveur des associateurs, fussent- ils des parents alors qu’il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l’Enfer.» (At-Tawba, 9 : 113)

* Dans un autre registre, Khadija (RA) protégeait le Prophète par sa noblesse familiale Qoraych, sa grande sagesse conseillère et sa respectable richesse matérielle – elle était une très grande commerçante.

Heureusement ces fonctions de protecteurs furent poursuivies par ‘Ali (P) à la place de son père Abu Talib (P) et par Fatima (P) à la place de sa mère Khadija (RA).

Si on devait citer et illustrer toutes les vertus de l’Imam Ali (P), il nous aurait fallu plus qu’un seul livre pour les exposer. On ne saurait tout de même ne pas parler de sa foi sans faille en Allah, de son dévouement sans limites au Prophète (P), de son Savoir sans bornes, de son très grand courage, de ses immenses qualités de justice, de générosité, de bonté, et de charité.

Il prouvera plusieurs fois sa foi sans tâche, son dévouement au Prophète de l’Islam (P) et son courage intrépide en posant des actes très explicites notamment – lors des guerres, toutes défensives, auxquelles il a eu à participer, également lors de l’émigration forcée du Prophète (P) vers Médine (l’Hégire).

En effet il a participé à toutes les guerres saintes sauf à celle de Tabuk. A l’occasion de cette dernière, le Prophète (P) lui demanda de rester à Médine. Les Munafikhines (hypocrites) commencèrent alors à médire en faisant circuler l’idée que le Prophète (P) avait laissé son cousin avec les femmes, tout en insinuant de mauvaises intentions à la hauteur de la jalousie qu’ils nourrissaient pour ‘Ali (P).

l’Imam, atteint par de telles médisances demanda au Prophète (P) de lui permettre de participer à cette guerre. L’Envoyé de Dieu lui dit :

« Est- ce que tu ne veux pas être pour moi ce que Haroun était pour Moûssa sauf qu’il n’y a pas de Prophète après moi ? ». ‘Ali (P) comprit alors la stratégie du Prophète (P) qui voulait laisser un homme de confiance derrière lui pour assurer ses arrières c’est – à – dire pour la sécurité des vieillards, des femmes et des enfants ainsi que la protection de la ville de Médine qui était alors la Capitale de l’Islam.

Une autre guerre qui a beaucoup marqué l’histoire de l’Islam de par les difficultés stratégiques rencontrées, et où l’Imam ‘Ali (P) s’illustra par son courage, sa bravoure mais surtout son auréole d’Élu de Dieu, fut la bataille de Khaybar.

A l’occasion de cette bataille les Musulmans connurent une tâche des plus éprouvantes qui consistait à attaquer une forteresse bien protégée par un rempart infranchissable.

Précisons tout de suite que le motif de cette bataille était essentiellement la violation par les habitants de Khaybar du traité de protection mutuelle entre Médine et Khaybar au bénéfice d’un rapprochement de cette dernière avec la Mecque.

Cette violation constituait une menace pour la sécurité des habitants de Médine et en particulier celle du Prophète qui, rappelons-le, a été chassé de la Mecque. En un mot il s’agissait d’une déclaration de guerre des habitants de Khaybar contre ceux de Médine. De là, la bataille était bien défensive.

Pour en revenir à la bataille de Khaybar proprement dite, le Prophète qui souffrait de maux de tête avait successivement désigné plusieurs de ses compagnons parmi lesquels Abu Bakr Ibn Abi Quhâfah, Khalid Ibn Walid, ‘Umar Ibn Al Khattab, pour mener l’assaut contre le rempart ennemi. Mais ils avaient tous échoué devant l’ampleur de la tâche.

C’est ainsi que le Prophète (P) fut amené à prendre la décision suivante :

« Demain je remettrai mon Drapeau à quelqu’un que Dieu et Son Prophète aiment, un éternel fonceur redoutable qui ne tourne jamais le dos à l’adversaire. C’est par lui que le Seigneur accordera la victoire. »[29]

Chacun des principaux compagnons du Prophète (P) était soucieux d’être le lendemain l’illustre élu. Personne ne pensait qu’il pouvait s’agir de l’Imam ‘Ali (P) d’autant plus que ce dernier était non seulement très malade des yeux et ne pouvait rien voir mais aussi était même absent selon certains hadiths (d’après Al Tabarî et Rawdhat al-Ahbâb entre autres).

Quelle ne fut alors la surprise de l’assistance lorsque le lendemain le Prophète (P) fit venir ‘Ali (P) et après avoir appliqué sa salive sur ses yeux le guérissant ainsi définitivement de sa maladie, lui demanda de porter son Étendard contre le front ennemi. On dit que l’Imam ‘Ali (P) ne souffrit plus jamais de maux d’yeux jusqu’à la fin de sa vie.

La suite est connue: l’Imam ‘Ali (P) triompha de ses ennemis et fut chaleureusement accueilli par le Prophète (P). Ce dernier encouragea ses adeptes qui avaient échoué tout en citant en exemple l’Imam ‘Ali (P) à qui il donna le surnom de « Assadullâh » (Le Lion de Dieu) (Voir Gibbon, D. and F. of Roman Empire, vol. V, p.365)

Hormis ces qualités de l’Imam ‘Ali (P) que nous venons de citer et/ou d’illustrer, il est également important de noter sa pudeur exceptionnelle et ses manières fort chevaleresques allant, lors des batailles, jusqu’à tourner le visage devant un ennemi dévêtu, ne jamais poursuivre un fugitif ou encore ne jamais achever un blessé, etc.

Toute sa vie durant, l’Imam ‘Ali (P) eut à faire face à des ennemis de toute nature. Les raisons qui justifiaient ces inimitiés à l’égard de ‘Ali (P ) se nourrissaient toutes si on veut voir dans le terreau de la jalousie (le Prophète sur ordre de Dieu le privilégiait devant tous les autres compagnons), du désir de vengeance et de son corollaire la haine (il avait tué, pour défendre l’Islam, des parents de grands notables de la tribu ennemie des Banou hâchimites que sont les Banou Ummaya).

En effet les privilèges dont jouissait ‘Ali (P) et les motifs de la jalousie et de la haine qu’éprouvaient certains compagnons ou non du Prophète (P) tenaient en ceci :

  • Son père Abu Talib était un des premiers convertis à l’Islam contrairement aux pères d’un grand nombre de compagnons du Prophète et à toutes les tentatives de déformation de l’histoire qui ont voulu faire croire le contraire.
  • l’Imam est le cousin et le gendre du Prophète (P) lequel lui a donné en mariage sa fille unique Fâtima Zahra (P) qui était tant convoitée.
  • Les portes des maisons des compagnons qui donnaient sur la Grande Mosquée de Médine furent toutes fermées sur ordre du Prophète (P) à l’exception de sa propre porte et de celle de ‘Ali (P) et son épouse.
  • Ali (P) a porté l’Étendard du Prophète pratiquement lors de toutes les grandes batailles et notamment à Khaybar où tous les autres Compagnons avaient échoué.
  • Il était le plus savant de toute la communauté après le Prophète (P) qui lui reconnaissait d’ailleurs l’immensité de ses connaissances divines qu’il s’était chargé lui-même de lui inculquer. Rappelons que c’est le Prophète (P) qui l’a éduqué et formé.

‘Ali (P) était un homme d’une droiture exceptionnelle et avait un juste franc-parler.

C’est chargé de tous ces « handicaps » que l’Imam ‘Ali (P) se trouva confronté après la mort du Prophète à des gens qui lui en voulaient pour ses origines banu-hâchimites, pour tous ses succès et sa gloire.

Il fut gardé en résidence surveillée pendant tout le règne des trois premiers califes après le Prophète (P), soit environ trente (30) années. Malgré cela il était pendant tout ce temps la référence ultime en matière d’interprétation du Coran, de droit islamique et de connaissance tout court tant pour les gouvernants que pour le peuple.

Après l’assassinat du troisième calife Usman, l’Imam ‘Ali (P) fut élu presque à l’unanimité calife. C’était alors la première fois que l’Imam désigné par Dieu et le calife officiel étaient une seule et même personne. l’Imam est ainsi le premier Imam et le quatrième calife. Son fils Al-Hassan (P) sera lui le deuxième Imam et le cinquième calife.

l’Imam Ali (P) mourut le 21 du mois de Ramadhan de l’an 40 après l’Hégire, mortellement blessé à la tête par un Khârijite (i.e. dissident, contre Ali (P) et contre Mu’âwiyah) du nom de Ibn Muljim alors qu’il dirigeait la prière le 19 Ramadhan au matin.

Avant de mourir il prit le soin de confier son meurtrier à son fils Al-Hassan (P) en lui recommandant de le traiter avec justice. Il leur dit également les noms des trois prochains successeurs : Al-Hassan, Al-Hussein, Zein al-Abédine (P). Cet ordre dans la succession est confirmé dans un hadith où le Prophète dit : «Al Hassan et Al Hossein (P) sont deux Imams qu’ils s’asseyent ou qu’il se lèvent. » On verra le sens de la cette dernière proposition ci-dessus.

Plusieurs ouvrages ont été consacrés rien qu’à la bataille de Khaybar. Il serait donc prétentieux d’avoir ainsi résumé la vie de l’Imam Ali (P) mais il était juste important de vous le présenter de façon brève.

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L’anniversaire de la naissance de l’Imam Ali ibn Abi Talib (P)

L’anniversaire de la  naissance de l’Imam Ali ibn Abi Talib (P)Treize Rajab  l’anniversaire de la  naissance de l’Imam Ali ibn Abi Talib (P)L’Imam Ali ibn Abi Talib (P) est né le treizième jour du mois de Rajab, trente ans après l’année de l’Eléphant à La Mecque, à l’intérieur de la saint Maison de Dieu (Ka’ba).Son père s’appelait Abû Tâlib et sa mère était Fatima Binti Asad. Ses surnoms sont Abû Torâb, Abul Hassan, Abul Sibtayn, et Abur Riyhânatayn. Ses titres sont Amirul Muminîn, Sayyidul Muslimîn, Imâmul Muttaqîn, et Sayyidul ‘Awsîyâ ».Généalogie:Ali b. Abi Talib connu sous le nom de l’Imam Ali (p) et Amîr al-Mu’minîn b. Abd al-Muttalib b. Hâshim b. ‘Abd Manâf b. Qusay b. Kilâb,[1] fut connu sous le nom de Hashimî et Qurayshî. Son père, Abu Talib, l’oncle et le protecteur du Prophète (s), fut un des notables du Quraysh, réputé par sa générosité et sa justesse et respecté par toutes les tribus arabes (Ibn Athîr, 1 :15).La mère de l’Imam Ali fut Fatima bt. Asad b. Hachim b. ‘Abd Manâf.[2]; ses frères : Tâlib, ‘Aqîl, Ja’far ; et ses sœurs : Hind ou Umm Hânî, Jumâna, Rayta ou Umm Tâlib et Asmâ’.[3].Selon les historiens, le mariage des parents de Ali (Abu Talib et Fatima Bint Asad) fut le premier mariage endogamique (interne) de la tribu de Banu Hachim[4]. Ainsi Ali est la première personne dont la mère et le père sont de la tribu Banu Hachim [5].Naissance et enfanceL’Imam Ali (P) est l’un des nobles et des seigneurs des Arabes de Banu Hachim, qui sont venus de la lignée du prophète Abraham (as), à travers son fils Ismail (as).

Dès de son enfance, l’Imam Ali a refusé l’idolâtrie et il ne s’est jamais agenouillé pour les idoles. Il pensait à la création de Dieu en tant que le prophète (PSL). Il a cru au monothéisme avant l’apparition de l’Archangel Gabriel et le Coran pour le prophète Mohammed (PSL) lorsque la plupart des Banu Hachim ont suivi la religion du prophète Abraham (as) tandis que la plupart des Qurayche ont suivi l’idolâtrie et ils se sont agenouillés pour les idoles.

Abu Taleb est le père d’Imam Ali (as) et l’oncle du prophète Mohammed (PSL). Il a protégé les musulmans contre l’oppression à Mecque, située dans la région de Hedjaz-Tihama de la péninsule arabique. Malgré la différence d’historiens à convertir Abu Taleb à l’Islam ou non, il est certain qu’il était un croyant et un musulman.

Fatima bent Asad est la mère d’Imam Ali (as). Elle est l’une des dames de Banu Hachim et des nobles de Qurayche. Elle était parmi les dix premiers qui ont converti l’Islam par le prophète de Dieu (PSL). Après la mort de son mari Abu Taleb, elle et ses enfants ont immigré avec le prophète Mohammed (PSL). A la naissance de son fils Imam Ali (as), il lui est arrivée un miracle que la majorité des historiens ont enregistré, même les plus hostiles à l’Imam, parce qu’ils -simplement- ne pouvaient pas le nier ou le cacher en raison de leurs roi et sultans. Elle a accouché de l’Imam Ali (as) lors sa circumambulation autour de l’ancienne maison de Mecque, c’est un sanctuaire, que tous les musulmans croient qu’il a été construit par le prophète Abraham (as) et son fils Ismail (as). Alors c’était la première mosquée construite pour Dieu et destinée pour la prière. Fatima bent Asad est entrée par une fissure dans le mur de l’ancienne maison nommée « Al Kaaba », cette fissure qui a été ouverte pour elle, et Ali (as) est né à l’intérieur d’Al Kaaba elle-même.L’Imam Ali (p) au temps du Prophète (P)Un examen détaillé et précis de l’Imam ‘Ali (p) nécessite l’écriture de dizaines de volumes de livres. Le présent ouvrage avec un nombre limité de ses pages ne suffit pas à connaître brièvement cet Imam, toutefois, il est nécessaire de donner un aperçu d’importants événements de cette époque-là.Avec la suggestion du Prophète Muhammad (P), ‘Ali (p) a quitté la maison de son père à six ans pour vivre avec le Prophète (P). De cette façon, ‘Ali (p) a été formé et enseigné sous la tutelle du noble Prophète (P). Au cours de cette période, il s’est mis à apprendre et suivre l’exemple de la bonne conduite du Prophète (P). Il accompagnait souvent celui-ci dans sa retraite spirituelle (I’tikâf) dans la grotte de Hira, observant les signes de la Révélation et de la Prophétie.[6]‘Ali (p) a été le premier homme à accepter l’Islam et à prier avec le Prophète (P). Il était âgé de près de dix ans alors.[7]Dans les difficultés du début de la Prophétie, ‘Ali (p) était toujours au service du Prophète Muhammad (P) et son meilleur ami et son meilleur aide. Au cours de l’embargo économique, social et politique des infidèles contre les musulmans dans le passage montagneux d’Abû Tâlib (Chi’b d’Abû Tâlib), ‘Ali (p) y était aussi présent.Lorsque les infidèles ont menacé la vie du Prophète Muhammad (P) et qu’il était obligé d’immigrer à Médine, l’Imam ‘Ali (p) s’est couché dans son lit pour lui sauver la vie par la sienne (Laylatul Mabît ou la Nuit de Séjour). Il a obtenu une mission du Messager de Dieu (P) pour terminer des œuvres incomplètes  de ce dernier et immigrer à Médine avec quelques dames de la maison du Prophète.[8]L’Envoyé de Dieu (P) a signé un contrat de fraternité avec l’Imam ‘Ali (p) à Médine.[9]Dans la deuxième année de l’Hégire, ‘Ali (p) a été honoré de devenir le genre du Prophète (P) et d’épouser Hadrat Fatima (s), la meilleure dame du monde.[10]A cette époque, l’Imam ‘Ali (p) était un jeune homme, puissant et courageux, prêt pour la défense et le djihad. Il participait à toutes les guerres, luttait courageusement, et faisait succomber les ennemis de l’Islam. Il jouait un rôle majeur dans la victoire des musulmans devant des infidèles et des hypocrites, l’emportant sur d’autres combattants.[11]Durant sa mission prophétique, le Prophète de l’Islam (P) a confié deux responsabilités importantes à l’Imam ‘Ali (p) : la première, l’écriture et la collection des versets et sourates coraniques ; et la deuxième, l’apprentissage et le maintien de sciences, des connaissances, des commandements et des règles religieux révélés au Prophète (P).‘Ali (p) a très bien accompli ces deux responsabilités par les assistances divines et sous la supervision directe du Prophète Muhammad (P). L’Imam Ali (p) après la disparition du Prophète (P)L’Imam ‘Ali (p) avait 33 ans lors de la disparition du Prophète de l’Islam (P). Celui-ci, de son vivant, avait souvent annoncé l’Imamat et le califat de ‘Ali (p) après lui. Par conséquent, après la disparition du Prophète (P), la position du califat et de l’Imamat a été transmise à l’Imam ‘Ali (p); il était, d’après ces textes, le successeur immédiat du Prophète (P) et les gens avaient comme devoir de préparer les conditions de son califat. Malheureusement, un groupe de gens ambitieux ont ignoré les recommandations du Prophète Muhammad (P) et exclu ‘Ali (p) de la position califale sous des prétextes fallacieux, comme son jeune âge, et prêté le serment d’allégeance à Abû Bakr. Après celui-ci, ‘Umar est devenu calife et après lui ‘Uthmân. Le califat de ces trois a duré vingt-quatre ans et quelques mois.Au cours de cette période, l’Imam ‘Ali (p) savait le califat comme son droit légitime, toutefois, il évitait sérieusement toute opposition sévère ou tout discours schismatique afin de préserver l’Islam. En outre, il aidait les représentants du gouvernement, si nécessaire, en leur donnant des consultations et assistances scientifique et culturelle. Il tentait également de propager les connaissances, les enseignements, les prescriptions et les règles islamiques authentiques pour la formation des hommes parfaits et vertueux.En l’an trente-cinq de l’hégire, ‘Uthmân a été tué lors de l’émeute d’un groupe de musulmans. Par la suite, les musulmans, avec enthousiasme et de plein gré, ont prêté serment d’allégeance à ‘Ali ibn Abî Tâlib (p) en le choisissant comme calife et Imam.[12]Dès lors, le califat des musulmans a trouvé son vrai chemin et on espérait que les pertes et déficiences précédentes seraient compensées et les objectifs authentiques du Prophète (P) seraient poursuivis sous la direction de l’Imam ‘Ali (p) et par la collaboration des compagnons sincères du Prophète(P). Néanmoins, ce but n’a pas été réalisé, et l’esprit de justice de l’Emir des Croyants, ‘Ali (p), et son opposition à la discrimination, ce qui était l’objectif de l’Islam authentique et la tradition prophétique, n’étaient pas acceptés par des gens amitieux et opportunistes comme d’habitude. Ceux-ci, ayant prêté serment d’allégeance à l’Imam ‘Ali (p),  ont commencé à manifester leurs oppositions, dès le début, au nouveau gouvernement de justice de l’Imam ‘Ali (p) en déclenchant trois batailles dévastatrices : Jamal , Siffîn , et Nahrawân. Celui-ci ne pouvait rien faire devant ces guerres civiles involontaires, sauf de défendre et d’arrêter les séditions. De cette façon, on n’a pas permis à la manifestation de la justice divine (‘Ali (p)) d’établir et de diriger le gouvernement conformément aux exigences authentiques de l’Islam et selon la tradition prophétique qui consiste en établir la justice et l’égalité, arrêter les discriminations illégitimes,  réduire les écarts sociaux, et défendre les oppressés et pauvres.Enfin, l’Imam ‘Ali (p), qui cherchait à établir la justice, a été mort en martyre par l’une des personnes hypocrites lorsqu’il priait dans le mihrab. Ainsi, la belle voix qui appelait à la justice a été réduite au silence pour toujours. L’examen de ces trois batailles précoces et dévastatrices nécessite une plus grande occasion, ce qui n’est pas possible dans ce petit ouvrage. Les lecteurs intéressés peuvent se référer à des livres d’histoire islamiques.Durant le califatL’Imam Ali (a) devint calife après le meurtre de Uthman, lorsqu’il avait 58 ans, au mois de Dhul Hijja de l’an 35.[13] A l’expression des proches de Uthman et un groupe que l’on a appelé les qâ’idîn (ceux qui s’assoient)[14], tous les compagnons du Prophète (s) ont fait allégeance avec l’Imam (a) à Médine.[15]Deux jours après son califat, lors de son premier discours, l’Imam Ali (a) demanda le retour de tous les biens confisqués injustement durant le califat de Uthman ; et appuya sur la juste partage de bien public (Bayt al-mâl).[16]Un an plus tard, deux membres de la communauté, Talhat b. Ubaydallah et az-Zubayr b. al-‘Awwâm, ont rompu leur allégeance avec Ali (a) et ont rejoints Aicha qui envisager venger le sang de Uthman, à La Mecque, puis partirent à Bassora.[17] Ce fut ainsi que la bataille du Chameau (al-Jamal), la première bataille interne de la communauté musulmane, entre Ali (a) et ceux que l’on a appelé an-Nâkithûn (ceux qui rompent l’allégeance) eut lieu.[18]. Talha et Zubayr furent tués, et Aicha, envoyé à Médine[19]L’Imam Ali (a) partit d’abord à Bassora et donna l’ordre de l’amnistie générale.[20] Puis entra à Koufa au mois de Rajab de l’année suivante (36) et désigna ce lieu comme le lieu de son gouvernement[21] ; Il invita aussi Muawiya à l’allégeance. Comme ce dernier refusa l’allégeance avec l’Imam, il le destitua du gouvernement de Cham.[22]Au mois de Shawwâl de la même année, Ali (a) partit avec son armée à Cham.[23] La bataille de Siffin, eut lieu alors dans un lieu de même nom entre les troupes de l’Imam Ali (a) et celles de Muawiya, vers la fin de l’an 36 et début de l’an 37.[24]Certains, comme Mu’adikhâh pensent que cette bataille eut lieu en l’an 38.[25] Dans cette bataille, alors que les troupes de Ali (a) allaient gagner,[26] les troupes de Muawiya avec la ruse de ‘Amr b. al-‘Âs ont mis les corans sur les lances levées, en pétardant vouloir que le Coran jugent entre eux.[27]Les soldats des troupes de l’Imam Ali (a) ne voulant pas s’en prendre au Livre, se sont révoltés, et l’Imam (a) fut contraint d’accepté un arbitrage entre les deux camps ; il désigna, sous certaine contrainte, Abû Musâ al-Ash’arî comme l’arbitre.[28] Or, peu après l’acceptation de l’arbitrage, d’autre reproches et critiques visèrent l’Imam (a) de la part des rebelles.[29]Un groupe demandait, selon deux versets coraniques (Sourate al-Mâ’ida, verset 44; et Sourate al-Hujurât, verset 9), de continuer la bataille contre Muawiya, en considérant l’acceptation de l’arbitrage comme l’impiété et s’en répartirent. Le fait étrange de l’histoire est que ce groupe de rebelles fut le même que celui qui peu avant forçait l’Imam (a) d’accepter l’arbitrage.[30]Ils demandèrent à l’Imam Ali (a) de se repentir de cette impiété, et de transgresser les conditions de l’accord avec Muawiya. Mais, l’Imam Ali (a) n’accepta pas l’annulation de l’accord déjà conclu de l’arbitrage et annonça sa décision de la continué de la bataille avec le Cham (Muawiya) à la condition que les arbitres ne jugent pas selon l’ordre du Coran.[31]Lors de l’arbitrage, Abû Mûsâ al-Ash’arî ordonna, comme le résultat de son jugement, la destitution des deux gouverneurs, à savoir Ali (a) et Muawiya, de leur gouvernement ; puis ‘Amr b. al-‘As. attribua le califat à Muawiya.[32] Après l’arbitrage, un groupe de compagnons de l’Imam (a) se sont opposé au résultat et l’ont considéré comme le reniement de la religion et la mise en doute de la foi.[33] Ceux-ci ont constitué ainsi le premier noyau des kharidjites ; ils se sont séparés des troupes de l’Imam (a) et au lieu de rentrer à Koufa, sont allés à Harûra, après la bataille.[34]Les protestations des kharidjites continuèrent encore près de six mois après la bataille de Siffin de sorte que Ali (a) envoya enfin Abdallah b. al-Abbas et Sa’sa’at b. Sawhân pour dialoguer avec eux et les convaincre de rentrer. Mais, le résultat fut nul. L’Imam (a) leur demanda alors de désigner 12 représentants, lui-même désigna aussi 12 personnes, et les réunirent tous pour résoudre les discordes.[35]Il écrit aussi une lettre à leurs chefs et les invita à rejoindre la communauté. Mais, Abdallah b. Wahab, insista sur les faits de Siffin et appuya sur le fait que selon lui, Ali était sorti de la religion et devait se repentir. Plus tard, l’Imam (a) envoyé encore d’autres représentants comme Qays b. Sa’d et Abû Ayyûb al-Ansârî pour les inviter et leur donner d’autres occasions.[36]Mais, finalement, désespéré de la réconciliation, il constitua une armée de 14 000 hommes à leur encontre, mais lui ordonna de ne pas commencer la guerre ; les gens de Nahrawân (les kharidjites) ont commencé la bataille,[37] et l’ont perdu aussi : tous finirent par être tués ou blessés, alors que les troupes de Ali ont perdu seulement une dizaine d’homme.Les blessés, au nombre d’environ 400, furent rendus à leurs familles. Des troupes kharidjites, près d’une dizaine d’homme, ont fui le Champ. L’un d’eux fut Abdarahman b. Muljam al-Murâdî, celui qui tua l’Imam Ali (a), plus tard en l’an 40, dans la Mosquée de Koufa. Il le frappa le 19 Ramadan, et l’Imam (a) quitta ce monde le 21 Ramadan à l’âge de 63 ans. Il fut enterré discrètement, sans laisser de trace de sa tombe (ce fut des décennies plus tard que par l’Imam Ja’far as-Sâdiq (a), le lieu de sa tome, à Nadjaf, fut révélé).Notes:1-Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 1, p 152-Cheikh al-Mufîd, al-Irshâd, vol 1, p 23- Al-‘Allama al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, vol 19, p 574-Qanawât, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 8, p 685- Musâhib, Dâ’irat al-Ma’ârif Fârsî, vol 2, p 1766-Manâqib âli Abî Tâlib, Vol 2, p. 205-206.

7-Ibid, p. 7.

8-Ibid, p. 68-78.

9-Ibid, p. 210.

10-Ibid, p. 207.

11-Ibid, p. 94.

12- Tazkiratul Khawâs, p. 56.13-Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 4914-Jûdakî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 15-1615-Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 4916-Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 5417- Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 6618-Al-Balâdhurî, al-Jumal Min Ansâb al-Ashrâf, vol 3, p 41 ; al-Himawî, Mu’jam al-Buldân, vol 12, p 18019-Mas’ûdî, Murawwij adh-Dhahab, vol 2, p 37020-Malikî Mîyânijî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 5421-Ad-Daynawarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 15422-Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 233-23623-Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 2, p 9124-Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 19425-Ma’âdîkhâh, Târîkh Islam, vol 1, p 194-19726-Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 213-21427-Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 213-21428-Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 211-21629-Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 216-21730-Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 34931-Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 34932-Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, vol 2, p 25633-Nasr b. Muzâhim, Waq’at as-Siffin, p 48434-Ja’farî, Dânishnâmi Imam Ali (a), vol 9, p 22235-Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 35236-Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, vol 2, p 37037-Ad-Daynawarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 210