les apôtres – (12)
MOKHTAR E THAQAFI
Adaptation française par:
Kadhem Mahdaoui & Housseyn Qommi
Thèmes sélectionnés par:
- ESSAYED
Fondation Ansariyan
PRÉFACE
La fondation Ansariyan a déjà eu l’honneur de présenter une série concernant l’histoire des Ahl-ul-Bayt (paix sur eux) que Dieu a purifiés et élevés au-dessus de toute infamie. L’accueil chaleureux et enthousiaste auquel cette série a eu droit et les encouragement qui nous ont comblés de toute part, et particulièrement de la part de la jeunesse musulmane francophone, nous ont amenés à présenter cette nouvelle série qui se veut complémentaire de la première et qui concerne les fidèles compagnons et apôtres de la noble progéniture prophétique, ceux qui avaient soutenu le Prophète(pslf)¹ et étaient de véritables concrétisations du modèle du croyant dressé par le Saint Coran lorsqu’il les qualifie de: « Ceux qui tiennent bon quant au serment qu’ils avaient prêté à Dieu ».
En présentant cette série à la bibliothèque du jeune musulman, notre Fondation espère fournir le bon exemple à suivre par la jeunesse. Ce modèle pourra être trouvé dans le comportement exemplaire de ces hommes qui avaient participé à la construction de la gloire de l’islam sur terre, levé tout haut son étendard, et éclairé la voie pour bien de générations.
Puisse cette série contribuer à la noble mission de la construction morale exemplaire du jeune musulman partout où il est appelé à remplir son rôle sublime de sauvegarde et de propagation des bonnes mœurs dans un monde où la nécessité d’un tel rôle se fait de plus en plus sentir.
Et enfin louange à Dieu, Seigneur des mondes.
Fondation Ansariyan
- Paix et bénédiction sur lui ainsi que sur sa famille purifiée.
Le Nouveau Calife
En l’an 60 de l’hégire, Après un long règne de vingt ans dont l’autorité s’étendit des bords de l’océan Atlantique jusqu’au frontière de l’Inde, Moâwiya ibn Abi Soufiane, premier Calife Omeyyade et fondateur de cette dynastie, fut décédé. Le long de son règne sanguinaire, il avait liquidé plusieurs des compagnons du saint Prophète(pslf) parmi lesquels on peut notamment citer: Hojjre ibn Odey al Kindi et Rachid al Hidjri, après avoir empoisonné Malik el Ashtar, Saâd ibn Abi Waqqâs et tout autres opposants à son ascension au pouvoir et à la nomination de son fils Yazid comme successeur. Sans oublier bien-sûr le crime le plus odieux et le sacrilège le plus terrible de son époque: l’assassinat de l’Imam Hassan(p).
Après l’assassinat de l’Imam Hassan(p), le long de dix ans, Moâwiya avait préparé la succession de son fils Yazid sans l’agrément des musulmans. Par-là, il transforma le califat en une royauté héréditaire.
Lorsque Yazid accéda illégalement au pouvoir, la plupart des musulmans dans tous les territoires de l’Islam, notamment les élites de Médine et de Koufa constituée de plusieurs centaines d’apôtres du Prophète et de leurs disciples, en furent choquées et révoltées. Voir un pervers prendre le pouvoir et le commandement de la communauté islamique était pour cette élite- insupportable. Les musulmans de Koufa et des environs souhaitaient que l’Imam Housseyn(p) soit le nouveau Calife des musulmans. Puisqu’il était, non seulement le petit fils de l’envoyé de Dieu(pslf), mais surtout pour le statut moral et scientifique spécial dont il jouissait. Aussi était-il connu pour sa piété, sa foi et son assistance aux pauvres et aux nécessiteux.
Ainsi, les musulmans de Koufa envoyèrent des milliers de lettres et de messages à l’Imam Hussein(p) le sollicitant incessamment de venir à leur secours, et de les délivrer de l’oppression omeyyade.
Rappelons que l’Imam Hussein était à Médine lorsque Yazid succéda à son père au poste du Calife. L’opposition à cette accession fort contestable de Yazid (le pervers) à un tel pouvoir, considéré jusque là- comme religieux, fut générale, mais l’Imam(p) fut la plus importante personnalité qui avait contesté cette grande imposture. Informé de la situation à Koufa, L’Imam(p) y envoya son cousin Moslem pour étudier la situation de prés. Il lui conseilla de débarquer chez l’un des hommes les plus sincères de Koufa.
À LA VILLE DE KOUFA
Les habitants de Koufa attendaient impatiemment l’arrivé de l’Imam Housseyn(p), car ils avaient déjà connu la justice de l’Imam Ali ibn Abi Taleb(p). Lorsque les gens apprirent l’arrivée de l’envoyé de l’Imam Housseyn(p), Moslem ibn Aqil, et que ce dernier se trouvait chez Mokhtar e Thaqafi, ils se ruèrent massivement vers sa demeure, afin de lui prêter le serment d’allégeance et réitérer leur fidélité à l’Imam Housseyn(p).
Moslem ibn Aqil, porteur d’un message de la part de l’Imam Housseyn(p) pour les Koufiens, saisie alors l’occasion pour le leur communiquer publiquement.
MOKHTAR E THAQAFI
Mokhtar e Thaqafi est le fils d’Abou Obeide ibn Massoud al Thaqafi. Il est né à Taïf en l’an I de l’hégire, son père fut l’un des pionniers de l’islam, il avait participé dans plusieurs batailles et conquêtes.
Depuis l’accession de Yazid au pouvoir, la maison de Mokhtar à la Koufa était devenue un centre d’action révolutionnaire. Les musulmans s’y rendaient fréquemment pour savoir ce qu’ils devaient faire pour pouvoir résister devant l’oppression des Omeyyades.
Alarmé par cette situation, les agents du pouvoir Omeyyade se précipitèrent de mettre en garde leur maitre Yazid à Damas, et de l’avertir notamment quant à la faiblesse de Nômâne ibn Bachir al Ansari, gouverneur de la ville de Koufa. Yazid avait un conseiller chrétien qui s’appelait Sargon. Celui-ci était un rancunier qui n’avait jamais pu supporter la main mise du pouvoir de l’Islam sur la Syrie, et portait une haine particulière à la descendance du Prophète de l’Islam. Il conseilla Yazid de nommer Obeydollah ibn Ziyad, le malin pervers qui avait hérité aussi bien les vices de son grand père inconnu que la ruse et la fourberie de son père, comme gouverneur de la ville de Koufa, à la place de Nômâne, considéré comme gouverneur impuissant.
Dès qu’il fut nommé gouverneur de Koufa, Obeydollah ordonna l’arrestation immédiate de Moslem ibn Aqil qui était encore en plaine action dans cette ville.
Tâchant de réduire au minimum les sympathisants de Moslem, Obeydollah ordonna aussi l’arrestation de Mokhtar et de tous ses amis. Il les enferma dans une prison souterraine.
Obeydollah était un retors imposteur qui maitriser très bien la guerre psychologique. Il propagea la fausse nouvelle selon laquelle une grande armée de Syrie marchait sur Koufa et allait inéluctablement y écraser toute opposition et massacrer toute la population de la ville. Enfaite, le seul nom de l’armée de Syrie était capable de semer la terreur parmi les habitants de la Koufa, déjà corrompus par deux décennies de vie facile.
Parallèlement à cette guerre psychologique, Obeydollah commença à acheter les chefs des tributs de la ville. Dans cette démarche il dépensa des sommes énormes et réussi par là à corrompre la grande majorité des personnalités influente. Le stratagème du nouveau gouverneur porta aussitôt ses fruits. Sa réussite fut tellement éclatante qu’au bout de quelques jours, des plusieurs milliers qui s’alignaient pour la prière derrière Moslem cinq fois par jour, lui manifestant fidélité et obédience il n’en resta plus que quelques fidèles qui ne tardèrent pas à être arrêté par les mercenaires d’Obeydollah. Le comble du malheur de Moslem, fut lorsqu’il termina, une nuit, sa prière à la mosquée du Koufa croyant avoir derrière lui plusieurs fidèles, mais lorsqu’il se retourna il découvrit qu’il était tout seul, alors que les espions du gouverneur guettaient de loin la lâche désertion de ses compagnons.
Abandonné par tous ceux qui lui avaient juré serment de fidélité, Moslem tenta en vain d’échapper à ces détracteurs. Mais il se perdit dans les ruelles de la Koufa où il crut trouver 5 refuge chez une honorable vieille femme appelée Taoâ qui lui proposa généreusement une cachette dans sa maison. Mais le fils de cette noble femme n’était pas meilleur que les autres traîtres de la Koufa, et alla dénoncer sa mère auprès d’Obeydollah qui envoya aussitôt une troupe de mercenaires armées jusqu’aux dents pour arrêter Moslem.
Lors de son arrestation, se voyant encerclé de tous les côtés, Moslem décida héroïquement de combattre tout seul contre une trentaine de mercenaires aguerris. Il réussit à en abattre un grand nombre avant que ses assaillants ne décident de reculer et se contenter de lui lancer lâchement des pierres et des flèches enflammées. Affaibli par ses profondes blessures, Moslem finit par s’effondrer par terre. Ainsi, ce héro inégalable fut arrêté par les forces du mal. Après l’exécution publique de Moslem, la peur et la terreur des habitants de Koufa prirent des dimensions extraordinaires, et Obeydollah saisit l’occasion pour faire une véritable épuration idéologique de la ville en emprisonnant ou même exécutant toute personne qui manifestait sa sympathie pour les Ahlul-Bayt(p).
LA TRAGEDIE DE KARBALA
Sous la pression du gouverneur de la Médine, Qui avait donné à l’Imam Housseyn(p) un délai d’une nuit pour faire le serment d’allégeance à Yazid, il s’empressa de quitter la ville, la nuit même. Étant donné, que se fut la saison du pèlerinage, il rejoint les pèlerins à la Mecque en compagnie de quelques fidèles. Mais il apprit, aussitôt, que Yazid avait donné l’ordre à ses agents de l’assassiner partout où ils le trouveraient, même dans l’enceinte sacrée de la Kaâba, la maison de Dieu. L’Imam(p) quitta alors immédiatement ce lieu saint en expliquant ce geste à ses fidèles par sa crainte de voir la sainte Kaaba subir le grand sacrilège de l’écoulement de son Sang.
L’Imam(p) se dirigea vers la ville de Koufa, d’où il avait reçu des milliers de lettres d’invitation, le suppliant d’arriver chez eux le plutôt possible et commander la révolution qu’ils prétendaient avoir déjà entamée. En cours de route, il fut informé de l’assassinat de son envoyé Moslem ibn Aqil, de Hâni ibn Oroua, de Qays ibn Mossahhar al Seydawi et tous les autres fidèles sur lesquels il pouvait compter sûrement. Mais l’Imam(p) n’avait aucune illusion sur ce qui se passait, et n’était nullement en quête de pouvoir. Aussi, continua-t-il sûrement son chemin sans négliger de mettre en garde tous ses compagnons quant à son objectif final. Et ainsi, à plusieurs reprises, il signifia à tous ceux qui rejoignaient sa petite caravane, croyant qu’il marchait à la conquête du pouvoir, que son seul but était le martyre qui était devenu le seul moyen de réveiller les musulmans de leur grand sommeil.
Arrivé dans un lieu dit « Karbala », l’Imam Housseyn(p) et ses hommes furent encerclés par un millier de cavaliers armés jusqu’aux dents.
Progressivement, les soldats ennemis deviennent de plus en plus nombreux; et la veille du dixième jour de Mouharram, leur nombre atteignit les trente milles. Sous les ordres d’Obeydollah, cette armée avait tout fait pour ne pas laisser la caravane de l’Imam atteindre la ville de Koufa, craignant un basculement de la population en sa faveur. Omar ibn Saâd, le commandant de l’armée de Koufa, avait même les ordres stricts du gouverneur pour barrer la route de Damas; et refusa à l’Imam Housseyn l’ultime solution qu’il avait proposée: l’accompagner jusqu’à la capital du Califat, et lui permettre de rencontrer Yazid.
Mais Omar ibn Saâd, en réalité, avais une seule mission: liquider l’Imam Housseyn et ses fidèles en empêchant tout dénouement pacifique. Et dans un geste provocateur, il somma l’Imam de faire le serment d’allégeance à Yazid, surplace. Faute de quoi il n’aurait pas la vie sauve.
Evidemment, l’Imam(p) choisit la voie du martyre. Les assiégeants tentèrent d’affaiblir l’Imam et ses compagnons en leurs interdisant l’accès à l’eau, et se fut la soif générale dans le camp des fidèles. Enfin, la matinée du dixième jour, connut l’épopée la plus célèbre et la plus glorieuse de l’histoire de l’humanité soixante- douze hommes de foi combattant héroïquement jusqu’au dernier souffle autour de l’Imam Housseyn(p), contre plusieurs milliers de mercenaires sans foi.
Bien qu’ayant assisté au martyre de tous ses compagnons, de son fils aîné, de tous ses neveux, et enfin, de son frère Abbass, l’Imam ne se rendit nullement, et continua son combat, tout seul contre une masse innombrable de lâches mercenaires. Voyant ses soldats incapables de venir à bout de la résistance de l’héritier de l’héroïsme et du courage de Bani Hashem, Omar ibn Saâd leur ordonna de tirer sur lui plutôt que de l’approcher. Enfin, l’Imam s’écroula sous une pluie de pierres et de flèches… exécutant les ordres secrets du gouverneur rancunier, les soldats sans foi ni honneur, décapitèrent les martyrs et portèrent les têtes au bout des lances, et assaillirent les tentes abritant femmes et enfants et y mirent le feu. Ensuite ils prirent l’ensemble en captivité, et n’en épargnèrent personne. Enfin, après une escale au palais du gouverneur de Koufa, les conduisirent jusqu’à Sham (Damas).
LA TETE DE L’IMAM HOUSSEYN(P)
Chemre était le pire des mercenaires dans le camp de Omar ibn Saâd. Voyant l’hésitation de tous les soldats devant le corps agonisant de l’Imam Housseyn (p), il avança vers lui en criant: qu’attendez-vous pour en finir avec lui. Et se fut cet abruti qui se chargea de la plus sale mission de l’histoire, et il osa même trancher la tête de celui qui concrétisait la plénitude de la perfection de l’humanité, pour la porter au bout de sa lance, et l’amener auprès de Obeydollah, gouverneur de Koufa. Les têtes des martyrs au bout des lances, Les soldats de Yazid circulèrent dans toutes les ruelles de la ville de Koufa pour fêter leur crime. La plupart des gens de la Koufa furent choqués de voir les têtes des plus illustres personnalités de la communauté musulmane au bout des lances de ses brutes sanguinaires et ils regrettèrent de ne pas sortir à temps pour porter secours au petitfils de l’envoyé de Dieu. Visiblement content de la mort de l’Imam, Obeydollah ordonna d’amener Mokhtar de sa prison, pour lui montrer la tête de l’Imam Housseyn(p).
Dès que Mokhtar Thaqafi aperçut la tête de son maître bien aimé, il explosa en poussant des cris de douleur et des gémissements de chagrin, et il fut envahi d’un désir profond de vengeance; et ce fut là où il jura de bien organiser une révolution capable de venger le massacre de la famille du Messager de Dieu(pslf).
LE PRESAGE DE MEYTHAM TAMMAR
Meytham Tammar, l’un des adeptes les plus fidèles de l’Imam Ali ibn Abi Taleb(p), était incarcéré dans la même cellule que Mokhtar.
Après le massacre de Karbala, Mokhtar dit un jour à Meytham: « Sûrement cet oppresseur (Obeydollah ibn Ziyad) va nous exécuter après avoir -si lâchement- tué le petit-fils du messager de Dieu. » Meytham lui répondit alors :
« Mon maître bien-aimé Ali m’avait informé que je serai tué et crucifié sur un dattier. Alors que toi, tu vas sortir de la prison et tu tueras cet oppresseur, et lorsqu’il sera décapité, tu poseras les pieds sur sa tête jetée devant toi. »
L’INTERSESSION
Safiya, la sœur de Mokhtar, était l’épouse d’Abdoullah ibn Oumar ibn al Khattab, le deuxième Calife. A cette époque, Abdoullah jouissait d’un grand prestige parmi les dignitaires de Qouraych et entretenait des bonnes relations avec Yazid. Ce fut lui qui -sous la pression de sa belle-famille- intercéda pour la libération de son beau-frère Mokhtar Thaqafi. Confiant de la stabilité de son pouvoir, Yazid finit par accepter l’intercession du fils de deuxième calife de S l’islam, et envoya une lettre à Obeydollah l’ordonnant de libérer Mokhtar. Bien que Obeydollah ibn Ziyad était déterminé à exécuter Mokhtar, il n’avait pas d’autre choix que de se plier aux ordres du calife; et il permit de libérer Mokhtar après lui avoir adressé un ultime avertissement: « Tu n’as que trois jours pour quitter la ville de Koufa, après quoi, si l’on t’aperçoit ici, je te tuerais sans faute ! »
Mokhtar s’empressa alors de quitter la ville de Koufa et se dirigea vers la Mecque.
ABDOULLAH IBN ZOUBEYR
Profitant des circonstances favorables à toute insurrection contre la dictature sanguinaire d’un pervers tel que Yazid, à la Mecque, Abdoullah ibn Zoubeyr -fils de Zoubeyr ibn Aowam, célèbre compagnon du Prophète- se proclama Calife des musulmans. Les musulmans furent divisés sur ce sujet: la majorité lui prêta le serment d’allégeance, mais les autres s’opposèrent contre cette auto-proclamation. Bien qu’il n’ait jamais eu de sympathie pour lui, Mokhtar Thaqafi était parmi ceux qui avaient accepté le califat d’Abdoullah ibn Zoubeyr, rien que parce que le nouveau calife de la Mecque était contre la dynastie Omeyyade.
Parallèlement, les habitants de Médine s’étaient soulevés contre Yazid, qui s’empressa de leur envoyer le pire de ses commandants de guerre, à savoir Moslem ibn Oqba, à la tête d’une grande armée, pour mater impitoyablement l’insurrection de la ville du prophète. Après une courte résistance des défenseurs de Médine, ce fut le plus grand massacre de l’histoire de la ville du Prophète: non seulement Moslem ibn Oqba et ses soldats n’épargnèrent aucun résistant et tuèrent au moins quinze mille personnes, dont sept cent compagnons du prophète (pslf) et plusieurs milliers de leurs disciple (appelé Tabeïne), mais ils osèrent même le plus grave précédant de l’histoire de l’islam: violer les milliers de femmes.
Après cet ignoble massacre, Moslem ibn Oqba – surnommé dès lors Mojrem (criminel)- et ses troupes marcherent sur la Mecque
LA MAISON DE DIEU VENGE LA MEDINE
En marchant sur la Sainte Ville, Mojrem ibn Oqba fut piqué par un scorpion, il trouva la mort sur le champ. Hoçain ibn Noumeyr, qui fut -le jour de Achoura- l’un des criminels subalternes de Omar ibn Saâd, prit alors le commandement de l’armée, et la marche funeste vers la Mecque se poursuivit. Lorsque les soldats de Hoçaïn furent près de la Mecque, il leurs lança l’ordre d’encercler la ville avant de l’attaquer. Hoçaïn ordonna enfin à ses hommes d’attaquer et de détruire toute la Mecque s’il le faut. Lorsque l’un de ses soldats le mit en garde en disant : « Ces gens accordent beaucoup d’importance à la Kaaba », il retorqua violemment et avec une arrogance inouïe : « Détruisez aussi la Kaâba…nous n’obéissons qu’aux ordres de Calife ». Les soldats obéirent et détruisirent la Kaâba. Après quoi, ils se lancèrent comme des fauves à la recherche des insurgés et se mirent à parcourir les rues de la ville pour tuer tout ce qu’ils trouvaient sur leur chemin.
Mokhtar qui essayait d’organiser la résistance avec quelques braves, décida de défendre à tout-prix la maison de Dieu.
Alors que les combats faisaient rage, un cavalier arriva vers le camp de Hoçaïn et lui dit:
« J’ai une nouvelle à vous annoncer.
H: Parle.
S: Le Calife Yazid est mort.
H: « Quoi? » S’étonna-t-ils.
Mais, aussitôt, Hoçaïn se ressaisit et ordonna à tous ceux qui étaient à ses côtés de se taire et de n’en point informer les autres. Mais la nouvelle c’était déjà propagée parmi tous les soldats qui commencèrent alors à abandonner le combat se justifiant par la mort de leur Calife.
LE RETOUR VERS KOUFA
Après son combat héroïque à la Mecque, Mokhtar décida de renter à Koufa. Obeydollah ibn Ziyad avait déjà fuit la ville de Koufa, après avoir apprit la mort de Yazid, et rentrait à Damas.
Remarquant la fuite de Obeydollah, les gens de Koufa profitèrent de cette occasion pour manifester leur soutien à Abdoullah ibn Zoubeyr. Celui-ci nomma Abdoullah ibn Moutiî comme gouverneur de Koufa.
L’entourage du nouveau gouverneur de Koufa était composé de certains dignitaires qui avaient participé à l’assassinat de l’Imam Housseyn(p) à Karbala.
Un jour, l’un d’entre eux, inquiet de la liberté de Mokhtar et craignant son désir de venger l’Imam Housseyn(p), dit au gouverneur :
« 6 commandeur! Mokhtar est encore plus dangereux que Souleymane ibn Sorad qui vient de sortir de la Koufa pour aller combattre les armées de Damas, est-il que Mokhtar souhaite faire une révolution à Koufa même, pour venger la mort de Housseyn. » Lui rappelant ainsi la très récente révolution des repentis (Tawabine) commandée par Souleymane, et comprenant plusieurs de ceux qui avait regretté leur absence du camp de l’Imam Housseyn à Karbala. Un autre ajouta: « Je pense qu’il faut l’emprisonner avant qu’il nous emprisonne ô commandeur. » Le gouverneur fini par accepter la demande de son entourage.
LA REVOLUTION DES REPENTIS
Souleymane ibn Sorad al Khosaïe était l’un des braves sympathisants des Ahl-ul-Bayt. N’ayant pas pu combattre aux côtés de l’Imam Housseyn(p) le jour de Ashoura, il dut profondément souffrir de l’assassinat de l’Imam. Il appela alors les gens de Koufa à se repentir du grand péché qu’était l’abandon de l’Imam à ses ennemis; et leurs proposa la voie du martyre comme seule garanti de l’absolution. Mais seulement Quatre mille hommes répondirent à son appel. Il les organisa rapidement pour mener une révolution contre les omeyyades. De crainte d’un désistement de ces nouveaux repentis, Souleymane ne prêta point l’oreille aux conseils sincères de Mokhtar qui n’épargna aucun effort pour le faire revenir de sa décision qu’il jugeait hâtive et hasardeuse, voire suicidaire. Les repentis partirent visiter d’abord le lieu d’enterrement de l’Imam Housseyn(p), avant de se diriger vers Damas.
Arrivés aux environs de la capitale Omeyyade, ils rencontrèrent l’armée de Obeydollah ibn Ziyad, composée de plusieurs dizaines de milliers de soldats. Des violents combats eurent, alors, lieu entre les deux camps; mais, le déséquilibre du rapport des forces étant tellement sensible, Souleymane et la majorité de ses combattants tombèrent rapidement en martyrs malgré leur héroïque résistance. Les rescapés de ce massacre parvinrent, quand-même, à retourner à Koufa.
UNE LETTRE GENEREUSE
De son lieu de détention, Mokhtar envoya une lettre à Refaâ -le chef des rescapés- et ses braves compagnons, en ses termes : « … En vérité Dieu vous a accordé une grande récompense et pardonnera, certainement, vos péchés pour avoir combattu les oppresseurs… ».
Refaâ envoya à son tour une lettre-réponse à Mokhtar dans laquelle il lui assura que, lui et ses compagnons, sont prêts à détruire la prison pour le libérer. Mais Mokhtar leur interdit de faire cela, préférant attendre le moment opportun pour une telle action révolutionnaire.
VERS LA REVOLUTION
Abdullah ibn Oumar ibn al Khattab intercéda, une seconde fois, pour la libération de Mokhtar de la prison. Mais aussitôt libéré, Mokhtar commença à sensibiliser les gens de la ville pour venger le massacre de Karbala.
En ce moment, Mokhtar reçu le soutien de Mouhammad ibn Hanafiya -L’un des fils de l’Imam Ali d’une femme issu de la tribu des Bani Hanifa- ainsi que celui de Ibrahim ibn Malek el Ashtar qui avait hérité les qualités de son père et était connu pour son courage et sa fidélité aux Ahl-ul-Bayt.
Les insurgés se fixèrent la nuit du 14 Rabî al awwal de l’an 66 hégire, comme date du déclenchement de la révolution. Mais, dans la nuit de 12 Rabî al awwal, c’est-à-dire tout juste deux jours avant la date fatidique, un incident imprévu accéléra le cours des événements.
L’INSURRECTION PREMATUREE
En effet, Lorsque Ibrahim al Ashtar sorti avec un groupe de ses partisans, cette nuit-là, pour se rendre chez Mokhtar, ils rencontrèrent une patrouille de soldats.
Dès qu’il les aperçut, le chef des soldats leur demanda en criant:
« – Qui êtes-vous ? »
« -Je suis Ibrahim fils de Ashtar ». Lui répondit Ibrahim.
Le chef: « Qui sont ceux-là avec toi ? avez-vous l’autorisation de sortir, la nuit ? »
Ibrahim: « Non. »
Le chef: « Donc vous êtes en état d’arrestation. »
Entendant cela, Ibrahim lui adressa un coup fatal. Voyant la réaction d’Ibrahim, tous les soldats prirent la fuite en abandonnant leur chef, qui n’était autre que le premier responsable de la sécurité de la ville. Celui-ci sera achevé surplace par les insurgés malgré-eux ! Ibrahim et ses hommes se précipitèrent alors vers la maison de Mokhtar pour l’informer du grave incident. Ils lui dirent alors: « Il faut annoncer la révolution immédiatement. »
Mokhtar: « Que s’est-il passé ? »
Ibrahim: « Nous avons été obligé de tuer le chef de la garde de la ville, il n’y a guère d’autre issu que d’annoncer la révolution. »
Mokhtar: « Que Dieu te comble de sa grâce, cela est bien le début de la victoire. »
LES REVOLUTIONNAIRES
Mokhtar donna l’ordre aux révolutionnaires de 3 sortir et de marcher dans les rues de Koufa. Ils avaient déjà préparé des slogans révolutionnaires. Ils allumèrent des flambeaux et les brandirent aux bout des bras et sortirent avec, comme signe du déclanchement de leur soulèvement.
Tous les révolutionnaires se rendirent devant la maison de Mokhtar, pour annoncer leurs désaveux du pouvoir en place. Le gouverneur de Koufa prit fuite la nuit même- vers le Hijaz (l’Arabie d’Ouest). Ses soldats se rendirent aux insurgés sans aucune résistance.
DANS LA MOSQUEE DE KOUFA
Visiblement surpris par l’insurrection, Les habitants de Koufa se rendirent tous dans la grande mosquée pour écouter le discours de Mokhtar. Lorsqu’il prit la parole, il expliqua à l’assistance les objectifs de sa révolution et leurs demanda soutien et fidélité en disant :
« Prêtez-moi serment d’allégeance que je puisse:
-vous gouverner par le livre de Dieu et la tradition de Son prophète.
-venger le massacre de l’Imam Houceyn et des Ahlul Bayt.
-combattre les oppresseurs.
-protéger les faibles et les opprimés. »
Tous les présents se sentirent réjoui et satisfait des objectifs déclarés par Mokhtar; et commencèrent à se rappeler du temps où leur ville jouissait de la justice sous le règne de l’Imam Ali(p): la réalisation du grand rêve serait de nouveau à leur porté.
UNE PREMIERE CONFRONTATION
Entre-temps, L’armée Omeyyade progressait vers la ville de Koufa pour la reconquérir, les soldats de Obeydollah ibn Ziyad, parvinrent à prendre le contrôle de la ville de Mossoul. Mokhtar prépara rapidement une petite armée composée de trois mille hommes, et en confia le commandement à Yazid ibn Anas: vieux pieux, mais courageux.
Cette petite armée sortie pour affronter les innombrables forces de Obeydollah. En toute logique, la confrontation finit par un recule tactique de la petite armée des insurgés, après la mort de Yazid ibn Anas, commandant en chef.
LA GUERRE PSYCHOLOGIQUE
Voulant détruire le moral des insurgés à la Koufa, L’armée Omeyyade propagea des rumeurs selon lesquels l’armée de Mokhtar se serait rendu après la mort de Yazid ibn Anas. Mokhtar envoya, encore, un renfort composé de sept mille hommes, commandés cette fois-ci par Ibrahim al Ashtar.
Lorsque les hommes de Mokhtar quittèrent la ville, les ennemis profitèrent de cette occasion pour encercler sa maison et tenter un coup de force et tuer la révolution dans l’œuf. Mais Mokhtar parvint à envoyer l’un de ses cavaliers pour informer Ibrahim et ses hommes de cette trahison et l’ordonner de rentrer d’urgence à Koufa. En réalité, ces traîtres étaient composés des fidèles de Abdoullah ibn Zoubeyr et des nostalgiques du pouvoir Omeyyade, et ils parvinrent à encercler la maison de Mokhtar pendant trois jours avant d’en être chassés par l’armée de la révolution. Finalement, ces traîtres furent arrêtés et exécutés. Parmi eux se trouvaient: Harmalah qui avait assassiné le fils encore nourrisson de l’Imam Housseyn(p), Sinâne, Oumar ibn Saâd et Chemre ibn Dhiljaouchen qui. Celui-ci fut arrêté dans un village près de la ville. Tous les criminels furent châtiés suivant la gravité de leurs crimes.
UN JEUNE DANS L’ATTENTE D’UN MIRACLE
Mokhtar était un homme solide mais très pieux. Il avait la bonne habitude de remercier Dieu pour chaque grâce ou soutien divin en jeûnant.
Après son éclatante victoire sur les traîtres de Koufa, il entama un jeûne de remerciement le long duquel il ne manqua pas d’invoquer la bénédiction des Ahlul Bayt et le soutien décisif du Tout-Puissant.
Enfaite, Mokhtar était parfaitement conscient de la réalité du rapport des forces qui n’était nullement en sa faveur. Il avait donc bien besoin d’un miracle pour emporter la victoire si attendu et si souhaité par tous les fidèles des Ahlul Bayt.
LA BATAILLE D’AL KHAZER
Une fois arrivée au bord de la rivière d’al Khazer, aux environs de Mossoul, l’armée d’Ibrahim al Ashtar se trouva en face des troupes de Obeydollah ibn Ziyad venu de Damas. Une bataille enragée eut alors lieu. Le rapport des forces étant, de loin, en faveur de l’armée Omeyyade, le début des combats fut très difficile pour Ibrahim et ses fidèle, mais le miracle fini par se réaliser lorsque l’un des commandants des forces Omeyyades déserte le champ de la bataille avec ses troupes, et l’armée de Koufa put ainsi écraser les troupes de Damas, visiblement assommées par la surprise. Dans la foulé, Obeydollah ibn Ziyad, Hoçaïn ibn Noumeyr et plusieurs autres commandants et dignitaire de la dynastie Omeyyade, furent tués. Et la tête de Obeydollah fut envoyé à Mokhtar. La nouvelle de la victoire de Mokhtar sur Obeydollah se propagea aux quatre coins des territoires Islamique, et tous les fidèles et sympathisant des Ahl-ul-Bayt en furent réjouis; et les croyants y trouvèrent une nouvelle réalisation d’une promesse divine éternelle : « Combien de fois une troupe peu nombreuse a, par la grâce de Dieu, vaincu une troupe très nombreuse! Et Dieu est avec les endurants ». (Coran: 2-249) CONTRE ABDOUL MALIK ET IBN ZOUBEYR
La politique souhaitée par Mokhtar consistait à nouer une alliance avec ibn Zoubeyr contre les ennemis de l’Islam qui n’étaient autre que les Omeyyades et leurs mercenaires sans foi ni scrupule. Mais pensant plutôt au califat et jaloux des exploits de Mokhtar, ibn Zoubeyr n’avait jamais pensé à cela. Et au lieu d’accepter l’offre de Mokhtar, il planifia plutôt pour le liquider.
Rappelons que, après la mort de Yazid ibn Moâwiya, son fils Moâwiya II lui succéda au trône. Mais celui-ci était croyant et pieux et inaugura son règne par un désaveu courageux de tous les forfaits et crime de ses aïeuls. II manifesta notamment ses regrets et sa grande désolation pour l’assassinat de l’Imam Housseyn et sa famille. Et il finit par abdiquer après un très court règne de 40 jours. Evidemment la main maléfique Omeyyade ne l’épargna pas, et aussitôt, il fut empoisonné.
Marwane ibn al Hakam, qui enviait -depuis toujours- la magistrature suprême du califat, profita de l’occasion du vide laissé par l’assassinat de Moâwiya II et le refus de l’ensemble de la famille Omeyyade de reconnaître la légitimité du pouvoir d’Ibn Zoubeyr, proclamé Calife à la Mecque, pour prendre le pouvoir à Damas et se proclamer Calife. Il ne vécut que six mois après son accession au califat, néanmoins il pu désigner son fils Abdoul Malik comme héritier du trône.
Dès que les funérailles de son père furent terminées, Abdoul Malik envoya une grande armée en direction de la Médine pour l’occuper. Craignant le pire pour la ville du prophète devant l’incompétence des agents d’Ibn Zoubeyr qui l’a gouverné, Mokhtar s’empressa d’y envoyer une garde de trois mille hommes pour organiser sa défense contre les mercenaires du nouveau calife omeyyade. Visiblement alarmé par cette nouvelle réussite de Mokhtar dont les ambitions paraissaient dépasser le seul statut du justicier voulant venger le massacre de Karbala, Ibn Zoubeyr décida de mettre en œuvre son plan contre Mokhtar. Ce plan était basé d’abord sur une guerre psychologique et une compagne systématique de dénigrement contre Mokhtar, le présentant comme un grand charlatan voir un faux prophète, et ensuite frapper fort là où il jouissait d’une grande popularité. Bien entendu, reconquérir la Médine et en chasser tous les sympathisants de Mokhtar.
Aussi, Les combattant d’Ibn Zoubeyr à Médine lancèrent-il une attaqueéclaire contre les hommes de Mokhtar. Ils en tuèrent plusieurs dizaines, et les survivants prirent la fuite vers le désert, qu’ils ne connaissaient que trop peu.
La plupart d’entre eux y moururent de faims et de soif.
En plus, Ibn Zoubeyr qui détestait particulièrement les Alaouis (Descendants de l’Imam Ali(p)), organisa contre eux une oppression systématique et inouïe: il détruisit leurs demeures et les chassa de la ville du prophète les obligeant à se réfugier sur les hauteurs qui l’environnaient. Lorsque Mokhtar prit état de la répression dont les Alaouis étaient victimes, il envoya cinq mille hommes pour les délivrer de leur souffrance. Les combattants de Mokhtar parvinrent à sauver les Alaouis: ils les délivrèrent et leurs reconstruisirent leurs maisons détruites ou brûlés sur l’ordre d’Ibn Zoubeyr.
MOSSAB IBN ZOUBEYR
La deuxième phase du plan de Abdullah ibn Zoubeyr consistait à mettre la main sur la Bassora, ancien fief historique de son père. Il nomma son frère Mossâb comme gouverneur de cette ville et l’y envoya, comptant surtout sur le soutien de plusieurs fidèles de son père et celui des rescapés de l’épuration opérée par Mokhtar à Koufa. Enfaite, Dans cette ville située non loin de Koufa, on pouvait trouver tous ceux qui avaient fui la justice de Mokhtar, ainsi que tous les nostalgique du pouvoir Omeyyade. Ceux-ci accordèrent un soutien total à Mossâb ibn Zoubeyr lorsqu’il y arriva et se déclara gouverneur.
UNE FIN HEROÏQUE
Voulant profiter du vide laissé par le départ de la majorité des troupes de Mokhtar vers Médine ou à Mossoul avec Ibrahim al Ashtar, Mossâb ibn Zoubeyr rassembla, rapidement, une très grande armée et lança une attaque brusque, contre la ville de Koufa.
Malgré la grande surprise, Mokhtar démontra une résistance héroïque, mais il était profondément handicapé par l’absence de ses meilleurs adjoints et combattants. Cependant, Mokhtar aurait pu écraser l’armée ennemie si ce ne fut encore une fois la trahison des habitants de Koufa. Enfaite, ces derniers l’abandonnèrent seule, face à ses ennemis. Vue le petit nombre de ses combattants, Mokhtar et ses hommes se retranchèrent au palais. Et ils furent aussitôt assiégés par l’armée ennemie. Le siège dura quatre mois et un jour, et les renforts se faisaient toujours attendre. Voyant le siège sans issu, Mokhtar dit à ses hommes, retranchés avec lui dans le palais: « En vérité le siège ne nous ajoute que la faiblesse: sortons pour combattre. Mieux vaut être tue avec honneur que de rester ici dans l’infamie. » Ceux qui étaient restés toujours fidèles à Mokhtar, n’étaient que dix-sept personnes. Comme un seul homme, ils sortirent à la rencontre de l’ennemi réalisant une version réduite de la grande épopée de Ashoura.
Après avoir tué Mokhtar et ses fidèles, Mossâb ibn Zoubeyr demanda à tous ceux qui avaient trouvé refuge au palais, de sortir afin d’être gracier. Mais dès que les assiégés se rendirent, ils furent tous lâchement exécutés.
Pour éradiquer toute opposition au pouvoir Zoubeyrien, Mossab ordonna à l’exécution de sept mille personnes parmi les habitants de Koufa. Ainsi plusieurs lâches qui avait refusé l’appelle du Mokhtar à la résistance, trouvèrent, quandmême, la mort qu’ils fuyaient. Ce fut la plus grande exécution sommaire que la ville n’ait jamais connu dans son histoire.
La Fidélité d’une femme de fois Mossâb donna l’ordre d’emprisonner Omra fille de Nômâne ibn Bashire la veuve de Mokhtar, il demanda à cette honorable femme sans défense de désavouer son défunt mari. Mais celle-ci, croyante et fidèle qu’elle était, lui rétorqua indignée: « Comment me demande tu de désavouer un homme qui disait que : « Dieu est mon Seigneur », jeûnait la journée et priait la nuit, a donné son sang pour Dieu et Son envoyé et vengé l’assassinat de
Housseyn ibn Ali ? »
Mossâb dit : « Je vais t’envoyer donc à la rencontre de ton mari. »
Omra: « La mort sur le sentier de Dieu est bien meilleur que ce bas monde et tout ce qu’il contient. Certes, après la mort il y a le paradis. Par Dieu je ne souhaite qu’une chose: y faire compagnie avec les fidèles de Ali ibn Abi Taleb. »
Mossâb ordonna l’exécution de la vertueuse femme. La nuit elle fut conduite par ses bourreaux hors de la ville. Et au milieu du désert elle fut sauvagement exécutée de trois coups de Sabre. Cette grande et vertueuse femme à l’honneur d’être la première musulmane à être si sauvagement exécutée dans l’histoire de l’islam.
Que Dieu bénisse Mokhtar, sa vertueuse épouse et ses fidèles compagnons.